Jean d'Ormesson

Miss Raisa a écrit:

Bref toujours est-il qu'en fait c'est justement suite à ton avis..........

Je suis désolée pour toi  mais, il est tout à fait normal de ne pas aimer.  

En fait, si tu n'avais rien lu de Jean d'Ormesson, ce n'est pas par ce livre que tu aurais dû commencer  il en tellement écrit ! ses romans sont tellement fabuleux. Sauf que tu peux les trouver mauvais aussi.  

J'ai trouvé    que "Comme un chant d'espérance" avait parfois des accents boudistes ce qui ne m'étonne pas du tout, car Jean d'O est très proche de Matthieu Ricard devenu moine Thibétain.
Ensuite je ne comprends pas du tout ton énervement par rapport à ou aux religions, il est dans la ligne de Pascal il fait le pari que Dieu existe, un autre fera le contraire. Chacun dans un état laïque a le droit de penser ce qu'il veut et de l'écrire, le lecteur, fait la part des choses.

Nous ne lisons pas  cet écrivain pour les mêmes raisons. Si je veux réellement lire un livre scientifique je ne prends pas un de ses livres... lui, il fait de l'émerveillement "savant" il expose avec talent  sa philosophie positive, cela peut déplaire aussi.
Mais n'est-ce pas plus difficile d'exprimer son bonheur d'être    ?  

Ce qu'il souligne souvent dans ses livres , c'est que nous ne reconnaissons avoir été heureux qu'en regardant le passé, Jean d'O demande que l'on s'attache à ce qui est à venir, et surtout d'apprécier l'instant présent sinon les regrets s'installent. Pas besoin de religion pour ça il faut juste savoir ressentir sa vie.  

 Quant à Harry P. Il a le droit de ne pas aimer, moi je n'aime pas les romans policiers    Il faut de tout pour faire un monde.    

J'ai lu mon premier texte de Jean d'Ormesson. Je suppose que ce n'est pas un texte représentatif de l'auteur, je ne le qualifierais pas d'incontournable, mais c'est une curiosité qui reste intéressante. Il s'agit de La Conversation, qui est un texte destiné au théâtre, et qui comme son nom l'indique est une conversation, un dialogue entre deux personnages.

Jean d'Ormesson a souhaité raconter un moment suspendu de l'Histoire (qu'il assimile à César qui décide de passer le Rubicond, De Gaulle qui embarque pour l'Angleterre, Hannibal qui passe les Alpes avec ses éléphants), c'est à dire un moment fulgurant de basculement, qui déterminera le cours de l'Histoire.

La Conversation est un dialogue entre Napoléon Bonaparte (alors premier consul - nous sommes en 1803) et Cambacérès (son second consul, raconté comme souple et prudent, en charge des affaires administratives de la France). Les mots de Napoléon ne sont pas inventés (Jean d'Ormesson les a repris dans les écrits de l'empereur), ceux de Cambacérès le sont, ils sont volontairement neutres et modestes, pour soutenir la brillance de Bonaparte. Napoléon hésite. Il veut annoncer au républicain Cambacérès qu'il veut aller plus loin, réformer l'Europe... et que pour cela, c'est du titre d'empereur dont il a besoin...

Je pense qu'il faut voir ce texte sur scène, la lecture n'échappe pas à une certaine fadeur. Et elle est à peine commencée qu'elle est finie.

J'avais choisi ce texte pour deux raisons simultanées. La première : je me suis retrouvée il y a deux semaines en pleine fête napoléonienne à Rueil-Malmaison (et j'ai réalisé que j'en connaissais trop peu sur Napo Ier). La seconde : j'ai découvert un comédien brillant, Maxime d'Aboville (homme si fluet mais si charismatique) et dans sa biographie théâtrale se trouvait justement La Conversation. N'hésitez pas à jeter un oeil à la vidéo ci-dessous, c'est aussi une introduction au texte.



Petite curiosité donc que cette Conversation, qui m'a plu, et que je relirai sûrement par petits morceaux (ne serait-ce que pour y puiser un peu du dynamisme et du souffle de Bonaparte). On y devine dans les hésitations de Bonaparte des frémissements de grandeur. On retient son souffle parce que notre Histoire va se jouer sous nos yeux. Napoléon est brillant, ses mots sont fermes, et simples. Il est d'une arrogance décomplexée, et il semble si visionnaire et si moderne (rien de ce qu'on lit ne détonnerait aujourd'hui - remplaçons juste royaliste/jacobins par des partis politiques adverses ! La société qu'il imagine ressemble trait pour trait à la nôtre) que c'en est déstabilisant, déconcertant... (à supposer bien-sûr que les mots qu'il prononce dans la pièce sont bien ses mots, et datés de 1803 ou avant, et non pas de 1815).

Après cela, je reste très intriguée (là où d'Ormesson est ouvertement fasciné - là aussi c'est surprenant, Napoléon était loin d'être recommandable). Cambacérès, lui, déclare carrément son amour à Napoléon.

Je suis contente que tu aies apprécié la lecture de cette pièce Annwvyn. Elle rappelle Le Souper de Jean-Claude Brisville. Je l'avais découverte à sa sortie et l'avais lue en partie pour le personnage de Cambacérès dont on parle assez peu quand il est question de Napoléon, je crois.
Les mots font mouche dans ce dialogue savoureux (dont je ne garde pas beaucoup de souvenirs mais que j'aurai plaisir à relire) qu'il doit être intéressant de voir sur scène, oui.

Jean d'Ormesson est décédé cette nuit, une grande figure de la littérature et un homme malicieux nous quitte

Oh,  Quelle tristesse J'aimais beaucoup le voir à la TV, toujours le sourire aux lèvres...

92 ans, c'est un bel âge, même si depuis des années je le pensais réellement immortel - il reste ses écrits... Je vais le relire et apprendre plus tard à mes petits enfants à l'apprécier.

C'est très triste

Son esprit malicieux et son beau parlé vont nous manquer ...

Ah ! Beaucoup de nos grands anciens nous quittent, en ce moment...

Je suis très peinée par cette nouvelle.  Comme beaucoup d'autres, j'appreciais beaucoup ses apparitions à la télévision. Il était "si jeune" et si plein de vie.

Citation :

Un Jour je m'en irai sans en avoir tout dit

Que c'est frustrant

Triste nouvelle j'ai appris qu'il était le doyen de l'Académie française (du point de vue des dates d'entrée et non de l'âge).
J'ai lu plusieurs de ses livres, aucun ne m'a marqué comme Au plaisir de Dieu, merveilleux roman autobiographique que je relirai un jour.

Je ne connaissais pas du tout Jean d'Ormesson, à part cette courte pièce sur Napoléon que je viens de lire. Je n'aurais jamais pensé que son décès susciterait un tel émoi. Je réalise que je suis sûrement (jusque là) passée à côté d'une plume et d'une personne uniques. J'aimerais lire un ou deux de ses livres. Par lequel me conseilleriez-vous de commencer ?

J'en profite aussi pour poster cette tribune que le Figaro vient de publier , en hommage à Jean d'Ormesson, et qui est signée Emmanuel Macron. C'est un beau portrait, peut-être un tout petit peu pédant, mais bien écrit, et qui dessine un personnage en quelques traits.

Merci pour l'article, Annwyn

Je l'ai beaucoup aimé dans le film Les saveurs du palais avec Catherine Frot Jean d'Ormesson interprète un Président de la République dans le style de Miterrand et il s'en sort très bien. J'espère que la télé va le diffuser en hommage

Je suis triste également de cette nouvelle J'aimais beaucoup son bon sens, son amour de la langue française, son humour et son regard toujours pétillant J'ai eu la chance de le rencontrer il y a quelques années lors d'une séance de dédicace et malgré sa célébrité, il m'est apparu comme une personne très simple

Merci pour l'article Annwyn, qui est, comme tu le soulignes, assez pédant, mais qui reste un bel hommage
Pour répondre à ta question, le premier livre de Jean d'Ormesson que j'ai lu est Une fête en larmes. Je l'ai vraiment bien aimé, donc pour mon cas au moins, c'était une bonne approche de son œuvre   Il y a aussi Une autre histoire de la littérature française, où il présente à sa façon les grands moments de la littérature française.

J'ai vu cette année Les saveurs du palais et je te rejoins Cassandre, j'ai beaucoup aimé

Bel article, merci de l'avoir partagé Annwvyn. C'est un hommage appuyé à un grand connaisseur de la langue française et de sa littérature. Parmi les formules lues et entendues, beaucoup font référence à son élégance à la française, c'est très vrai.

J'avoue être aussi surprise de l'ampleur que sa disparition a occupé dans les médias aujourd'hui, jusque dans les journaux télévisés (du moins celui de France 2). Je savais qu'il était un grand homme de lettres très médiatique et populaire mais ne m'attendais pas à de tels hommages. Ce doit être extrêmement rare pour un écrivain de nos jours. C'était une personnalité connue des lecteurs et amateurs de littérature, mais l'était-il du plus large public français ? Par curiosité j'ai interrogé une collègue qui ne lit que des polars, elle m'a répondu avoir vaguement entendu parler de lui et c'est tout.

Sans hésitation je te recommande Au plaisir de Dieu Annwvyn, que j'ai cité plus haut (même si je suis très loin de bien connaître son oeuvre, n'ayant lu que 3 ou 4 de ses livres). Jean d'Ormesson s'est inspiré de son histoire familiale et de sa jeunesse passée au château de Saint-Fargeau pour construire ce roman autour de la fin d'une époque, celle de la grande aristocratie attachée à des traditions gravées dans le marbre et qui doit faire face à une modernité qu'elle réprouve. Le personnage du grand-père, le duc Sosthène, est mémorable.

Tatiana a écrit:

Par curiosité j'ai interrogé une collègue qui ne lit que des polars, elle m'a répondu avoir vaguement entendu parler de lui et c'est tout.

Et pourtant, j'ai grandi avec Jean d'O mes parent le lisaient avant moi ! et puis ses yeux rieurs qui faisaient merveilles accompagnés de ses saillies pleines d'humour dans Apostrophe avec Bernard Pivot et ses passages "politiques" à la télé... elle a manqué tout ça !!!

Demain sur la 3, à 20 h 55, sera diffusé le film Les saveurs du palais

Merci Cassandre, mais franchement, la TV nous gave en ce moment avec Johnny... bon d'accord c'était une star, ... mais Jean d'Ormesson aussi ! ils auraient pu faire un peu plus de pub ....

Je suis d'accord, ils auraient pu diffusé une émission tv avec lui tandis que pour Johnny, tous les programmes sont bousculés

j'aurais bien aimé un "apostrophe" avec Pivot et d'Ormesson.

Fée Clochette j'ai oublié de préciser que ma collègue n'a pas 30 ans, elle a donc des excuses .

Pas très surprise que la télévision ne diffuse pas davantage de programme en hommage à Jean d'Ormesson (contrairement à Johnny Halliday qui était bien plus connu du grand public, c'est sans commune mesure), les émissions du genre "Apostrophes" et "Bouillon de Culture" ne passent plus.
En revanche "La grande librairie" demain lui sera entièrement consacrée .

merci pour l'information Tatiana, je regarderai la Grande Librairie.

Tatiana, ma fille était haute comme trois pommes elle connaissait le monsieur aux yeux bleu rieurs si bien que j'ai vraiment du mal à comprendre pourquoi certains ne le connaissent pas

C'est très simple Fée Clochette ! Chez moi, on regardait très peu la télévision, si ce n'est pas du tout, et aucun livre de Monsieur d'Ormesson ne passait dans les mains de mes parents. Je suis donc comme la collègue de Tatiana, je le connaissais seulement de nom et de réputation (et les filles, pas de concurrence avec Johnny Hallyday, ce n'est pas très charitable de mettre deux décès en compétition ).

je ne mets pas deux décès en compétition, je constate que trop c'est trop pour l'un et pas assez pour l'autre, même si je connais johnny autant que Jean d'O ou la Reine Elizabeth ... C'est maman qui m'a fait connaître Jean d'O car il faisait des émissions à la radio, pas la télévision, à l'époque nous ne l'avions pas

Je vais enregistrer La grande librairie avec Bernard Pivot mais comme toi, Fée, j'aurais préféré une émission Apostrophes ou Bouillon de culture avec la présence de Jean d'O qui aurait pu être diffusée même tard

Et personne n'y peut rien si Johnny est décédé le jour après Jean d'O