Possibilities de Debra White Smith

Une version de Persuasion qui respecte scrupuleusement le rythme de l'original tout en proposant une version se voulant plus contemporaine des personnages. Cependant, comme dans les précédentes réécritures, la modernité de l'ouvrage est très très modérée : le côté très propagande chrétienne du roman ramenant celui ci à des idées moyenâgeuses. En effet, Allie est juste ennuyeuse comme la pluie avec ses prières perpétuelles et son air de juger tout son entourage sans y toucher. Frederick est son pendant masculin et alors qu'ils condamnent l'un et l'autre les comportements de Louise et Helena, on est content de lire un peu de vie dans cette histoire !

Une énorme déception également pour la version "contemporaine" de la grande déclaration de Frederick qui, ici , est bien loin de la force et du romantisme de l'original.


Ce que j'aime : le rythme de l'original est respecté et l'effort de modernité présent, c'est bien écrit


Ce que j'aime moins : les prières et références à dieu qui alourdissent et étouffent le texte. La déclaration finale, extrêmement plate


En bref : Une version qui était prometteuse et qui avait du potentiel mais qui est étouffée par la propagande religieuse de l'auteure


Ma note


5/10

C'est bizarre, mais beaucoup de réécritures contemporaines s'alourdissent de tas de considérations moralisatrices christianisantes.... Et font des personnages des béni oui oui assez insipides... alors qu'à l'époque de JA, ses personnages sont croyants (cela va de soi), agissent sciemment selon leur foi (en en respectant les principes... ou pas !!) et personne n'en fait un fromage. D'ailleurs, JA étant fille de pasteur, elle intègre cette morale naturellement dans ses écrits. Les auteurs modernes ont tendance à en faire parfois des tonnes, surtout les Américains ou Américaines...

NB : ne voyez dans cette remarque aucune attaque envers les croyances de l'un ou l'autre. Je parle uniquement d'une orientation d'écriture....

En effet, les écrits de Jane Austen véhiculent des valeurs, des principes moraux sans pour autant faire l'apologie de la religion. Et les valeurs sont universelles. Ici, ce que je reproche c'est vraiment le côté too much comme " ce n'est pas quelqu'un de bien : il/elle n'allait pas à l'église tous les dimanche!" et le fait que les personnages prient toutes les 5 pages (enfin les "bons" personnages) n'arrange rien ! C'est dommage parce que sans ça, j'aurais donné un 7 au moins au livre mais là, ça m'a gâché toute ma lecture. A mes yeux, le seul personnage de Jane sur lequel un excès religieux me semblerait justifié c'est Fanny dans Mansfield Park (mais ça n'engage que moi !)