Rosamond Lehmann

Non, Rickie

Spoiler:

Madame Black se décide enfin, je n'y croyais plus. Dit celle qui s'est engagée pour un marathon X-Men et qui ne réussit pas à remettre la main sur les dvd et va donc sûrement être en retard elle aussi.

Citation :

mais je viens de me retrouver assez lamentablement en train d'écraser ma larme

Sûr que c'est un gros gâchis et qu'il y a de quoi se laisser aller.

Citation :

Et je ne sais pas si on saura un jour qui est ce monsieur, mais il est plutôt séduisant

Toutafé!

Pour en savoir plus sur ce charmant jeune homme, il faudrait attirer une certaine personne sur ce topic, mais je ne sais pas où elle se cache.

Désolée pour le spoiler oublié !!!

Clinchamps merci, mais alors du coup je ne sais pas d'où je sors ce faux souvenirs ça m'intrigue

Cat c'est terrible hein? En fait je crois que dès que mon cerveau a conscience qu'il doit faire un truc pour une certaine date il me pousse dans d'autres directions (tu cites X-Men, ben tiens, là je suis en train de regarder Iron Man )

En tous cas en retard ou pas je suis contente de l'avoir vu - malgré les yeux rouges et les lunettes où on ne peut plus voir au travers ensuite ^^

J'ai fini l'arbre de vie ce matin et je viens donc après le brillant "décorticage" de Clinchamps, déposer mon humble avis. A souligner que je ne reçois presque jamais d'alerte quand quelqu'un poste sur ce topic! Bizarre!

C'est l'histoire d'une femme qui échoue dans une espèce de paradis perdu où la réalité se superpose au rêve. Un monde étrange ou les morts côtoient les vivants. Ils se croisent, se parlent, se concertent, se jalousent, s'envient, se sermonnent, ...Bref, la frontière entre les deux mondes semble si tenue, voire inexistante.

Anonyma, Anémone ou même nonnommée, comme semblent se complaire à l'appeler les habitants de l'ile, vient panser les blessures d'un passé proche. Entre l'espoir et le deuil d'un amour contrarié, elle découvre un cercle de personnages tous aussi étranges les uns que les autres, énigmatiques, dotés de pouvoirs étranges et surtout chaleureux.
Elle rencontre Johnny, un être aussi abimé qu'elle, vivant en marge du cercle cependant sa présence semble importante pour le cercle. Une sorte de dieu aux ailes brisées. Tout de suite ils sont attirés l'un vers l'autre, comme si chacun attendait l'autre pour se remettre, reprendre sa vie là ou il la laissée.
Le rêve continue la réalité, la réalité se fond dans le rêve et à la fin on ne sait si tout ce monde a bel et bien existé.
Un monde enchanté, une écriture riche en couleur, un régal de poésie.
Je n'ai pas lu "La ballade et la source" mais ce livre ne ressemble pas aux précédents : Poussière, Invitation à la vals e, Intempéries, ou encore une note de musique. Si le style lehmannien est bien présent, car on reconnait bien son talent de chirurgien de l'esprit, la méthode et bien différente. Cette superposition des dimensions, l'absence de mélancolie et des nuances toutes en gris, si habituels dans ses précédents ouvrages, sont une surprise de taille. En dépit de leur chagrins et blessures, les personnages sont colorés, éblouissants de lumière. On n'est pas à Londres et ça se sent jusqu'au os!

* J'attends maintenant ma commande pour replonger à nouveau dans l'ambiance lehmannienne

Pandora Black a écrit:

Clinchamps merci, mais alors du coup je ne sais pas d'où je sors ce faux souvenirs ça m'intrigue
...

Ce n'est pas une illusion mais il y a bel et bien eu une allusion à un suicide. Du coup, je ne me rappelle pas si c'était dans le livre ou dans le film!

J'ai terminé hier soir Poussière que m'a prêté Esperluette ( ) et, comme la plupart d'entre vous, j'ai beaucoup aimé !

De Rosamond Lehmann, j'avais déjà lu L'Invitation à la Valse que j'avais également aimé même si j'avais eu du mal à démarrer ma lecture. Mais une fois prise dedans, j'avais été charmée par l'écriture et l'atmosphère qui se dégage du livre. Je ne m'en souviens pas assez bien pour donner un avis détaillé, mais ce livre m'avait en tout cas donné envie de découvrir plus de roman de cette auteure.

C'est chose faîte avec Poussière que j'ai lu dans la semaine (j'ai de la chance en ce moment je tombe sur des romans passionnants que je n'arrive pas à lâcher ).
Comme vous d'abord, j'ai aimé l'écriture, le côté suranné, ainsi que les descriptions (même si elles sont parfois un peu trop présentes j'ai trouvé), en particulier celles du jardin !

Les personnages qui peuplent le livre sont tous intéressants. Je peux comprendre cette fascination qu'éprouve Judith pour ses voisins, se les représentant comme profondément heureux et relativement parfait, et voulant faire partie de leur vie alors que finalement elle ne les connaîtra jamais vraiment. C'est d'autant plus logique qu'elle est fille unique et que, comme elle l'explique, elle n'a jamais eu d'autres camarades de son âge (lire ça aujourd'hui c'est quand même assez fou...la solitude a dû être extrême !). Ils ont joué un rôle capital pour elle dans son enfance, ainsi je comprends qu'elle reste ainsi (trop) attachée à eux pendant de nombreuses années. D'autant plus qu'elle aurait facilement pu tomber sur des gens moins intéressants

Dès le début je me suis beaucoup attachée à Julien, dans les débuts du roman c'est celui qui me paraît le plus prendre en considération Judith, tout en étant le plus intéressant et en ayant beaucoup de talents (le piano ). Avec lui, Judith peut avoir de véritables conversations et j'ai l'impression que c'est celui qu'elle connaît le mieux. J'ai également été touchée par sa relation avec le petit Pierre, par la manière dont il s'en occupe. Mon attachement pour ce personnage ne s'est jamais démentie.

Ensuite il y a Roddy bien sur, je n'arrive pas bien à savoir quoi penser de lui. Bien entendue, j'ai été séduite car je le vois à travers les yeux de Judith et j'espèrais, comme elle, le croiser le plus souvent possible. A certains moments, j'ai cru qu'il était amoureux, comme Judith qui se faisait des illusions. Le personnage est intéressant car il est insaisissable. Je ne saurai comment le décrire mais vous l'avez très bien fait dans les pages précédentes Moi non plus, je n'ai pas vraiment réussie à le détester même si la manière dont il agit avec Judith est assez horrible pour elle.
Je me suis aussi posée des questions sur la relation ambiguë qu'il entretien avec Tony qui finalement semble être le seul à le connaître vraiment puisqu'ils sont restés ensembles au bout de toutes ces années.

J'ai détesté Judith dans son comportement envers Martin. Depuis le départ, elle est consciente des sentiments qu'il a pour elle. Et je n'ai jamais pu comprendre ce qu'elle pensait vraiment. J'ai eu l'impression de sa part d'une attitude toujours hypocrite, faisant semblant de s'intéresser à lui alors qu'elle n'en avait que faire, mais d'un autre côté à d'autres moments j'ai vraiment l'impression qu'elle a de l'affection pour lui. J'ai trouvé qu'elle jouait trop avec les sentiments de Martin, et elle lui brise le cœur . Au bout du compte son attitude n'est pas tellement différente de celle de Roddy, et je n'ai pas compris pourquoi elle agissait ainsi sachant qu'elle même avait eu le cœur brisé. De plus j'ai eu l'impression qu'elle avait du mépris pour Martin, Martin trop simple et trop gentil, trop transparent pour elle. Pourquoi est ce que sont toujours les gentils qui se sont rejetés ? Je ne sais pas si vous avez ressenti ça comme ça mais moi j'ai vraiment été en colère contre Judith à ces moments là, ou même à la fin quand elle dit qu'elle ne pleure par Martin, mais pour sa mère. Elle aura été dure avec lui jusqu'au bout...

Enfin il est très dur de savoir quoi penser de Mariella, d'autant plus qu'elle est sans cesse rabaissée par Julien, sauf à la fin. J'ai eu de la peine pour elle en lisant sa dernière lettre.

Au niveau du rythme, comme certaines je l'ai trouvé un peu irrégulier, certains chapitres étant passionnantes et d'autres un peu moins. J'ai été moins marquée par Cambridge du fait de l'absence des Fyfe. Surtout, à Cambridge il y avait Jenifer, et j'ai détesté ce personnage. Je n'ai pas aimé sa relation (ambiguë) avec Judith, les manières qu'elles entretiennent (déjà, les gens qui s'appellent sans cesse "Chérie", ça m'énerve ), leur façon de se comporter ensembles et la manière dont avait Jenifer de juger tout le monde si méchamment s'il n'était pas aussi "beau et parfait" qu'elle. Et je vous avoue n'avoir pas bien compris sa manière d'agir à la fin de Cambridge, j'étais assez perdue pendant plusieurs chapitres Ou peut être suis-je passée à côté de quelque chose qui fait que je n'ai pas su apprécier ce personnage ? Je ne sais pas, mais je ne l'ai vraiment pas aimé et j'avais hâte de passer à autre chose.

Je me rends compte que mon avis se contente seulement de donner mes impressions sur les personnages, ce n'est pas très intéressants par rapport à vos passionnantes débats dans les pages précédentes

En fait c'est curieux car je me suis attachée à Judith et en même temps je suis assez critique à son égard. A certains moments, j'ai pu m'identifier à elle, à ses sentiments, ses espoirs ou ses rêves. A d'autres j'ai trouvé son comportement condamnable (envers Martin donc, mais aussi la manière dont elle juge sévèrement tous ceux qui ne lui paraissent pas intéressants, et il y en a beaucoup). Comme j'ai pu le lire avant (je crois que c'est Miss Acacia qui l'a dis), elle vampirise les hommes de la famille Fyfe. Elle exerce sur tous une attraction, sans qu'elle s'en rende forcément compte. Mais c'est aussi un peu réciproque car sa vie est vraiment dominée par cette famille pendant un long moment, ce qui finalement ne lui a pas apporté de bonheur. Ainsi la fin lui permettra surement d'aller de l'avant.

Mon avis est bizarre en le relisant ça donne un peu l'impression que je suis super négative alors que j'ai vraiment énormément aimé (c'est juste que je ne sais pas commenter les livres ). J'ai vraiment été emportée par l'histoire et j'avais hâte de retrouver mon livre en rentrant des cours !!

Merci pour ton bel avis, dune.

J'ai relu le livre ce printemps et je me retrouve beaucoup dans ton commentaire.

Cette fois j'ai lu le roman d'un oeil un peu plus critique, je me suis moins identifiée à Judith, j'ai plus vu ses défauts, comme tu l'as souligné. Son comportement envers Martin, et aussi avec Mabel à l'école.

Le personnage de Jennifer est mystérieux, c'est sûr, surtout lorsque débarque l'autre jeune fille à la fin (oublié son nom ?)

Il y a des aspects du livre qu'il est plus difficile de comprendre, ou même seulement d'imaginer aujourd'hui, changement d'époque ou de milieu social oblige.

Dune, pour quelqu'un qui "ne sait pas commenter les livres" (sic) je trouve que tu ne t'en tires pas mal !!
je suis plutôt d'accord avec ta lecture, moi aussi je voulais toujours qu'on en revienne aux Fyfe, car c'est eux qui nous font rêver, à travers les fantasmes que Judith construit sur eux. Quant à Jennifer, je ne pense pas que l'auteure ait eu envie de la rendre sympathique, car elle ne l'est pas : égoïste, capricieuse, c'est l'image type de la reine de la promo que l'on retrouve partout dès qu'il est question d'un milieu scolaire, et même estudiantin. Moi, il m'a à la fois fascinée et repoussée, car j'ai lu ce livre vers 20 ans et je sortais tout juste de mes années d'internat (EN pas médecine ) et j'y ai retrouvé beaucoup d'impressions et de souvenirs souvent négatifs, pour avoir été confrontée à ce genre de personne, quelqu'un que tout le monde veut charmer et qui fait ou défait les amitiés sans se soucier du cœur des autres. En ce sens je trouve l'épisode de Cambridge tout à fait réussi, même si je préfère l'atmosphère et les personnages des épisodes ""Fyfe"
En tous cas je suis ravie que tu aies aimé ce livre, car on sent tout à fait à travers ton commentaire que tu t'y es plongée et qu'il t'a fascinée, tu en parles très bien !!

Edit : Dulcie, je crois au contraire que (pour rester sur Jennifer) ce comportement est intemporel. Mabel est traitée de façon indigne parce que Jennifer donne le ton, et lâchement Judith suit. Qui n'a pas connu ou ne connaît pas un souffre-douleur dans son groupe social ? Pour moi Jennifer n'est pas mystérieuse, elle est manipulatrice et égoïste, elle aime sa petite personne et avoir du pouvoir sur les autres. L'ambiguité des relations entre elle, Judith et elle et (j'ai oublié aussi son prénom, Rosamond ??)m'a rappelé cette atmosphère spéciale des groupes unisexes où les individus découvrent et font leurs premiers pas dans la sexualité. la seule différence avec aujourd'hui c'est l'âge : de nos jours c'est bien plus tôt !!

Je suis super contente que tu aies aimé, Dune ! Je trouve moi aussi que tu en parles très bien, même si je ne me rappelle plus vraiment des détails de l'histoire, je me souviens surtout de cette atmosphère si particulière aux romans de Rosamond Lehmann... Il va falloir que je le relise !

Je me souviens que Jennifer m'avait laissé une impression bizarre, mais comme dit Clinchamps c'est le genre de personne qu'on a déjà rencontré...

clinchamps a écrit:

Edit : Dulcie, je crois au contraire que (pour rester sur Jennifer) ce comportement est intemporel. Mabel est traitée de façon indigne parce que Jennifer donne le ton, et lâchement Judith suit.

Oui, tu as raison, clinchamps. Je me disais finalement que cet épisode n'était pas si étrange que ça dans les faits, mais donc plutôt de la façon dont Rosamond Lehmann le raconte.

Je suis d'accord avec ce que tu dis sur Jennifer, Clinchamps. Mais ce qui m'a perturbé c'est que Judith apparaît comme une fille intelligente, assez forte et plutôt gentille (même si ça dépend quand ), alors je ne comprends pas pourquoi elle a été ainsi prise dans les filets de Jennifer et qu'elle soit ainsi devenue amie avec elle.

Et ce n'est vraiment pas clair ce qui arrive à Jennifer quand même (pourquoi est-elle malade ? que se passe t-il ?), je trouve que c'est un petit peu dommage qu'il y ait cet espèce de mystère qui dure sur plusieurs chapitres sans jamais être expliqué. D'ailleurs j'ai beaucoup moins aimé ces chapitres !

C'est justement l'un des points où Lehmann démontre sa finesse d'esprit.

Judith, même si intelligente, sensible et éduquée, a toujours besoin d'une autre personne avec qui être, qu'il s'agisse des Fyfe, de Jennifer, voire Mabel, qu'elle ne rejette jamais complètement, malgré son peu d'estime à son égard.
Et comme l'a expliqué clinchamps, placée dans le cadre de l'université, avec tout cet ensemble de filles, Judith peut difficilement résister à Jennifer, qui dégage une aura sociale artificielle, mais réelle.

Quant à la maladie de celle-ci, c'est vrai que c'est un peu particulier. Il me semble que ça fait parti des points qui 'date' le livre.

Tès interessant ton avis Dune!!

Pour Jennifer, je l'ai totalement détestée aussi. Mais Judith toute intelligente qu'elle soit, a besoin de vivre et se sentir exister à travers les autres, elle ne peut plus supporter sa solitude. Et puis si je me rappelle bien, Jennifer distingue Judith assez rapidement, je pense que ça a dû être flatteur et que déjà elle l'apprécie pour cela

Pour Martin, c'est bizarre mais ayant vécu le romant otalement comme Judith, je n'avais pas beaucoup fait attention à ses sentiments pour Judith je crois et du coup je n'ai pas trouvé qu'elle s'était mal comportée. Pour moi elle n'a jamais été réellement ambigue avec lui, par contre c'est vrai qu'elle lui faisait un peu de charme, mais c'est plutot inconscient, c'est un désir naturel de voir si on plait. Je ne trouve pas que ce soir comparable à l'attitude de Roddy qui est plus dans un "jeu" avec Judith

nathy's a écrit:

Pour Martin, c'est bizarre mais ayant vécu le romant otalement comme Judith, je n'avais pas beaucoup fait attention à ses sentiments pour Judith je crois et du coup je n'ai pas trouvé qu'elle s'était mal comportée. Pour moi elle n'a jamais été réellement ambigue avec lui, par contre c'est vrai qu'elle lui faisait un peu de charme, mais c'est plutot inconscient, c'est un désir naturel de voir si on plait. Je ne trouve pas que ce soir comparable à l'attitude de Roddy qui est plus dans un "jeu" avec Judith

Pourtant on se rend bien compte que Martin est amoureux de Judith depuis toujours, et elle s'en rend compte à plusieurs moments. Enfin tout de même, elle lui dit quasiment qu'elle va l'épouser tout en précisant en gros"Je tiens à vous hein, mais je ne vous aime pas", ça fait toujours plaisir puis moins de 24h plus tard elle revient sur sa décision. Si c'est pas un peu limite ça quand même

Je pense que la sécurité confortable (quoi de plus sûr qu'un amour inconditionnel et auquel on ne répond que par l'affection ?) que lui apporterait Martin tente Judith, mais elle a l'honnêteté de très vite se rendre compte à quel point ce serait mesquin de profiter ainsi de recevoir sans donner et elle rompt cet engagement auquel elle-même et peut-être Martin, n'a jamais vraiment cru. Bien sûr je parle d'une sécurité affective, je ne pense pas que l'aspect matériel entre en ligne de compte, et d'autre part Martin est celui qui fait le moins rêver, de tous les Fyfe, or justement c'est du rêve que Judith recherche, un peu comme si elle vivait un roman différent adapté à chaque fois au personnage. C'est pourquoi le côté mystérieux et à la fois chatoyant de Jennifer la fascine. C'est peut-être pour cela que l'auteure la fait sortir de la vie de Judith d'une façon énigmatique.

J'ai bien apprécie ton commentaire, Dune. Il est bien détaillé et nous donne une nouvelle vision des personnages. Concernant Martin, j'ai eu un peu de "chagrin" aussi surtout après la fin tragique qu'il a eue. Mais curieusement, je n'ai pas senti que Judith avait un comportement condamnable. Cela mérite que je relise encore une fois le livre. C'est très difficile d'avoir une juste mesure dans son comportement quand il y a un amour à sens unique. Je pense que Judith avait beaucoup d'affection pour Martin, mais qu'elle ne l'aimait pas comme lui l'aime.
En outre et concernant la partie Cambridge. Le comportement de Jennifer était clair en dépit de la subtilité de Rosamond Lehmann dans la description du personnage et de son comportement. Jennifer n'avait pas le même type d'affection pour Judith que celui qu'à cette dernière envers elle. Jennifer avait un penchant homosexuel et avaient d'autres intentions. Judith avait une certaine naïveté et son comportement était celui d'une personne seule, qui avait besoin de combler le vide laissé par les Fyfe. Elle a donc reporté son attention vers Jennifer, personnage très charismatique, dégageant beaucoup de séduction de par son physique et son comportement.
Rosamond Lehmann suggérait plus qu'elle ne décrivait les sentiments et les comportements des personnages. Rien n'était déclaré mais tout était "devinable". La maladie de Jennifer? Elle ne pouvait continuer dans sa voie, ses sentiments pour Judith n'étant pas réciproques. Elle a compris la naïveté ou dois-je dire, l'innocence de Judith que ce type de sentiment pouvaient choquer.
Le comportement de Rody est un peu similaire car son ambiguïté vient de la complexité de ses relations.
Bref, l'homosexualité est présente dans le roman sans être citée comme telle. Elle est plus suggérée. Vu l'époque cela est compréhensible.

Merci Dulcie pour ton très intéressant avis sur Poussière et je suis ravie que ce roman t'ai plu !


En ce qui me concerne, j'ai refermé Intempéries il y a quelques jours et comme à chaque fois, je ne sais pas vraiment ce que je vais bien pouvoir en dire, tant ce roman m'a plu ! Je ne suis même pas loin de penser qu'il m'a encore plus plu que Poussière ou L'invitation à la valse. C'est dire !
Mais pourquoi donc ? Là est toute la question. Je crois d'abord que ce roman et les situations vécues par Olivia ont trouvé une forte résonance en moi. Je me suis un nombre incalculable de fois très fortement identifié à elle. Tout ce qui y est décrit est d'une telle justesse et parfois, tellement ce que j'ai pu ressentir que ça ne pouvait que me parler, que me toucher. Olivia m'a beaucoup plu, elle n'a certes plus rien à voir avec la Olivia de L'invitation à la valse, elle n'est plus cette jeune fille qui entre dans la vie, pleine de rêves et d'illusions, pleine de joie et prête à affronter la vie. Elle est bien plus sensible et désabusée, le ton du roman laisse place à une douce mélancolie... Le tout étant sublimé par le talent et le style superbe de Rosamond. Je ne vois pas quoi ajouter de plus, à part : Lisez-le.

Merci de ton avis Séverine tu es très enthousiaste! Tout ce que tu dis sur les résonances que les situations évoquent en toi, c'est exactement ce qui m'était arrivé pour Poussière et surtout L'invitation à la valse déjà

Quant à moi j'ai fini hier Le jour enseveli. J'ai beaucoup aimé, comme d'habitude, Rosamond a un style très précis et décrit à merveille le destin de ses personnages. Par contre je n'ai pas adoré au point des deux autres, car je ne me suis pas attachée aux personnages. Je n'ai jamais vécu quelquechose de semblable (heureusement!) et même si on apprend à bien connaitre les personnages, ils restent loins, dans leur monde de tracas comme si personne ne pouvait rien pour eux Je ne les ai pas trouvés sympathiques non plus.

Par contre leurs discussions sont très interessantes et j'aime surtout beaucoup la fin entre les 2 soeurs,

Spoiler:

Je ne connais pas du tout cet auteur mais vous m'avez donné vraiment envie de la découvrir... Je sens que Poussière va très vite rejoindre les rayons de ma bibliothèque !

Chiffonette je te le conseille vivement !! je suis toujours ravie de voir que ce topic est actif !!
Séverine, je te rejoins, Intempéries est un de mes préférés, avec une note de musique

J'ai terminé L'invitation à la valse : ça s'est confirmé, pas vraiment aimé les personnages et du coup l'histoire, d'autant qu'il ne se passe pas grand chose. L'impression de lire un livre qui 'date', ici dans le mauvais sens du terme.

J'ai enchaîné avec Intempéries que j'ai mieux apprécié car c'est plus développé au niveau des caractères. La vie de l'héroine est assez touchante, c'est souvent dur, mais intéressant. Cependant je n'ai pas aimé la direction que prenait son histoire d'amour avec Rollo : un homme qui avait l'air pas mal au début, mais on déchante très vite. Au final une triste et médiocre histoire d'adultère, où c'est forcément la femme qui reçoit tous les coups avec pour obligation 'morale' de toujours préserver les autres.

Au final je suis assez déçue de ces 2 romans, je m'attendais à les aimer beaucoup plus. Et je me dis que si le 1e est trop court, le second est au contraire trop long (mais je l'ai lu très vite et quand même avec pas mal de plaisir de lecture).

J'ai adoré Poussière, l'écriture est tout en sensibilité, et on ressent une véritable empathie pour Judith, on attend les voisins avec elle, on ressent sa fascination pour cette famille si vivante mais avec laquelle elle n'arrive jamais à communiquer totalement, on admire Charlie, puis Rory avec elle. Il y a beaucoup d'élégance dans le récit, de délicatesse. Ce qui m'a frappée c'est la grande solitude de Judith qui perdure jusqu'à la fin.

Le seul passage que je n'ai pas aimé est celui sur le pensionnat et sa relation avec Jennifer.

J'ai lu ensuite Intempéries que j'ai aussi aimé (mais beaucoup moins quand même), j'ai été furieuse une grande partie du livre de voir l'héroïne accepter qu'on se serve d'elle de la sorte. La fin est terrible,

Spoiler:

Chiffonette, bienvenue dans le club Rosamond Lehmann! Je suis contente que "Poussière" te plaise. C'est aussi l'un de mes préférés et le premier que j'ai lu.
Concernant Intempéries, c'est la suite de "Invitation à la valse". Olivia était alors jeune et faisait son entrée dans le monde. Lors de son premier bal, elle rencontre Rollo. L'as-tu déjà lu?

J'ai fini, il y a un certain temps déjà Invitation à la valse ( Ysabelle) et je comprend pourquoi ce livre a une telle aura dans l'auberge! C'est un petit bijou fait de mélancolie, de tendresse sur le premier bal d'une jeune fille qui n'est ni très belle, ni très riche, ni très brillante , mal à l'aise dans sa robe rouge mais qui a un esprit très fin et qui porte sur les autres un regard plein de tendresse .
Elle me fait beaucoup penser à la chanson d'Anne Sylvestre (Les gens qui doutent) "j'aime les gens qui doutent, les gens qui trop écoutent leur coeur se balancer ..."
C'est un livre qui fait penser à une aquarelle , à une chanson : c'est un livre que je relirai !
J'avais lu Poussière mais j'avais moins accroché ...