Alain Mabanckou, Quand j'aurai vingt ans ... et autres oeuvres

Alain MABANCKOU écrivain francophone né à Point-Noire au Congo en 1966.



Biographie de l'auteur sur son site

                                                                                                                                                                                      
Romancier, poète et traducteur de l'anglais, il a publié :

• 1998 : Bleu-Blanc-Rouge, Présence africaine
  
• 2001 : Et Dieu seul sait comment je dors, Présence Africaine
  
• 2002 : Les Petits-fils nègres de Vercingétorix, Serpent à Plumes
  
• 2003 : African Psycho, Le Serpent à Plumes/ En poche chez « Points », Éditions du Seuil, 2006
  
• 2005 : Verre cassé, Éditions du Seuil ; en poche chez « Points », Éditions du Seuil, 2006
  
• 2006 : Mémoires de porc-épic, Seuil / (Prix Renaudot) / En poche chez « Points », éditions du Seuil, 2007
  
• 2009 : Black Bazar, Éditions du Seuil, et en format poche chez Points-Seuil", 2010
  
• 2010 : Demain j'aurai vingt ans, Éditions Gallimard, Coll. Blanche 
  
• 2012 : Tais-toi et meurs (roman policier), Editions de La Branche, Coll. Vendredi 13, 2012
  
• 2013 : Lumières de Pointe-Noire, Éditions du Seuil, Coll. Fiction & Cie, janvier 2013
  

J'ai lu récemment Demain j'aurai vingt ans, livre quasi-autobiographique, qui raconte à la première personne l'histoire de Michel, 10ans, à Pointe-Noire, dans les années 70.
On y croise Maman Pauline, qui est marchande d'arachides, Papa Roger qui n'est pas son papa biologique, et qui vit aussi avec Maman Martine, qui écoute les discours politiques à la radio, et qui fait découvrir Brassens à son fils, sa copine Caroline, qu'il veut épouser, et à qui il offrira un petit chien blanc et une voiture rouge.
C'est un livre plein de tendresse, sur ce petit garçon choyé par son entourage.

J'ai beaucoup aimé le livre, qui se déroule en petits chapitres courts, par petites touches.

J'ai découvert Alain Mabanckou* dans les émissions littéraires TV (notamment celle de François Busnel).

J'ai trouvé l'homme intéressant et sympathique mais je n'avais pas eu de coup de coeur pour les livres évoqués.
En revanche, tu m'as donné envie de lire "Demain j'aurai 20 ans"  

Merci pour l'ouverture de ce topic, Petit Faucon, j'espère que d'autres avis viendront se joindre au tien  

*Je crois me souvenir qu'il enseigne dans une université américaine

Merci Serendipity de ton message.
 
Comme c'est indiqué dans le lien sur sa biographie, il semble que A Mabanckou enseigne le français à l'UCLA à Santa Monica (Californie).

Comme j'avais bien aimé Demain j'aurai vingt ans, j'ai pris à la bibliothèque Black Bazar pour cet été, mais j'ai surestimé mes capacités de lectures estivales et j'ai du le rendre sans l'avoir lu ; je retenterai un peu plus tard, quand j'aurai fait un peu baissé ma pile en retard

Merci pour l'ouverture de ce topic Petit Faucon, tu m'a donné envie de lire Demain j'aurai vingt ans (ma PàL risque d'en souffrir, mais tant pis  )

Merci pour ce topic Petit Faucon.  Comme Serendipity j'ai vu plusieurs fois Mabanckou en interview chez Busnel mais je n'ai pas encore lu un de ses livres.

J'avais surtout noté Verre cassé pour ma PAL virtuelle, mais ton post donne envie de découvrir Demain j'aurai vingt ans.

Esperluette, je pense que Verre Cassé et Mémoires de Porc-Epic sont ses livres les plus connus. J'ai lu Demain j'aurai vingt ans car c'est celui qui était disponible à la bibliothèque ; et aussi parce que j'aime bien les livres qui parlent d'enfance

Un petit compte-rendu de Black bazar de Mabanckou

Une histoire assez courte et facile à lire, sans doute puisée les souvenirs personnels de l'auteur :
Un jeune homme, congolais, parisien du quartier Chateau-Rouge, ressasse le départ de sa compagne qu'il appelle "Couleur d'origine" et de sa petite fille ; il se remémore sa rencontre, raconte son quartier, ses copains qui ont un avis sur tout, l'arabe du coin, et le voisin antillais "français de souche".
Un roman agréable et sympathique, mais sans plus.

Je n'ai toujours pas lu Alain Mabanckou (un jour, un jour !) mais j'apprécie toujours de l'entendre en interview, et comme il vient de sortir un livre (Rumeurs d'Amérique), on l'entend en ce moment.

Podcast de son interview à la matinale de France Inter
Replay de son intervention dans Quotidien

Il s'y exprime notamment sur le mouvement Black lives matter et tient comme toujours des propos intéressants.

Je ne connaissais pas du tout cet auteur, ce qui en a été dit tout au long de ce topic me donne envie de le découvrir un jour!
Merci esperluette pour le remontage de topic, Petit Faucon pour l'ouverture du topic et la présentation et aux contributions de chacune pour l'alimentation du topic!

Merci à vous deux pour ces informations  

Alain Mabanckou est en effet toujours intéressant à écouter (et à lire aussi, bien sûr)

J'ai vu que clinchamps avait commencé Verre cassé (je ne me souvenais plus que c'était la lecture du T3  ), je vais aller le chercher à la bibliothèque ce week-end.

Je viens également de me le procurer, pour une future lecture !

Ma médiathèque est fermée pour les congés d'été. Je verrai à la rentrée si je peux vous rejoindre.
Bonne lecture et 3ème escale Wentworth clinchamps !

Je pense que je suis la première à avoir terminé Verre cassé (2005), 3e escale du challenge Wentworth 2024.
 
Le livre est raconté par un habitant du quartier de Tchinouka à Pointe-Noire au Congo, appelé Verre Cassé et âgé de 64 ans. Il passe sa vie au bar Le crédit a voyagé (tout un programme !) tenu par son ami l'Escargot entêté, à boire du vin rouge. Le livre se présente comme un carnet dans lequel il note la vie de ses compagnons de bar, entrecoupée de digressions sur la vie, la mort, les femmes, la religion, la politique, la littérature, les chansons de Brassens.
C'est assez déroutant à lire, car il n'y a pas de ponctuation véritable, et pas de points ; on est immergé dans la tête de Verre Cassé.
Mais en même temps on suit le cours de sa pensée, de ses digressions, et ça se laisse lire avec beaucoup d'intérêt.

J'ai repéré pas mal d'allusions à des oeuvres et à des chansons, je suppose qu'en classe si le livre y est étudié, on doit répertorier l'ensemble des clins d'oeil littéraires.

J'a beaucoup apprécié cette lecture, qui n'est pas si bavarde ni si anodine qu'elle en a l'air. Un grand livre, qui mérite le succès rencontré à sa parution 

J'ai trainé à donner mon avis et j'ai eu tort, car tu as dit à peu près ce que je voulais dire !

Si le premier contact est un peu déroutant du fait de l'absence de structure apparente, il y a quand même de la ponctuation, et l'esprit au bout d'un moment replace les paragraphes, et les points au bout des phrases ! J'ai trouvé très ingénieux l'utilisation de titres divers (livres, films, chansons, ...) comme si c'était un groupe nominal ! L'exemple qui me vient c'est l'utilisation de "vipère au poing" comme un équivalent à la montée de la colère, sans rien qui indique que ce soit une citation ! J'ai aussi beaucoup aimé l'ironie assez cinglante maniée par l'auteur au fil de son récit quand il évoque la colonisation, le racisme, sans que pour autant ces mots soient jamais utilisés, le lecteur doit tirer ses conclusions ! S'il y a de l'humour, même grinçant, il y a aussi un réalisme parfois assez brutal (l'histoire de "Pampers...) et notre plongée dans l'esprit de Verre cassé est une descente aux enfers, la conclusion qui est à la charge du lecteur n'est pas optimiste, loin s'en faut ! Qu'éprouve-t-on envers Verre cassé ? je ne le trouve pas sympathique, du fait de son addiction revendiquée à l'alcool, du fait de son passé assez trouble en tant qu'enseignent, même si on ne peut pas prendre pour argent comptant les commentaires sur la cause de sa révocation, vu son ivrognerie continuelle, il y a motif à doutes ! Cependant Verre cassé parle avec l'énergie de sa franchise, de sa lucidité, de son ironie parfois féroce et il force ainsi une sorte de respect pour une personnalité pour le moins intrigante !
En conclusion, j'ai beaucoup aimé cette lecture, à la fois prenante, parfois dérangeante, toujours intéressante !

Merci pour vos avis (parfaitement concordants ), Petit Faucon et Clinchamps !
Nous sommes prévenues pour le manque de ponctuation

Merci pour vos retours que je note très positifs !
Néanmoins, j'avoue que vos remarques sur la structuration et la ponctuation me font un peu peur...

Vavyala a écrit:

Merci pour vos retours que je note très positifs !
Néanmoins, j'avoue que vos remarques sur la structuration et la ponctuation me font un peu peur...

Non, vraiment, ça se lit très facilement, on s'y fait très vite !!

Je viens d'engloutir Verre Cassé et ce fût une belle claque littéraire ! Le roman n'est à priori pas mon style habituel de lecture (ne serait-ce que pour son manque total de respect de la ponctuation ), mais une fois plongée dans l'histoire, je n'ai pas pu lâcher le livre !
Si le récit est alambiqué, digressif, puisqu'il consiste plutôt en une succession de pensées -qui finissent par être cohérentes aux yeux du lecteur !- de son auteur, le dénommé Verre Cassé, un ancien instituteur âgé de 64 ans, qui s'est réfugié dans l'alcool (et le vin rouge plus précisément) et passe ses journées et ses nuits au Crédit a voyagé, où il a l'occasion de croiser de nombreux consommateurs -aux multiples personnalités et cachant tous des blessures.
J'ai été intéressée par chacune des histoires contées -malgré le tragique, la noirceur, la souffrance qu'elles nous transmettent ; mais c'est surtout le style d'Alain Mabanckou qui m'a subjuguée : j'ai été envoûtée par les délicates références culturelles que l'on croise à chaque page (notamment à des titres d'ouvrages, mais aussi au grand Georges Brassens ), j'ai rigolé à l'évocation des célèbres répliques et discours de l'histoire (les "je vous ai compris" et "j'accuse" sont jubilatoires ) et j'ai noté tant de citations issues de ce roman, à commencer par "on ne réalise pas un rêve avec des mots"
Verre Cassé est un roman empreint de noirceur, qui n'hésite pas à présenter l'Homme dans sa plus complète misère, mais il est aussi incroyablement divertissant

Un grand merci à Clinchamps pour cette escale réussie du challenge Wentworth !

Je suis très heureuse Juliette, que tu aies apprécié ta lecture 
Je rejoins l'ensemble de tes remarques 

Oui, moi aussi !

Merci Juliette pour ton retour enthousiasmant !
Je ne vous rejoindrai qu'en septembre sur cette escale.

J'espère que le roman te plaira tout autant !

J'ai terminé Verre cassé hier.

Au début de ma lecture, je me disais intérieurement "ouhlala, dans quelle lecture me suis-je engagée...", non pas pour l'absence de points (de ponctuation) et la présence des phrases à rallonge (l'auteur a le brio d'arriver à écrire le flux de pensées de son personnage et faire en sorte que ce soit compréhensible par le lecteur), mais plutôt pour la tristesse des histoires de vies des hommes qui ont échoué dans ce bar, toutes plus glauques les unes que les autres...
Et puis à mi-roman, quand le personnage de Verre cassé commence à lever le voile sur sa personne et son histoire, l'auteur a réussi à faire que je m'attache à lui jusqu'à la fin qui m'a beaucoup émue et mis les larmes aux yeux.

Ce roman n'est pas un coup de cœur, mais il a été écrit avec beaucoup d'adresse et a le mérite de nous conter l'histoire des laissés pour compte, peu mis en valeur dans la littérature.
Je ne regrette pas ma lecture qui a été très intéressante !

Merci pour ce bel avis, Vavyala ! Je te rejoins sur la tristesse ressentie en lisant les différentes histoires racontées