Lecture plaisir et lecture rapide.

Ysabelle a écrit:

Je lis rapidement quand il faut sélectionner, décider si cela m’intéresse. En ce cas, je reviens sur les passages qui ont suscité mon attention. Cela lorsqu'il s'agit de documents de travail, un magasine, un journal, pour savoir si je dois l'acheter ou non, un document que j'ai reçu pour décider de son degré de priorité dans la hiérarchie de ce qui doit être lu, traité, ou...mis de côté. Je reviens ensuite sur les détails. Je peux relire entièrement le document ou revenir juste sur quelques passages. Concernant la lecture pour le plaisir, je lis lentement. Je ne suis pas super rapide, ni une tortue non plus. Des livres que j'aime, je peux les relire plusieurs fois

Il me semble relever de cette catégorie-là, disons du lièvre qui musarde...   

Pour les boulimiques de glyphes, l'application Spritz de la société bostonienne du même nom (à la petite larme bleue, celle des yeux secs qui n'en peuvent plus, j'imagine) s'invite sur les smartphones.
La technique? Réduire au maximum les saccades oculaires et gagner en vitesse.
Le résultat? Une lecture expresse et, pour une application réglée sur 1.000 mots à la minute, "77 minutes pour lire le premier volume d'Harry Potter".
http://lafeuille.blog.lemonde.fr/2014/03/01/optimiser-sa-vitesse-de-lecture/

Il est vrai que l'option 500wpm est (d'ores et déjà) proprement étourdissante...
http://www.spritzinc.com/

Une question essentielle demeure, cela dit: Aperol ou Campari?...

TimesNewRoman a écrit:

"77 minutes pour lire le premier volume d'Harry Potter".
(...)
http://lafeuille.blog.lemonde.fr/2014/03/01/optimiser-sa-vitesse-de-lecture/

Mais quelle horreur !   

Bientôt il vont inventer un casque à visser sur le crâne le soir, qui va raccourcir notre temps de sommeil, ou nous envoyer de la pub pendant nos rêves.   

Je me demande s'il arrive aux gens qui conçoivent ces bidules de lire des livres.   Je ne vois pas l'intérêt de faire de la lecture une épreuve de vitesse, ou une tâche où l'on doit être "performant" , sauf dans le cas de lectures professionnelles, ou, hélas, dans le cadre d'études littéraires, parce qu'il faut y lire beaucoup de livres en très peu de temps.

Déjà, rapidité et plaisir, en ce qui me concerne, sont totalement incompatibles, sauf quand je réussis à réaliser rapidement une tâche désagréable.

Je fais donc partie des lecteurs lents. Quand je lis, j'aime relire plusieurs fois un passage que j'aime, ou revenir en arrière de quelques pages pour me remémorer un détail... ou bien comprendre la signification d'une phrase. C'est l'un des avantages d'un livre sur un film, par exemple.

Et je partage tout à fait le sentiment d'Ysabelle, surtout en ce qui concerne Proust   Oui il y a des livres que l'on chante, ou qui chantent. Impossible de les lire à toute vitesse.  

Miss Trotwood a écrit:

Je ne vois pas l'intérêt de faire de la lecture une épreuve de vitesse

Juste. La dématérialisation aidant, la tentation est grande, cela dit...
C'est le père Dumas, je crois, qui avait déclaré (en un temps antédiluvien, donc, et s'agissant d'une autre révolution technologique): "Supprimer la distance, c’est augmenter la durée du temps. Désormais, on ne vivra pas plus longtemps; seulement, on vivra plus vite".
Tous à la tombe, et qu'ça saute.