Une auberge pour les admirateurs de Jane Austen, et bien plus encore... |
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| [Lecture]Semaine 4 : la fin ! | |
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Artemis Clever Smiling Sweetness
Nombre de messages : 2721 Age : 38 Localisation : De passage au 221B Baker Street Date d'inscription : 14/09/2008
| Sujet: [Lecture]Semaine 4 : la fin ! Dim 06 Juin 2010, 19:43 | |
| Voici le dernier topic de la dernière semaine de la lecture de groupe ! Qu'avez-vous pensé de cette dernière partie ? Et surtout, que pensez-vous de l'évolution des personnages à l'échelle de tout le roman ? Que pensez-vous du chemin parcouru notamment par les deux personnages principaux, Margaret et Thornton ? J'espère que cette lecture vous aura plu ! |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12420 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: [Lecture]Semaine 4 : la fin ! Lun 07 Juin 2010, 14:18 | |
| Bon je me lance car ma lecture de cette dernière partie commence à dater et je n'ai pas pris de notes Tout d'abord un grand merci à April et Artémis, grâce à vous, j'ai lu ce roman que j'aurais probablement eu la flemme de lire pour plein de mauvaises raisons Quelques passages qui m'ont marquée dans cette dernière partie : - La mort de Mr Hale. Elisabeth Gaskell a évoqué cette partie de manière très elliptique mais aussi très poétique ... - La fin du roman : je me souvenais (forcément) des choix faits par les scénaristes de la mini-série et du coup, cette fin peut paraître assez fade. J'ai bien aimé les toutes dernières répliques échangées entre Thornton et Margaret. Par contre, j'ai un peu regretté que Mrs Gaskell nous abandonne aussi vite (on a envie que cela dure un peu plus). - Le cas de Frederick Hale. Je croyais me souvenir que son dossier serait réglé alors soit ma mémoire me fait défaut (très probable), soit la série diverge ici avec le roman (je vais vérifier cela d'ici quelques jours quand je revisionnerai la série ) |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26780 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: [Lecture]Semaine 4 : la fin ! Lun 07 Juin 2010, 21:45 | |
| Ma plus grosse surprise : la mort de Mr Hale et alors je n'arrive pas à m'en remettre |
| | | Selenh Méchante Femme Savante
Nombre de messages : 7065 Age : 65 Localisation : Aquitaine. Date d'inscription : 24/02/2010
| Sujet: Re: [Lecture]Semaine 4 : la fin ! Mar 08 Juin 2010, 18:19 | |
| - Artemis a écrit:
- Et surtout, que pensez-vous de l'évolution des personnages à l'échelle de tout le roman ?
Il me paraît maintenant beaucoup plus normal que l'adaptation ait dû autant supprimer ou simplifier. Comment rendre compte des analyses très fines de l'auteur en ce qui concerne les sentiments de John, perpétuellement en état de "tempête sous un crâne"? Et de ceux de Margaret en proie à la chimie de l'amour qui la submerge sans qu'elle ait rien demandé, comme les hormones explosent à l'adolescence -puis broyée par le deuil? Elle régresse dans les bras de sa tante, retournant au nid enfantin à Londres, ce qui ne peut être qu'une solution temporaire (souligné par l'ironie de l'auteur et de Mr Bell vis-à-vis de la susdite tante), et finit par se reconquérir dans la silencieuse contemplation de la mer... Il était sage, certainement, de laisser tomber tout cet aspect "Bildungsroman" ( roman d'apprentissage, ou de formation) de Margaret, mais quelle force dans cette écriture, comme le lecteur se roule voluptueusement dans ces torrents d'émotions d'autant plus terribles qu'elles ne peuvent se dire, parfois même à soi-même! Jusque dans ce qui n'est pas dit... j'admire ce passage (début du chapitre 39, Making Friends) où Margaret -venant de comprendre que John, en plus de la mépriser pour son mensonge, croit qu'elle a un amoureux- passe sans transition logique, dans son bouleversement, à la conclusion révélatrice qu'elle ne se mariera jamais! Tiens donc, il y aurait un rapport, là? Et dire qu'à ma première lecture je trouvais qu'on ne voyait guère évoluer ses sentiments! Quelle pitié, c'est moi qui n'avais pas su regarder et voir cette ellipse vertigineuse: s'il ne veut pas m'épouser, parce que je ne pourrai jamais me disculper, c'est fichu, je reste forcément vieille fille. Il est donc bien LE SEUL déjà, à ses yeux, WOAOH!, ça vaut bien dans un autre style les bécots enchantés de la gare. Allez, je vous le cite pour le re-plaisir (Notez la boucle de pensées apparemment chaotiques, mais qui forme un noeud serré commençant et finissant par l'évocation de ce que JT doit penser d'elle, son obsession, son vrai chagrin): - Citation :
- She lifted up her head, as if she took pride in any delicacy of feeling which Mr. Thornton had shown. Then, as a new thought came across her, she pressed her hands tightly together:
" He, too, must take poor Frederick for some lover." (She blushed as the word passed through her mind.) "I see it now. It is not merely that he knows of my falsehood, but he believes that some one else cares for me; and that I — Oh dear! — oh dear! what shall I do? What do I mean? Why do I care what he thinks, beyond the mere loss of his good opinion as regards my telling the truth or not? I cannot tell. But I am very miserable! Oh, how unhappy this last year has been! I have passed out of childhood into old age. I have had no youth — no womanhood; the hopes of womanhood have closed for me — for I shall never marry; and I anticipate cares and sorrows just as if I-were an old woman, and with the same fearful spirit. I am weary of this continual call upon me for strength. I could bear up for papa; because that is a natural, pious duty. And I think I could bear up against— at any rate, I could have the energy to resent, Mrs. Thornton's unjust, impertinent suspicions. But it is hard to feel how completely he must misunderstand me.
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| | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
Nombre de messages : 7646 Age : 51 Localisation : Perched on a hot sound tree Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: [Lecture]Semaine 4 : la fin ! Mer 09 Juin 2010, 23:35 | |
| A ce propos, on ne peut que se rappeler une autre demoiselle disant, à propos d'un autre gentleman qu'elle avait repoussé : I cannot bear to think that he is alive in the world and thinking ill of me. Le parallèle s'arrête là (d'autant que cette phrase vient de l'adaptation). Moi j'ai été fort attristée de la disparition de Mr. Bell. Tant sur le fond (I Mr Bell), que sur la forme (quelle série noire !). Avec lui se clôt la série de deuils qui avait commencé avec Bessy. Et avec lui s'envole le dernier espoir d'explication du quiproquo de la gare. On ne fera pas l'injure à Margaret de considérer que c'est ce qui l'attriste le plus mais le fait est que ça rajoute un poids à la douleur de perdre autant d'êtres chers dans un délai aussi bref (trop ?). Et pourtant, finalement, je préfère la série de décès du livre à l'entourloupe de l'adaptation pour ne pas faire mourir ce cher Mr Bell sur scène (et pourtant j'aurai moins regretté celui du film que je ne regrette celui du livre) tout en dotant richement Margaret. Il est cependant vrai que le temps narratif n'est pas le même et que 4 morts en 2 épisodes (sans compter Leonards) ça faisait un peu un score à la Jack l'éventreur... N'est-ce pas très "roman d'apprentissage", cette jeune fille qui, traversant les décès et les exils, se dépouille physiquement de tous ceux qui ont accompagné et marqué son enfance et sa prime jeunesse ? L'autre point que j'aime bien dans cette partie, c'est le jeu du hasard, un peu poussé du coude par un perspicace Higgins. Mr Bell est hors-jeu, qu'à cela ne tienne ! il reste un chevalier servant, modeste mais efficace et dont j'aime beaucoup l'oeil pétillant pour redresser les torts: - Citation :
- 'Miss Marget--Miss Hale--th' oud parson's daughter--yo known who I mean well enough, if yo'll only think a bit--' (there was nothing disrespectful in the tone in which this was said).
'Oh yes!' and suddenly, the wintry frost-bound look of care had left Mr. Thornton's face, as if some soft summer gale had blown all anxiety away from his mind; and though his mouth was as much compressed as before, his eyes smiled out benignly on his questioner. 'She's my landlord now, you know, Higgins. I hear of her through her agent here, every now and then. She's well and among friends--thank you, Higgins.' That 'thank you' that lingered after the other words, and yet came with so much warmth of feeling, let in a new light to the acute Higgins. It might be but a will-o'-th'-wisp, but he thought he would follow it and ascertain whither it would lead him. 'And she's not getten married, measter?' 'Not yet.' The face was cloudy once more. 'There is some talk of it, as I understand, with a connection of the family.' 'Then she'll not be for coming to Milton again, I reckon.' 'No!' 'Stop a minute, measter.' Then going up confidentially close, he said, 'Is th' young gentleman cleared?' He enforced the depth of his intelligence by a wink of the eye, which only made things more mysterious to Mr. Thornton. 'Th' young gentleman, I mean--Master Frederick, they ca'ad him--her brother as was over here, yo' known.' 'Over here.' 'Ay, to be sure, at th' missus's death. Yo' need na be feared of my telling; for Mary and me, we knowed it all along, only we held our peace, for we got it through Mary working. in th' house.' 'And he was over. It was her brother!' 'Sure enough, and I reckoned yo' knowed it or I'd never ha' let on. Yo' knowed she had a brother?' 'Yes, I know all about him. And he was over at Mrs. Hale's death?' 'Nay! I'm not going for to tell more. I've maybe getten them into mischief already, for they kept it very close. I nobbut wanted to know if they'd getten him cleared?' 'Not that I know of. I know nothing. I only hear of Miss Hale, now, as my landlord, and through her lawyer.' He broke off from Higgins, to follow the business on which he had been bent when the latter first accosted him; leaving Higgins baffled in his endeavour. 'It was her brother,' said Mr. Thornton to himself. 'I am glad. I may never see her again; but it is a comfort--a relief--to know that much. I knew she could not be unmaidenly; and yet I yearned for conviction. Now I am glad!' Bien sûr, le repas à Londres et les retrouvailles, la déconfiture de Henry Lennox et enfin l'aveu final, malheureusement tronqué par la dure loi de la publication en feuilleton. Dois-je l'avouer, je n'aime pas plus que ça les "trois Margaret", mais comment résister à ce John Thornton, à sa rose et à son sourire lumineux (lors du repas)? |
| | | Selenh Méchante Femme Savante
Nombre de messages : 7065 Age : 65 Localisation : Aquitaine. Date d'inscription : 24/02/2010
| Sujet: Re: [Lecture]Semaine 4 : la fin ! Jeu 10 Juin 2010, 00:36 | |
| Tout à fait d'accord avec toi! Tellement angélique, Higgins, que dans le livre comme dans l'adaptation on n'arrive pas à savoir s'il le fait exprès ou pas... L'acteur est génial! On a beau se dire qu'il n'y a pas de raison qu'Higgins sache que JT bloque sur le frère de Margaret, on a quand même dans les deux cas l'impression d'une sacré dose d'intuition! - MissAcacia a écrit:
- I Mr Bell
Pourquoi le maltraitent-ils donc tant dans l'adaptation? Il est la bonté, la sensibilité et la délicatesse même, il se montre un ami véritable et très attentionné pour Thornton et Mr Hale. Il est le seul qui soit attentif à la vraie Margaret, le seul qui la regarde vraiment et qui se rende compte qu'elle est amoureuse de JT, alors qu'elle ne le sait pas vraiment elle-même et que son père se montre complètement aveugle. Sans lui on ne connaîtrait d'elle que l'esprit de sérieux, alors qu'il réveille son sens de la repartie légère (à la grande surprise d'Henry, à un moment). J'avais raté à la première lecture cet échange, quand Mr Bell arrive inopinément à Harley Street et que Margaret lui dit: - Citation :
- "But — Mr. Bell — have you come from Oxford or from Milton?"
"From Milton. Don't you see I 'm smoke-dried?" " Certainly. But I thought that it might be the effect of the antiquities of Oxford." Et dire qu'il y a des gens qui trouvent que les romans de Gaskell manquent d'humour! En tout cas, avec Mr Bell, elle se lâche! J'adore aussi le dialogue à Helstone quand tous deux s'appliquent à marcher du même pas: - Citation :
- "But it is a long way. Are you sure you will not be tired?"
"Quite sure. That is, if you don't walk so fast. You see, here there are no views that can give one an excuse for stopping to take breath. You would think it romantic to be walking with a person 'fat and scant o' breath' if I were Hamlet, Prince of Denmark. Have compassion on my infirmities for his sake."
"I will walk slower for your own sake. I like you twenty times better than Hamlet."
" On the principle that a living ass is better than a dead lion?"
"Perhaps so. I don't analyse my feelings."
"I am content to take your liking me, without examining too curiously into the materials it is made of. Only we need not walk at a snail's pace."
"Very well. Walk at your own pace, and I will follow. Or stop still and meditate, like the Hamlet you compare yourself to, if I go too fast."
"Thank you. But as my mother has not murdered my father, and afterwards married my uncle, I shouldn't know what to think about, unless it were balancing the chances of our having a well-cooked dinner or not. What do you think ? "
"I am in good hopes. She used to be considered a famous cook as far as Helstone opinion went." Une fois Mr Hale disparu Margaret n'a littéralement plus personne qui la comprenne, elle est moralement seule, a achevé sa métamorphose et perdu tout son cocon protecteur. C'est là que l'adaptation me semble plus logique que le roman: elle va à Milton, pour agir. Le roman déroule bien son travail d'émancipation et son constat que le vieux monde ne peut plus la satisfaire, que la vraie vie est dans le Nord... Et elle ne bouge pas! Le hasard qui fait passer JT chez sa tante me paraît beaucoup plus tiré les cheveux qu'une énergique virée à Milton pour renflouer la filature... et au passage on peut le supposer mettre les choses au moins au clair avec JT! Là où je ne suis pas trop d'accord avec toi c'est concernant la "déconfiture" de Henry! je trouve qu'il s'en sort avec panache, quand il se débrouille pour que Margaret et JT puisse enfin se retrouver seuls, et dans sa réplique à Édith, laquelle montre une finesse et un altruisme dignes d'une Fanny, sur ce coup-là: - Citation :
- "Then it's not all settled," said Edith despondtngly.
"No! not at all. It never will be settled, if the'it'is what I conjecture you mean. That will never be, Edith, so give up thinking about it."
"But it would be so nice for us all," pleaded Edith. "I should always feel comfortable about the children, if I had Margaret settled down near me. As it is, I am always afraid of her going off to Cadiz."
"I will try, when I marry, to look out for a young lady who has a knowledge of the management of children. That is all I can do. Miss Hale would not have me. And I shall not ask her." |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26780 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
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| Sujet: Re: [Lecture]Semaine 4 : la fin ! | |
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