Ne plus ouvrir un livre...

MarianneJustineBrandon a écrit:

Panda a écrit:

Après, chacun vit la lecture comme il l'entend et il n'y a pas de mal à avoir une façon de lire différente tant que cela apporte du plaisir

Tu as tout dit !

Je plussoie! Au fond, c'est le moto de ce forum.

Merci d'avoir partagé vos ressentis, Panda et MJB.

Ne plus ouvrir un livre...

C'est tellement dur, lorsqu'on a toujours lu, de se rendre compte qu'on a plus la volonté d'ouvrir un livre. Même si l'histoire plait, même si l'on apprécie l'auteur... Tellement dur de voir que dans les transports, en soirée, la simple pensée de tenir un livre fatigue !

Jamais je n'aurais cru en arriver là un jour et encore moins que cela dure. Pourtant, c'est arrivé... A cause d'un cumul de problèmes, personnels et professionnels

passage Cosette:

, à cause de la situation sanitaire...

Alors, j'ai cédé à la facilité et ai adopté comme doudou pendant un an et demi mon smartphone. Pas nécessairement pour aller sur les réseaux oh, ça non ! D'ailleurs, je n'ai pas de Facebook ou de twitter. Mais pour lire en permanence les actualités, pour jouer à la belote... pour perdre du temps jusqu'à ce que ce soit l'heure de l'extinction des feux et pour éviter de penser.

Car finalement, lire un livre et visionner un film, c'est penser ! S'identifier à des personnages, des situations... et cela, il n'en était pas question.

Mais un jour, ce n'est plus possible de se laisser abattre et surtout se laisser porter bêtement par du métro/boulot/dodo !

Ne plus ouvrir un livre, c'est passer à côté d'histoires magnifiques, fictives ou réelles, passer à côté de concepts et de valeurs... Ne plus ouvrir un livre, c'est tout simplement ne pas accepter de se remettre en question même si la lecture est une bonne chick-lit ou une bonne romance jeunesse. Je ne pense pas que la valeur d'une lecture se juge sur son genre, son nombre de page et son auteur. Pour moi, une bonne lecture est une lecture qui transporte celui qui tient le livre entre ses mains.

Je ne voulais plus passer à côté de ça. D'autant plus que durant cette période, j'avais tout de même l'ambition de lire tel ou tel auteur (surtout avec Monsieur qui pratique le lobbying : Gary ou Proust, tant qu'à faire !)

Le confinement de mars 2020 ne m'aura pas été d'un grand secours. Je suis remontée en selle en fin d'année 2020.

2e (et dernier) passage Cosette:

Ma petite sœur de 9 ans a joué un rôle indirect. Elle, qui n'aimait pas lire, se découvrait une passion pour une série jeunesse. Je lui ai demandé de me prêter les trois premiers tomes. C'est là que j'ai redécouvert la joie de partager et d'échanger autour d'une lecture, décrypter le comportement d'un personnage, se demander ce que nous réserve le prochain tome...

Une lecture en entraînant une autre, 2021 est arrivé et depuis janvier, je constate que j'ai beaucoup lu ! Bien plus que je ne le pensais. Je retrouve le plaisir de tourner des pages, de découvrir l'intrigue et de voir que je reste passionnée par cet art majeur et qu'il me reste des centaines d'auteurs à découvrir.

Je prends mon temps, ce n'est pas une course. La lassitude sur un roman se pointe ? Je le mets de côté quelque jours le temps de faire mûrir. Je passe à un autre si ça ne prend définitivement pas.

L'objectif sur le long terme ? Ne plus jamais dire que je ne veux plus ouvrir un seul livre !

Merci pour ton témoignage angé, contente que tu aies retrouvé le chemin vers les livres
C'est étonnant comme les problèmes personnels peuvent avoir des conséquences différentes sur nos pratiques de lectrices : on peut avoir tendance à se réfugier dans les livres pour oublier/fuir la réalité, ou alors comme toi se détourner de cela par besoin d'activités qui "vident" autrement la tête

Contente aussi que tu retrouves le plaisir de lire, angé

Pour l'instant, je n'ai jamais connu de périodes étendues pendant lesquelles je ne lisais plus du tout ou très peu mais je comprends que ça soit déstabilisant quand on est habituée à lire régulièrement/beaucoup. Mais j'envisage parfaitement qu'une telle chose puisse éventuellement m'arriver car comme toi, j'ai le plus souvent besoin d'un minimum de stabilité/bien-être mental pour me consacrer pleinement à la lecture.

D'ailleurs pendant environ 1 an je n'arrivais quasiment plus à regarder de films (donc je m'en voulais) alors que ça compte beaucoup pour moi - peut-être davantage que les livres ; je pense que c'est pour ça que lorsque je ne me sens pas extrêmement bien, j'ai plus de facilité à lire parce que d'une certaine manière je ne m'y "investis" pas autant et aussi parce que c'est plus facile de "papillonner" avec les livres, où on choisit soi-même la durée qu'on veut leur accorder.

serendipity a écrit:

C'est étonnant comme les problèmes personnels peuvent avoir des conséquences différentes sur nos pratiques de lectrices

C'est vrai ! Mais ce qui est encore plus étonnant est de s'en détourner alors que l'on sait que la lecture apporte un certain réconfort.
Pour ma part, je sais que mes problèmes me prenaient tellement d'énergie mentale que je n'avais aucune envie d'attribuer le quota restant à la lecture (j'ai préféré prioriser ma progéniture )
Avec le recul, je pense que j'aurais pu consacrer quelques minutes aux livres lorsque je prenais les transports en commun si vraiment je l'avais voulu. Mais l'appel du téléphone était plus fort L'addiction aux smartphones est un autre débat

Dulcie a écrit:

D'ailleurs pendant environ 1 an je n'arrivais quasiment plus à regarder de films (donc je m'en voulais) alors que ça compte beaucoup pour moi - peut-être davantage que les livres ; je pense que c'est pour ça que lorsque je ne me sens pas extrêmement bien, j'ai plus de facilité à lire parce que d'une certaine manière je ne m'y "investis" pas autant et aussi parce que c'est plus facile de "papillonner" avec les livres, où on choisit soi-même la durée qu'on veut leur accorder.

Au fond, cette pointe de culpabilité est peut-être là pour nous rappeler que c'est un loisir qui compte vraiment dans notre épanouissement et c'est ce qui permet d'y retourner lorsque le paysage s'éclaircit à nouveau.

J'aime beaucoup cette notion de papillonnage ! Je trouve l'image très jolie !

Merci angé pour ton témoignage et très contente pour toi que tu aies retrouvé le plaisir de la lecture et de l'échange, à ton rythme!

J'espère qu'en parallèle tu as trouvé une façon d'affronter, composer avec les problèmes que tu as rencontré.

Je te plussoie sur le fait que le genre littéraire importe peu tant que le lecteur prend du plaisir!
Je te rejoins aussi sur le fait que certains romans nous font parfois beaucoup réfléchir et peuvent servir de miroir sur notre parcours personnel, ce qui est plus ou moins évident à vivre selon où on en est de ce parcours justement...
Je me suis rendue compte assez récemment que certains autres étaient idéaux pour déconnecter le cerveau et se vider la tête (attention, je ne dis pas cela dans un sens péjoratif, comme d'une histoire superficielle mobilisant 2 neurones, je parle de romans bien écrits, mais tellement déphasés ou entrainants qu'on ne réfléchit pas et se laisse porter par l'intrigue ).

Vavyala a écrit:

Je me suis rendue compte assez récemment que certains autres étaient idéaux pour déconnecter le cerveau et se vider la tête (attention, je ne dis pas cela dans un sens péjoratif, comme d'une histoire superficielle mobilisant 2 neurones,    je parle de romans bien écrits, mais tellement déphasés ou entrainants qu'on ne réfléchit pas et se laisse porter par l'intrigue ).

Je suis d'accord avec ton propos. Il suffit que l'on soit en phase avec la lecture entamée pour que le roman contribue à nous vider l'esprit.

En revanche, démarrer un livre si l'on est pas dans une bonne période risque de nous détourner de ce dernier. Et enchaîner plusieurs échecs de ce genre peut amener à ne plus ouvrir de livres durant un certain temps.

angé a écrit:

En revanche, démarrer un livre si l'on est pas dans une bonne période risque de nous détourner de ce dernier. Et enchaîner plusieurs échecs de ce genre peut amener à ne plus ouvrir de livres durant  un certain temps.

Oui, c'est vrai
Le mieux est de ne pas se mettre la pression, accepter que ce ne soit pas en ce moment le bon moment pour ce livre, voire pour lire.

@ Angé : je comprends parfaitement ce que tu as ressenti quand tu décris cette traversée du désert de lecture.
Je suis vraiment contente que tu aies passé ce cap, profite bien de tes lectures à venir