Une auberge pour les admirateurs de Jane Austen, et bien plus encore... |
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| La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James | |
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Auteur | Message |
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April Black Leather's Violet
Nombre de messages : 17118 Age : 50 Localisation : Allongée sur des pétales de violettes, en très bonne compagnie Date d'inscription : 20/06/2007
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Mar 13 Nov 2012 - 15:54 | |
| Découvrir ou redécouvrir sa sexualité en lisant les aventures d'un gamin (oui, pour moi Christian est un gamin qui veut jouer aux grands ) qui prend son pied en donnant des fessées à sa copine et en la BIIIIP à tout va parce qu'il n'arrive pas à contrôler la partie inférieure de son anatomie ??? Ca fait quand même... |
| | | pouchkinet Intendante de Pemberley
Nombre de messages : 571 Age : 50 Localisation : Lyon Date d'inscription : 02/07/2007
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Mar 13 Nov 2012 - 16:26 | |
| Bof, chacun sa sexualité, mais c'est bizarre, dans un monde où on achète des sextoys comme des tupperware, d'avoir découvert l'existence des boules de Geishas via un mauvais livre. Une de mes copines se délecte à cette lecture "facile", mais ce n'est pas une amatrice de livre d'ordinaire. Moi je trouve que se taper des pages de "wouaou", "ma conscience lève le nez de derrière le canapé" "trop sexy", c'est une purge.
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| | | Kusanagi Scottish Jedi Sensei
Nombre de messages : 8847 Age : 47 Localisation : lost in the wired, something better than the matrix Date d'inscription : 20/11/2008
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Jeu 15 Nov 2012 - 18:22 | |
| En tout cas, voici l'avis de Bernard Pivot au JDD... (j'aime beaucoup son style ^^) |
| | | marie21 Lost in RA Sunbae
Nombre de messages : 19045 Age : 45 Localisation : In a forest, halfway from the Peak District to Seoul with a stopover in Istanbul Date d'inscription : 25/09/2006
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Jeu 15 Nov 2012 - 18:55 | |
| merci Kusa!!! j'aime beaucoup son article/ critique du livre! ben moi, c'est officiel, je suis passée à Sylvia Day, Bared to You, livre et trilogie que les fans de Fifty Shades lisent ensuite en guise de consolation... bon, ça y va aussi au niveau de l'argot et des "gros mots" ^^ dans les dialogues ou même la narration de l'héroine mais bon, le style est quand même bien meilleur, les personnages un peu plus attachants, plus "fouillés", mieux décrits (je ne swoone pas encore des masses pour le héros mais je peux comprendre pourquoi c'est l'alpha mâle dans ce bouquin) Bien sûr , on n'échappe pas à certains stéréotypes concernant ces personnages mais bon, un bon point pour ce bouquin, j'ai envie de vraiment lire la suite. L’héroïne est en tout cas un chouia plus attachante que Anastasia et puis, contrairement à Ana, elle met des bâtons dans les roues du héros donc même si c'est le coup classique, il y a un côté jubilatoire à la voir refuser de céder aux avances de Gideon! |
| | | April Black Leather's Violet
Nombre de messages : 17118 Age : 50 Localisation : Allongée sur des pétales de violettes, en très bonne compagnie Date d'inscription : 20/06/2007
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Ven 16 Nov 2012 - 14:40 | |
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| | | Kusanagi Scottish Jedi Sensei
Nombre de messages : 8847 Age : 47 Localisation : lost in the wired, something better than the matrix Date d'inscription : 20/11/2008
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Mer 26 Déc 2012 - 22:18 | |
| Bon je continue bravement à tenter de le lire... j'en suis à après le contrat (pas signer) et à la remise des diplômes... Okk, j'hésite entre bailler d'ennui et me cogner la tête contre les murs (voir m'étouffer dans mon coussin....). Je ne sais pas sincèrement ce qui me consterne le plus.... le style... qui est au-delà de l'inexistant... Les personnages qui sont même pas stéréotypés, mais à la limite de la séance de psy, là... entre Anastasia qui manifestement souffre de graves troubles de la personnalité (attendez elle a une conscience... et une Déesse intérieure.... je veux dire... WTF? Quand je lis le bouquin, je visualise comme dans les dessins animés le petit démon et le petit ange là.... niveau érotique, je connais mieux... ), Christian Grey qui a autant d'humour et de second degré qu'une porte de prison croisée à un agent des Douanes US.... (nan mais sérieux, les rares fois où Ana tente un filet d'humour... le gars il réagit pas, y'a pas d'alchimie, ça tombe à plat.... mais purée, elle a jamais lu de romance en fait, l'auteure? Même les trucs les plus niais que j'ai lu, y'a toujours un semblant d'échange... là que dalle!) Bon sans compter que le Christian c'est grave un pervers narcissique et dès le début... le gars qui vous laisse 15 message pour savoir si vous êtes bien rentrée... (parce qu'il aime pas votre voiture...) Et puis le coup du "Je suis dangereux pour toi, fuis-moi" ... mais je te stalke à mort.... Donc voilà... oui, je sais je me fais du mal.... mais je veux ariver un jour à finir un livre qui est une sombre bouse! C'est un défi perso |
| | | marie21 Lost in RA Sunbae
Nombre de messages : 19045 Age : 45 Localisation : In a forest, halfway from the Peak District to Seoul with a stopover in Istanbul Date d'inscription : 25/09/2006
| | | | Kusanagi Scottish Jedi Sensei
Nombre de messages : 8847 Age : 47 Localisation : lost in the wired, something better than the matrix Date d'inscription : 20/11/2008
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Mer 26 Déc 2012 - 23:23 | |
| nan même pas c'est un défi personnel (mais c'est pour pouvoir méchamment critiquer de tout mon soûl... donc mes motivations ne sont pas pures.... ) (sauf qu'au rythme où je le lis, ça va, mon âme innocente n'est pas super en danger.... ) (remarquez elle est pas non plus en danger avec le monceau d’âneries que c'est... ) L'avantage des meilleures romances, c'est que quand je les ai je les lis vite.... vu le rythme auquel je lis ce truc, t'en fais pas j'ai le temps pour le reste |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26781 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Jeu 27 Déc 2012 - 10:09 | |
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| | | Panda Un beau geste, j'espère.
Nombre de messages : 4993 Age : 38 Date d'inscription : 28/11/2009
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Dim 30 Déc 2012 - 13:32 | |
| Juste une petite info pour les fans : hier j'ai fait les soldes à Waterstones (ou plutôt, j'ai regardé les soldes) et j'y ai vu une boîte de jeu : Fifty Shades of Grey, Party Game. Voilà, voilà. (Je n'ai pas été jusqu'à prendre la boîte dans mes mains, donc je ne sais absolument pas si c'est un jeu de plateau avec des questions intimes ou si c'est un jeu entre adultes consentants, ou, bref.) |
| | | Dérinoé Ready for a strike!
Nombre de messages : 1084 Date d'inscription : 15/10/2011
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Dim 30 Déc 2012 - 14:40 | |
| @ Fée Clochette:
- Citation :
- finalement dans ce livre, le meilleurs est dans la lecture des critiques....
Tout à fait d'accord avec toi. Je trouve le phénomène sociale et littéraire de la réception de ce livre plus passionnant encore que l'opus lui-même. Je suis du reste à peu près certaine que l'accueil de la trilogie, par les lecteurs lambda que nous sommes comme par la critique autorisée, deviendra rapidement objet d'étude psychologique, sociologique ou anthropologique dans les Universités, si ce n'est déjà fait.
À ce sujet, j'aimerais vous communiquer un article que j'avais trouvé fort rafraîchissant par son honnêteté et un anticonformisme aux critiques généralement émises par les professionnels de la profession frappé au coin du bon sens. (Un coin bien trop souvent déserté par les rubriques littéraires de nos chers canards déchaînés.)
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/666427-cinquante-nuances-de-grey-un-excellent-mauvais-roman-porno.html
J'ai glané ce texte, intitulé "Cinquante nuances de Grey": un excellent mauvais roman porno, sur la section "Le Plus" du site du Nouvel Observateur et je crois bien que l'avis de Marie-Gaëlle Zimmermann est à ce jour l'un des plus pertinents - et des plus transparents, si l'on me permet quelques procès d'intention à l'égard de critiques oscillant souvent entre dégoût ostentatoire et déception blasée - que j'ai pu lire au sujet de ce livre.
Je serais curieuse d'avoir vos avis, pour celles qui auraient le temps et l'envie de le parcourir. |
| | | Kusanagi Scottish Jedi Sensei
Nombre de messages : 8847 Age : 47 Localisation : lost in the wired, something better than the matrix Date d'inscription : 20/11/2008
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Dim 30 Déc 2012 - 15:55 | |
| Ben disons que comme ses confrères, Marie-Gaëlle Zimmerman se fait des noeuds au cerveau pour se livrer à un autre sport très en vogue dans la critique littéraire en général.... la défense ce de qui est "populaire" pour montrer que nous, n'est-ce pas, on est pas comme ça, on s'intéresse à la sous-culture.... A partir du moment où cet intérêt nous positionne dans la posture du seul contre tous.... Mais passons... Fifty Shade, c'est nul. Y'a pas à tortiller du postérieur, avec on sans fouet, cravaches ou autre. Et sans être une mère de famille, épouse voir ménagère (parce que de toute façon, moi et les tâches ménagères on se croise à la façon des juillettistes et des aoûtiens... on se salue le long de l'autoroute....) je n'ai pas attendu ce livre pour: - lire de l'érotisme - avoir des fantasmes - me débrouiller très bien avec eux... (et je n'ai même pas eu besoin d'un psy pour ça....) Maintenant, que la dénomination "Mummy porn" puisse être... choquante, condescendante ou autre, je suis d'accord. Tout comme le livre est un tissu de fantasmes éculés qui doivent plus à la vision croisés de porno gonzo et de contes pour jeunes filles.... (d'ailleurs, si j'ai envie de lire un conte remixé SM, je pense que je me pencherai vers les Infortunes de la Belle au Bois Dormant d'Anne Rice...). Les chiens n'engendre pas des chats... Ceci dit, il ne faut pas oublier que cette dénomination n'est pas le fait des critiques intellectuels français, qui n'ont fait que reprendre, comme souvent, la dénomination crée par leur confrères anglo-saxons... et la situation de la sexualité aux Etats-unis est quelque peu différente de la France. Maintenant, je maintiens... c'est nul, c'est amusant à critiquer, parce que voilà, ça fait du bien d'avoir mauvais fond (et que Noël est passé, adieu Bisounours en moi ) et niveau fantasme, va falloir repaser dans mon cas. Je pense que les épisodes avec Lady Heather dans CSI: Las Vegas ont beaucoup plus d'effet |
| | | nathy's Feedle-Dee-Dee!
Nombre de messages : 8478 Age : 34 Date d'inscription : 28/09/2007
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Dim 30 Déc 2012 - 17:11 | |
| J'ai feuilleté 2 pages à la fnac, je crois que ça me suffira à tout jamais: il y avait bien 6 ou 7 "Putain" à chaque fois que l'auteur était incapable de décrire les sentiments de l'héroine que l'héroine était toute bouleversée, l'évocation de la déesse intérieure m'a laissé et le style est proche de celui d'un enfant de 10 ans avec alignement de phrases bateaux qui s'enchainent mal. Donc je te félicite encore plus de ta bravoure Kusa |
| | | Miss Jessica Lowood Intendante de Pemberley
Nombre de messages : 510 Age : 39 Date d'inscription : 18/12/2012
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Dim 30 Déc 2012 - 18:57 | |
| Alors là les filles, merci, vous apportez de l'eau à mon moulin! Je ne comprends pas tout cet engouement autour de ce bouquin. Pour ma part, j'en ai lu 2 extraits dans un magazine féminin (la scène dans laquelle Grey achète de la corde dans le magasin où travaille Ana, et celle où il utilise ladite corde) et je me suis dit: "Quoi? C'est ça le phénomène littéraire de l'année??!" J'ai trouvé ça d'une platitude! Les monologues intérieurs d'Ana sont sans intérêt, et je n'ai pas réussi à éprouver la moindre sympathie pour Christian... C'est sûr, je n'ai pas poussé ma lecture assez loin, donc ma "critique" n'est pas très utile et constructive, mais le courage me manque franchement! Kusanagi, je t'admire!! Quand je pense que j'ai lu dans un article la traductrice comparer ça à Jane Eyre! Allez courage, plus que 2 tomes... |
| | | Kusanagi Scottish Jedi Sensei
Nombre de messages : 8847 Age : 47 Localisation : lost in the wired, something better than the matrix Date d'inscription : 20/11/2008
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Dim 30 Déc 2012 - 19:56 | |
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| | | Dérinoé Ready for a strike!
Nombre de messages : 1084 Date d'inscription : 15/10/2011
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Dim 30 Déc 2012 - 21:06 | |
| @ Kusanagi:
- Citation :
- Ben disons que comme ses confrères, Marie-Gaëlle Zimmerman se fait des noeuds au cerveau pour se livrer à un autre sport très en vogue dans la critique littéraire en général.... la défense ce de qui est "populaire" pour montrer que nous, n'est-ce pas, on est pas comme ça, on s'intéresse à la sous-culture.... A partir du moment où cet intérêt nous positionne dans la posture du seul contre tous....
Je comprends bien le sens de ta critique et je ne suis pas particulièrement acquise aux intellectuels et autres faiseurs d'opinion qui, sans qu'aucun argument n'appuie leur posture, prétendent défendre a priori tout ce qui, de près ou de loin, se présente comme populaire. (Notion dont, par ailleurs, il serait bon que ceux qui en revendiquent l'étandard donne une définition claire et précise à l'occasion.) Toutefois, je n'ai pas l'impression que Marie-Gaëlle Zimmerman, dans son article, se moule dans une telle attitude et je tiens à préciser que, si elle donne ici un avis sur Fifty Shades of Grey, ce n'est pas en tant que critique littéraire mais comme pigiste de la rubrique sexologie du site en question: je doute qu'elle appartienne à cette intelligentsia boursouflée de culture et de condescendance qu'elle critique d'ailleurs frontalement dès les premières lignes de son article sous le titre évocateur de Snobisme littéraire, ce terrorisme chic.
Je crois que, si revendication populaire il y a dans son texte, c'est moins celle d'un parti pris d'esthète condescendant à s'abaisser jusqu'aux rayonnages populaires des grandes surfaces mais, plutôt, la volonté d'interroger certaines assertions fleurissant sur le livre comme des edelweiss au pied du Cervin. Un exemple: les femmes n'auraient pas attendu les développements érotiques de Madame James pour approcher et maîtriser les rouages de leur sexualité - révélation dont, je crois, l'auteur ne s'est jamais targuée, répétant volontiers qu'elle avait simplement couché sur le papier son fantasme sexuel. Du reste, Zimmermann avoue être peu férue de "grande" littérature et avoir jeté l'éponge avec la plupart des classiques du lycée, comme elle l'écrit avec beaucoup d'humour:
- Spoiler:
"Par ailleurs, les références littéraires fournies par "Le Figaro" (par exemple) me paraissent un peu effrayantes. Je respecte la "vraie" littérature bien sûr, mais je ne me sens pas forcément capable d'en lire. J'ai zappé la plupart des classiques au lycée et je ne pense pas être la seule dans ce cas. Les lectures compliquées me lassent vite, le cinéma d'auteur me déprime, mes goûts musicaux font souvent peur, bref je ne suis pas ce qu'on pourrait appeler une intellectuelle, même si je suis décemment cérébrée." Pour ma part, je reconnais à cet article deux grand mérites que j'ai trouvé trop rares, pour ne pas dire inexistants, sous la plume d'autres critiques:
1) D'abord, comme déjà mentionné, la remise en question de certaines affirmations relayées par les uns et les autres d'un air d'évidence après la lecture du livre et ne correspondant pas nécessairement, loin s'en faut, à la réalité. Par exemple, sous couvert de féminisme, il me semble de bon ton d'affirmer que la petite histoire fadasse d'E. L. James met en scène des fantasmes auxquels toute femme se serait déjà confrontée sereinement et en détail, que ce soit en pensée ou lors d'une relation: en fin de compte, n'importe quelle femme âgée de vingt à soixante ans, depuis la libération sexuelle et l'avènement de la pilule, connaît parfaitement son corps et son plaisir et avance vers ses désirs le coeur léger, la mine réjouie et l'âme décomplexée.
Or, comme le relève Zimmermann, il me semble en effet que cette description de la réalité lue un nombre incalculable de fois dans les comptes-rendus de journalistes est loin d'être pertinente, pour les femmes comme pour les hommes du reste. Je ne nie pas, bien évidemment, qu'il y ait des êtres qui, par un mélange de chance et d'expériences, aient acquis cette forme de connaissance de soi avec aisance et sans autre questionnement intérieur mais je crois que la méconnaissance, la pudeur, le malaise, l'inexpérience, le désintérêt, la peur du jugement d'autrui, l'éducation, la désinformation, le traumatisme et j'en passe rendent l'accès de l'Homme à se sexualité souvent biaisé, parfois difficile. Bien que je ne considère par Fifty Shades of Grey comme un manuel d'apprentissage sexuel à l'usage des jeunes gens, il me semble bien que, comme tout livre de ce type, celui-ci présente l'intérêt d'amener le lecteur à réfléchir sur des désirs que les raisons susmentionnées barricadent parfois dans le lieu le plus éloigné qui soit de la conscience. Autre cliché intelligemment déjoué par la journaliste est celui du mummy porn: comme si le fait d'avoir mis des enfants au monde ou d'en élever devait faire naître en toute femme, quels que soient son âge, sa personnalité, son origine, son parcours personnel, son intelligence ou ses goûts, une sexualité et des fantasmes communs quand toutes les autres bénéficieraient en revanche d'un imaginaire personnalisé. Voilà bien une idée des plus réductrices que j'ai par ailleurs souvent trouvée sous la plume de critiques dénigrant le livre au nom d'une idéologie féministe censée considérer toutes les femmes, mères ou non, comme des êtres à part entière. 2) Enfin, thèse fort bien défendue dans la fin de son article, est celle de l'idée selon laquelle un livre érotique mal écrit - dont le style, la narration ou la psychologie des personnages laisseraient à désirer - peut néanmoins atteindre son but, à savoir celui d'offrir un moment d'excitation à son lecteur. Elle va même plus loin en concédant qu'il lui est arrivé d'apprécier grandement les qualités littéraire de certain texte érotique très bien écrit sans que celui-ci parvienne pour autant à l'émoustiller le moins du monde, la beauté intrinsèque du texte et son pouvoir érotique, s'ils ne s'excluent pas, ne s'impliquant pas nécessairement.
On notera d'ailleurs que, si nombre de spécialistes se pincent le nez devant la prose frelatée de l'auteur, peu abordent honnêtement la question de la réussite du livre dans la perspective de son attrait érotique. On dira volontiers, et moult extraits à l'appui, si un livre d'horreur nous a hérissés le poil, si une histoire d'amour nous a fait vibrer, si une enquête policière nous a tenus en haleine, si bien que ces critères pèsent en général lourdement dans la balance du jugement final. Pour Fifty Shades of Grey, bizarrement, personne, ou presque, n'aborde franchement la réussite ou l'échec du livre sur ce plan-là, pourtant central puisque revendiqué par l'auteur elle-même. Entendons-nous bien: je ne cherche pas à défendre absolument les qualités, réelles ou supposées, de l'opus d'E. L. James mais je m'étonne que si peu de critiques s'attellent à nous parler du texte lui-même dans le détail - langue, vocabulaire, syntaxe, construction du récit, psychologie des personnages, insertion de chapitres épistolaires au sein de la narration, effets érotiques etc. - pour se concentrer avec tant d'à propos sur ces questions pourtant périphériques que sont celles de la sexualité des ménagères ou de l'existence d'une littérature pornographique autrement plus sophistiquée.
Du point de la réception du livre, je trouve intéressant de constater que tant de journalistes se gargarisant, dans leurs critiques, de la libération sexuelle et du droit de la femme à disposer de son corps dans ses relations les plus intimes tout en rechignant à aborder sans détour les qualités et défauts typiquement érotiques de l'ouvrage en question.
Voilà qui en dit long sur le strabisme social qui est le nôtre.
Dernière édition par Dérinoé le Lun 31 Déc 2012 - 1:46, édité 1 fois |
| | | Darcy Romancière anglaise
Nombre de messages : 6092 Date d'inscription : 09/03/2009
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Dim 30 Déc 2012 - 23:51 | |
| - Dérinoé a écrit:
Pour Fifty Shades of Grey, bizarrement, personne, ou presque, n'aborde franchement la réussite ou l'échec du livre sur ce plan-là, pourtant central puisque revendiqué par l'auteur elle-même. Entendons-nous bien: je ne cherche pas à défendre absolument les qualités, réelles ou supposées, de l'opus d'E. L. James mais je m'étonne que si peu de critiques s'attellent à nous parler du texte lui-même dans le détail - langue, vocabulaire, syntaxe, construction du récit, psychologie des personnages, insertion de chapitres épistolaires au sein de la narration, effets érotiques etc. - pour se concentrer avec tant d'à propos sur ces questions pourtant périphériques que sont celles de la sexualité des ménagères ou de l'existence d'une littérature pornographique autrement plus sophistiquée.
Du point de la réception du livre, je trouve intéressant de constater que tant de journalistes se gargarisant, dans leurs critiques, de la libération sexuelle et du droit de la femme à disposer de son corps dans ses relations les plus intimes tout en rechignant à aborder sans détour les qualités et défauts typiquement érotiques de l'ouvrage en question.
Voilà qui en dit long sur le strabisme social qui est le nôtre. [/color]
C'est ce qu'on appelle aussi de l'hypocrisie non? D'après ce que je comprend, c'est l’image d’un débauché capable des pires excès avec une jeune fille qui intrigue la masse. Et je ne vois ce que les critiques littéraires font dans cette affaire car le fond ne les intéresse pas, l'écrivain ne donne pas la vie sexuelle comme base à une vie sensible et intelligente. |
| | | Dulcie Romancière anglaise
Nombre de messages : 1613 Date d'inscription : 19/12/2009
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Lun 31 Déc 2012 - 0:09 | |
| - Dérinoé a écrit:
On notera d'ailleurs que, si nombre de spécialistes se pincent le nez devant la prose frelatée de l'auteur, peu abordent honnêtement la question de la réussite du livre dans la perspective de son attrait érotique. On dira volontiers, et moult extraits à l'appui, si un livre d'horreur nous a hérissés le poil, si une histoire d'amour nous a fait vibrer, si une enquête policière nous a tenus en haleine, si bien que ces critères pèsent en général lourdement dans la balance du jugement final. Pour Fifty Shades of Grey, bizarrement, personne, ou presque, n'aborde franchement la réussite ou l'échec du livre sur ce plan-là, pourtant central puisque revendiqué par l'auteur elle-même. Entendons-nous bien: je ne cherche pas à défendre absolument les qualités, réelles ou supposées, de l'opus d'E. L. James mais je m'étonne que si peu de critiques s'attellent à nous parler du texte lui-même dans le détail - langue, vocabulaire, syntaxe, construction du récit, psychologie des personnages, insertion de chapitres épistolaires au sein de la narration, effets érotiques etc. - pour se concentrer avec tant d'à propos sur ces questions pourtant périphériques que sont celles de la sexualité des ménagères ou de l'existence d'une littérature pornographique autrement plus sophistiquée.
Du point de la réception du livre, je trouve intéressant de constater que tant de journalistes se gargarisant, dans leurs critiques, de la libération sexuelle et du droit de la femme à disposer de son corps dans ses relations les plus intimes tout en rechignant à aborder sans détour les qualités et défauts typiquement érotiques de l'ouvrage en question.
Voilà qui en dit long sur le strabisme social qui est le nôtre.
Pourquoi voudrait-t-on analyser ce livre, comme tu l'écris, dans le détail ? Tu évoques en vrac, langue, vocabulaire, syntaxe, construction du récit, psychologie des personnages, insertion de chapitres épistolaires au sein de la narration, effets érotiques etc., et puis quoi encore ? Tout le monde sait que c'est mauvais, pas la peine d'une explication de texte détaillée, à moins justement de vouloir jouer au plus informé, et donner dans l'humour arrogant, douteux, et peu intéressant. Quant à analyser les possibles effets excitants, merci bien ! Ils peuvent bel et bien exister, mais a-t-on besoin d'un article de critique style universitaire sur le sujet ? Je ne vois rien de choquant à ce que les journalistes (qui écrivent des articles, pas des volumes destinés aux étudiants), orientent leurs papiers sur les aspects sociologiques, parce que sans ça, il n'y aurait presque rien à dire du bouquin. |
| | | Darcy Romancière anglaise
Nombre de messages : 6092 Date d'inscription : 09/03/2009
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Lun 31 Déc 2012 - 0:33 | |
| Mais pourquoi pas en fait. Les critiques littéraires, dont c'est le métier, et non pas des journalistes ou chroniqueurs à la volée, sont censés être là pour ça. Pour décortiquer et débattre. S'ils peuvent permettre de remettre les choses à leur place par ce moyen et désamorcer, éventuellement un processus médiatique et marketing. Mais, en ont-ils vraiment envie, on se pose,en effet, la question. Nous en sommes aujourd'hui à vulgariser tous les aspects de la littérature et cela ne semble gêner personne. Nous en sommes à en parler comme un phénomène littéraire ou pire comme une référence de type sociologique. beurk. Ce livre n'en reste pas moins un roman de seconde zone.
Dernière édition par Darcy le Lun 31 Déc 2012 - 1:09, édité 4 fois |
| | | esperluette Magnolia-White Ampersand
Nombre de messages : 9312 Date d'inscription : 11/07/2009
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Lun 31 Déc 2012 - 0:36 | |
| Je suis plutôt d'accord avec Dulcie. Je pense qu'il y a suffisamment de choses intéressantes qui se publient pour perdre du temps à essayer d'analyser une daube pareille. Parce que plus on parle de ce livre, plus on lui fait de la pub. |
| | | Darcy Romancière anglaise
Nombre de messages : 6092 Date d'inscription : 09/03/2009
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Lun 31 Déc 2012 - 0:46 | |
| Je me demandais si ce livre avait fait l'objet d'articles dans les revues littéraires (dites sérieuses) ou si on en avait parlé un peu partout dans l'intention de gonfler les ventes et de s'en amuser le temps d'en faire un phénomène.
Dernière édition par Darcy le Lun 31 Déc 2012 - 1:46, édité 1 fois |
| | | Dulcie Romancière anglaise
Nombre de messages : 1613 Date d'inscription : 19/12/2009
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Lun 31 Déc 2012 - 1:04 | |
| - Darcy a écrit:
- Mais pourquoi pas? les critiques littéraires sont censés être là pour ça. Pour décortiquer et débattre. S'ils peuvent permettre de remettre les choses à leur place par ce moyen et désamorcer, éventuellement un processus médiatique et marketing. Mais, en ont-ils vraiment envie, on se pose,en effet, la question.
Nous en sommes aujourd'hui à vulgariser tous les aspects de la littérature et cela ne semble gêner personne. Nous en sommes à en parler comme un phénomène littéraire ou pire comme une référence de type sociologique. beurk. Ce livre n'en reste pas moins un roman de seconde zone. Pourquoi pas, en effet ? Tout est toujours possible, et s'il y en a que ça tente, libre à eux. Sauf qu'on parle de critiques "littéraires", justement. Ce genre de livre n'a pas vocation à être analysé dans le détail. Pour décortiquer et débattre, il faut qu'il y ait de quoi faire, et avec la pauvreté de cet ouvrage, je doute qu'on puisse aller bien loin, sauf comme je l'ai dit, à tomber dans la moquerie facile. Puis honnêtement, qui irait lire des analyses de ce livre ? A part les gens assez versés dans la littérature, histoire de s'amuser ? |
| | | Darcy Romancière anglaise
Nombre de messages : 6092 Date d'inscription : 09/03/2009
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Lun 31 Déc 2012 - 1:22 | |
| Alors, c'est au stade superficiel d'un amusement.
Dernière édition par Darcy le Lun 31 Déc 2012 - 1:47, édité 1 fois |
| | | Dérinoé Ready for a strike!
Nombre de messages : 1084 Date d'inscription : 15/10/2011
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Lun 31 Déc 2012 - 1:28 | |
| @ Darcy:
- Citation :
- C'est ce qu'on appelle aussi de l'hypocrisie non?
Je n'aurais pas dit mieux.
- Citation :
- D'après ce que je comprend, c'est l’image d’un débauché capable des pires excès avec une jeune fille qui intrigue la masse. Et je ne vois ce que les critiques littéraires font dans cette affaire car le fond ne les intéresse pas, l'écrivain ne donne pas la vie sexuelle comme base à une vie sensible et intelligente.
Dans le premier tome, qui est le seul que j'aie lu, il s'agit de la rencontre et des débuts de la relation entre un trentenaire richissime et une jeune femme en passe d'achever ses études universitaires, à cette particularité près que Monsieur nourrit un penchant certain pour les rapports de domination/soumission alors que Madame éprouve quelques réticences à s'y adonner. De cette dissonance découle tout un jeu de "Je t'aime, moi non plus", alimenté par les craintes et les réserves de l'héroïne quant à ces pratiques peu conventionnelles.
Si l'on excepte la partie sexuelle de leur histoire, la trame de fond s'avère tout à fait conventionnelle: ils sont jeunes, ils sont beaux, il est riche, elle est inexpérimentée et, en dépit de tout ce qui, socialement, les sépare, se noue entre eux une passion irrémédiable qui les aimante l'un à l'autre. De loin, l'intrigue ressemble fortement à beaucoup de ce que la grosse industrie américaine produit en matière de bluettes sentimentales et de grandes histoires d'amour. Me semble-t-il.
@ Dulcie et Esperluette:
Disons que, si un critique ou un journal refuse, par désintérêt profond ou désapprobation claire et nette, de consacrer un article à ce livre, je le comprends parfaitement. En revanche, ce qui me paraît plus discutable, c'est d'accepter de le lire, d'en rédiger un compte-rendu à des fins de publication mais, pour des raisons inexplicables relevant sans doute d'un mélange de pudeur et de snobisme - pour ne pas dire de snobisme dissimulant la pudeur -, de traiter ensuite de toutes sortes de questions afférentes à l'ouvrage sans l'aborder frontalement. Comme le souligne très justement Darcy, c'est le travail du critique que de critiquer, de manière argumentée et précise, les opus qu'il se fait fort de présenter à ses lecteurs.
Un critique gastronomique qui, ayant passé en revue la blancheur des napperons, la tenue du parquet, la courtoisie du personnel et les effets de la décoration sur l'ambiance de la soirée sans dire un seul mot des plats goûtés plongerait sans doute ses lecteurs dans une grande perplexité: il en va de même pour un livre, je crois, et la chair de la littérature ne saurait être que dans les mots. (Excusez-moi: j'ai toujours un petit creux lorsque je veille tard.)
- Citation :
- Pourquoi voudrait-t-on analyser ce livre, comme tu l'écris, dans le détail ? Tu évoques en vrac, langue, vocabulaire, syntaxe, construction du récit, psychologie des personnages, insertion de chapitres épistolaires au sein de la narration, effets érotiques etc., et puis quoi encore ?
Attends, laisse-moi réfléchir: me connaissant, je vais trouver.
- Citation :
- Tout le monde sait que c'est mauvais, pas la peine d'une explication de texte détaillée, à moins justement de vouloir jouer au plus informé, et donner dans l'humour arrogant, douteux, et peu intéressant.
Les démonstrations dont on entend se passer parce qu'on les prétend trop évidentes me paraissent, à moi, doublement nécessaires, qu'il s'agisse de Fifty Shades of Grey ou de quelque autre domaine qui soit soumis au travail de la pensée. Dire qu'un livre est mauvais, c'est n'avoir rien dit encore de ce qu'il est - et, a fortiori, de ce qu'il n'est pas: quelques explications, même brèves, un ou deux exemples bien choisis et une petit commentaire personnel du tout sont, me semble-t-il, essentiels à la crédibilité de la critique.
Cela étant, je ne pense pas qu'une analyse précise et détaillée, renvoyant au texte lu et citant des exemples à l'appui de son développement, doive forcément sombrer dans les amphigouris assommants de l'universitaire prétentieux. L'article de Zimmermann en constitue un excellent exemple qui mêle style décontracté flirtant avec l'oralité, humour et références au texte même, le tout servi par un ton aussi franc que léger évitant les écueils d'un cours de troisième cycle.
- Citation :
- Quant à analyser les possibles effets excitants, merci bien ! Ils peuvent bel et bien exister, mais a-t-on besoin d'un article de critique style universitaire sur le sujet ?
En effet, je ne crois pas qu'il faille recourir, pour un lecteur, à un avis extérieur l'informant des émotions que devrait susciter en lui la lecture d'un ouvrage.
Mais si l'exercice formel de la critique a un sens - mais peut-être n'en a-t-il plus, aujourd'hui? -, c'est, précisément et vous pardonnerez la redondance, dans la critique de l'objet livré, tel qu'il est, et non dans son emballage, le veston de son coursier ou la couleur du ciel le jour où on le reçoit. Or, il s'avère que Fifty Shades of Grey est un roman érotique, à tout du moins partiellement. Il me semblerait donc parfaitement justifié d'en analyser l'efficacité en tant que texte appartenant à un genre censé procurer certaines émotions bien précises - comme c'est le cas également des enquêtes policières ou des histoires d'horreur dont on attend, ce sont les lois de ces deux genres, qu'ils apportent respectivement leur quota de suspens et de frissons.
- Citation :
- Je ne vois rien de choquant à ce que les journalistes (qui écrivent des articles, pas des volumes destinés aux étudiants), orientent leurs papiers sur les aspects sociologiques, parce que sans ça, il n'y aurait presque rien à dire du bouquin.
Je n'y vois rien de choquant non plus mais je trouve à la fois ironique et révélateur que tant de critiques et de lecteurs se sentent inspirés d'écrire sur tous les tons et de toutes les manières possibles que, sur ce livre, ils n'ont strictement rien à dire. Que d'encre sur le néant. (Ce pourrait devenir la devise du Goncourt, tiens!)
Dernière édition par Dérinoé le Lun 31 Déc 2012 - 2:34, édité 2 fois |
| | | Darcy Romancière anglaise
Nombre de messages : 6092 Date d'inscription : 09/03/2009
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Lun 31 Déc 2012 - 1:41 | |
| - Citation :
- Que d'encre sur le néant.
Ou bien ils ont inventé le toy book. |
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| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James | |
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| | | | La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James | |
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