Lecture de groupe estivale 2012 : Partie de pêche au Yémen de P.Torday. Semaine 4 : chapitre 27 à la fin.

J'ouvre ce topic en coup de vent pour que celles qui ont fini leur lecture puissent poster leur avis.

Je n'ai pas tout à fait fini ma lecture (il me reste deux chapitres) mais j'ai un peu triché pour savoir la fin et j'avoue que je ne suis pas vraiment convaincue. J'attendais mieux.

La troisième partie m'avait plus intéressée, je l'avais trouvée plus drôle, là je m'ennuie un peu comme au début. Mais j'aime toujours les interventions de Peter Maxwell.

Quant à Mary elle se révèle assez pathétique, et décidément trop caricaturale pour sembler réelle. Je n'ai toujours pas réussi à m'attacher à Harriet et je trouve l'histoire de Robert sans grand intérêt pour le roman.

Bon il me reste les deux derniers chapitres à lire avant de poster un avis final. Cette lecture n'aura pas été désagréable en ce qui me concerne, mais j'ai trouvé ce roman assez bancal et oubliable quand même.

A vous les studios !

"oubliable" c'est le bon mot: j'ai lu la dernière partie à la suite de la 3è (il y a plus d'une semaine maintenant) et je ne me rappelle plus de grand chose (enfin ce n'est pas tout à fait vrai parce que j'ai aussi vu le film il y a un mois donc si j'avais tout oublié, faudrait que je me pose des questions ).
Je suis assez déçue par la fin, certes c'est original que ça ne se termine pas par une happy end

Spoiler:

mais il aurait pu éviter de rendre le tout trop dramatique

Spoiler:

Et en effet, l'histoire de Robert en sert vraiment à rien (contrairement à dans le film). D'ailleurs, en parlant du film, j'ai été énormément choquée car la fin est complêtement différente. Et quand je dis différente, c'est vraiment différente. Tout est changé. Mais ce n'est pas l'endroit pour en parler, si ça intéresse certaines, j'ai parlé des différences sur le topic du livre.

Pour conclure, c'est toujours sympa de participer à une lecture de groupe. Dans ce cas-ci, c'est quand même dommage que le livre n'ait pas répondu à mes attentes (et pourtant, si j'avais pu voté, il aurait été dans mon top trois^^ Comme quoi, on ne peut jamais savoir à quoi s'attendre )

J'ai terminé ma lecture ce matin et je rejoins vos avis les filles (sauf que je pense m'être bien plus ennuyée que vous car, je vais l'avouer, j'ai parfois lu cette 4ème partie en diagonale, pressée que j'étais de m'acquitter de cette tâche et de passer à autre chose je pense que s'il ne s'était pas agit de la lecture de groupe, j'aurais probablement laissé ce livre de côté très vite).

Les seuls passages que j'ai vraiment lus de manière attentive, c'était les extraits du journal de Peter Maxwell, très caricatural aussi, mais finalement la caricature qui m'a le plus intéressée

Comme tu le dis Ju, au moins, on ne nous a pas gratifiées d'une happy end, et c'est plutôt pas mal. Je vais maintenant aller lire ton avis sur le film (car je suis très curieuse de savoir ce qu'ils en ont fait).

Je dirais pour conclure que cette lecture a été une déception, que je m'impute pour partie (j'avais d'autres envies de lecture à ce moment là et la lecture fractionnée telle que je l'ai pratiquée, ce n'était pas l'idéal ) mais en discuter ensemble et vous lire, ça compensait largement

Je ne pense pas revenir vers Paul Torday à l'avenir

Pas grand chose à dire de plus, ni de différent.

J'ai quand même senti le vent de l'action durant la catastrophe, du rythme, une vivacité de bon aloi, de même que j'avais apprécié certaines descriptions du Yemen quand il y en avait (Fred en sort quelques jolies lors de ses "interrogatoires").

Ah, et puis j'ai la réponse à ma question oui l'auteur sait comment fonctionne un oued, WADI... C'est à dire qu'il sait que ça a des crues, à défaut d'avoir compris que c'était vraiment quasiment (ou) à sec tout le reste du temps. Mais il fait comme si que les locaux étaient tellement décérébrés (à commencer par le sheik qui se laisse surprendre comme un bleu -mais en pleine extase.) qu'il n'y en a pas un dans tout le pays pour suggérer qu'on va au devant d'un léger problème... C'est grave Docteur? Je préfère supposer que cette aberration intellectuelle concerne un unique sujet de sa Majesté plutôt les quelques 24 millions de Yéménites.

Tant qu'à faire dans l'approximatif, un petit sabotage de l'Al-Qaïda selon Mr. Torday aurait mieux passé à mes yeux... Mais l'achat du kilt en tartan-qui-va-pas-bien avait dû mettre l'organisation sur la paille, vu les restrictions budgétaires dont ses membres pâtissent dans le roman. J'avoue que moi aussi je trouve que les commerçants UK n'y vont pas mollo sur les prix du tissu écossais, si je puis glisser cette modeste critique à l'endroit d'une honorable nation, mais quand même...

Impatiente d'arriver à la fin du roman pour connaître son dénouement, je suis passée du au pour finir sur .

Ce n'est pas une réelle déception car globalement j'ai trouvé cette lecture agréable, divertissante et bien construite. Mais j'étais très loin de m'attendre à un dénouement aussi tragique . Je pensais bien qu'il y aurait un grain de sable dans l'organisation de l'inauguration, parce que sinon comment expliquer

Spoiler:

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Comme serendipity, je crois que ce sont les extraits de l’autobiographie de Maxwell qui m'ont le plus intéressés et la vie politique telle qu'il la dépeint. Pour le reste, je pensais qu'il y aurait un happy-end, alors j'ai eu du mal à digérer

Spoiler:

Bref, je garde une bonne impression du roman, mais la fin m'a un peu gâché le reste. Je pense aussi que ma lecture hâchée peut expliquer une partie de ma déception, car je n'ai pas l'habitude d'arrêter un livre pour le reprendre la semaine d'après. Au moins j'aurai essayé de me tenir au découpage de la lecture de groupe, même si je ne pense pas me opter pour ce rythme la prochaine fois.

Tatiana a écrit:

Impatiente d'arriver à la fin du roman pour connaître son dénouement, je suis passée du au pour finir sur .

J'adore ta synthèse, Tatiana (HS: ton look aussi, à propos!)

Je reprends juste un peu la parole pour dire que la furtive éventuelle nuit de romance Fred/Harriet, bouahhh, Torday peut éliminer la romance/érotisme de ses prévisions d'auteur (en plus du thriller/espionnage), s'il travaille pas un peu plus ses bases sur les genres!

Et comme dit Tatiana: ce qui est rigolo, c'est de faire la lecture de groupe finalement ! Qu'importe le navet pourvu qu'on ait l'ivresse! Alors sincères et appuyés remerciements aux gentilles lambtoniennes qui se sont tapé l'organisation et le boulot!

Que dire de plus après tous vos commentaires !

Ce livre repart immédiatement sur ma PAV (Pile A Vendre ). aucune envie de replonger une nouvelle fois dans ces eaux ...

Pour autant, j'ai été surprise par la fin : je m'attendais à la mort du cheik et du PM, mais je pensais à un attentat réussi d'Al Qaida. Mais selenh a raison : l'organisme doit être ruiné par l'achat du tartan De même, je pensais que Fred aurait au moins eu le courage de se séparer officiellement de MAry, maintenant qu'il a pris conscience du néant de leur vie commune

Finalement, mes passages préférés sont aussi ceux de Maxwell (pétrifiant mais finalement drôle).

Pas sûre de vouloir tenter une nouvelle oeuvre de Torday, mais partante pour une nouvelle lecture collective (même si le respect du rythme peut parfois nuire à l'appréciation de la lecture)

serendipity a écrit:

Je dirais pour conclure que cette lecture a été une déception [...] mais en discuter ensemble et vous lire, ça compensait largement

même si je n'avais pas d'attentes particulières concernant ce livre (et donc je ne peux pas vraiment parler de déception), je plussoie, c'est toujours sympa de partager une lecture... mais j'avoue que dans le genre déception je trouve que le livre de Cusset l'an dernier avait suscité plus de passion dans les discussions.

Bon j'ai fini mes deux derniers chapitres et je dirais comme Selenh qu'il y a quand même un peu plus de souffle dans la partie finale (version Maxwell, finalement il a une bonne plume ce type ) mais bon, oui, c'est peu crébible que personne n'ait pensé à ces histoires de crues. J'aurais préféré un scandale politique, une grosse bourde du Premier Ministre voire une nouvelle tentative d'Al Qaida (mais c'est vrai qu'ils n'ont plus de sous ).

Je reste curieuse de voir le film et les changements qui ont été apportés, tu m'as intriguée Ju.

Je plussoie à tout ce que vous avez dit (je suis passée en mode vacances..)
J'aime beaucoup l'explication de Selenh sur les problèmes financiers d'Al Qaida
Finalement, l'image qu'il me restera de ce roman c'est celle de Fred (incarné par E Mac Gregor même si je n'ai pas vu le film) menant une vie un peu monacale tout seul en Ecosse , ni heureux, ni malheureux, indifférent à tous les évenements qu'il a vécus. Et puis je suis d'accord avec lui : il a raté sa vie de couple mais en ce qui concerne l'introduction des saumons au Yemen, il peut être fier de sa réussite

Je crois avoir lu le mot "oubliable" dans les premiers posts, et je peux comprendre, vu j'ai dû relire certaines parties pour être sûre que j'avais lu le même bouquin que vous, alors que ma lecture ne date que de quelques mois. Mais je crois que je vais m'en prendre à ma mémoire de poisson rouge plutôt qu'à l'auteur, car le peu que j'ai relu m'a rappelé l'impression que j'avais eue au premier abord : un style sans prétention mais de bonnes idées, et surtout un développement cohérent.

Raison pour laquelle j'aimerais revenir sur deux remarques de Ju, celles qui m'ont fait me demander si j'avais lu certains avec assez d'attention.

ju a écrit:

mais il aurait pu éviter de rendre le tout trop dramatique

Spoiler:

C'est intéressant de le voir présenté comme cela, car dans mon esprit,

Spoiler:

En tout cas je n'y vois rien de tragique, et surtout je garde l'impression d'une fin très ouverte.

Et à leur opposé, il y a Robert et Harriet. Ce qui fait que j'ai été également très surprise de lire ceci :

ju a écrit:

Et en effet, l'histoire de Robert en sert vraiment à rien (contrairement à dans le film).

Moi je trouve au contraire qu'elle met très bien l'histoire de Fred et Mary en perspective. D'un côté on a le couple romantique, celui dont l'amour ne se discute même pas.

Spoiler:

D'autre part, l'histoire de Robert sert aussi à mettre en perspectives deux niveaux d'information, et là je vois surtout la partie la plus caustique du roman. On a d'une part les relations publiques, ce qu'un gouvernement veut bien jeter en pâture au public, surtout quand il faut lui faire oublier deux ou trois choix passés peu glorieux. Et on a l'information qu'on veut bien donner aux proches des jeunes hommes qu'on a envoyés au casse-pipe. Franchement, le dernier mail reçu par Harriet m'a fait rire très, très jaune. Mais peut-être n'ai-je trouvé cela si grinçant que parce que la délocalisation est quelque chose qui me paraît très concret, au vu de ce que je vois dans mon entreprise en ce moment. En tout cas, les changements concernant l'histoire de Robert sont ce qui m'a le plus surprise dans le film. C'est sûr qu'on y traite de la thématique de l'information spectacle, et que les changements concernant Robert jouent en rôle dans cette optique, mais je préfère nettement la façon dont c'est abordé dans le bouquin, car c'est beaucoup plus ébouriffant.

En écrivant cela et en relisant quelques passages, je me suis remémorée un peu mieux ce que j'avais apprécié dans le livre. Il y a cette question de communication, bien sûr, mise en évidence par les supports variés, mais aussi tout ce qui tient à la prise de risque, aux choix raisonnés ou non, à l'importance de la foi, aux différences entre l'Orient et l'Occident, et sûrement plein d'autres choses encore, que malheureusement j'ai ...oubliées:

Dernier point : la pauvre Mary. Je n'ai pas relu tous vos messages mais il me semble que son personnage est loin de faire l'unanimité. Ce n'est pas moi qui vais prendre sa défense, car je ne suis pas du genre à faire passer ma carrière avant mon couple. Mais je trouve que vous avez été parfois dure avec elle. Après tout, elle se comporte comme la plupart des hommes se comportent lorsqu'ils font carrière. Elle refuse de faire la super woman, celle qui est capable de tout mener de front. Un bon point pour elle, là encore elle est réaliste. Evidemment, cela ne la rend pas très sympathique. Mais à mon avis ce n'est pas une attaque contre les femmes. Après tout les carriériste, hommes ou femmes, sont rarement très sympathiques. Et dans ce cadre-là. je suis contente que la fin entre Fred et Mary soit ouverte : cela leur laisse une possibilité d'évolution.

Ca c'est de l'argumentation Cat.

Bon en fait, grosso modo je suis d'accord avec ce que tu dis, il y a de bonnes idées dans ce livre mais... pour moi il a manqué le petit truc qui fait qu'on accroche ou pas. J'ai eu un regain d'intérêt vers la fin mais autrement j'ai trouvé le livre trop "en demi-teinte", trop timoré pour que la critique soit vraiment savoureuse. Je ne sais pas si je suis très claire.

Pour Robert, je suis d'accord que son histoire permet de mettre en avant un système de communication assez contestable. Mais mon problème, en ce qui le concerne, c'est que je n'ai pas cru un instant à son personnage, de même qu'à celui d'Harriet, et à leur histoire d'amour. A la limite Mary et Fred me semblaient bien plus réels. Et quand je ne crois pas à un personnage, je vis beaucoup moins ma lecture, et je dois avouer que la nouvelle de sa mort ne m'a fait ni chaud ni froid surtout qu'on le voyait arriver dès le début.

Bon ensuite, je le redis, mais entre mon interruption de lecture pour cause de voyage et mon peu de concentration, je n'étais pas dans les conditions idéales pour ce livre. Et les détails techniques sur le projet m'ont souvent fait décrocher un peu.

Tatiana a écrit:

Impatiente d'arriver à la fin du roman pour connaître son dénouement, je suis passée du au pour finir sur .

Excellent Et bien même réaction pour moi

Selenh a écrit:

Je reprends juste un peu la parole pour dire que la furtive éventuelle nuit de romance Fred/Harriet, bouahhh, Torday peut éliminer la romance/érotisme de ses prévisions d'auteur (en plus du thriller/espionnage), s'il travaille pas un peu plus ses bases sur les genres! Et comme dit Tatiana: ce qui est rigolo, c'est de faire la lecture de groupe finalement ! Qu'importe le navet pourvu qu'on ait l'ivresse!

Oui, l'essentiel est de discuter et d'échanger ses opinions, le reste, bon, on prend sur soi

austen94 a écrit:

Ce livre repart immédiatement sur ma PAV (Pile A Vendre ). aucune envie de replonger une nouvelle fois dans ces eaux ...Pas sûre de vouloir tenter une nouvelle oeuvre de Torday, mais partante pour une nouvelle lecture collective (même si le respect du rythme peut parfois nuire à l'appréciation de la lecture)

Moi aussi, je ne pense pas retenter l"aventure" Torday... Par ailleurs, c'est vrai que d'entrecouper la lecture n'est pas chose facile, surtout quand le livre ne plait pas. Il faut trouver un rythme satisfaisant qui permette de finir au moment de l'ouverture du topic: quelle gageure

Tout ce qu'écrit Cat est très juste mais il n'en demeure pas moins que le livre m'a semblé fade et insipide (pardon Cat et celles qui ont apprécié). Oui, c'est vrai qu'il y a de bonnes idées mais elles ne sont pas mises en valeur, elles tombent à plat comme si l'auteur ne savait pas quoi en faire. Cette idée de pêche au Yemen était folle et ludique, elle aurait pu être exploitée différemment, avec des personnages pour lesquels on aurait ressenti de l'empathie, une connivence. Là, rien. Cat, tu évoques l'attitude Mary en l'assimilant à celle d'un homme qui serait dans sa position. Tu as raison mais l'auteur ne ménage pas son personnage et par ricochet, nous ne l'aimons pas. Il aurait du nous proposer une Mary plus complexe, moins caricaturale, montrant un certain visage à son mari et un autre lorsqu'elle est en face d'elle-même.

Espreluette a écrit:

je dois avouer que la nouvelle de sa mort ne m'a fait ni chaud ni froid surtout qu'on le voyait arriver dès le début.

On dirait que les scénariste du film

Spoiler:

valmont a écrit:

Il aurait du nous proposer une Mary plus complexe, moins caricaturale, montrant un certain visage à son mari et un autre lorsqu'elle est en face d'elle-même.

Moi pas comprendre.

Veux-tu dire que Mary aurait été plus intéressante si elle avait été moins honnête avec Fred?

Je crois qu'il s'agit plutôt de l'aspect tellement caricatural du personnage qu'on ne passe pas au stade de se la représenter comme un personne, toi tu sembles te la représenter un peu mieux, tu connais peut-être des gens presque comme ça du fait de ton métier... Et en tant que caricature, elle me semble moyennement originale, c'est un peu trop cliché tout ça.

Quelques bons mots, plein d'excellentes intentions comiques et satiriques, mais ça reste poussif, pas de tranchant, une impression de critique superficielle et convenue dans l'ensemble. Une fois de plus, j'imagine ce qu'en aurait fait Tom Sharp ou William Boyd dans ses bons jours (style Un anglais sous les tropiques°

J'ai eu le tort de tout lire d'un seul coup, ce que je ne ferai plus pour les lectures de groupe car je n'avais plus en tête les détails. Ceci dit j'ai pris plaisir à cette lecture et je suis d'accord avec ce qu'a dit Cat. Il me semble que les personnages ne sont pas très fouillés volontairement car ce n'est pas le propos de l'auteur, il en fait des archétypes pour mieux asseoir sa critique. J'aimerais bien voir le film tant que le livre est encore un peu frais dans ma mémoire pour voir comment les personnages sont interprétés.
Merci à celles qui ont organisé cette lecture, c'est toujours un plaisir et un privilège de partager avec d'autres.

Tatiana a écrit:

Impatiente d'arriver à la fin du roman pour connaître son dénouement, je suis passée du au pour finir sur .

Je pense que l'on s'accorde tous à dire que tu résumes parfaitement bien la fin du livre (voir même le livre dans son ensemble pour ma part).

J'avoue que le dénouement m'a laissée un peu sceptique et le sort réservé au Cheikh m'a un peu attristée (bon je n'étais pas en deuil non plus ).

J'ai trouvé qu'il n'était pas évident de livrer mes impressions sur ce livre, alors est-ce parce que j'étais jusqu'alors vierge de toute lecture de groupe, je ne sais pas, mais j'avais surtout le sentiment de n'avoir pas grand chose à dire à son sujet...
Merci aux gentils orga' d'avoir mis et en place et géré cette lecture, je participe avec plaisir à la lecture suivante et j'espère de tout cœur être plus inspirée pour les futurs commentaires

J'ai un peu de mal à exprimer ce que je ressens concernant ce livre. Je pense (et cela a déjà été dit par d'autres) que le découpage de la lecture a été défavorable au livre.

C'est globalement intéressant et facile à lire. Le fait que les personnages ne soient pas assez fouillés, provient plus, à mon avis, du fait qu'ils se "défendent" tout seul, c’est leur propos qui sont retranscrits, et, à la différence d'un roman classique, l'auteur ne décrit pas leurs impressions, sentiments et autres pensées, ce qui les laissent un peu superficiels.

Je pense que je relirai ce livre d'une traite, pour mieux rentrer (et rester) dans l'intrigue

C'est pour moi aussi la première lecture de groupe et j'attends la suivante avec (un peu) d'impatience.

Je voudrais revenir sur le personnage de Mary. On l'a beaucoup critiquée par rapport aux autres personnages parce qu'elle est aussi peut être le caractère le plus interessant, sur lequel il y a le plus à dire . Je ne suis pas d'accord avec Cat et Selenh : elle a une touche d'originalité et elle n'est pas uniquement une carrieriste. Son obsession de la rationnalité et de l'organisation sont presque touchants et font un peu penser à Amy de the big bang theory .Contrairement à Valmont, je regrette que l'auteur ne soit pas allé plus loin dans cette direction.

Nath2a a écrit

Citation :

Il me semble que les personnages ne sont pas très fouillés volontairement car ce n'est pas le propos de l'auteur, il en fait des archétypes pour mieux asseoir sa critique

Tu as sans doute raison mais j'ai une impression de roman inabouti: il me manque des personnages un peu plus consistants pour que je puisse adhérer au reste.
C'est flagrant en ce qui concerne Robert : sa mort m'a aussi laissée indifférente et de ce fait la manipulation politique autour de sa disparation ne m'a pas non plus beaucoup concernée...

Moi, j'ai plutôt aimé la fin de ce livre, notamment l'accident (même si le sheik aurait pu prévoir ce qui est arrivé, je ne trouve pas si invraisemblable que ça qu'il ait été tellement obnubilé par ses saumons qu'il en ait perdu le sens des réalités). Je trouve que l'auteur ne s'est pas trop mal tiré de son récit indirect par diverses sources interposées.
On comprend enfin le pourquoi du comment des enquêtes si minutieuses qui nous racontent l'histoire sous couvert d'interrogatoire (ah, ce cher Alfred et sa bien pratique mémoire linéaire ). Je pensais que c'était à cause du sheik et je n'avais pas anticipé la participation du PM.
Concernant Robert, j'ai aussi bien vu l'implication de cette histoire en tant que critique de la gestion britannique de l'intervention militaire en Irak (et au-delà), du traitement discutable des boys et de leurs familles et de ce que l'austérité mal comprise peut vous amener à commettre d'actes cruels sous couvert d'économies (le coup du centre de gestion des deuil délocalisés en Inde est tout de même un peu gros). Tout cela est présent mais traité avec une relative lourdeur qui en coupe les effets satyriques et éventuellement comiques, IMHO. Paul Torday n'est pas William Boyd (ça manque de sueur, de lâcheté et de mesquinerie, de ventilateurs brassant l'air mou et gluant et de couleur locale), ni David Lodge .
Bref, le principal effet de la triste mise hors jeu de Robert Matthews, c'est quand même de mettre Harriet hors jeu de notre histoire et de nous éviter la possible happy end avec Alfred.
Et du coup j'ai bien aimé la fin proposée: Alfred au fond de l'Ecosse avec son épuisette (la chance...) qui reste marié avec Mary parce qu'il n'a rien de mieux à faire et elle non plus tout en s'évitant de trop avoir à se supporter puisqu'elle est à Dusseldörf. Why not ? C'est assez neutre finalement.
Le seul truc qui me gêne c'est que Mary la carriériste est punie par sa délocalisation sans promotion en Allemagne. Un arrière-goût de "bien fait pour elle n'avait qu'à pas sacrifier son couple à sa carrière" qui ne me plaît pas. Parce que là je suis d'accord avec Cat pour dire que son choix professionnel nous aurait sans doute pas autant choqué venant d'un homme (cette dernière affirmation n'empêche pas que je n'adhère pas à la façon dont elle se comporte avec le mol Alfred pas plus que la façon dont elle baisse pavillon illico dès que son malléable conjoint montre les crocs, enfin excédé par son ton de cheftaine). Bref, Mary est un personnage bien maltraité par son auteur je trouve.
Quant au dindon de la farce, j'ai nommé Peter Maxwell, j'ai trouvé dommage que les autres personnages ne se cotisent pas pour lui offrir un lave-vaisselle... sauf Robert, le Sheik, le gillie et Jay bien évidemment.

Voilà, je ne me suis pas ennuyée, je trouve que dans l'ensemble le travail est honnête sans être emballant (je partage les raisons évoquées par Althéa (roman inabouti) et par Juliette2a (personnages volontairement non travaillés et laissés caricaturaux)) et j'ai surtout pris plaisir à échanger avec vous. Je pense que mon avis aurait été plus positif si j'avais lu le roman d'une traite mais je ne suis pas motivée pour vérifier

L'avantage avec les posts de MissAcacia, c'est que la plupart du temps je peux plussoyer de bout en bout ce qu'elle écrit !!
Et là je ne vais pas déroger à la règle : j'aurais voulu avoir écrit ce post, car je le pense totalement !!!
j'ai bien aimé le ton légèrement désenchanté de la fin,

Spoiler:

Quelqu'un a dit "faites une bonne action vous le regretterez toute votre vie" ou quelque chose d'approchant, il semble que l'auteur ait voulu le démontrer car tous les "gentils" sortent démantibulés de cette histoire !!
Bon, maintenant au tour de "maudit karma" !!!
Je mets des spoilers à tout hasard ... Pour une fois que j'y pense ...

Selenh a écrit:

Je crois qu'il s'agit plutôt de l'aspect tellement caricatural du personnage qu'on ne passe pas au stade de se la représenter comme un personne, toi tu sembles te la représenter un peu mieux, tu connais peut-être des gens presque comme ça du fait de ton métier...

Exactly, my dear.

Dans mon métier, mais aussi dans celui de mon mari, pour faire carrière il faut être prêt à faire des concessions par rapport à sa vie privée. Et des gens qui doivent choisir entre bonheur en couple et carrière, j'en connais quelques-uns, effectivement.

J'ai peut-être moins ressenti une caricature que vous parce que chaque année je vois certains de mes collègues, brillants et qui adorent leur job, changer de métier. Tout simplement parce que chez nous on ne peut pas arriver au top sans faire un séjour de longue durée à l'étranger (et que si on ne vise pas le top, il faut être prêt à accepter la stagnation du point de vue salarial). Avant, lorsqu'un seul des époux avait une carrière à gérer, c'était déjà difficile. Maintenant, c'est devenu un vrai parcours du combattant.

Beaucoup apprécié ton avis, Miss Acacia. D'accord sur l'essentiel, et des découvertes qui m'ont fait réfléchir dans le détail, comme ton appréciation de la "mise sur la touche" de Mary. Bien vrai!

althea a écrit:

Je ne suis pas d'accord avec Cat et Selenh : elle a une touche d'originalité et elle n'est pas uniquement une carrieriste.

Mais ça n'est pas mon opinion, ça! C'est tout son aspect psychorigide caricatural que j'aurais voulu plus savoureux, enlevé, pas forcément si réaliste mais que je puisse un peu "sentir" le personnage et pas seulement le "patron d'un type de personnage caricatural" utilisé par l'auteur.
D'ailleurs Mary est celui avec Peter le personnage auquel je trouve le plus de consistance, sans que ce soit suffisant. Et le seul auquel je pourrais "croire" un peu (pas complètement un fantoche, quoi) c'est Fred.

Un exemple: l'obsession de l'argent de Mary serait plus rigolote et/ou crédible si les piques qu'elle lance à ce sujet n'étaient pas si plates, si naïves, si... ridicules parfois vis à vis de sa situation financière. On est informé par ses remarques et celles de Fred que l'économie l'obsède, mais il n'y a aucune de ces répliques qui soit vraiment marrante ou assez fine. On est trompé tant dans le comique de caractère que dans la caricature sociale... Alors l'intérêt il est où...

Tiens, je n'avais pas vu Mary comme étant obsédée par l'argent, mais plutôt comme quelqu'un qui ne se laisse pas submerger par les émotions, qui fait passer la rationalité avant les émotions. Un peu comme Fred avant sa rencontre avec le cheikh, en fait.

Je ne me souviens pas de ces piques si plates et si ridicules. Tu as un exemple concret, peut-être, Selenh?

Mais en ce qui concerne l'intérêt, ma foi, je pense que chacun le trouve là où il rencontre des situations qui lui rappellent la réalité. Comme nous ne vivons pas tous la même vie, nous n'allons pas tous le trouver au même endroit.

cat47 a écrit:

valmont a écrit:

Il aurait du nous proposer une Mary plus complexe, moins caricaturale, montrant un certain visage à son mari et un autre lorsqu'elle est en face d'elle-même.

Moi pas comprendre.
Veux-tu dire que Mary aurait été plus intéressante si elle avait été moins honnête avec Fred?

Non, je veux dire qu'elle aurait pu être plus fouillée. Mais Selenh a très bien résumé ce que je voulais dire

cat47 a écrit:

Je ne me souviens pas de ces piques si plates et si ridicules. Tu as un exemple concret, peut-être, Selenh?

La brosse à dents électrique comme cadeau d'anniversaire de mariage, c'était pas mal mais du coup on le trouve en quatrième de couverture, les deux ou trois remarques sur le fait qu'avoir des enfants c'est trop cher pour eux (réflexions de Fred je crois); l'insistance désobligeante sur le salaire de Fred beaucoup moins élevé que le sien à deux ou trois reprises aussi. Dans le retour en arrière sur leur mariage que fait Fred, il analyse d'ailleurs sa peur de manquer comme venant de son histoire familiale et personnelle (je parlais de l'argent dans ce sens plus que dans la volonté d'être toujours plus riche).
Après je n'ai plus le livre, rendu à la bibliothèque, pour faire des citations précises, flûte...
Le côté ridicule ce n'était pas dans le propos mais son côté lourdingue naïf pour qu'on comprenne bien...