Nouvelle lecture de groupe Nord & Sud : Semaine 2 chapitres 16 à 24

Semaine 2 chapitres 16 à 24

A ce stade vous devriez avoir avancé dans votre lecture! Quelles sont vos impressions? Je reviendrais poster mes commentaires aussi.

Bon eh bien j'inaugure cette partie 2

Je viens de passer le chapitre 18 et désolée mais le John, il commence vraiment à me sortir par les trous du nez, là
Ses réflexions sur le droit d'association et les adjectifs qu'il utilise pour qualifier ses ouvriers me font bondir ! Je ne sais pas si c'est parce que je suis moi-même issue d'un milieu modeste ou si parce qu'en tant que Française j'ai le gène de la grève encodé dans l'ADN () mais à ce moment précis j'avais juste envie d'entrer dans le roman et de le claquer (oui je suis assez extrême, même avec les personnages de fiction, lol)...Ce que je ne comprends pas c'est qu'il a pourtant lui même connu la pauvreté ! Alors sous prétexte qu'il a réussi à s'en sortir, il a maintenant le droit de mépriser les autres ? Ralalala !

Je m'aperçois aussi qu'ils ont fait un travail d'aseptisation dans l'adaptation, parce que si Mr Thornton avait été tel que dans le livre, je ne suis pas sûre que je l'aurais autant aimé...Et naturellement, le trait de génie a été de caster RA, il me semble évident maintenant que c'est surtout à lui qu'on doit la Thorntonmania.

Hum.

Sinon on voit bien que malgré le fait qu'il essaie de se convaincre du contraire, Margaret l'attire, ça transparaît dans toutes les allusions qu'il fait sur elle à sa mère et à sa soeur...d'ailleurs j'ai ri tout haut à la phrase : [...] je n'envisage pas de lui demander de devenir ma femme et ne compte jamais le faire [...]...que tu dis, John, que tu dis


Oh sinon il y a un truc qui m'a interpellée : bravo pour le non-respect du secret médical, Dr Donaldson ! En principe, il n'est pas censé dire à John quoi que ce soit sur l'état de Mrs Hale.

pour moi cette 2e partie se découpe en 4
1chef de famille : en l'absence de son frère Fréderick, Margaret prend les choses en main, elle s'interpose entre Dixon et sa mère, oblige le dr Donaldson a lui révéler la vérité sur la santé de mrs Hale et renoue le dialogue avec sa mère. (je ne sais pas si le secret médical existait à cette époque ?)

2dîner c/o les Thornton : important à mes yeux car les sentiments se dévoilent, Margaret revêt sa plus belle robe et John est subjugué, sa grâce, sont port altier...bref même Fanny ne supporte pas la comparaison!
Margaret préfère la conversation des hommes plus instructives que celle des femmes plus futiles (nombre de domestiques ou de bijoux), elle commence à réaliser que John Thornton est très intelligent, et d'un grande force de caractère, mais sa dureté envers le milieu ouvrier lui reste en travers de la gorge, elle le compare à une première olive que l'on avale en grimaçant!

3la rébellion :Margaret se dirige c/o les Thornton chercher le matelas à eau et se trouve plongée en pleine révolte ouvrière, en effet Thornton a engagé des ouvriers irlandais (je plussois Elisabeth Bennett car moi aussi je condamne ce genre de comportement), elle pousse John à sortir de la maison pour leur parler et aussitôt s'en veut de l'exposer au danger, elle sort à son tour et s'interpose entre lui et les ouvriers, mais voyant un lancer de projectile elle lui saute au coup et fait un rempart de son corps! elle reçoit le projectile et se trouve assommée, John la raméne dans la maison et alors qu'elle est semi-inconsciente il lui murmure : Margaret Margaret la seule femme que j'ai jamais aimée!
plus aucun doute sur ses sentiments, il est amoureux!

4la déclaration :poussé par sa mère Mrs Thornton qui s’inquiète des commérages et pense que Margaret est amoureuse, John s'en va faire sa déclaration, pas sûr de lui, comment une telle femme peut elle aimer un homme comme moi!et là patatras Margaret le rejette, offensée et offusquée, ce qu'elle a fait elle l'aurait fait pour n'importe qui, je trouve qu'elle le rejette froidement! pauvre John

5délire : John ( RA bien sûr) ne pleure pas, Breizh est là ......!
voyons Breizh tu n'es pas dans "Lost in Gaskell" réveille toi!

Je me disais que j’allais continuer sans vraiment beaucoup de joie la lecture de ce roman qui m’apparait comme profondément triste… Je n’ai pas été déçue puisque début du chapitre 16 on apprend la maladie incurable de Mrs Hale, et là je me suis dit que ce roman n’allait vraiment pas me remonter le moral…
Grave erreur, cette deuxième partie de notre lecture m’a emportée, d’ailleurs je dis bravo pour le découpage ! Je voulais faire durer ma lecture toute la semaine et j’écris cet avis mardi soir !
Je reprends ce que j’avais dit précédemment, Madame Gaskell décrit parfaitement les sentiments éprouvés, la tristesse de Bessy, ce que peuvent ressentir les malades qui n’ont plus accès à l’extérieur… Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’Elizabeth Gaskell a puisé dans son expérience ces sentiments et de me remémorer la petite biographie Wikipedia que j’avais lu sur elle.
Après avoir éprouvé beaucoup de sympathie pour Margaret la fin de cette partie me rend plus mitigée, quelle cruauté envers ce pauvre Mr Thornton ! Cependant je la trouve toujours aussi exemplaire envers sa famille et ses amis.
Monsieur Thornton a des propos difficiles à concevoir mais que l’on entend souvent de la part de ceux qui ne sont partis de rien. Si lui a réussi, les autres peuvent le faire et s’ils n’y arrivent pas c’est par paresse et/ou limitation… Je ne trouve pas ça terrible du tout comme raisonnement mais on l’entend encore de nos jours.
J’ai adoré l’épisode où Margaret demande à Monsieur Thornton de sortir, de faire face et tout ce qui s’en suit. Ca m’encourage à voir l’adaptation, du coup je pense que je vais me laisser tenter. Peut être que dans la série l’accent est mis plus sur l’histoire d’amour ? (on est midinette ou on l’est pas ! ).
Derniers personnages dont je n’avais pas parlé la dernière fois dans un souci éventuel de leur laisser une chance : Mrs et Miss Thornton. Je ne les aime pas beaucoup pour l’instant ces deux là ! Et pourtant la tristesse « naturelle » de Madame Thornton qui sent son fils la quitter pour le mariage est touchante, elle rend cette femme plus accessible.
En fait je trouve les problématiques de ce roman très modernes, la relation patronat / ouvrier, même si de gros progrès ont été faits, est empreinte de la même violence, de la même incompréhension.

J'avais peur que le rythme de lecture sois trop soutenu, mais je suis tellement dans ma lecture que que je vais même un peu trop vite, vu qu'il ne me reste plus que le chapitre 24 à lire et qu'on est que jeudi... Il reste le week-end à occuper...! Du coup, je crois que je vais entamer une lecture parallèle pour me forcer à freiner un peu. Je vais me laisser tenter par Cranford, qui attend patiemment sur ma PAL, comme ça je reste avec notre amie Gaskell...

eh bien moi aussi j'ai déjà fini la partie de cette semaine.
On en a appris plus sur l'histoire de ce grand frère absent. Même si on en parle peu, il manque évidement, apparement surtout à Mrs Hale, surtout quand elle sait sa fin proche
Même si on ne peut pas parler de rapprochement, nos deux héros se croisent de plus en plus souvent.
Il faut d'abord se rendre au diner organiser par Mrs Thornton, ce que Margaret ne fait qu'a contrecœur, mais elle a tout de même le plaisir remettre pour l'occasion une de ses jolies robes de soirée, bien que maman Hale ait peur qu'elles soient défraichies. La robe de soie blanche fait tout de même de l'effet à John^^
Comme Elizabeth-Bennet, je n'aime pas beaucoup le discours de patron de J. Thornton, et sa façon de traiter ses ouvriers comme des gens totalement à son service, sans penser qu'eux aussi ont leur lot de problèmes.
D'un autre coté, il est trop chou quand il craque pour Margaret, ce qui n'est pas vraiment réciproque... et je comprends que son geste de se mettre entre la foule et Mr. T ( ) puisse avoir été mal interprété. D'ailleurs moi même j'ai trouvé son explication peu convaincante au début. Après réflexion, c'est sûr qu'elle doit se sentir coupable, car c'est à cause de sa remarque qu'il s'est jeté dans la gueule du loup.
Mrs Hale et Bessy sont bien malades, et Margaret doit supporter tout ça, elle n'a pas vraiment d'exutoire. Elle ne peut même pas se confier à son père car il faut lui cacher la vérité .

Je ne suis pas très inspirée pour l'instant, je reviendrai réagir à vos avis.

J'ai également fini ces chapitres, fort mouvementés.
Deux événements marquants, soulignent cette partie :

1- La grève qui bat son plein et la présence de Margaret chez les Thornton. Ce qui l'amène, sous une impulsion spontanée, à se "jeter au cou de Thornton" pour le protéger en s'interposant entre lui et les ouvriers qui lui lançaient des projectiles. Cette impulsion est dictée par sa culpabilité d'avoir incité John à sortir parler aux ouvriers. Ce geste spontané, est interprété par les domestiques, ensuite par Fanny et sa mère comme un acte d'amour, voire effronté. On peut se poser la question si quelque part, Margaret n'éprouverait pas déjà une attirance pour John, inconsciente pour le moment?
Souvent, rejeter quelqu'un avec violence rime avec intérêt et non indifférence! Ça reste une hypothèse et je n'ai surement pas l'intention de jouer à la psychanalyste

2- La méprise de John sur le comportement de Margaret, encouragé par sa mère. Déclarer sa flamme, assez tôt, chose qu'il n'aurait pas fait aussi facilement en d'autres circonstances et ce, en dépit de l'évidence de son amour pour elle.
Le rejet de Margaret est très violent, car c'est aussi l'occasion pour elle de rétablir les faits. Humiliée par la conversation surprise entre Fanny et la domestique, elle voit là une occasion de "laver son honneur". C'est une grande méprise qui n'a d'égal que son ignorance des sentiments véritables de John à son égard, que son geste n'a fait juste qu'encourager à demander sa main, voyant la une possible réciprocité!
Ces deux là vont d'erreur en erreur, analysant mal le comportement de l'autre ce qui les éloigne de plus en plus l'un de l'autre.

J'ai beaucoup aimé la description de Margaret et de son attitude, sous l'œil amoureux de John lorsqu'il vient pour faire sa demande.

Spoiler:

A propos de la déclaration, c'est drôle mais j'ai trouvé le refus de Margaret beaucoup plus violent dans le livre que dans l'adaptation... Je ne sais pas si c'est effectivement le cas, ou si c'est dû au fait que ce soit à l'écrit, ou encore parce que je n'ai pas vu l'adaptation depuis un certain temps... Qu'en pensez-vous (enfin pour celle qui ont vu l'adaptation, bien sûr)?

tout à fait d'accord, dans l'adaptation elle s'excuse, elle ne sait pas comment refuser, c'est plus violent dans le livre, je la trouve même un peu méchante

Alors moi je trouve cette deuxiéme partie très triste

D'abord par l'annonce de la maladie incurable de Mrs Hale (les regrets de Margaret de ne pas avoir passé assez de temps avec sa mère) et aussi le fait que Margaret doit tout assumer (elle veut s'occuper de sa mère et doit en même temps cacher la maladie à son père).

Ensuite la gréve qui rend Mr Thornton encore plus dur envers ses ouvriers et aux yeux de Margaret.
Mais je dois dire que j'ai bien aimé la scéne où Margaret protége Mr Thornton et ce qui en résulte aprés pour Mr Thornton, qu'il se rend compte qu'il l'aime et qu'il veut m'épouser (là je dois dire que je l'ai trouvé adorable quand il parle à sa mère et qu'il dit qu'il n'a aimé qu'elle).
Mais malheureusement ce n'est pas le cas de Margaret (je suis d'accord qu'elle est plus violente dans sa façon de refuser dans le livre que dans l'adaptaion) elle est si froide envers lui que je ressentais de la compassion pour Mr Thornton....

Là encore la 2e partie s'arrête au meilleur moment on attend avec impatience la suite

titiia a écrit:

et ce qui en résulte aprés pour Mr Thornton, qu'il se rend compte qu'il l'aime et qu'il veut m'épouser

Joli lapsus... que celles qui ne l'auraient pas fait te jettent la première pierre: elle ne viendra pas de moi en tout cas!

Je n'avais même pas remarquer lol

Mais j'avoue y avoir déjà pensée

Mani911 a écrit:

A propos de la déclaration, c'est drôle mais j'ai trouvé le refus de Margaret beaucoup plus violent dans le livre que dans l'adaptation... Je ne sais pas si c'est effectivement le cas, ou si c'est dû au fait que ce soit à l'écrit, ou encore parce que je n'ai pas vu l'adaptation depuis un certain temps... Qu'en pensez-vous (enfin pour celle qui ont vu l'adaptation, bien sûr)?

Je suis tout à fait d'accord avec toi ! Et comme le dit breizh elle est presque méchante ! A la fin aussi, lorsqu'elle se retrouve seule et se dit à elle même que c'est de la faute de Thornton et non de la sienne s'il a cru à un attachement particulier, elle considère que c'est bien fait pour lui. C'est plutôt méchant en effet

titiia a écrit:

Je n'avais même pas remarquer lol
Mais j'avoue y avoir déjà pensée

Comme je te comprends...

Mani911 a écrit:

A propos de la déclaration, c'est drôle mais j'ai trouvé le refus de Margaret beaucoup plus violent dans le livre que dans l'adaptation... Je ne sais pas si c'est effectivement le cas, ou si c'est dû au fait que ce soit à l'écrit, ou encore parce que je n'ai pas vu l'adaptation depuis un certain temps... Qu'en pensez-vous (enfin pour celle qui ont vu l'adaptation, bien sûr)?

breizh a écrit:

tout à fait d'accord, dans l'adaptation elle s'excuse, elle ne sait pas comment refuser, c'est plus violent dans le livre, je la trouve même un peu méchante

J'ai ressenti la même chose que vous. C'est vrai que la réaction de Margareth semble éxagérée et méchante. J'interprète cela comme un pur mécanisme de défense et pas forcément comme l'expression de ses sentiments envers John. A deux reprises déjà depuis le début du roman, il est dit clairement que Margareth n'envisage pas de tomber amoureuse , que l'idée qu'elle puisse tomber amoureuse (de qui que ce soit) est choquante. Quand Henri la demande en mariage on nous dit même qu'elle a honte qu'on la croit susceptible de se marier. J'avoue ne pas avoir bien saisi à ce moment-là en quoi cela était honteux (si ce n'est par rapport à son père , compte-tenu de la relation "légèrement oedipienne" qu'elle entretient avec lui). Quand John lui exprime ses sentiments elle est encore mortifiée par les commentaires de Fanny et je pense que sa réaction est plus une réponse à ces commentaires et à ses propres blocages qu'à John lui-même.

Pour ma part je considère comme totalement fallacieuse sa théorie du "c'est parce qu'il m'est indifférent que je veux le sauver plus que les autres" il est évident qu'elle se ment à elle-même et essaie de se convaincre qu'elle ne peut en aucun cas avoir des sentiments amoureux pour un homme.

J'ai beaucoup aimé le dîner chez les Thornton et le fait qu'il soit à ce point conscient de sa présence à elle. Avez-vous remarquez comme la description de Milton est différente à la sortie du dîner , au diapason du regard neuf que Margareth porte sur les industriels à ce moment-là ?

J'ai beaucoup ri quand Margareth , de manière tout à fait irrévérencieuse , compare John à sa première olive. Il y a tant de tristesse et de tensions dans ces chapitres que la moindre trace d'humour fait du bien.

Je trouve Mme Thornton très désagréable dans ces chapitres , surtout quand elle tente d'empêcher John d'aller voir Margareth (cette ultra-possessivité est détestable).

On comprend de mieux en mieux de qu'elle trempe est Mr Thornton : il est à la fois pragmatique et porté sur les études , il est patron mais a connu le bas de l'échelle sociale , il est clairement très courageux dans la vie en générale et face au danger en particulier mais manque d'assurance en amour, il est dur en affaires mais a le coeur tendre avec sa mère et Margareth ou Mr Hale. J'ai lu le livre avant de voir l'adaptation et cela m'a suffit pour beaucoup aimer Mr Thornton (bien sûr , incarné par Richard il a pris une dimension encore plus romantique à mes yeux ).
Ses propos sur les ouvriers , la grève ne me choquent pas vraiment car il est cohérent. Il est responsable de la survie de son usine (et du même coup de ses ouvriers) et il a un souci permanent d'efficacité. Je le crois tout a fait estimable car il se donne à fond dans son travail et il maîtrise son sujet , ce n'est pas quelqu'un de cruel ou d'injuste , d'ailleurs très vite Higgins le reconnait dans le roman , Mr Thornton est plutôt un bon patron , honnête et franc.

c'est tout à fait vrai qu'il est honnête, franc, ni cruel mais quand même assez méprisant envers ses ouvriers et la façon qu'il a de parler des gréves et d'embaucher des irlandais pour casser ces mouvements me révolte! mais ce n'est que mon avis

Elizabeth-Bennet a écrit:

Oh sinon il y a un truc qui m'a interpellée : bravo pour le non-respect du secret médical, Dr Donaldson ! En principe, il n'est pas censé dire à John quoi que ce soit sur l'état de Mrs Hale.

ce point m'a aussi frappée. Je ne comprends pas pourquoi le Docteur Donaldson met Thornton au courant de la gravité du mal de Mrs Hale, parce qu'il me semble qu'il n'en a aucun droit. Aux yeux de tous, Thornton n'est que l'élève de Mr Hale. Bien sûr, le soin qu'il a pour elle une fois qu'il est courant de sa maladie est touchant et très gentlemenlike, mais après tout ce n'est qu'une excuse pour revoir Margaret sans trop cupabiliser.

Toujours à propos du Docteur, j'aime beaucoup les réflexions qu'il se fait sur Margaret après qu'il lui ait révélé la maladie de sa mère. Il est impressionné par son attitude si fière. Or il n'est pas la premier à avoir cette impression, qui peut être agréable ou désagréable selon l'interlocuteur. Il est intéressant aussi que Mrs Thornton avoue, je ne sais plus bien où, admirer la jeune fille malgré son attitude envers son fils.

La scène du dîner m'a plue également, mais je ne me souvenais pas que Margaret reste aussi silencieuse, je m'attendais à la voir prendre partie publiquement (c'est aussi pourquoi je trouve la scène de l'adaptation si réussie). Quoi qu'il en soit, elle se démarque bien des autres dames présentes par le peu d'intérêt qu'elle éprouve pour leur conversation, préférant entendre parler de la grève auprès de ces messieurs.

Elle est vraiment un personnage énigmatique, j'ai toujours autant de mal à la cerner malgré ma relecture. Elle est si froide en apparence et montre si peu ce qu'elle ressent, obligée comme elle est de faire face à des malheurs et de soutenir sa famille par son courage et sa dignité. Lorsque Thornton lui avoue ses sentiments - acte qui lui en coûte beaucoup parce qu'il a sa fierté, lui aussi - le dédain avec lequel elle lui répond est frappant, parce que, qu'elle le veuille ou non, elle l'a quand même sauvé face à une foule menaçante. J'ai moi aussi du mal à croire qu'elle n'ait agi que par courtoisie pour le "dédommager" du danger dans lequel elle l'a placé .

Cette partie est particulièrement triste. Comme dans la première, j'ai beaucoup aimé Mrs Thornton et les scènes entre la mère et le fils. Elle est solide comme un roc, mais la perspective de se séparer de son fils lui est insupportable.

Margaret sentait son âme se révolter contre Mr Thornton en l'entendant tenir ces raisonnements : on eût dit que le commerce était tout et l'humanité, rien.

Bien résumé ! Moi aussi je suis révoltée par ses propos, c'est de pire en pire. Et ce qui arrive pendant l'émeute est uniquement de sa faute, quand alors que Margaret a réussi à calmer les choses, il s'écrie " Je n'ai pas d'ordre à recevoir de vous !" et met ainsi le feu aux poudres.

A côté de ça, c'est vrai qu'il est touchant lorsqu'il s'avoue son amour pour Margaret, et lorsqu'il rentre après s'être fait envoyer sur les roses et dit à sa mère que personne ne l'aime à part elle. Mais c'est vraiment difficile de concilier les deux facettes de son personnage :

Comment réconcilier ces yeux, cette voix, avec ses raisonnements rigoureux et sa façon brutale et impitoyable d'énoncer les axiomes du commerce [...]. Ce contraste la choquait au-delà de toute expression.

Tout pareil que Margaret...

La scène du dîner est un peu plate je trouve mais ça c'est aussi parce que je suis trop habituée à celle de l'adapatation (oui je sais, je parle trop de cette dernière, je ne peux pas m'en empêcher) où l'antagonisme entre John et Margaret est clairement exprimé, et en public qui plus est.


A propos de LA scène, c'est drôle parce que moi je ne trouve pas Margaret particulièrement méchante dans son refus...Elle est un peu vive, certes, mais après tout elle ne l'aime pas et n'a pas une très haute opinion de lui, donc au moins elle est franche ! Certes, sa réaction est avivée par le fait qu'elle a honte qu'on puisse croire qu'elle est amoureuse de lui, mais c'est justement parce c'est bien le dernier homme dont elle pourrait tomber amoureuse, comme elle le lui dit d'ailleurs plus ou moins.

Par contre, ses sentiments sont divisés : d'un côté, elle pense qu'elle a agit comme elle devait, de l'autre elle se sent coupable de sa franchise et de l'avoir blessé...bah oui ma petite Margaret mais faut choisir !

Mrs Thornton m'amuse beaucoup. Au début du roman, elle condamne Margaret sans même l'avoir rencontrée. Puis elle la rencontre et décide qu'elle ne lui plaît pas. Mais quand son fils lui annonce qu'il est amoureux de Miss Hale, elle essaie d'être plus disposée à l'égard de celle-ci, y'a même un passage où elle commence à lui trouver des qualités...Puis paf, John rentre, lui annonce que Margaret l'a rejeté et vlan Miss Hale redevient l'ennemi numéro un de Mrs Thornton


Sinon je trouve intéressant que l'auteur ait introduit une petite critique sur les syndicats ouvriers, à travers le personnage de Boucher. Thématique qui trouve un écho dans notre actualité...je trouve d'ailleurs tout ce contexte de patrons vs employés, grèves et syndicats curieusement moderne ! Comme quoi le temps passe, mais certaines choses restent les mêmes

Pour rebondir sur le secret médical et son non respect je ne suis pas sure qu'à cette époque où la notion de "communauté" est importante il ait la même valeur que de nos jours. Je pense aussi que le médecin informe Monsieur Thornton parce qu'il pense que celui ci pourrait être utile à la famille tant d'un point de vue matériel que du soutien moral.
La suite prouve qu'il n'a pas tort, on parle d'un monde où c'est la charité qui prévaut...

swan a écrit:

Pour rebondir sur le secret médical et son non respect je ne suis pas sure qu'à cette époque où la notion de "communauté" est importante il ait la même valeur que de nos jours...

Je pense, au contraire, que le secret médical existait et existe toujours car il s'inspire du serment d'Hippocrate.
Cependant, son application peut varier en fonction des pays. Il doit exister des "dérogations" dans certains cas. Exemple dans certains pays, plus de secret en cas de décès ou d'acte criminel.

Concernant le couple Margaret John. Je les trouve difficiles à cerner, aussi.Surtout elle; Capable à la fois d'une grande maîtrise de soi dans des situations ou la plupart des gens peuvent perdre contenance et d'impulsivité soudaine sous l'effet d'émotions ou situations inhabituelles.
Lui, est capable d'être d'une grande générosité, mais tellement intransigeant concernant certaines règles de management ou même de conduite.

Partie plus courte que la précédente mais plus dense aussi et plus rapide dans l'action.

Je suis entièrement d'accord avec Lady Prisca, ton analyse me plait beaucoup !

Je pense que nous sommes toutes d’accord sur l'ambiguïté des personnalités de Margaret et Mr Thornton et j'ai des sentiments mitigés tellement ils me sont tour à tour sympathiques et plein de compassion, ou alors durs et intransigeants ; j'ai trouvé le refus de Margaret très cruel même si elle avait encore an mémoire les réflexions peu charitables entendues lors de son évanouissement.... mais Mr Thornton n'y était pour rien
Lorsqu'une cause leur tient à coeur ils savent se montrer intraitables... lui en tant que patron, elle dans son refus de se marier (peut-être davantage pour ne pas quitter sa famille et rester un soutien pour elle ?)...

Mrs Thornton est assez horripilante dans son attitude de mère "protectionniste" (je ne sais pas si je peux utiliser ce mot ici, mais il va bien avec le contexte), personne ne trouvant grâce à ses yeux, et surtout pas Margaret , pour convenir à son fils. Mais parallèlement, lorsque celui-ci lui avoue être amoureux de Margaret, je sens qu'elle est prête à l'accepter pour l'amour de son fils (même si elle empêche celui-ci d'aller prendre de ses nouvelles, par égoïsme certes, mais aussi parce qu'elle se rend compte des véritables sentiments de John)....

Je crois que je suis trop fleur bleue... et je n'ai pas encore vu l'adaptation !

... je vais de ce pas continuer ma lecture.... plus envie de lâcher mon livre

Chantilly a écrit:

Je suis entièrement d'accord avec Lady Prisca, ton analyse me plait beaucoup !
...
Lorsqu'une cause leur tient à coeur ils savent se montrer intraitables... lui en tant que patron, elle dans son refus de se marier (peut-être davantage pour ne pas quitter sa famille et rester un soutien pour elle ?)...
...
Je crois que je suis trop fleur bleue... et je n'ai pas encore vu l'adaptation !
... je vais de ce pas continuer ma lecture.... plus envie de lâcher mon livre

Je te remercie Chantilly , je suis ravie que nous partagions le même avis.

C'est vrai que John et Margareth ont chacun dans leur genre un caractère bien trempé. D'ailleurs j'adore le passage où John dit à Margareth : "Vous paraissez vous croire souillée par l'amour que je vous porte. Vous ne pouvez y échapper... Maintenant j'aime et je veux continuer à aimer." Je trouve très touchante cette façon , pour un homme comme lui , de se jeter volontairement à corps perdu dans le sentiment amoureux , dans un élan tout ce qu'il y a de plus romantique. Contrairement à Henri qui s'est laissé rapidement éconduire , John reste droit dans ses bottes , si j'ose dire. D'ailleurs il va falloir toute la détermination et la constance de Mr Thornton pour briser les défenses de Margareth.

Tu as bien raison d'être fleur bleue , je pense qu'on ne l'est jamais trop. Je prédis que l'adaptation comblera tes aspirations romantiques (attention à ton petit coeur , on tombe très facilement amoureuse de Richard Armitage ). D'ailleurs , moi-même , à la fin de cette lecture je vais me faire un plaisir de revisionner ce petit bijou.

Désolée pour le retard...
Je viens poster mes impressions malgré toutes les choses très intéressantes qui ont déjà été dites sur cette partie.

Le rapprochement entre le caractère de Margaret et la poignée de main au départ du Docteur Donaldson : "la grande puissance, le port de reine et le sang qui ne ment pas"...et dun 'autre côté la fragilité même si elle n'a pas perduré, les chaudes larmes, la tristesse qui s'installe...j'ai apprécié ce chapitre, c'est le côté sensible face au côté "maître de soi" qui s'affronte.

Me Thornton et Fanny ont leurs propres jugements sur Margaret et elles n'en démordent pas...

Le dîner chez les Thornton :
- La Reine-Mère toujours aussi fière de la réussite de son fils et elle le montre bien...On comprend bien qu'elle lui a tout donné pour qu'il puisse réussir.
- Par contre, Fanny peu attirée par l'ambiance "usine", trop "gnangnan", tout en contradiction avec son frère.
- On continue de connaître ce que pense Thornton lorqu'il voit Margaret...j'adooooore...

De retour du dîner, M. Hale m'a émue...surtout lorqu'il dit au Docteur "vous n'avez jamais été marié, vous ne savez pas ce que c'est..." à propos de Me Hale.

La scène de l'émeute des ouvriers : j'ai trop fait le lien avec l'adaptation, elle était imprégnée dans ma tête et impossible de changer de vision... j'en suis restée baba, j'ai eu des frissons partout, j'ai trop adoré, de la tension (sexouale et oui encore... ), de la violence, de la douceur, de la prévenance...très intense ce chapitre...trop d'émotion... et quand Thornton revient le visage rayonnant et que la Margaret est rentrée chez elle...ouille.

La scène de la déclaration : mais pourquoi tant de barrières, Margaret ?? Pour elle, elle a agit par respect, elle ne veut pas se marier et elle se radoucit lorqu'elle lui tend la main... Lui, a reçu un coup et est blessé dans son orgueil, il le prend mal et il lui dit. On se rend bien compte qu'il ne lui plaît pas, elle reste honnête, polie, sensible et à la fois forte (car il en faut pour remettre à sa place le John).

Voilà, impressions à chaud et je suis sûre que j'oublie pas mal de choses...
Je repars continuer la lecture, j'ai trop hâte...

Judi a écrit:

- On continue de connaître ce que pense Thornton lorqu'il voit Margaret...j'adooooore...
...
De retour du dîner, M. Hale m'a émue...surtout lorqu'il dit au Docteur "vous n'avez jamais été marié, vous ne savez pas ce que c'est..." à propos de Me Hale.

Moi aussi j'adore la façon dont les pensées de John nous sont livrées. On lit en lui comme dans un livre ouvert , cela correspond bien à la franchise qui le caractérise. On voit grandir en lui l'attirance , puis le sentiment amoureux , la révolte , l'acceptation , la peur , l'audace...bref tous les affres de la passion.

Comme toi , et peut-être pour la première fois depuis le début du roman , Mr Hale m'a émue avec cette simple phrase.

Désolée pour le retard, je vais arriver à vous rattraper je l'espère!
Comme ça a été dit 4 grands thèmes se détachent dans cette partie: la maladie, le dîner, la grève et la déclaration.
On voit dans l'épisode de la maladie que c'est encore Margaret qui porte sur ses épaules ce terrible événement. De nouveau elle semble plus mûre et plus responsable que les adultes. Son père est dans le déni total face à la maladie de sa femme. Margaret affronte les problèmes de face.

Au dîner, ce qui m'a frappée, c'est de voir Margaret plus à l'aise avec les hommes qu'avec les femmes. Je la trouve en avance sur son temps, une femme libre avant l'heure.

La grève occupe beaucoup de place dans cette partie du roman et c'est normal parce qu'elle marque un tournant dans les relations patrons/ouvriers et Margaret/John. Je suis tout à fait d'accord avec Elizabeth Bennet, je trouve ce roman d'une grande modernité dans les rapports patrons/ syndicats/ouvriers et dans sa description des luttes de classe.
Margaret m'a semblé manquer de maturité quand elle incite John à aller parler aux ouvriers, son manque d'expérience pour l'empêcher de se jeter dans la gueule du loup et quand elle se rend compte de son erreur c'est un peu tard.

Enfin la déclaration de John m'a surprise car jusque là c'était un personnage tout en retenue qui va soudain oser avouer ce qu'il ressent pour Margaret et c'est un très beau passage. La réaction de l'intéressée est un peu cruelle car en voulant remettre de la distance entre elle et lui, elle ne lui renvoie que froideur et dédain. Cependant quand John quitte la pièce on sent qu'elle s'en veut déjà un peu: " When he wasd gone....self-reproach for having caused such motification to anyone". Donc moi qui suis fleur bleue, je ne m'inquiète pas trop de la suite!!

Lady Prisca a écrit:

Je prédis que l'adaptation comblera tes aspirations romantiques (attention à ton petit coeur , on tombe très facilement amoureuse de Richard Armitage ). D'ailleurs , moi-même , à la fin de cette lecture je vais me faire un plaisir de revisionner ce petit bijou.

Il me tarde de terminer le livre pour découvrir le film ! J'ai l'adaptation BBC...