Pride and Prejudice 1995 a 20 ans : ça se fête !

C'est les 20 ans de l'adaptation, je serais d'accord pour un revisionnage commun... sur deux ou trois jours, un truc simple informel...

J'ai démarré hier

Tatiana a écrit:

je vous propose de partager vos souvenirs sur cette adaptation, par exemple comment vous l'avez découverte. .

Bonne idée Tatiana  

Je me rappelle  l'avoir enregistrée sur trois cassettes VHS quand elle a été diffusée sur TMC, et l'avoir regardée en boucle, ce devait être pendant l'hiver 2005/2006  

Ensuite je me suis offert le DVD  

clinchamps a écrit:

je serais d'accord pour un revisionnage commun... sur deux ou trois jours, un truc simple informel...

Je le regarde à mon retour, mais attendrez-vous jusqu'au week-end prochain

Comme d'autre, j'ai découvert Jane Austen avec Raison et Sentiment lorsqu'il est sorti au cinéma. J'ai ensuite lu les romans que j'ai bien aimés : premier épisode (j'ai juste fait 4 enfants, construit ma vie professionnelle et quelques bricoles comme cela qui ont ralenti mon goût de la lecture).
Second épisode : je tombe par hasard sur P&P version 2005 sur Arte il y a 3 ou 4 ans qui me rappelle mon goût pour Jane Austen que je me mets à relire frénétiquement (depuis c'est devenu quasi obsessionnel ... )mais qui me laisse une impression plus que mitigée (please pas ) : belles images et belle musique, mais trop romantique et pas l'esprit de Jane Austen. Du coup, j'ai cherché s'il existait d'autre versions et je suis tombée sur celle de 1995 et là - troisième épisode ! - : révélation ! Là, je retrouvais l'esprit de Jane Austen. Mon mari étant absent ce jour là, j'ai commencé le visionnage vers 20h et je l'ai arrêté... à la fin des épisodes à une heure indue du matin. Je l'ai ensuite revue à dose plus raisonnable pour mieux l'apprécié et le revoit régulièrement, du moins quand je ne l'ai pas prêté comme en ce moment !

J'm'en va copier Sanglard34 sans vergogne, flemmasse que je suis :

sanglard34 a écrit:

J'ai ensuite lu le roman que j'ai bien aimé : premier épisode [...]

Second épisode : je tombe par hasard sur P&P version 2005 [...] qui me rappelle mon goût pour Jane Austen que je me mets à relire frénétiquement (depuis c'est devenu quasi obsessionnel ... ) ;

mais qui me laisse une impression plus que mitigée et je ne me relève pas de l'apparition de MMF aux vapeurs de l'aube, chemise entrouverte  (suis pas très "moquette", pourtant, mais on pourra m'en ressortir ensuite des mouillées, qu'elles me laisseront de marbre).

[...] Du coup, j'ai cherché s'il existait d'autre versions et je suis tombée sur celle de 1995 et dans la foulée sur (et dans) ce forum...

ET j'adoooore Jennifer Ehle dans le rôle d'Elizabeth!

Sanglard a écrit:

MMF aux vapeurs de l'aube, chemise entrouverte

et après ça, vous tombez comme des mouches...

prochain duel: chemise entrouverte ou chemise mouillée?

Bah, l'important c'est de revenir aux fondamentaux .

Je suis en train de revoir la mini-série (plus qu'un épisode, l'angoisse éternelle, Wicked Wickham épousera-t-il Lippy Lydia ?) et, comme nous en sommes toutes à un enième visionnage, je me focalise sur des détails absurdes.

Si je ne m'abuse lorsque Mr Darcy revient à Rosings Park après sa funeste entrevue avec Elizabeth Bennet, il monte l'escalier... pour se retrouver le lendemain matin en bras de chemise (on y revient) dans une chambre du rez-de-chaussée. C'est dire la confusion du pauvre homme .

Par ailleurs, je n'avais jamais prêté attention au pont qui mène à Meryton depuis Longbourn. C'est pourtant un très joli pont avec des arches gothiques.

Enfin, j'ai repéré un tableau sur le mur, visible quand Mr Collins fait sa déclaration à Elizabeth Bennet. On y voit deux femmes assises et un guitariste debout sur fond de verdure. Il me semble le connaître (Watteau ? j'ai d'abord pensé à Goya mais j'ai du confondre avec un autre guitariste). Est-ce que ça vous dit quelque chose ?

Sinon j'aime toujours autant toutes les joutes verbales entre Mr Darcy et Elizabeth Bennet et la visite de Pemberley (dont la déconfiture de Caroline Bingley... poor Caroline)... ainsi que à peu près tout le reste.

marie a écrit:

chemise entrouverte ou chemise mouillée?

l'un et l'autre, les acteurs la porte bien !

Un nouveau duel pour fêter ces 20 ans, très bonne idée     .

@ MissAcacia : ce qu'il y a de bien c'est qu'il y a toujours des choses à découvrir, même après un nombre incalculable de visionnages . Par exemple je ne m'étais jamais aperçue que Darcy finissait d'écrire sa lettre au rez-de-chaussée La tableau dont tu parles ne me dit rien non plus, il faudra que j'ouvre l’œil la prochaine fois. Ce cher Mr Collins est tellement ridicule qu'on en oublie le décor.

Je plussoie sur les joutes verbales (et sur la mine de Caroline Bingley lorsqu'elle se fait rabrouer par Darcy ).

Voilà la scène, Watteau ou Fragonard, quoique Fragonard ne coiffe pas ses hommes de ce genre de chapeau, et que ses scèneS sont plus dévêtues donc si l'on persévère dans la recherche, je penche aussi pour Watteau.

[quote="Fée clochette"]

Sanglard a écrit:

MMF aux vapeurs de l'aube, chemise entrouverte

C'était pas Sanglard, ça, ma Fée, c'était moi ! Sanglard disait qu'elle demeurait réticente, au contraire...

Miss A a écrit:

Si je ne m'abuse lorsque Mr Darcy revient à Rosings Park après sa funeste entrevue avec Elizabeth Bennet, il monte l'escalier... pour se retrouver le lendemain matin en bras de chemise (on y revient) dans une chambre du rez-de-chaussée. C'est dire la confusion du pauvre homme .

C'est qu'à l'étage il a sa salle de bain, rappelle-toi ! Il ne se sent peut-être pas assez douché encore !

Oups, Selenh, j'ai été inattentive, je faisais deux chose à la fois, comme d'habitude.  Je note et m'excuse.

Oui, il se douche  avec un broc sur la table de toilette, il a passé une nuit blanche, le pôvre !

Pour être douché, il est douché Darth Darcy. Elle n'y est pas allée avec le dos de la main morte la petite Lizzie. La baignoire au premier étage était à Netherfield, ce qui me fait penser que cette série insiste à sa manière sur le côté sensuel et passionné de Darcy, par ces scènes au bain (baignoire, broc ou étang), ou en bras de chemise, voire les deux. La patte de Andrew Davies. Mais c'est important car quand il se déclare ardently in love, on le croit sans mal. Si on s'était limité à son allure compassée en société et son amour immodéré pour les fenêtres, ce serait passé moins bien me semble-t-il.

@Fée: C'est bien celui-là Watteau pour toi aussi donc. Qui dit mieux ?

MissAcacia a écrit:

cette série insiste à sa manière sur le côté sensuel et passionné de Darcy

c'est une technique bien Anglaise (à mon avis) dès qu'un héro semble "in love", les scénaristes lui font faire trempette, surtout Colin Firth  bin oui, fait chaud en pensant à sa douce mégère

MMF c'est la brume des marais au petit jour, qui le rafraichit

MissAcacia a écrit:

@Fée: C'est bien celui-là Watteau pour toi aussi donc. Qui dit mieux ?

Oui ça ressemble beaucoup à du Watteau, c'est tout à fait son style champêtre. Il n'y a plus qu'à mener l'enquête, si ça se trouve on n'est pas les seules à se poser cette question parmi les inconditionnelles de cette adaptation .

(J'aime beaucoup la tête de Mr Collins sur la capture, il me semble qu'à cet instant précis il est en train de parler de sa vénérée bienfaitrice Lady Catherine de Burgh, non ?)

j'ai des doutes... pour Watteau.

Il y a des peintres Anglais, qui excellaient aussi dans ce genre de tableau. Pourquoi les Bennet auraient un tableau étranger dans leur sallon, alors que Gainsborough, Joshua Reynolds, Sir Thomas Lawrence... tous Anglais avaient une grande notoriété et l'avantage de vendre à Londres.

Comme toi, Fée Clochette, je pense que c'est ni l'un ni l'autre ! Mais si cela devait vraiment être soit Watteau, soit Fragonard, je voterais pour Watteau moi aussi.

Il faudrait une application pour trouver l'auteur d'un tableau comme cela existe pour la musique

Miss Acacia a écrit:

La baignoire au premier étage était à Netherfield, ce qui me fait penser que cette série insiste à sa manière sur le côté sensuel et passionné de Darcy, par ces scènes au bain (baignoire, broc ou étang), ou en bras de chemise, voire les deux. La patte de Andrew Davies. Mais c'est important car quand il se déclare ardently in love, on le croit sans mal. Si on s'était limité à son allure compassée en société et son amour immodéré pour les fenêtres, ce serait passé moins bien me semble-t-il.

Je n'y avais pas vraiment fait attention, mais je suis d'accord avec toi. Est-ce que cet aspect se retrouve aussi dans le roman ? Il faut vraiment que je le relise

Léti a écrit:

Est-ce que cet aspect se retrouve aussi dans le roman ?

C'est curieux, parce que dans le roman, Jane Austen y va par petites touches, et c'est surtout Lizzy qui parle (Darcy apparaît peu, les femmes en parlent beaucoup en mal) cependant, j'ai toujours ressenti et c'est là la performance de l'auteur que Darcy explosait de virilité et de sensualité dans  la façon dont elle le décrit, ou bien lorsque Bingley le décrit : c'est un homme plein de vigueur, d'appétit à qui la notion de patience, de tempérance et prudence a été inculquée, gravée, imprimée dès la plus tendre enfance.  Il est tout en contrainte parfois (surtout les terribles Week-end   où il ne fait rien d'autre que prier et se reposer, ordre de Dieu).

Il n'est pas insensible à la tentation et se raisonne (il a de mauvais arguments, mais ce sont les seuls qu'il connait).  La vue d'Elizabeth Bennet le captive, et rien que le fait qu'il ait constamment ses yeux sur sa silhouette en dit long sur ce qui se passe mentalement chez lui. C'est tout l'art de l'écrivain qui, à travers de petits phrases nous fait ressentir profondément son trouble tant physique qu'intellectuel, car il y a les deux. C'est un homme "raide dans ses bottes" en train d'évoluer et ça Jane Austen est une artiste, car au début, il est imbuvable et à la fin un très bon caramel fondant beurre salé.  

Elizabeth est un objet de désir (comme toutes les femmes de son époque) mais elle aguiche peu, elle provoque et le fait bouillir dès qu'il la rencontre   pauvre homme perdu. L'eau, à mon avis, est la meilleure façon  de rendre cette châleur qui l'habite, que ce soit une baignade PP95 ou une pluie battante PP05  

Tout à fait constructif, ma chère Fée et merci pour cette analyse que je partage.
C'est du grand art que de retourner un personnage de la sorte (de type imbuvable et tête à claque à sex symbol universel et intemporel - car il est plus qu'un simple prince charmant), sans pratiquement le décrire ni le livrer, sauf par quelques rares dialogues.

L'adaptation de 95 réussit à nous plonger dans cette transformation ou plutôt dans ce changement de regard. Car comme dit Lizzie (en substance): il est égal à lui-même dans le fond mais on gagne à mieux le connaître...

Merci de ta réponse, Fée

Fée clochette a écrit:

Jane Austen est une artiste, car au début, il est imbuvable et à la fin un très bon caramel fondant beurre salé.  

 

Miss Acacia, oui, c'est du grand art, et de rendre cette transformation crédible pour le lecteur aussi.

Bravo pour cette analyse, Fee Clochette!
Je la partage aussi car je pense comme toi que Jane Austen a su très bien suggérer par petites touches la sensualité qui habite Darcy! Et il ne faut pas oublier que l'on sait très tôt dans le roman que c'est un bel homme lors de sa première apparition (là encore, ce sont les 1ères impressions des dames qui sont présentes qui nous le font comprendre ) après, sensuel et viril, on le devine à travers ce que dit Bingley de lui et aussi de Jane Austen qui nous décrit bien subtilement le trouble qui l'habite quand il regarde Lizzie. Et l'eau est effectivement un élément qui a son importance dans les adaptations pour suggérer tout ça!

Je reviens dans la discussion...
C'est bien tout le talent de Jane Austen de nous faire fantasmer sur un homme qu'elle décrit assez peu. Ce qui explique aussi les versions différentes de Darcy des différentes adaptations : le Darcy à la fenêtre, dur au cœur tende de Colin Firth, le Darcy raide comme un piquet de la version de 1980 et le Darcy, timidou comme on dit chez moi, de celle de 2005 [je n'ai jamais dit que je n'appréciais pas la visionde MMF en chemise ouverte à l'aube (je crois même que je préfère une chemise ouverte qu'une chemise mouillée en train de séchée ...) mais plutôt que je n'appréciais pas la version romantique de 2005 : non mais franchement, une déclaration d'amour sous la pluie, c'est un coup à vous attraper un sérieux cold non ? et notre très pratique Jane Austen n'aurait jamais fait ça! de même que je ne supporte pas la scène du cochon ou celle du sofa tout déchiré dans la version de 2005, mais je m'égare...]. Il faut vraiment que je récupère mon DVD pour envisager une étude en effet du type "De l'importance de l'eau chez Jane Austen" ou "Se baigner dans les représentations de Jane Austen, entre affirmation sociale et symbolisme érotique"... Excusez le délire du soir, mais cela me rappelle trop des choses lues...

sanglard34 a écrit:

non mais franchement, une déclaration d'amour sous la pluie, c'est un coup à vous attraper un sérieux cold non ? et notre très pratique Jane Austen n'aurait jamais fait ça!

Quand tu penses qu'elle a failli faire mourir Marianne Dashwood d'une pneumonie pour une promenade sous la pluie et mis au lit Jane Bennet pendant quatre jours (pour notre plus grand plaisir et celui de Mr Bingley) pour un trajet à cheval sous l'orage, je pense qu'elle nous aurait achevé Darcy après la déclaration de 2005...

Tu n'es pas la seule à apprécier avec modération le parti-pris romantique de la version 2005. Il y a même eu de sérieuses discussions à ce sujet dans le topic 2005 vs 1995. ça n'empêche pas de regarder avec plaisir le Darcy introverti de MMF mais...  

Pour ton sujet sur l'eau, n'oublie pas Catherine Morland immergée dans sa baignoire fantasmée dans l'adaptation de Northanger Abbey. Ou le Capitaine Wentworth battu par les embruns de Lyme Regis dans Persuasion. Il n'y a que Emma qui échappe à la règle. Emma, c'est propre et bien rangé et même dans l'adaptation, quand on se mouille pour aller à la poste, on attrape juste un bon rhume.

C'est amusant de voir que l'eau souligne la sensualité dans les adaptations alors qu'elle n'apporte que pneumonies, rhumes, pieds mouillés et chemins boueux* dans les livres .

* encore qu'il ne faut pas sous-estimer le pouvoir sensuellement évocateur du petticoat six inches deep in mud de Lizzie à son arrivée échevelée à Netherfield.

Tadam, tadam, tadam, le tableau est d'un peintre Français, ce n'est pas Watteau,  c'est son rival qui l'a peint. Enfin, au début, ils étaient potes, puis Watteau jaloux a rompu car il lui faisait de l'ombre.    

Il est né le 22 janvier 1690 à Paris et décédé le 14 septembre 1743 à Paris également, Nicolas Lancret est un peintre français. Une importante figure du mouvement rococo en peinture. Illustre  au XVIIIe siècle, il est oublié aujourd'hui. Watteau peut se réjouir    mais je viens de l'exhumer        






De son temps, Nicolas Lancret a été beaucoup copié, il était très facile de s'acheter des copies auprès des musées et des marchands d'art. 

Il a laissé aussi de nombreux tableaux et dessins qui se trouvent répartis dans les grands musées Paris, Londres British M.,  musée Jacquemart-André, musée de Dijon  Tours, Nantes ; British Museum ; Stockholm, Washington, N. G.) et j'en oublie peut-être.

Le tableau s'appelle Sérénade de Lancret, et le jeune homme ne joue pas de la guitare mais du luth. Trés prisé à cette époque pour charmer les demoiselles