Pourquoi les librairies Waterstone's n'ont pas été pillées ?

En liaison avec l'actualité immédiate au Royaume-Uni, j'ai trouvé cet article (j'ai hésité à poster dans le sous-forum UK, mais à la réflexion, il relève plus de la lecture) dans le Guardian du jour, sous le titre Reading the riot acts: why wasn't Waterstone's looted?.

En dehors du titre provocateur*, je trouve que cet article soulève des questions intéressantes : la lecture est-elle réservée à certaines classes sociales ? Les lecteurs sont-ils plus ou moins susceptibles de devenir des émeutiers ? Comment développer une littérature qui donnerait envie à ces jeunes ?

* Apparemment inspiré d'un "bon mot" des librairies Waterstone's...

Cet article me fait penser à Jasper Fforde et son monde parallèle. C'est un coup de force des brigades littéraires!

Merci pour cet article, Serendipity. Je suis surtout intéressée par ta dernière question. Et le conseil donné à la fin de l'article :

Citation :

We need to produce more books that relate to these kids and their lives, offering something relevant or aspirational. We need to market these books directly to these audiences, make young people feel included and empowered to read. We need to deliver these books in relevant and contemporary ways. Maybe the rioters would have BBM'd less if they had other stuff to read on their phones.

C'est sûr, la littérature en général, mais spécialement la littérature jeunesse, qui peut être, qui doit être, la porte d'entrée vers le monde littéraire, est en grande majorité destinées à séduire les jeunes des classes aisées, donc souvent blanches et n'habitant pas les quartiers touchés par les émeutes.

Mais comme mentionné judicieusement un peu plus haut dans l'article, c'est également le support que est peut-être démodé.

En attendant, lorsque j'ai vu ton lien j'ai pensé en premier lieu au dessin de l'humoriste que j'ai vu hier dans L'Hebdo, et que je pensais poster dans le topic de Kate et Will :

http://www.hebdo.ch/angleterre__emeutes_et_pillages_7738_fiche.html

Haha, excellent le cartoon avec la boutique de souvenir !

Sinon, je ne pense pas que la lecture soit réservée à certaines classes sociales. Venant d'une classe de T.L où les situations étaient diverses, nous n'étions pas tous aisés ou issus d'une «middle-class», et pourtant... nous partagions tous ce goût pour la lecture.

Si ce magasin n'a pas été touché, c'est peut-être tous simplement parce que les livres représentent peu de valeurs économiques et qu'également et après tout, un magasin de simples livres, ça ne se pille pas. Piller c'est dépouiller, voler, casser... C'est un peu dur de piller une boutique de livres, vous trouvez pas ? A part mettre les livres par terre et s'en dessus-dessous... On obtient plus d'effets à détruire des télés, faire tomber des statuts etc si notre but est de mettre le bazar. Et pire, si notre but c'est de voler afin de s'enrichir (comme une grande majorité des pilleurs d'aujourd'hui) autant voler le magasin Apple d'à côté !

Enfin bref, pour moi, la question principale est une fausse question. Par contre, celle qui suit, c'est-à-dire « Comment développer une littérature qui donnerait envie à ces jeunes ?», ça, c'est une vraie question ! ... Au quelle je n'ai pas la réponse, mais je ne manquerais pas d'y réfléchir...