Victoria, le mythe et la réalité.

Victoria 1819 - 1901 La dernière Reine  de Philippe Alexandre et Béatrix de l'Aulnoit.

Elle a le plus long règne de l'histoire des rois du 19e siècle d'Angleterre et elle intrigue car elle a donné son nom à toute l'époque où elle règne : l'ère Victorienne.  

Je ne la connaissais pas vraiment avant d'avoir lu sa biographie - un peu dans mon enfance à cause des carnet historiques de la revue "Illustration" qui souvent donnaient lieu à des discussions dans les famille, et pour Victoria, il y avait je pense maintenant, matière !

Je passe l'époque de sa tendre jeunesse où il ne se passe pratiquement rien, sauf que sa mère la préserve le plus possible de la cour royale, où la débauche règne. Ensuite, les films et téléfilms versent dans le rose bonbon et l'histoire d'amour avec Albert.

Certes, Albert et Victoria, c'est incontournable, vous connaissez tous leur GRAND AMOUR, et cela fait rêver dans les chaumières.

Cependant, il y a un gros bémol. Qui est réellement Victoria ? une  enfant laissée inculte à part les langues allemandes et françaises, puis l'italienne (c'est déjà bien), à part ça elle n'apprend pas grand chose : elle fait de l'aquarelle. Lorsqu'elle se marie, la beauté d'Albert la séduit et surtout éveille ses sens à d'autres priorités. Nous assistons alors à la prise de possession de la forteresse Reine Victoria par le Prince Albert.

Que dire d'Albert ?  Il est réellement plus intelligent qu'elle, il est bardé de diplômes, il a voyagé en Europe, connaît nombre de gens savants. En progressant dans ma lecture, il apparaît  comme le Prince charmant calculateur pour arriver à ses fins, (genre, si je ne peux pas pénétrer par la porte, je rentre par la fenêre   ).  Il n'est pas différent des hommes de son époque, très  macho. Victoria résiste à lui donner un peu de pouvoir, il va le prendre petit à petit en trois ans de mariage, il gère tout !

Sa méthode : une femme enceinte constamment.  Tous les deux, trois et cinq ans Victoria lui donne dix enfants, ça la fatigue et la détourne habilement de la tâche de Reine   . Ensuite, les sujets qui passionnent Victoria sont assez futiles pour règner ! la politique l'ennuie, les sciences l'endorment, assister à des conseils ou l'ouverture du parlement il ne faut pas lui en parler, bref, tout ce qu'aime son Prince. Pendant ce temps  Albert prend de l'envergure, se lient avec tout ce qui compte en Angleterre et remplie le rôle de Reine ROI ! Car lui, il a comprit ce qu'est le peuple Anglais, et il veut sa richesse, un peuple riche ne se révolte pas.  

A ce stade de ma lecture, je le considère comme envoyé par la providence, grace à lui, l'Angleterre décadente se relève et devient une grande puissance,  riche, industrieuse.  Les villes se transforment, certaines lois interdisent les travaux pour les très jeunes enfants et c'est tant mieux. D'autre part, il prend en main le cabinet de la Reine, répond aux lettres : Victoria signe ou recopie, il lui explique parce qu'à part la musique, la danse le chant l'aquerelle....... Albert est partout et elle sa gentille femme (qui pique tout de même de violente colère d'enfant gâtée qu'Albert réprime parfaitement)  le rôle qu'Albert lui laisse c'est parader. Elle remplit bien la maxime allemande des 3 K  c'est-à-dire Kinder, Küche, Kirche.

Ciel, Albert meurt  et Victoria s'effondre, laisse parler sa vraie nature.  Le peuple anglais ne s'y trompe pas, et il court le bruit partout que le "ROI" est mort et s'interroge sur leur devenir. Quel roi ? Albert le Prince allemand qui a su se faire une place de choix dans ce royaume.

Elle a 42 ans lorsqu'il meurt et  regrette à la fois le mari qui assume tout et son Prince charmant qui la rend heureuse au lit.  elle est encore à l'âge ou elle a un besoin vital  d'amour autant spirituel que physique. Donc son choix va se porter sur un bel écossais John Brown, et là à part son nom et quelques informations glissées de tant en tant, nous apprenons que le siècle de Victoria a des secrets que nous devons imaginer. A sa mort, ses enfants expurgent ses journaux, une de ses filles les réécrits  cherchent la correspondance et elle est importante, la détruit car elle dévoile certaines habitudes que personne ne reprocherait à une veuve du peuple qui se re-marie, mais là Reine doit rester pour toujours la pleureuse d'Albert .  

Quand je pense à la conduite des enfants, parfois, je les pense très très hypocrites tout comme son Albert  si puritain qui sur les tableaux et les photos lui imposait une tête d'enterrement alors qu'apparemment c'était un oiseau des îles, chanteur et gai. Franchement, il fallait l'aimer pépère !

Néanmoins, à sa mort, l'Angleterre est restée une grande puissance, Albert avait modifié la monarchie, sa famille représente enfin la stabilité, cette stabilité si importante pour le Prince. L'ère Victorienne a été façonnée par Albert, mais je regrette, comme une midinette, de n'en pas savoir plus sur cette Victoria que les ministres traitaient souvent de paresseuse parce qu'elle s'enfermait à Osborne et Balmoral.  

Avez-vous lu d'autres biographies ? Si oui, lesquelles, avez-vous compris comme moi, je suis très curieuse  

J'ai acheté récemment une biographie d'elle, Victoria: The Queen de Julia Baird mais je n'ai pas encore eu l'occasion de la lire.

On a beaucoup écrit sur elle mais du coup on a parfois un peu de mal à choisir par quoi commencer, donc lerci pour cet avis.

Comme toujours, c'est très intéressant, Fée Clochette  

Par goût je ne suis pas spécialement attirée par la vie de Victoria, mais c'est un personnage historique qui a influé sur son époque ; mais je n'ai rien lu à son sujet .

Très intéressante analyse, Fée Clochette, que je partage entièrement, du fait que j'ai lu le même livre !! Et au fait as-tu commencé "Hiro Hito " ?

Zakath Nath lis vite ton livre, j'ai hâte d'avoir ton opinion. Il semble que ton auteur ait eu le même problèmeque les miens : l'accès libre à tout ce qui concerne Victoria bien barré.  Pour l'instant rien n'est dévoilé, mais au siècle prochain, peut-être que le mystère Victoria  sera élucidé.

Petit Faucon, j'aime beaucoup lire les biographies et là je me suis régalée. Quelle passionne ou pas, Victoria est incontournable lorsque l'on visite l'Angleterre, et lever un coin du drap qui cache sa vraie personnalité permet de mieux comprendre le 19e siècle anglais et la raison de la propérité du pays.

Je suis rassurée sur les explications que je donne de ma lecture clinchamps, merci. Hiro Hito n'est pas encore commencé, j'ai d'abord lu "Les Tudors" puis Victoria avec Forsyte Saga qui est un pavé en alternance avec tout ce qui m'occupe comme la garde des petits souvent, mais tellement revigorant.  
Hiro Hito est le prochain sur la liste, je connais un peu et franchement je n'en pense pas que du bien  ainsi va le monde des puissants

Merci pour l'ouverture de ce topic Fée Clochette
Je n'ai lu que la biographie de Philippe Alexandre et Beatrix de l'Aulnoit, à sa sortie, donc cela date un peu, je me suis régalée en la lisant
Ton post me rappelle cette lecture très agréable

serendipity a écrit:

je me suis régalée en la lisant

moi aussi j'ai apprécié, et je sens que je vais faire comme pour Jane Austen, lire plusieurs biographies et les comparer, mais pas avant d'avoir un peu fait diminuer ma pile de livres à lire, car Papa Noël a été généreux. Heureusement certains ont plus de photos que de texte

Tes biographes n'ont pas l'air tendres avec le prince Albert Fée Clochette

Merci pour le topic. La reine Victoria m'intéresse également, à l'image d'Elisabeth Ie, comme l'une des figures majeures de l'histoire britannique. J'ai une de ses biographies de référence publiée en anglais (Queen Victoria, a personal history de Christopher Hibbert) que je n'ai pas encore lue. En revanche je garde un excellent souvenir de We Two: Victoria and Albert: Rulers, Partners, Rivals de Gillian Gill. J'étais beaucoup attachée au couple royal au cours de ma lecture. Chacun a trouvé leur compte dans leur mariage, il est rare qu'une union arrangée entre deux têtes couronnées ou princières ait abouti à une telle entente. Albert était intelligent c'est vrai, il a amené un souffle, des idées nouvelles à la cour d'Angleterre. Victoria lui vouait une passion sans borne et a fini par lui confier un grand nombre de responsabilités, elle pourtant extrêmement attachée à ses prérogatives et fonctions. Albert est mort trop tôt, il aurait été intéressant de suivre le couple prenant de l'âge. Sans faire de l'histoire fiction, on peut se demander s'il serait resté aussi soudé.

Concernant l'accès aux sources, son journal est-il communiqué aux chercheurs ? Il doit être jalousement et pieusement conservé aux archives. Que des documents aussi précieux que sa correspondance et son journal aient été amputés d'une partie de leur contenu est un crime énorme. Une partie de son histoire est ainsi définitivement perdue .

Tatiana, mes biographes relatent des faits, simplement, et je t'en donne mon interprétation, mon ressenti personnel. Je connais assez bien la mentalité des 3 K des hommes des anciennes générations de la famille bavaroise de mon mari alors lire qu'Albert était foncièrement attaché à cette règle ne m'étonne pas du tout. Ce n'est pas insuportable, mais disons que parfois son attitude et ses leçons de morale à Victoria devaient vraiment être pénibles. Depuis, l'eau à coulé sous les ponts.

Cependant, il est vrai que les mémoires de Victoria sont "arrangées", une de ses filles a tout recomposé en accord avec son frère devenu Roi. Quand je pense à la vie d'Albert de Galles ça me sidère, plus hypocrite tu meurs. Lui avait le droit en tant que mâle de se commettre avec qui il voulait sans vergogne  par contre son puritanisme revenait pour la vie qu'avait mené sa chère maman ! et ses soeurs et frères étaient d'accord.

Ils ont débusqué toutes ses lettres, car Victoria écrivait énormément, et cela leur a coûté beaucoup d'argent parfois, ils les ont brûlées de peur du scandale. Il ne reste rien à part quelques renseignements mineurs détenus par la Reine d'Elisabeth.  La firme est muette. Le bon peuple attend  

Tatiana a écrit:

Chacun a trouvé leur compte dans leur mariage

Tout à fait, et heureusement que Albert a pu accéder à tout ce qui arrivait sur le secrétaire de la Reine. Sinon, être attachée à ses prérogatives et fonctions, ne signifie rien si tu n'as pas un minimum d'instruction politique et ne sait pas résoudre les problèmes. Albert savait tout cela, avant de se marier, et il a été mis sur le chemin de Victoria par la volonté de plusieurs personnes.

Je ne doute absolument pas de leur amour, mais Albert voulait le job. Je pense que s'il n'était pas mort, Victoria aurait encore augmenté le nombre d'enfants elle l'a écrit, quoique sa fertilité avec son âge aurait diminuée heureusement. Mais franchement, pourquoi ne seraient-ils pas l'âge venant restés soudés ces deux tourtereaux royaux. Albert actif et travailleur et Victoria volontaire par accoups, butée souvent, timide quand elle le décide, et travailleuse si cela l'intéresse et surtout amoureuse par nature .   j'avoue que pendant la lecture j'étais tout à fait déboussolée par cette personnalité assez cyclothymique

Pour l'accès aux sources, le journal n'étant qu'en partie l'original, la correspondance détruite, tu peux accéder sans problème... ce n'est pas un crime, c'est juste scandaleux de la part de son successeur qui lui a bien fait la fête a eu des maîtresses, et dont sa femme a dit je crois après sa mort : "au moins, je sais où il dort tous les soirs, maintenant" !!!  Mais c'était un homme, il en avait le droit   il était viril. Sa mère devait rester sainte icône... figée pour l'éternité dans sa dépression, alors que dans l'intimité ce n'était pas du tout ça.

J'ai fini la biographie de Julia Baird, Victoria: The Queen: An Intimate Biography of the Woman Who Ruled an Empire. C'est une biographie récente et très épaisse, mais n'ayant rien lu d'autres sur Victoria, je ne sais pas si elle apprendra grand chose aux lecteurs avec davantage de bagage.

Elle a eu l'air d'avoir accès à pas mal de ressources, mais effectivement pas mal ont été détruites, à l'initiative d'Albert-Edward (sans vouloir être l'avocate du diable, ce n'était pas tant lui qui était hypocrite que l'époque elle-même) et de la princesse Béatrice, sa plus jeune fille (de leurs côtés la reine Mary et George V avaient l'air de regretter cette purge).

Le livre se lit très facilement, même s'il y a quelques répétitions par moment et que Baird a parfois la tendance fâcheuse à se mettre dans la tête de ses personnages, même si c'est le temps d'une ligne à chaque fois ça faisait un peu trop roman à mon goût. Aussi, c'est peut-être un défaut de la version numérique absent du livre papier mais à plusieurs reprises je regrettais l'absence de notes indiquant les sources quand Baird spéculait sur tel ou tel élément, or à la fin il y avait bien une liste de notes, mais les numéros n'apparaissaient pas dans les pages du texte. Du coup ça a fait remonter mon impression sur le livre mais à la lecture je trouvais ça un peu léger comme façon de procéder.

Citation :

j'avoue que pendant la lecture j'étais tout à fait déboussolée par cette personnalité assez cyclothymique

Le personnage m'avait l'air plein de contradiction (on l'est tous mais là c'était flagrant, je trouve). Un sacré caractère et une fois veuve malgré l'image qu'elle a contribué à donner et qui a été perpétuée de veuve recluse et inconsolable, elle ne chômait pas, pouvait s'opposer à ses limites (elle était d'ailleurs bien partisane parfois pour un monarque dans ce type de régime) mais durant son mariage, Albert avait bien réussi à prendre l'ascendant. Il avait la formation pour cela et travaillait d'arrache-pied mais on retire aussi la nette impression qu'il avait réussi à convaincre Victoria qu'elle n'était pas à la hauteur (et qu'elle n'était qu'une femme) même si on ne peut pas dire qu'elle lui ait laissé carte blanche d'entrée de jeu, et ça a dû être assez orageux par moment malgré son amour.

Ce qui m'a étonnée c'est que j'avais toujours eu l'image d'elle comme d'une mauvaise mère et d'une bonne grand-mère, ce qui a l'air assez courant dans cette dynastie. Or, elle était bien plus proche de ses enfants que je ne le pensais (bien que les dépressions qui suivaient ses grossesses rapprochées, problème pas vraiment reconnu à l'époque, ont dû contribué à cette image de femme sans instinct maternel). Elle a eu surtout des difficultés avec son fils aîné, qui souffrait de la comparaison avec sa grande sœur plus intellectuelle, mais du coup elle et Albert ont eu l'air de regretter qu'il ne corresponde pas à leurs attentes (je comprend qu'il ait eu du dossier, quand vos parents vous font examiner par un phrénologue, ça peut marquer ). Du coup c'était un peu un cercle vicieux: il menait une vie de patachon donc elle ne lui faisait pas confiance pour lui donner plus de tâches sérieuses donc pour s'occuper il menait une vie de patachon. Finalement il n'a pas eu l'air de si mal s'en sortir même s'il était très loin du prince de la Renaissance que son père aurait aimé avoir.

Le livre passe aussi du temps à détailler ses rapports avec ses différents Premiers Ministres (Melbourne en prend un peu pour son grade d'ailleurs), notamment Disraeli et Gladstone (qui avait l'air spécial) mais on voit aussi des aspects moins reluisants de son règne.

Dans l'ensemble et malgré le point mentionné plus haut j'ai trouvé que c'était une bonne lecture, en tout cas si l'on n'a pas lu trop sur Victoria c'est instructif et ça a l'air d'un panorama relativement complet

Merci pour ton retour détaillé sur cet ouvrage Zakath Nath. Si je n'avais déjà une biographie en attente j'opterai pour elle, qui semble particulièrement fouillée.

Victoria fait partie de ces personnages historiques avec une légende tenace qui lui colle à la peau - en l'occurence on tend à ne retenir que la vieille dame toute puissante à la tête d'un empire (pour la génération "Basile détective privé" surtout ) sans savoir grand chose de sa jeunesse. Il doit être passionnant d'entrer dans son intimité pour mieux la comprendre en tant que femme, mère, amie.

J’ai lu Queen Victoria: A Personal History de Christopher Hibbert paru au début des années 2000. J’avais déjà eu l’occasion de me documenter sur sa jeunesse et son mariage avec le prince Albert, et ai été contente de balayer ici l’intégralité de son règne.
Le livre est assez académique dans sa construction et ses propos, mais après quelques pages d’ouverture où j’ai eu peur de m’ennuyer quelque peu je me suis laissée porter par le récit et l’ai refermé avec regret.

Je garde l’image d’un monarque très attaché à ses prérogatives, pétri de contradictions, à la fois garante des traditions monarchiques et prête à défendre des positions dans lesquelles on ne l’attendait pas, en particulier sur le plan racial. La femme n’était pas facile à vivre. Pour ses premiers ministres qui ont parfois peiné à établir une relation harmonieuse avec elle. Melbourne puis Disreali ont été assez habiles pour qu’elle s’attache à eux alors que pour Gladstone c’était plus compliqué (il faut dire qu’il avait le don par ses méthodes de passer outre son avis ce qui forcément ne lui a pas plu). Pour son mari également, qui malgré son sincère attachement pour elle a dû bien souvent faire face à des crises. Pour ses enfants et plus largement sa famille avec qui elle a pu se comporter en tyran. Grâce aux alliances matrimoniales avec une bonne partie des têtes couronnées européennes elle s’est trouvée liée à bon nombre d’entre elles. J’ai trouvé très instructive les séquences à propos de ses enfants en particulier sa fille aînée Victoria, dont j’avais oublié qu’elle était la mère de Guillaume II d’Allemagne (qui n’a pas brillé par son attachement à ses racines anglaises). L'historien a consulté les 8000 lettres échangées entre la mère et la fille du mariage de celle-ci à 1901, une source évidemment précieuse. Tout aussi intéressantes ont été les pages autour de sa relation avec John Brown, un bonhomme pas facile en dépit d'une fidélité à toute épreuve qui a lui aussi donné du fil à retordre à l’entourage royal. L'auteur cite quelques unes de ses répliques qui avec son fort accent écossais devait être savoureuses   .

Zakath Nath a écrit:

Or, elle était bien plus proche de ses enfants que je ne le pensais (bien que les dépressions qui suivaient ses grossesses rapprochées, problème pas vraiment reconnu à l'époque, ont dû contribué à cette image de femme sans instinct maternel).

Tout à fait, sa relation avec ses enfants était somme toute assez compliquée, et elle a souffert de ses grossesses à répétition, elle qui aurait souhaité une famille beaucoup moins nombreuse. J'avais entendu parler de ses difficultés avec son fils aîné, le prince de Galles, qu'elle aurait voulu modeler sur son mari et doté d'un caractère tout autre, mais j'ignorais à peu près tout de ses autres enfants. Elle était en particulier attachée à ses filles, ayant du mal à s'en séparer lors de leurs mariages (et leur conseillant d'attendre avant d'avoir des enfants, comme elle le souhaitait au début de son propre mariage).

Un livre brillant, sans trop de développements politiques et centré sur la personnalité de Victoria. Il fourmille d’anecdotes et de détails sur la vie quotidienne de la souveraine et de sa cour (par exemple il ne faisait pas bon vivre à Balmoral au milieu de ses éternels courants d’air glacé), le symbole de toute une époque.

Je commence Victoria 1819 - 1901 La dernière Reine de Philippe Alexandre et Béatrix de l'Aulnoit

J'en suis aux débuts et je ne connaissais pas grand chose de cette Reine une première chose me surprend, on parle d'elle comme une jolie poupée blonde sur tous ses portraits elle est brune

Le début parle de la génération d'avant elle et je m'y perds un peu entre tous ses oncles

Le film, Les jeunes années d'une reine avec Romy Schneider, que je croyais apocryphe, ne l'est pas tant que cela. On retrouve sa mère, froide et autoritaire, une Allemande comme le dit la cour britannique, l'"ami" de sa mère, Conroy et sa chère baronne

Elle n'a pas eu une enfance très heureuse entre son ambitieuse mère et son petit ami qui veut se placer La première chose qu'elle demande quand elle devient reine, c'est de pouvoir passer une heure seule

Je continue ma lecture

J’ai terminé la biographie La dernière Reine - Victoria 1819-1901 de Paul Alexandre et Béatrice De L’Aulnois.

J’aurais pu copier coller, l’avis de Fée que je partage complètement

Le début du livre est ennuyeux avec la description de tous les ascendants de Victoria et la fin est assommante.

Entre les deux, il y a les chapitres les plus importants. D’abord son enfance, pas très heureuse auprès d’une mère calculatrice et manipulatrice, plus occupée à avancer ses pions pour faire régner sa fille qu’à s’occuper réellement d’elle. Elles vivent dans un palais mais paradoxalement Victoria dort avec sa mère qui la surveille tellement que la petite fille n’a même pas le droit de descendre l’escaler sans une dame pour lui tenir le bras. Malgré cette étouffante surveillance, Victoria se sent très seule.

Ensuite elle devient Reine et devant son attitude, j’avais l’impression de lire « Lydia Bennet Reine », elle ne songe qu’à s’amuser, danser toute la nuit (c’est d’ailleurs la meilleure danseuse du royaume … évidemment) et à voir des parades militaires Et tout ceci sous le regard attendri de Lord Melbourne !

Son mariage avec Albert est un mariage d’amour, du moins pour elle. Lui j’ai des doutes ! Il est atterré par son manque d’instruction, à part le français, l’allemand, l’aquarelle et le piano, elle ne sait rien d’autre. Tandis que lui a été formé pour diriger un royaume et c’est ce qui le fera d’une manière autoritaire, Victoria sera trop occupée par ses grossesses et ses enfants. Ce qu’elle subit car faire des enfants n’est pas ce qu’elle préfère J’ai beaucoup ri devant leurs scènes de ménage, elle le poursuivant de pièce en pièce en hurlant On lui prête un caractère Hanovre, soit un grain de folie.

Albert s’occupe aussi de l’éducation des enfants, à raison de 16 à 18 heures de cours par jour Il est déçu par son fils, le futur Roi qui ressemble trop à sa mère pour aimer les études tandis que sa fille Vicky est très intelligente. Et bien qu’elle soit l’aînée, elle ne régnera pas.

Dès la mort de son « ange », Albert, Victoria reste confinée dans un de ses palais et n’apparaît plus guère en public.

Le livre est très bien documenté avec de nombreuses lettres de Victoria à ses enfants. Mais j’ai trouvé que les auteurs ont cassé le mythe de la « grande reine »

Un peu tardivement, je viens poster mon avis sur le livre "La Reine Victoria" de Jacques de Langlade   Je l'ai fini il y a quelques semaines mais j'ai eu un peu de mal à écrire un commentaire. Je le fais avec un peu de recul au risque d'oublier bien des détails  

Une biographie très riche et détaillée. Un peu romancée peut-être, mais la vie de cette grande Reine n'est-elle pas vraiment un roman elle même?
Au début du livre j'étais un peu perdue dans les dédales de la généalogie et l'époque précédant la naissance de Victoria. Un long chapelet de noms qui n'a rien à envier à "Cent ans de solitude" de ce cher G.G.Marquez   Le chapitre sur ses "wicked uncles" a failli avoir raison de ma résistance. J'ai survécu, non sans des allers / retours vers le schéma de sa généalogie donné par l'auteur. Une bonne idée qu'il a eue en pensant probablement à des lecteurs bleus comme ma personne  
J'ai commencé à apprécier petit à petit la vie de La Dame à partir de sa naissance.   La encore, il faut dire que J. Laglade ne m'a pas épargné des aller /retours déroutants quelques fois dans l'Histoire. Elle est née ou pas encore? ...  
C'est une personne fascinante!   Très complexe, une femme passionnante et passionnée. Dès son jeune âge, elle montre un caractère trempé et rebelle. Son adolescence a été très dure et on se demande comment elle a pu tenir dans sa cage?
Indépendante, elle manifeste son désaccord avec sa mère et le compagnon de cette dernière et s'en détache dès que sa majorité le lui permet, puis son accès au trône. Attendrissante dans son déchirement entre son devoir et le rêve d'une jeune fille comme les autres qui aime danser, flirter, apprécier la compagnie des jeunes hommes,...
Sa rencontre avec "Dear Albert" était étincelante!   Un amour grand comme la terre qui fera d'elle une incroyable mère de 9 enfants! La mort de son époux l'a plongée dans un long deuil qui a failli avoir des répercussions graves sur son royaume. Un deuil aussi profond que l'était son amour.  
La vie politique durant son règne fut des plus tumultueuses. Entre les scandales de la bourgeoisie et ceux qui la touchent jusque dans sa propre famille, des antagonismes et conflits internationaux ainsi que dans son royaume, en passant par "ses amitiés" masculines qui ont défrayé la chronique, Victoria était sans aucun doute une femme extraordinaire, un Roc qui a résisté à toutes les marées.
J'ai ramé certes, mais c'est un livre bien écrit, bien documenté et fouillé. Il sera plus facile à lire pour une moins novice que moi en ce qui concerne l'histoire du RU. Je ne regrette pas toutefois de l'avoir lu.

Merci pour ton avis, Ysa deux visages de la Reine Victoria, dans mon livre, c'est le Prince Albert qui dirige tout tandis que dans le tien, c'est elle le roc de la monarchie

Merci pour vos avis Cassandre et Ysabelle

J'adore ce sujet
Merci fée

J'ai lu juste 8 biographies sur la reine Victoria
Je me suis arrêtée car après elle m'obsède tout comme Jane Austen

J'aime énormément cette reine, un règne hors du commun qui à la base n'était pas destiné à régner. Les premières années de sa vie n'ont pas été bonnes (décès très tot) et une mère qui veut tout régenter avec l'aide de Conroy.

Quant son couple avec le prince Albert, un beau couple.
Il ll'appuyait dans ses tâches même si au départ je pense que ça n'a pas été évident pour lui d'arriver dans un pays qui n'est pas le sien.

Pour celles qui veulent parfaire leur culture sur cette reine, ce soir à 22 h 20, sur Arte, un documentaire récent: La reine Victoria Entre désir et devoir avec une bonne critique : Un portrait passionnant de la souveraine, dont la personnalité est bien décrite grâce à des extraits de son journal intime.

Merci Cassandre. Il y a aussi "La Dame de Windsor" encore en replay

Merci Ysa, je vais le regarder encore une fois

Cassandre a écrit:

Pour celles qui veulent parfaire leur culture sur cette reine, ce soir à 22 h 20, sur Arte, un documentaire récent: La reine Victoria Entre désir et devoir avec une bonne critique : Un portrait passionnant de la souveraine, dont la personnalité est bien décrite grâce à des extraits de son journal intime.

Je l'ai visionné, très bon documentaire
Je n'ai rien appris de plus mais intéressant.

Je l'ai regardé aussi.  C'est pareil que mag. Ça ne m'a pas appris grand chose par rapport au livre de Longlade, mais ça reste intéressant. L'hypothèse selon laquelle elle aurait épousé son majordome est présentée presque comme une certitude et Il meurt de maladie.

Dans le film "La dame de Windsor", en revanche, il  meurt assassiné et son journal intime dérobé et probablement détruit, puisque on ne l'a jamais retrouvé. En avait-il réellement tenu un?

Je l'ai enregistré et pas encore regardé

J'ai vu aussi La dame de Windsor, et bien que n'étant pas spécialement fan de Victoria, j'ai été touchée par l'atmosphère oppressante de la cour qui se reflète dans ce film ; on voit que chaque geste, chaque regard, chaque expression de Victoria est analysé interprété disséqué par les courtisans ; on ressent aussi la solitude du pouvoir, sans être jamais seul un instant.