Une auberge pour les admirateurs de Jane Austen, et bien plus encore... |
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| Sa biographie de Charles Dickens | |
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+7cecilou41 Séverine Muezza Galy Lunaë misshoneychurch Emjy 11 participants | Auteur | Message |
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Emjy Angel of Temptation
Nombre de messages : 6304 Age : 41 Localisation : entre Lark Rise et Candleford Date d'inscription : 05/03/2006
| Sujet: Sa biographie de Charles Dickens Sam 21 Mar 2009 - 15:39 | |
| Je continue à mettre les sujets en ordre et ouvre donc un topic spécial pour sa formidable biographie de Charles Dickens M-A Murail est donc une grande admiratrice de Charles Dickens (je peux d'ailleurs dire que cette admiration se ressent dans ses livres), qu'elle appelle même son "père céleste". Comme je l'ai écrit dans le topic sur le genre biographique, sa biographie de Dickens est absolument réjouissante. Dans cette interview, elle nous parle de sa "passion" pour Charles, entre autres choses . Je vous préviens, c'est long mais passionnant! Citation: | L’ECOLE DES LETTRES. – Vous avez rencontré Dickens à dix-sept ans. Qu’est-ce qui vous l’a tout de suite rendu si attachant ? MARIE-AUDE MURAIL : – Il y avait deux livres de Dickens dans la bibliothèque de mon père, Pickwick et Notre Ami commun, le premier roman et le dernier. J’ai commencé par Pickwick : j’ai donc d’abord ri avec Dickens. Je sortais des classiques français, que j’ai aimés aussi, mais chez qui l’histoire se termine toujours mal, qui manquent tout de même un peu d’humour, de gaieté, de joie de vivre, d’ensoleillement… Or Dickens m’en donnait à profusion. Je pense avoir d’abord été convaincue par sa juvénilité, par sa fertilité créatrice. Puis j’ai lu Notre Ami commun. Dans ce livre, c’est le côté romantique de Dickens, presque wildien, qui m’a touchée. Je suis tombée amoureuse de Eugene Wrayburn, j’ai dormi avec le livre, je recherchais les passages où Eugene apparaissait, je les relisais. Et j’ai eu terriblement peur qu’il meure. Pendant une cinquantaine de pages, il est entre la vie et la mort… Or, il ne meurt pas. J’en ai eu une telle gratitude à Dickens que je me suis dit : « Il faut que je sache qui est cet homme-là. » J’ai donc lu ma première biographie. Je ne m’étais pas trompée : je l’aimais. Comment expliquer cela ? Je dis souvent aux enfants que lire, c’est rencontrer quelqu’un. Là, il n’y a que la phrase de Montaigne : « C’est parce que c’était lui, c’est parce que c’était moi. » L’ECOLE DES LETTRES. – On vous sent fascinée par son énergie. MARIE-AUDE MURAIL : – Oui, cette énergie me sidère, aussi bien dans son œuvre que dans sa vie. Rédacteur en chef, enquêteur social, philanthrope au service d’une milliardaire, comédien, sportif, grand voyageur... Sans parler de ses dix enfants. L’ECOLE DES LETTRES. – Vous intégrez à votre livre des expressions de Dickens pour qu’on entende, dites-vous, « le son de sa voix »… MARIE-AUDE MURAIL : – Je n’ai pas osé écrire à la première personne, mais j’ai essayé de rendre le son de sa voix sans guillemets, sans les « il a dit… », « il a écrit », etc. Je voulais que ses mots s’intègrent à ma phrase, tout en le traitant comme un personnage, c’est-à-dire comme je traite mes personnages : quand j’en ai un dans la peau, je veux le faire aimer. Il y avait bien quelques petites difficultés : Dickens ne s’est pas toujours comporté admirablement. Il est un peu tombé dans le stéréotype du « démon de midi ». A cinquante ans, il s’est séparé de sa femme pour une actrice qui en avait dix-huit. J’ai essayé de faire en sorte qu’on puisse le comprendre, alors que lui-même s’en est beaucoup voulu de n’être pas rigoureux moralement. Je pense que sa mort prématurée est en grande partie due à une manière d’expiation. Il a voulu protéger financièrement ses enfants, ses deux foyers, il s’est tué à la tâche, et il est mort à cinquante-huit ans… Je n’ai lu que récemment Le Mystère d’Edwin Drood, l’ultime roman laissé inachevé. Je ne voulais pas le lire car je savais que je n’aurais pas la fin, et que ça me serait insupportable. C’est insupportable. L’ECOLE DES LETTRES. – En bonne connaisseuse de Dickens, vous ne pouviez pas imaginer, et – pourquoi pas ? – écrire cette fin ? MARIE-AUDE MURAIL : – Pas du tout. Dickens ne laissait aucune note, aucun plan. Il disait : « Tout est dans mon cerveau. » Et puis, je ne veux pas. Il s’appelait lui-même « l’inimitable ». Il est « l’inimitable ». Je suis d’autant plus révoltée qu’il n’ait pas achevé Edwin Drood qu’on ne ressent pas à le lire la fatigue, l’usure qui était celle de son corps, qui était celle de sa vie. Il avait déjà eu deux ou trois petites attaques cérébrales quand il l’a écrit. Et il y a dans Edwin Drood des pages fabuleuses d’humour et de vitalité ! Certains critiques ont même dit que Dickens retrouvait là l’énergie de ses premiers romans. Cette créativité intacte me fait très plaisir, car je ne voulais pas que ma biographie ait ce côté oppressant d’une marche vers la mort. Dans toute biographie, on voit le grand homme décliner, et ses amis tomber comme des quilles. Même en tant que biographe, je me situe en littérature jeunesse. J’ai donc voulu que la fin soit lumineuse : une mort en pleine vie. J’ai beaucoup tourné autour de cette mort, je l’ai apprivoisée jusqu’à lui ôter ce qu’elle avait pour moi de plus triste. J’ai pleuré Dickens plusieurs fois pour épargner au lecteur ce que cette mort a de pénible, pour que sa disparition même soit encore dynamique. L’ECOLE DES LETTRES. – Croyez-vous que votre côté « écrivain en campagne », votre militantisme pour la lecture, ou pour la Charte des auteurs jeunesse, soit un héritage de Dickens ? MARIE-AUDE MURAIL : – Ça peut paraître immodeste, mais j’ai l’impression d’être un écho lointain de Dickens. Par exemple, il a lu ses œuvres à voix haute en Angleterre, aux Etats-Unis, à Paris. Quand je me promène avec mes livres en France, et partout dans le monde, quand je lis à voix haute, et que je vois les auditoires se former, se figer, je pense à lui qui arrivait si bien à tenir le public dans sa main. C’était incroyable. Rien qu’un petit bonhomme à son pupitre. Qui lisait. Et trois mille personnes qui pleuraient ou riaient. Je fais souvent l’apologie de la lecture à voix haute aux professeurs, aux instituteurs. Je leur dis : n’hésitez pas ! Vous en êtes capables. C’est l’auditoire qui vous donne le courage de le faire et le talent. Les parents l’apprennent en lisant des histoires à leurs enfants. En voyant l’enfant captivé, peu à peu ils prennent confiance en eux, et ils imitent la voix de la sorcière, celle du loup, ils font le bruit de la porte qui grince… Je regrette que les IUFM ne forment pas à la lecture à voix haute. Même si elle n’est plus visible de nos jours, le professeur a une estrade sous ses pieds, et il peut compter sur son auditoire. Et puis une lecture à voix haute fait l’économie d’une explication de texte ! Après, on a tout compris, on se sent beaucoup plus intelligent ! Dickens donnait des lectures. J’en donne aussi. Il est vrai que, certains soirs de fatigue, dans une chambre d’hôtel au fin fond de la France, ça fait du bien de penser à lui. Il s’est traîné partout, il s’est usé la santé, mais quel retour il a eu ! Voilà. Ce qu’il prêchait, je le prêche. Alors est-ce lui qui m’a poussée à aller sur les routes ? Ou est-ce seulement maintenant, en le relisant, que je me dis : « Tiens, je fais ce qu’il a fait » ? Je ne sais pas vraiment. L’ECOLE DES LETTRES. – Ce talent de lecteur implique un goût pour le théâtre, et Dickens était passionné de théâtre… Tout en écrivant ses personnages, il les interprétait… MARIE-AUDE MURAIL : – Il les jouait, il se regardait dans le miroir pour voir à quoi pouvait ressembler telle posture. A certaines périodes de sa vie, il allait tous les soirs au théâtre. Il adorait les représentations théâtrales ratées, les comédiens manqués, ça le faisait rire. Il a créé la Guilde de littérature pour venir en aide aux femmes et aux enfants des artistes morts ou aux artistes tombés dans le besoin. C’est pour ça qu’il s’est lui-même lancé dans des représentations théâtrales, afin de réunir de l’argent pour ses copains. Ça semblait un peu bizarre à des gens comme Thackeray, des auteurs un peu plus mondains, qui disaient : « On ne va tout de même pas se mettre à faire des cabrioles sur une scène afin de récolter de l’argent pour les collègues ! Ça ressemble à quoi ? » Dickens, lui, n’hésitait pas. L’ECOLE DES LETTRES. – En même temps, il n’était pas un révolutionnaire, mais plutôt, comme tous les victoriens, un réformateur. MARIE-AUDE MURAIL : – Les victoriens voulaient être utiles. Leur « programme » était très rigoureux : ils étaient sur terre pour travailler, être utiles, mais certainement pas pour mettre le bazar. Cela dit, des gens comme Engels ou Marx ont reconnu leur dette envers Dickens. Martin Chuzzlewit a été traduit par un marxiste convaincu, Pierre Daix, qui lui consacre une merveilleuse présentation dans laquelle il s’annexe Dickens comme écrivain marxiste ! Il voit dans sa critique des Etats-Unis une critique du système capitaliste : pour lui, Dickens était un socialiste avant la lettre. Il est vrai que Charles est parti pour les Etats-Unis plein d’espoir, pensant y trouver la démocratie, la liberté, et même des solutions pour son pays. Il est revenu écoeuré du pays de l’esclavage, où sévissait une presse sordide, où il a été l’objet de harcèlement et de menaces… L’ECOLE DES LETTRES. – Et en même temps, il y a été acclamé comme une pop star. MARIE-AUDE MURAIL : – Je ne vois pas d’autre écrivain qui ait mobilisé les foules à ce point. D’ailleurs, quand il est mort, ç’a été comme pour Jean-Paul II, « Subito santo ». On a tout de suite décidé de l’inhumer dans le « Coin des poètes » de l’abbaye de Westminster, alors qu’il avait précisé qu’il voulait être enterré dans la plus stricte intimité. Il devait s’en douter, pourtant. Je pense qu’il connaissait son destin. Il l’organisait de son vivant. Il savait qui allait rédiger sa biographie, il gardait des papiers pour ça, il orchestrait « l’après ». Par exemple, il a brûlé pratiquement toute sa correspondance. Mais il n’a pas pu empêcher certaines personnes de gratter pour en apprendre davantage. Il est incroyable qu’il y ait eu, il n’y a pas si longtemps encore, des débats pour savoir s’il avait vraiment eu une maîtresse. Si certains biographes ont pu soutenir que sa relation avec Ellen Ternan était restée platonique, c’est parce que Dickens s’était arrangé pour que ce soit crédible. L’ECOLE DES LETTRES. – Vous citez en exergue à votre biographie la célèbre interrogation qui ouvre David Copperfield : « Serai-je le héros de ma propre vie ? » Finalement, devenir le héros de sa vie pourrait être une définition de la résilience ? MARIE-AUDE MURAIL : – Oui. Dickens est un enfant résilient. Je verrais bien comme bandeau sur mon livre : « Ouvrier à douze ans, célèbre à vingt-quatre. » Dickens est quelqu’un qui devait mourir et qui a ressuscité. Ne serait-ce que pour ça, il est un exemple magnifique. Et c’est comme ça qu’il faut le transmettre aux jeunes. C’est pourquoi j’ai un peu disproportionné l’enfance, l’adolescence, et le temps de latence, le temps d’attente, dans sa biographie. Je voulais qu’on le voie descendre, sombrer, puis faire du sur-place, rater sa première histoire d’amour... Cette expérience d’enfant résilient, on la retrouve dans toute son œuvre. C’est ce qui lui a donné sa formidable énergie : « J’aurais dû mourir, et je suis là. » L’ECOLE DES LETTRES. – Qu’est-ce qui rend, à votre avis, les personnages de Dickens tellement inoubliables ? MARIE-AUDE MURAIL : – Après avoir lu Dickens, on est hanté par plein de personnages. Ils sont trois cent cinquante dans Pickwick, et plus de deux mille au total. Si deux dickensophiles se rencontrent, ils ne se trompent jamais sur un personnage ! Ils le voient ! Dickens a été une de mes grandes écoles pour créer des personnages. Il m’a appris qu’il n’y a pas de personnage secondaire : chaque fois qu’un personnage entre en scène, il doit prendre toute la scène, même si c’est pour ouvrir une porte, il joue le rôle de sa vie. Et puis chaque personnage a sa façon de parler. A peine a-t-il ouvert la bouche, on sait qui a parlé. Pas besoin d’ajouter « dit M. Micawber », on sait que c’est lui, c’est sa manière de parler. Dickens s’appelait « l’inimitable », mais ses personnages sont inimitables. Ils sont vrais, impossibles parfois, mais vrais. En Angleterre, on dira : « Un Pecksniff, une Mme Gamp », comme nous dirions « un Gavroche ». Dickens a créé des types à profusion. Il lui arrivait même de les reconnaître dans la rue : « Attention, disait-il, voilà Micawber : changeons de trottoir. » L’ECOLE DES LETTRES. – Ce sont des personnages du quotidien, des gens qu’on croise tout le temps dans la vie. C’était d’ailleurs ce que répondait Dickens quand on lui reprochait d’abuser de ces coïncidences qui font sans cesse se croiser ses personnages. MARIE-AUDE MURAIL : – Oui, les chemins se croisent un peu trop souvent, mais c’est ce qui donne à chaque roman de Dickens la densité d’un univers. On pourra dire que ce sont là les ficelles d’un feuilletoniste. Je laisse aux spécialistes le soin de faire la fine bouche. Moi, je suis une amoureuse. Je prends Dickens avec ses défauts. Et même… je l’aime pour ses défauts. L’ECOLE DES LETTRES. – Où en êtes-vous, après cette biographie « à deux voix », dans vos rapports avec votre « père céleste » ? MARIE-AUDE MURAIL : – Je le comprends de l’intérieur désormais parce que je suis devenue écrivain. Quand des enfants me demandent si c’est dur d’écrire, je leur réponds : « C’est surtout dur de ne pas écrire. » Et Dickens est parfois resté deux ans sans écrire de roman. Je comprends pourquoi il a eu peur de se mettre à son dernier roman, à quel point il le désirait et le redoutait à la fois. Il savait qu’il allait être dévoré, que ça allait lui prendre de son énergie, amputer une partie de son capital de vie. Il a tant nourri ses personnages qu’il ne pouvait pas en être autrement. Vingt ans d’écriture personnelle font que, maintenant, ce que l’écrivain Dickens a souffert, ce qu’écrire lui a apporté, la peur qu’il a eue devant la feuille blanche, je le comprends de l’intérieur. Je l’envie et je le plains. Quand je le lis, je le sens en train de créer. Je ne suis plus tant en empathie avec les personnages qu’avec leur créateur. L’ECOLE DES LETTRES. – Si vous deviez donner un seul argument à un jeune lecteur pour l’inciter à lire Dickens, que lui diriez-vous ? MARIE-AUDE MURAIL : – Regarde-moi. Regarde-moi quand j’en parle. Dickens me métamorphose. Mais il se mérite. Lis-le et tu seras récompensé. Tu ne seras plus jamais seul. J’ai près de mon ordinateur ce très beau tableau représentant Dickens dans son bureau : il est dans son fauteuil, la petite Nell posée sur un genou, entouré de tous ses personnages en couleur qui, petit à petit, deviennent bistres et se fondent à la tapisserie. Tous ceux qui écrivent, c’est cela qu’ils cherchent : être entourés. |
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| | | misshoneychurch Poppy dream by the Arno
Nombre de messages : 6062 Date d'inscription : 01/09/2006
| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens Lun 23 Mar 2009 - 10:18 | |
| J'ai failli l'acheter récemment, mais j'ai lu les premières pages que j'ai trouvées un peu "bébé"... |
| | | Emjy Angel of Temptation
Nombre de messages : 6304 Age : 41 Localisation : entre Lark Rise et Candleford Date d'inscription : 05/03/2006
| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens Lun 23 Mar 2009 - 10:22 | |
| J'avoue que je suis surprise. Je l'ai lu et je l'ai adorée. Même si cette bio a été avant tout écrite pour des enfants (quoique, c'est un peu limiter l'oeuvre que de dire ça ), je l'ai trouvée très riche et bien écrite. |
| | | Lunaë Blue Dreams Faërie
Nombre de messages : 3045 Age : 41 Localisation : Lost in a world full of books and faëries Date d'inscription : 17/01/2008
| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens Lun 23 Mar 2009 - 11:41 | |
| Moi aussi j'ai trouvé cette bio très complète et très agréable à lire. C'est très fluide. Je l'ai lu en début d'année et j'en garde un bon souvenir. |
| | | Galy Witty Blossom Indeed!
Nombre de messages : 6056 Localisation : dans la piscine du réacteur n°4 de Fukushima-Daiichi Date d'inscription : 10/05/2007
| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens Mer 25 Mar 2009 - 12:04 | |
| Je l'ai presque terminée, et je me régale! C'est très très très bien écrit, et très vivant. ça me donne envie de lire Dickens, que je n'ai pas ouvert depuis plus de quinze ans (oui coming out lamtonien)... Le côté un peu anecdotique est parfois un peu dérangeant, au sens où j'ai l'impression qu'elle ne raconte pas tout, mais ça reste passionant!!! merci Emjy!!!! |
| | | Emjy Angel of Temptation
Nombre de messages : 6304 Age : 41 Localisation : entre Lark Rise et Candleford Date d'inscription : 05/03/2006
| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens Mer 25 Mar 2009 - 19:20 | |
| Je suis contente que tu apprécies cette lecture, Galy Et j'ai hâte que tu me donnes ton avis sur la fin, que j'ai trouvée très émouvante. |
| | | Galy Witty Blossom Indeed!
Nombre de messages : 6056 Localisation : dans la piscine du réacteur n°4 de Fukushima-Daiichi Date d'inscription : 10/05/2007
| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens Jeu 26 Mar 2009 - 10:23 | |
| Bon ben alors voilà, pas le temps de lire hier soir car trop fatiguée, et ce matin, je l'ai terminé dans le RER... j'ai pleuré lamentablement à la fin... dites moi que je ne suis pas la seule!! c'était hoooorrible... Sa façon d'écrire la vie de Dickens fait qu'on a l'impression d'y etre et de le connaitre. Donc forcément, sa mort (oui oui c'est pas un spoiler hein!!) a été difficile à lire... |
| | | Emjy Angel of Temptation
Nombre de messages : 6304 Age : 41 Localisation : entre Lark Rise et Candleford Date d'inscription : 05/03/2006
| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens Jeu 26 Mar 2009 - 10:29 | |
| Si ça peut te rassurer, j'ai pleuré à la fin moi aussi. Je suis très sensible et j'ai tendance à m'investir beaucoup (certains diraient trop ^^) dans mes lectures. Et je suis totalement d'accord avec toi ! M-A Murail crée une telle proximité avec Dickens que c'en est bluffant !! |
| | | Galy Witty Blossom Indeed!
Nombre de messages : 6056 Localisation : dans la piscine du réacteur n°4 de Fukushima-Daiichi Date d'inscription : 10/05/2007
| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens Jeu 26 Mar 2009 - 10:33 | |
| Tout à fait!! On a l'impression de le connaitre, elle parle parfois directement au lecteur, comme si on faisait partie du public lorsqu'il fait ses lectures, ce qui fait que forcément, on ne peut qu'être très touchées par ce "personnage"... T'inquiete pas tu n'es pas la seule à t'investir à fond dans tes lectures!! |
| | | Muezza Almost Unearthly Thing
Nombre de messages : 3223 Age : 50 Localisation : Levallois Date d'inscription : 29/01/2006
| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens Jeu 26 Mar 2009 - 10:52 | |
| Je crois que je vais goûter à Marie-Aude Murail via cette biographie, ce que vous en dites m'allèche Et puis, un auteur qui dit - Marie-Aude Murail a écrit:
- Puis j’ai lu Notre Ami commun. Dans ce livre, c’est le côté romantique de Dickens, presque wildien, qui m’a touchée. Je suis tombée amoureuse de Eugene Wrayburn, j’ai dormi avec le livre, je recherchais les passages où Eugene apparaissait, je les relisais. Et j’ai eu terriblement peur qu’il meure. Pendant une cinquantaine de pages, il est entre la vie et la mort…
... ne peut pas être mauvais Je suis vraiment contente de lire quelqu'un qui cmme moi considère Eugène comme son personnage préféré du génialissime "Our Mutual friend"... Il est tellement plus complexe que Rokesmith et il assume ses (gros) défauts |
| | | Emjy Angel of Temptation
Nombre de messages : 6304 Age : 41 Localisation : entre Lark Rise et Candleford Date d'inscription : 05/03/2006
| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens Jeu 26 Mar 2009 - 11:13 | |
| J'espère que tu te laisseras tenter, Muezza. Sinon, pour "goûter" à du Marie-Aude Murail, Miss Charity n'est pas mal non plus (on ne peut pas rêver roman plus lambtonien ). Sinon, j'adore ce qu'elle dit sur Our Mutual Friend et je dois dire que je m'y reconnais aussi ! |
| | | Séverine Ready for a strike!
Nombre de messages : 1170 Age : 44 Localisation : Belfort Date d'inscription : 17/08/2008
| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens Jeu 26 Mar 2009 - 12:26 | |
| Je voulais te remercier Emjy pour l'interview que j'ai vraiment trouvé très intéressante et qui m'a définitivement convaincu de commander le livre, ainsi que les quelques avis. On sent vraiment toute l'admiration qu'elle porte à Dickens, qui transpire dans chacun de ces mots. Je ressens un peu la meme chose qu'elle d'ailleurs. J'ai trois livres de M-A Murail (Miss Charity, Charles Dickens et son dernier) mais j'ai vraiment hâte de me plonger dans ses lectures. Je pense qu'une fois fini, les ''Angélique'', je me lancerais dans ces trois derniers. Et elle m'a vraiment donné encore plus envie de lire L'ami commun. Je me désole de sa seule parution en pléiade mais je sens que je vais craquer et pour La maison d'âpre-vent également. |
| | | Emjy Angel of Temptation
Nombre de messages : 6304 Age : 41 Localisation : entre Lark Rise et Candleford Date d'inscription : 05/03/2006
| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens Jeu 26 Mar 2009 - 12:30 | |
| De rien, Séverine Si M-A Murail t'a donnée envie de te (re?)mettre à Dickens, c'est une excellente chose. Je dois dire qu'elle a eu le même effet sur moi ! J'ai lu Bleak House récemment et j'ai été subjuguée Sinon, quelle chance tu as d'avoir encore à découvrir ces 3 livres de M-A Murail ! J'espère que tu te régaleras ! J'ai particulièrement hâte d'avoir ton avis sur Miss Charity (qui reste mon préféré, on l'aura compris ) |
| | | Séverine Ready for a strike!
Nombre de messages : 1170 Age : 44 Localisation : Belfort Date d'inscription : 17/08/2008
| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens Jeu 26 Mar 2009 - 12:45 | |
| Non pas me remettre à Dickens. C'est mon auteur favori. Mais je n'ai pas tout lu de lui malheureusement parce que certains sont introuvables (La petite Dorrit que j'avais lu en version abrégé vers 8-9 ans et qui avait été un coup de foudre incroyable et du coup, j'avais tanné mes parents pour qu'ils m'achètent tous ses romans disponibles en version jeunesse) ou trop cher (comme les deux que j'ai cité plus haut) et comme je suis nulle en anglais, ben, je patiente et patiente encore. Mais je suis contente de me dire que je n'ai pas tout lu de lui non plus. Ça me fera bizarre quand j'aurais tout fini. Mais on en est pas encore là. Enfin, on dévie un peu du sujet et je ne manquerais pas de donner mon avis sur les Marie-Aude étant en ma possession. D'ailleurs, ton enthousiasme sur Miss Charity (et le reste de son œuvre) n'est pas étrangère à mes achats. Tu en parles si bien que ça ne peut que donner envie de s'y plonger. Voilà, fin du HS. |
| | | Muezza Almost Unearthly Thing
Nombre de messages : 3223 Age : 50 Localisation : Levallois Date d'inscription : 29/01/2006
| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens Jeu 26 Mar 2009 - 13:13 | |
| - Séverine a écrit:
- C'est mon auteur favori.
Mais je n'ai pas tout lu de lui malheureusement parce que certains sont introuvables (La petite Dorrit que j'avais lu en version abrégé vers 8-9 ans et qui avait été un coup de foudre incroyable et du coup, j'avais tanné mes parents pour qu'ils m'achètent tous ses romans disponibles en version jeunesse) . Arf, toi aussi tu as fait partie des petites filles qui avaient "la Petite Dorrit" dans les mains et adoraient (bon, dans mon cas, le bouqin était celui d'une copine que j'avais dévoré)... Franchement, en l'ayant lu en anglais bien plus tard, j'ai eu l'impression que c'était une toute autre histoier que celle que j'avais lue 20-23 ans plus tôt : je me demande en fait à quoi était réduite l'histoire. J'ai du mal à me dire que la relation Amy-Arthur était présente Si tu es fan de Dickens, je ne peux que t'encourager à lire "Our mutual friend" (je l'avais demandé au Père en Pleiade) et "Bleak House", avec tout de même un préférence pour le premier Je les place devant les sempiternels "Grandes espéranceé, "Oliver Twist" , et "David Copperfield" - ce dernier ayant tout de même une place très à part dans ses écrits |
| | | Séverine Ready for a strike!
Nombre de messages : 1170 Age : 44 Localisation : Belfort Date d'inscription : 17/08/2008
| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens Sam 28 Mar 2009 - 13:24 | |
| Ouiiiii. Mon exemplaire de La Petite Dorrit avait une couverture très classe -un peu en cuir mais c'était pas du cuir hein, je sais pas comment m'exprimer- et les pages étaient roses et il sentait divinement bon. Mais je l'ai perdu (entre les innombrables déménagements et un incendie), celui-là et mes éditions jeunesses de Pickwick, Nicolas Nickleby, David Copperfield et Oliver Twist et plein de Jules Verne. Je n'ai jamais pu remettre la main dessus et c'était les seuls bouquins que j'avais à la maison et mes préférés... Enfin bref, pour en revenir à La Petite Dorrit, je ne demande qu'à re-découvrir cette histoire. J'imagine bien qu'il y a une grosse différence. Et malgré mes nombreuses lectures, je ne me souviens que très vaguement de l'histoire. (Oui, j'ai une mémoire toute nulle) Puis je sens que je vais craquer pour les éditions Pléiade, peut-être le mois prochain. On est jamais mieux servi que par soi-même. Parce que cela m'étonnerait que quelqu'un de mon entourage souhaitant me faire un cadeau paye une telle somme pour un livre (qui plus est). |
| | | Muezza Almost Unearthly Thing
Nombre de messages : 3223 Age : 50 Localisation : Levallois Date d'inscription : 29/01/2006
| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens Dim 29 Mar 2009 - 18:29 | |
| J'ai lu en 2 jours sur mon trajet de metro (en pause de Ruth de Gaskell) cete petite biographie et j'ai passé de très agréables moments. Je ne suis pas particulièrement adepte des récits au présent, mais ceci permet cette proximité avec le jeune lecteur et rend plus accessible un genre biographique qui, à son énoncé, le ferait plutôt fuir. Les premières pages m'ont quelque peu déroutée tant elles reprenaient des phrases de personnages des romans de Dickens (Micawber parlant du bonheur lié à la gestion de ses revenus; l'enfant prodige de Nicholas Nickleby). Je connaissais certains éléments de la vie de Dickens (son travail d'enfant, l'emprisonnement de son père) mais j'ai appris beaucoup de petites choses en plus. J'ignorais qu'il faisait des lectures publiques très ... théâtrales, qu'il avait eu cet accident de chemin de fer terrible (qui a failli nous coûter "Our mutual friend" ). On se rend compte combien ses proches ont pu l'inspirer. Bref, je recommanderais ce livre aux adolescents un rien curieux et l'offrirait sans doute à ma petite nièce quand elle sera plus grande (elle n'a encore que 15 mois ). DoMerci à Emjy pour cette très agréable et instructive lecture. J'ai désormais envie de me pencher sur une biographie plus exhaustive |
| | | Emjy Angel of Temptation
Nombre de messages : 6304 Age : 41 Localisation : entre Lark Rise et Candleford Date d'inscription : 05/03/2006
| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens Dim 29 Mar 2009 - 18:34 | |
| Je suis ravie que tu aies aimé cette biographie C'est vrai qu'elle est courte et se lit très vite (elle ne recherche pas l'exhaustivité). J'ai eu l'impression de lire un véritable roman tant la vie de Dickens est riche. Maintenant j'espère que tu attaqueras bientôt Miss Charity ! Les références à Dickens (et à la littérature anglaise du 19ème siècle en général) sont nombreuses, à tel point que je me demande si un enfant peut l'apprécier à sa juste valeur ... |
| | | cecilou41 Lover's Lane Wanderer
Nombre de messages : 2191 Age : 40 Localisation : Lost in translation Date d'inscription : 03/07/2008
| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens Mar 28 Juil 2009 - 14:18 | |
| Oups ! J'étais passée à côté de ce sujet ! Je l'ai lue - que dis-je ? - DE VO REE le temps d'un trajet en train Paris-Bellegarde. Je ne suis pas fan des biographies, mais celle-ci se lit vraiment très facilement, et j'y ai pris beaucoup de plaisir. Merci Chinchilla de me l'avoir si gentiment prêtée ! D'ailleurs, ma mère a également beaucoup aimé, et elle ne lit jamais de biographies d'habitude. Depuis, The Pitwick Papers sont remontés en flèche sur ma PAL et maman va se lancer dans Dickens sous peu je pense ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens Mar 28 Juil 2009 - 20:52 | |
| De rien C'est vrai que cette biographie se lit vraiment très vite et donne envie de découvrir ou redécouvrir l'œuvre de Dickens. Le preuve, je me suis mise à Our Mutual Friend. Bon, je n'avance pas très vite mais c'est déjà ça |
| | | Lily of Northanger Héritier de Hamley Hall
Nombre de messages : 477 Age : 37 Localisation : en Provence Date d'inscription : 18/12/2009
| | | | nathy's Feedle-Dee-Dee!
Nombre de messages : 8478 Age : 34 Date d'inscription : 28/09/2007
| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens Dim 22 Aoû 2010 - 20:28 | |
| Je l'ai fini hier soir et mon avis est moins enthousiaste que le vôtre. En fait c'est même un des romans de MAM que j'ai le moins aimé. Après tout est relatif, je ne me suis pas ennuyée, j'ai trouvé la vie de Dickens interessante et j'ai beaucoup aimé l'homme qu'il était et ça m'a donné envie de lire ses romans mais j'ai trouvé ça un peu trop survolé quand même, c'est un peu frustrant. C'est plus une suite d'anecdotes qu'une biographie. De plus le style m'a beaucoup moins plu là, je l'ai trouvé maladroit. |
| | | Marganne Lioness of Brittany
Nombre de messages : 4560 Age : 55 Localisation : With James, Aboard the Charlotte Rhodes Date d'inscription : 11/07/2009
| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens Mar 7 Sep 2010 - 17:38 | |
| Je viens de le finir et je dois dire que je l'ai adoré, dévoré ... Je connaissais certains aspects de la vie de Charles Dickens mais j'ignorais qu'il était aussi généreux. Quel personnage ! sa conduite lors de l'accident de train m'a beaucoup touchée. Et que dire de la fin, sinon que j'ai du retenir une petite larme (j'étais dans le car qui me ramenait chez moi, je ne pouvais me laisser aller mais je suis encore sous le coup de l'émotion ). Le fait que cet bio ait été écrite pour les enfants ne m'a absolument pas gênée, le style est excellent, j'ai trouvé ça très très bien écrit, l'émotion et l'humour sont omniprésents, franchement c'est une sacrée réussite. Je pense par contre que certains aspects de la vie de Dickens ont peut-être été édulcorés, aussi cela me donne envie d'en savoir plus sur cet écrivain. J'ai vu dans les rayons de ma bibliothèque municipale une autre bio de Dickens, de Peter Aycrod (je suis pas sûre de l'orthographe) : le livre fait presque 1200 pages Il va devoir attendre, j'ai trop de choses sur ma PAL. |
| | | esperluette Magnolia-White Ampersand
Nombre de messages : 9312 Date d'inscription : 11/07/2009
| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens Mer 13 Fév 2013 - 10:29 | |
| J'ai lu cette biographie ce weekend, et mon avis va être court mais pour résumer : voilà un livre qui donne envie de se jeter sur tous les romans de Dickens (je n'en ai lu qu'un, de belles découvertes m'attendent... ) et qui confirme que Marie-Aude Murail a vraiment une plume superbe. Je ne connaissais pas grand-chose de la vie de Dickens, j'ai donc trouvé que cette biographie était parfaite pour les novices comme moi. Et ce que je trouve génial c'est que l'écriture de Murail n'est jamais simpliste, le livre est écrit pour des enfants mais se dévore aussi adulte. On sent tout l'amour qu'elle porte à Dickens, et elle rend le personnage fascinant, attachant. Il faut dire que sa vie même ressemble à un roman. Comme celles qui ont posté sur ce topic, j'ai été particulièrement fascinée par les scènes de lecture publique. Et j'ai beaucoup aimé la façon dont les extraits des romans sont inclus dans le texte, ainsi que les parallèles avec les personnages. D'ailleurs j'ai bien aimé ce tableau de Robert William Buss, Le rêve de Dickens, que l'on retrouve dans le cahier d'illustrations : - Spoiler:
C'est très bien écrit, et décidément j'adore la façon dont Marie-Aude Murail place de petits traits d'humour par ci par là. J'ai d'ailleurs enchaîné avec un petit texte de Sophie Chérer sur Murail (dans la série "Mon écrivain préféré" de L'école des loisirs) et j'ai beaucoup aimé le passage où elle évoque la passion que Murail a pour Dickens et leurs points communs : - Citation :
- Elle a comme lui le goût de la caricature, une prédilection pour l'humour qui venge les opprimés, le génie des noms qui claquent comme des étendards et annoncent les caractères. Comme lui, elle est du côté des enfants. Elle a son éloquence, sa foi dans le pouvoir des mots. Les livres ne peuvent peut-être pas changer le monde, mais ceux qui les lisent, si ! Comme il a fait le tour d'Angleterre, et au-delà, elle fait le tour de France pour lire ses livres, rencontrer ses lecteurs, discuter, convaincre, émouvoir.
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| Sujet: Re: Sa biographie de Charles Dickens | |
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