Virginia WOOLF

Merci Chinchilla.
Je viens de lire l'article sur Woolf, qui cite d'ailleurs plusieurs biographies de l'écrivain et la mini-interview de Forrester. C'est très court, mais c'est intéressant.

De rien C'est court mais le reste est très intéressant également, ma PAL va encore augmenter, j'en ai peur

Et la mienne !

Impossible de le trouver Chinchilla,
je suis toute malheureuse, ça fait 3 kiosques et maisons de presse que je fais et rien...

Je lis actuellement Instants de vie, de Virginia Woolf et j’aime beaucoup.
J’ai toujours eu un peu « peur » de lire du Virginia Woolf, mais je suis tombée sur 2 essaies d’elle qui me tentaient beaucoup : De la maladie et L’art du roman : je n’ai pas encore lu le 2nd mais j’ai beaucoup apprécié le premier.
Je me suis donc lancée dans cette sorte d’autobiographie et une fois dedans, j’ai du mal à lâcher le livre. J’aime beaucoup la façon d’écrire de Virginia, pleines d’images.
Prochaine étape, tenter les romans. J’ai toujours un peu l’appréhension car les avis sont quand même un peu partagés et j’ai toujours cette idée que l’écriture de Virginia n’est pas facile d’accès. Mais en ayant lu les 2 livres d’elle cité plus haut, l’impression d’auteur difficilement accessible diminue.

Je ne sais pas si Roubaix est l'endroit le plus accessible pour les membres de l'auberge, mais il y a une exposition sur le Cercle de Bloomsbury jusqu'en février.

Un livre sort à cette occasion :

Pour faire suite au message de MissHoneychurch, je vous signale que l'émission L'humeur vagabonde de Kathleen Evin sur France inter était consacrée aujourd'hui à l'exposition de Roubaix sur le groupe Bloomsbury.

Vous pouvez l'écouter là: http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/humeurvagabonde/

Je conseille vivement cette écoute. L'émission est très intéressante, avec plusieurs archives assez rares (dont un enregistrement de V. Woolf, de son mari Leonard ou de sa nièce Angelica Garnett), des explications fort doctes qui n'en sont pas moins agréables de la part des deux invités et une large place accordée à Vanessa Bell, la soeur de V. Woolf, artiste peintre, assez injustement occultée par la renommée de sa soeur*.

* je n'en avais entendu parler que par le film Hours, et j'en avais retenu l'image d'une bourgeoise rangée, très raisonnable et raisonneuse, encombrée d'une famille assez nombreuse... que nenni... rien à voir

Merci, MissAcacia! Je m'en vais de ce pas écouter cette émission.

Quelqu'un est-il allé à cette expo?
J'aimerais beaucoup m'y rendre, mais avant de préparer l'expédition, j'aimerais savoir si ça vaut le coup...

Je n'y suis pas allée.

Mais j'avais écouté l'émission de radio qui y était consacrée, ça avait l'air intéressant. Surtout que si mes souvenirs sont bons, les intervenants avaient annoncé qu'il y avait beaucoup d'objets ou de photographies inédits, provenant de collections privées, qui n'étaient jamais sortis d'Angleterre auparavant. Si ça se trouve, c'est une occasion quasi unique pour les voir, en tout cas aussi facilement.

Si j'habitais dans la région ou avais la possibilité de m'y rendre, je n'hésiterais pas, je pense.

Merci,
En fait, c'est tout de même une expédition vu que j'habite Paris, donc c'est un peu difficile pour moi de m'y rendre, ce que je regrette, car c'est typiquement l'expo qui m'intéresse!!

J'ai terminé il y a quelques jours A Room of One's Own (Une Chambre à soi) et même si je ne suis pas sûre de réussir à vous faire partager mon enthousiasme pour cette lecture, j'ai envie d'essayer.

Dans cet essai, Virginia Woolf développe un thème qui lui a proposé de présenter lors d'une conférence donnée à Cambridge devant un auditoire féminin, la femme et la fiction. Loin de s'en tenir à des faits, elle utilise une approche et un ton très personnels. Les deux premiers chapitres, dont le style n'est pas sans rappeler les variations impressionnistes de Mrs Dolloway, sont d'ailleurs très surprenants car avant d'entrer dans le vif du sujet, elle décrit deux journées pendant lesquelles, tout en réfléchissant à ce thème, elle a été concrètement confrontée aux obstacles que rencontrent les femmes de son époque. Une journée à "Oxbridge", au cours de laquelle ses tentatives de développer ses idées sont constamment perturbées par la confrontation avec des détails terre-à-terre illustrant l'inégalité et l'exclusion. Et une autre journée, passée au British Museum, pendant laquelle elle est bien obligée de constater que si de nombreux textes ont été écrits sur les femmes, ils l'ont été pratiquement intégralement par des hommes, et avec des conclusions contradictoires! En payant l'addition de son lunch, elle trouve tout de même l'idée maîtresse sur laquelle s'articule la suite de son raisonnement : pour exercer sérieusement le métier d'écrivain, les femmes ont besoin d'une indépendance financière qui garantira leur indépendance intellectuelle (l'image de la chambre à soi).

Citation :

Intellectual freedom depends upon material things. Poetry depends upon intellectual freedom. And women have always been poor, not for two hundred years merely, but from the beginning of time . . .”

Autour de cette constatation, elle développe plusieurs thèses, affirmant entre autres que si les grandes figures littéraires féminines du XIXème siècles sont avant tout des romancières, c'est que le genre demande moins de concentration que la poésie, par exemple. Elle pense même qu'Emily Brontë aurait normalement dû écrire des pièces en vers et George Eliot des essais historiques et des biographies. Ce qui ne veut pas dire qu'elle tient le roman pour un genre mineur, d'ailleurs. Elle écrit quelques passages très intéressants sur les points de vue et les diverses manières de percevoir une histoire. Selon elle, un récit de fiction écrit par un auteur intègre reflètera toujours la réalité, la "vraie vie".

J'aurais envie de commenter plusieurs de ses idées mais je ne veux pas gâcher le plaisir de la découverte de ceux qui s'intéresseraient à ce livre. Je dirai simplement que ce qui m'a plu, c'est la manière "non scientifique" de traiter le sujet, en y mêlant pour ainsi dire de la fiction et des impressions très personnelles. Elle assure d'ailleurs en quelque sorte ses arrière en affirmant :

Citation :

When a subject is highly controversial, one cannot hope to tell the truth. One can only show how one came to hold whatever opinion one does hold.

J'ai également beaucoup aimé l'évocation des figures littéraires féminines du passé, connues ou moins. J'avais déjà le les noms de Lady Winchilsea, Margaret Cavendishm ou Aphra Behn dans le livre de S. Gilbert et S. Gubar The Madwoman in the Attic: The Woman Writer and the Nineteenth-Century Literary Imagination mais il faut bien dire que l'évocation de ces femmes extraordinaires (au sens tout premier du terme) par Woolf nous les rend bien plus palpables, leur destin nous semble bien plus émouvant.

Il se trouve que cette semaine, j'ai lu l'interview d'une comédienne suisse, grande admiratrice de V. Woolf, qui affirme qu'il n'y a pas de raison de voir une féministe en elle. Eh bien je ne suis pas du tout d'accord sur ce point , je pense que nombreuses sont ses affirmations qui pourraient faire l'objet de discussions enflammées dans le topic créé par Serendipity.

Tu parles parfaitement de ce livre Cat . Je l'ai lu, et j'ai énormément apprécié également. Je pense que, comme tu le dis, c'est vraiment une lecture à faire, et dont on ne doit pas avoir peur tellement Woolf use de l'humour et de la fiction pour traiter son sujet.

J'ai d'autres essais qu'elle a écrits, dont Trois guinées, qui est aussi au sujet des femmes. Sinon, moi aussi je suis surprise de lire que Virginia Woolf n'a rien d'une féministe .

Merci pour le compliment. Ce n'est pas évident de partager une telle expérience, en fait. On aurait envie de commenter pas mal de passages mais en même temps, autant laisser l'écrivain user de son charme sur les lecteurs. Et puis j'ai dû me brider un peu, je n'ai pas envie de faire fuir le gens avec un post fleuve alors que j'aimerais les convaincre de découvrir ce texte passionnant.

J'espère que Lunaë, qui elle aussi vient de lire le livre et l'a aimé, va venir nous donner ses impressions ici.

La lecture de Three Guineas fait partie de mes projets (mon édition Oxford World's Classics de A Room of One's Own inclut les deux essais) et j'ai aussi sur ma PAL L'Art du roman : je crois que je vais pouvoir encore creuser deux des grands thèmes abordés par Woolf dans Une chambre à soi (la place de la femme dans la société et la fiction de qualité), et cela me réjouit.

cat47 a écrit:

J'espère que Lunaë, qui elle aussi vient de lire le livre et l'a aimé, va venir nous donner ses impressions ici.

Me voilà!
J'avoue honteusement que j'attendais que tu donnes tes impressions, car je trouve assez complexe de résumer toutes les idées évoquées dans ce livre.
J'ai été assez perdue pendant les 2 premiers chapitres et j'espérais fortement que la suite allait être plus facile à lire. Je n'ai pas été déçue! Les pages défilent. J'ai beaucoup aimé l'analyse de Virginia Woolf, notament la façon d'expliquer pourquoi les femmes ecrivent des romans.
Je conseille fortement ce livre!

C'est le 3eme essai que je lis, après De la maladie et L'écrivain et la vie. J'ai hâte de découvrir L'art du roman

J'ai bien entamé ma lecture du Journal d'adolescence 1897-1909 de Virginia Woolf. Pas encore terminé, mais comme il se décompose en plusieurs parties très distinctes, je préfère venir en parler au fur et à mesure.

C'est un livre moyennement long. Dans mon édition Stock il y a 498p, mais le papier est assez épais et les caractères relativement gros.

Ca commence donc en 1897, Virginia a 15 ans. Pendant une année complète elle y relate sa vie. Il y a une note pour chaque jour sauf dans les derniers mois, où elle manque d'assiduité. C'est à chaque fois assez court, elle dit ce qu'elle a fait dans la journée, mais sans donner de détails, ni ce qu'elle a éprouvé. Elle y inscrit ce qu'elle lit, là encore sans développer.
C'est donc très factuel, très routinier. Mieux vaut connaître un peu les membres de sa famille pour s'y retrouver. J'ai lu sans déplaisir, mais sans trop d'intérêt. J'hésiterai donc à le conseiller, à moins d'être complétiste de Woolf.
Cette partie représente un bon 1/3 du livre.

Ensuite on passe directement en 1899. Virginia y raconte ses vacances d'été sur une dizaine de pages. Ici, l'écriture est beaucoup plus construite. Elle parle souvent de la nature. Il y a une recherche dans l'écriture, un travail, peut-être un peu forcé.

Pour le moment, le journal me plaît. C'est suffisamment intriguant et intéressant. Il s'agit vraiment d'un journal de jeunesse, on n'y décèle pas encore la marque d'un talent particulier ou extraordinaire.

Le reste plus tard.

Merci pour ce retour, Dulcie. Cela me conforte dans mon idée qu'il n'est pas nécessairement indispensable de lire le journal d'adolescence avant l'autre.

Je crois que je vais faire comme toi, donner mon avis sur le Journal au fur et à mesure (j'ai déjà pris quelques notes), mais ne ce moment je suis un peu coincée au niveau lecture, je reviendrai plus tard sur ce topic.

Ca fait des mois et des mois que je lorgne sur ces journaux, mais je ne les trouve qu'en neuf, et même moi qui suis folle en matière d'achats de livres, j'ai des scrupules à mettre 40€ dans le journal intégral. Tout ça pour dire que je vous déteste

Plus sérieusement, merci pour ce compte rendu partiel Dulcie . Je vais plutôt chercher à mettre la main sur le journal de Woolf adulte alors.

Sinon, j'avais acheté le catalogue de l'expo de Roubaix, faute de pouvoir y aller . Je n'ai que commencé à le feuilleter pour l'instant, mais il a l'air très bien fait et très intéressant. Angelica Garnett, la fille de Vanessa Bell et Duncan Grant (et donc la nièce de Virginia Woolf) a écrit un article dedans que j'ai trouvé très touchant.

Je ne sais pas si c'est l'endroit, mais j'ai également visionné Carrington , un film avec Emma Thomson et Rufus Sewell (d'ailleurs, moi qui ne lui trouvais aucun charme, ça y est je suis tombée dans le panneau ), qui met en scène la relation entre Lytton Strachey et Dora Carrington, une jeune peintre proche du groupe de Bloomsbury. Ils se rencontrent chez Vanessa Bell, et à partir de là, Carrington va passer sa vie à aimer sans espoir Lytton (qui était homosexuel). Elle ne supportera pas sa mort, et se suicidera seulement quelques jours après la disparition de Lytton .
On le trouve pour une bouchée de pain sur play : http://www.play.com/DVD/DVD/4-/127295/Carrington/Product.html
Ca ne deviendra pas mon film préféré, mais j'ai passé un bon moment quand même, et puis la BO est de Michael Nyman .

Promis, après ça je m'arrête , mais je voulais aussi vous conseiller La scène londonienne de Virginia Woolf, qui est un recueil de six textes où elle nous emmène nous promener dans Londres. C'est absolument magnifique

misshoneychurch a écrit:

Je ne sais pas si c'est l'endroit, mais j'ai également visionné Carrington , un film avec Emma Thomson et Rufus Sewell (d'ailleurs, moi qui ne lui trouvais aucun charme, ça y est je suis tombée dans le panneau )

Tu m'aurais demandé il y a un mois, je t'aurais dit non, ce n'est pas le bon endroit. Mais maintenant que je suis dans le Journal, j'hésite. De toute façon, entre le topic et de Ruru et le topic d'Emma Thompson, il n'y a pas vraiment d'endroit.

Ce film est sur ma PAV depuis un bout de temps (encore un ). Je vais sûrement le voir sous peu, j'y pensais depuis que j'ai vu le nom de Carrington dans le Journal.

Et merci pour le conseil, c'est noté! Londres et Virginia Woolf, comment résister.

Vous lire me donne envie de remonter les journaux dans ma pal!
Par contre je démarrerai par Le journal de Hyde Park Gate: quelqu'un l'a lu?

cat47 a écrit:

Tu m'aurais demandé il y a un mois, je t'aurais dit non, ce n'est pas le bon endroit. Mais maintenant que je suis dans le Journal, j'hésite. De toute façon, entre le topic et de Ruru et le topic d'Emma Thompson, il n'y a pas vraiment d'endroit.

Le problème, c'est qu'il faut avoir l'idée de chercher des infos sur ce film dans les topics des acteurs Personnellement, je ne pense pas que j'y aurais pensé, et que j'aurais découvert le film par ce biais. Virginia et Lytton (et Leonard aussi d'ailleurs) étaient de très bons amis, j'ai d'ailleurs acheté récemment la correspondance entre les deux qui a été publiée il y a quelques mois, donc ça me paraît logique.

Ah oui, et puis ce film est une adaptation d'une biographie en plus (dans ma PAL ).

Lunaë, j'ai acheté le Journal de Hyde Park Gate, mais je ne l'ai pas encore commencé... Je pense qu'il doit être intéressant, puisqu'il s'agit d'un vrai travail des enfants Stephen.

Lunaë a écrit:

Par contre je démarrerai par Le journal de Hyde Park Gate: quelqu'un l'a lu?

misshoneychurch a écrit:

Lunaë, j'ai acheté le Journal de Hyde Park Gate, mais je ne l'ai pas encore commencé... Je pense qu'il doit être intéressant, puisqu'il s'agit d'un vrai travail des enfants Stephen.

Vous viendrez nous dire deux ou trois mots sur celui-ci lorsque vous le commencerez ?

Est-ce qu'il est important en volume ?

Il fait moins de deux cents pages

J'ai adoré "Mrs Dalloway".
Je n'avais pas retouché à Virginia Woolf depuis la fac (je me demande pourquoi ) et soudain, suite à une re-vision de "The hours" j'ai plongé dans "Mrs Dalloway" que j'aurais pu lire d'une traite si j'en avais eu le temps. Comme avec Proust j'ai été emportée par la magie des mots et de la phrase, comme si c'était de la musique, sans presque me préoccuper du sens parfois. J'ai aimé cette façon de passer d'un personnage à l'autre ou d'une époque à l'autre, sans transition, ces analyses qui alternent avec des sensations, ces descriptions, ces couleurs, ces presonnages vus sous différents angles, cette façon de papillonner avec les êtres, les choses et soudain une pensée profonde, percutante, "acute" est le terme qui me vient à l'esprit.
Bref, j'en redemande.

J'avance toujours (lentement, il me reste à peu près le dernier tiers) dans ma lecture du Journal d'adolescence.

On passe donc en 1903, une partie qui se décompose en une série de 30 articles, à chaque fois assez courts (2, 3 p), mais plutôt bien détaillés, sur des sujets divers : un bal, une réception lorsqu'elle est à Londres, son professeur de grec...
Mais Virginia raconte surtout ses vacances à la campagne, à Salisbury dans le Wiltshire où elle passe environ deux mois. C'est cette partie que j'ai trouvé la plus intéressante, peut-être plus personnelle, en tout cas plus sensible, même s'il reste toujours une fine touche d'ironie. Il y a des descriptions de la cathédrale, de Stonehenge, de différents sites, des excursions qu'elle fait quotidiennement. C'est beau, parfois drôle, on s'y croirait presque.

Il y a ensuite une période de 6 mois (déc 1904-mai 1905) où la manière rejoint cette fois celle d'un journal plus traditionnel, avec une brève note pour chaque jour, un rappel des évênements et des choses faites dans la journée. On assiste ainsi à son quotidien : les gens qu'elle rencontre, les concerts, c'est également à cette époque qu'elle rédige ses premières critiques littéraires et donne des cours, mais elle ne fait que mentionner son travail, sans vraiment détailler. Comme en 1897, c'est très régulier, mais assez succinct. Elle finit d'ailleurs par en avoir marre et abandonner.