Robert Harris, Pompei (et autres oeuvres)

Je n'ai encore jamais lu de livre de Robert Harris, bien que j'aie été tentée une ou deux fois au détour d'un commentaire, mais là ce sera peut-être l'occasion. Je viens en effet d'apprendre que les frères Scott vont à nouveau produire une mini-série et que le thème sera tout aussi porteur que celui des Piliers de la Terre puisque le matériel de base sera un roman inspiré d'un épisode de l'histoire romaine qui laisse rarement indifférent.

Robert Towne, scénariste de Chinatown, est en effet en train de planchr sur le scénario d'une adaptation en quatre épisodes du best seller de Harris Pompei, écrit en 2003. Précisons que Harris est également l'auteur de The Ghost (adapté par son auteur pour Polanski en devenant The Ghost Writer) et Enigma (dont l'adaptation est connue des fans de MMF, Dougray Scott et/ou Kate Winslet).

Une adaptation qui devait être dirigée par Polanski avait déjà été annoncée il y a quelques années mais le projet n'avait jamais vu le jour. Espérons qu'avec la vogue actuelle des séries historiques et les producteurs annoncés, on soit maintenant dans le concret. Le héros du roman est un certain Marcus Attilius, constructeur d'aqueduc de son état, engagé pour se battre contre des problèmes d'approvisionnement en eau dans la région mais qui devra sans doute faire face à des problèmes encore plus sérieux.

La mini-série en quatre épisodes est une co-production européenne, ce qui laisse augurer d'une large diffusion. Espérons que la présence de Sky pour l'Angleterre nous promette une distribution british.

J'ai bien aimé le roman, malgré quelques invraisemblances historiques ou physiques qui ne gâtent pas le plaisir pour autant. L'évocation du système hydraulique et les pérégrinations sur le volcan (qui ne se présentait cependant pas tout à fait comme cela à l'époque, ce serait plutôt une description de l'Etna mais j'aime l'onirisme du passage) sont parmi mes meilleurs souvenirs. Il me semble par contre que l'amourette ne vaut pas tripette.

Comme je suis dans une phase Rome Antique j'ai bien envie de me pencher sur la trilogie Imperium, Conspirata et Dictator. Après on verra pour Pompéi.

Je viens d'achever ma lecture de Pompeii, non sans avoir un peu lutté à un moment. Dans l'ensemble, j'ai bien aimé, beaucoup même, avec le recul mais il m'a fallu une bonne moitié de roman pour m'immerger vraiment dedans et ressentir l'appel irrésistible du livre à chaque fois que je le voyais posé sur ma table de chevet mais que je n'avais pas le temps de lire !

En effet, j'ai trouvé que l'intrigue mettait pas mal de temps à démarrer. C'est intéressant, tout le temps, on est plongé dans la Rome antique, son incroyable ingéniosité en matière technologique (c'est quand même bluffant de voir comment fonctionnent aqueducs et les termes, et tout ça il y a plus de 2000 ans...) mais ça manque cruellement de souffle narratif. Ca ne décolle pas. On rencontre des personnages, on visite des lieux, mais l'intrigue n'est pas là et ça traîne à arriver, ce qui fait que je pouvais très bien laisser passer une voire deux semaines avant de lire un autre chapitre sans me sentir frustrée. C'était même parfois difficile de m'y remettre quand j'étais fatiguée parce que je ne sentais pas encore l'intérêt pour l'histoire derrière toutes ces informations intéressantes.

Par contre, une fois que ça démarre, ça décolle pour de vrai ! Et là, j'avais du mal à lâcher le livre ! On suit toute la dernière moitié du livre avec un sentiment haletant, mêlé d'angoisse et d'horreur face à ce qui va inéluctablement se passer, tout en découvrant avec plaisir les vraies intrigues de la petite histoire se tramer enfin devant nous. J'ai dévoré la fin.

Les plus du livre :
- Suivre un aquarius tout au long du livre, avec son esprit cartésien et analytique, ce qui nous fait prendre en mesure l'ampleur du travail titanesque que les romains ont accompli, et aussi qui nous permet de décrypter les signes avants coureurs de l'éruption du Vésuve. Les signes étaient là, ils n'ont simplement jamais imaginé que le Vésuve était un volcan, jusqu'à la révélation finale, quand finalement c'était trop tard. Et c'est vraiment un côté qui m'a plu dans le livre.
- Le découpage narratif (malgré les longueurs). Le livre se déroule sur 4 jours, deux jours avant et les deux jours de l'éruption, et on suit pas à pas l'évolution des signes qui mèneront au drame final. Au décompte des jours s'ajoute le décompte des heures, qui respectent le système romain. Harris a pris soin en début de roman de nous expliquer le calendrier et le système horaire de la Rome Antique, et j'ai beaucoup aimé.
- Les citations d'ouvrages de vulcanologie à chaque début de chapitre, chacune collant aux nouveaux signes que l'on va découvrir. Ca montre aussi les recherches faites sur le sujet, et ce n'est pas négligeable, ça apporte en crédibilité.
- Pline l'Ancien en personnage ! Alors là, c'est la latiniste qui parle Mais j'avoue ne pas avoir boudé mon plaisir en découvrant ce bon vieux Pline dont on nous rabattait les oreilles ! Le personnage est en plus terriblement attachant et pour le coup, je ne savais pas comment il était mort alors c'était LE petit plus personnel
- Toute la fin, sur l'éruption, sa description, le côté ultra épique des différentes situations, l'angoisse, la peur, l'horreur... Un véritable régal !

Finalement, quand je me relis, je trouve que j'ai beaucoup aimé ce roman Il y a un petite amourette mais ce n'est pas du tout le thème central du livre, c'est plus un prétexte pour la justification d'autres événements, et ça ne se veut pas plus, donc ça m'allait très bien. Et la fin est très jolie, ouverte comme on les aime.

En bref, pas le roman du siècle, et je ne pense pas le relire, mais j'ai passé un bon moment et maintenant j'ai encore plus envie d'aller visiter Pompéi, Herculanum et ce coin d'Italie

Je compte continuer à lire Robert Harris, que j'aime beaucoup, je passe toujours de bons moments (j'avais adoré Fatherland, que je compte relire d'ici quelques mois) et j'ai ENFIN réussi à me procurer la trilogie sur Cicéron, Imperium, Lustrum (Conspirata en version US), Dictator, en belle édition anglaise, alors je compte m'y mettre d'ici Noël ! Ca fait tellement longtemps que j'ai envie de la lire

Je viens de voir L'Étau de Munich, adapté du roman Munich de cet auteur déjà croisé ici ou là mais encore jamais lu. Un bon thriller historique centré sur deux anciens amis d'Oxford, un Anglais et un Allemand, occupant chacun un haut poste de fonctionnaire dans leur pays respectif et qui tentent d'agir en secret au moment des accords de Munich. On connaît la suite des évènements, mais cela n'empêche pas d'être pris par l'histoire, et par le suspense puisqu'on devine que Hugh Legat et Paul von Hartmann jouent gros. Les deux personnages nous entraînent dans les coulisses du pouvoir, aux côtés de Neville Chamberlain (excellent Jeremy Irons, qui donne une certaine ambiguïté à un personnage souvent insipide) et de Hitler (dommage que l'acteur ne soit pas très ressemblant). La réalisation est classique, mais efficace   .

J'ai pris plaisir à retrouver George McKay, Alex Jennings, Jessica Brown Findlay, Robert Bathurst, et ai été très contente de croiser la trop rare Liv Lisa Fries, si charismatique dans Babylon Berlin. L'interprète de Paul est très juste, j'espère le voir dans d'autres rôles.

Merci pour ton retour, Tatiana ! Je ne connais pas ce film, mais le casting est alléchant !

Sinon, comme nous sommes dans le bon topic, j'en profite pour dire que j'aime beaucoup l'œuvre de Robert Harris, en particulier Pompei et Imperium

Merci pour ton retour Tatiana, que je n'ai pas encore lu en détail pour cause de visionnage en cours

Je passe juste vous signaler un article en lien avec ce film  Munich – The Edge of War: women in historical films are too often unrealistic

Je n'ai jamais lu de roman de Robert Harris

Hâte de connaître tes impressions .

Merci pour l'article, intéressant sur la part de fiction par rapport à la réalité historique et les sources d'inspiration des personnages.

Après avoir lu ton avis Tatiana, je souscris complètement
Un très bon film que je recommande également d'un cinéaste allemand qui monte : Christian Schwochow* (qui a une double actualité avec un autre film, La leçon d'allemand actuellement dans les salles).

*En consultant sa page Wikipedia, j'ai appris qu'il avait également réalisé un épisode de The Crown

Je vais essayer de voir ce film !!

J'ai hâte Juliette d'avoir ton avis, sans te mettre la pression, il ne peut que te plaire !

Je reposte ici mon avis sur L'Etau de Munich, qui s'était perdu dans le topic des derniers films vus.

Je viens de regarder le film L'Etau de Munich (Munich : The edge of war) sur Netflix, réalisé par Christian Schwochow avec Jeremy Irons, George MacKay, Jannis Niewöhner, Lisa Liv Fries, et Jessica Brown Findlay. C'est un film qui parle des accords de Munich signés en 1938 entre Hitler, Mussolini, Edouard Daladier, et le premier ministre anglais Neville Chamberlain. Les deux héros sont respectivement un jeune anglais, conseiller de Chamberlain et un jeune allemand, proche des cercles hitlériens, qui vont se faire passer des informations confidentielles sur Hitler, en espérant pouvoir le neutraliser avant qu'il ne soit trop tard.

J'avais vu que le film, sur Allociné, était plutôt apprécié des internautes. Personnellement, je n'ai pas trouvé qu'il cassait trois pattes à un canard. On reste sur du très classique sur tous les points (dialogues, acteurs, réalisation, costumes...) sans qu'à aucun moment je me sente spécialement captivée. Mon erreur, évidemment, est d'avoir enchaîné ce film avec la série très stylisée Babylon Berlin.

J'ai trouvé bien qu'il soit tourné en langues originales (les Anglais parlent Anglais, les Allemands parlent Allemand), mais c'est une chose qu'aujourd'hui on retrouve suffisamment souvent pour qu'elle ne soit plus révolutionnaire. J'ai aimé retrouvé Lisa Liv Fries en 1932 en Allemagne (depuis Babylon Berlin, elle a donc juste gagné deux ans et changé de coiffure ). J'ai trouvé intéressant le portrait qui est fait de Chamberlain qui désire à tout prix se battre pour la paix (alors qu'il a souvent été décrié, vis à vis de Churchill évidemment). Le récit de l'Allemagne de l'époque semble assez superficiel en revanche, voire un peu naïf. Quant à l'intrigue principale, je l'ai aussi trouvée plutôt faible. Ce qui est le plus réussi j'imagine c'est la relation entre les deux héros, de la même génération, désabusés l'un comme l'autre, mais dont les destins ne pourront que brièvement se rejoindre.

Bref, pas inintéressant, pas mauvais, mais rien n'a spécialement retenu mon attention, de quoi vous le recommander.