Albert Camus

Merci pour l'info Ysa, j'irai peut-être jeter un œil sur ce qui est dit

Pour finir cette année en beauté, j'ai eu envie de me changer les idées et de sortir de la morosité ambiante et c'est donc tout naturellement que je suis allée repêcher La Peste au fond de la bibliothèque familiale le jour de Noël

Je n'avais encore jamais lu Camus (ne l'ayant pas étudié au lycée, et j'avoue que je n'avais osé franchir le pas avec les exemplaires de ses romans présents dans la susdite bibliothèque, pensant à tort qu'il s'agissait d'un auteur quelque peu inaccessible ), et j'ai été très positivement surprise par cette lecture dont l'intrigue fait bien évidemment plus que penser aux événements actuels, mais dont j'ai trouvé le style très fluide et moderne

J'ai vraiment été happée par le récit de cette épidémie qui isole Oran du reste du monde, avec ses désormais habituels protocoles de diagnostics, quarantaines, mesures sanitaires et hélas augmentation exponentielle ou rebonds des nombres de cas, et plus encore par la description des réactions des différents protagonistes, qui ont bien souvent fait écho à des situations que beaucoup d'entre nous ont connues cette année : séparation forcée des familles et amants, incompréhension face aux ordres des autorités, désir de s'échapper, d'oublier la maladie et ses horribles conséquences, altruisme et cupidité mêlés...

J'avoue cependant que, toute à mon étonnement de reconnaître dans ce roman l'intégralité des étapes de la gestion d'une épidémie par les pouvoirs publics, les médecins et la population, j'ai complètement raté l'analogie, pourtant évidente étant donnée l'époque de parution du roman, avec la montée du nazisme (l'autre peste, brune celle-ci) et les différents profils de résistants/collaborateurs

Mais j'ai fait un tour sur la page Wikipédia de Camus et de La Peste après avoir fini ma lecture et j'avais bien remarqué l'étrange absence de plusieurs catégories de la population : les femmes, à peine mentionnées comme épouses ou amantes mais totalement absente du récit mis à part la très effacée mère du Dr. Rieux (je m'attendais au moins à les voir décrites comme infirmières ou bénévoles dans les camps de quarantaine ), les enfants

Spoiler:

et bien sûr la population arabe d'Oran, ville algérienne mais totalement "francisée" dans le cadre de ce récit (qui se passe certes à l'époque de la colonisation, mais j'ai trouvé vraiment étrange que la minorité espagnole par exemple soit beaucoup plus mise en avant)

Ce bémol mis à part, je suis quand même bien contente d'avoir enfin franchi le pas et je me réjouis de lire le reste de l’œuvre de Camus... mais peut-être pas dans l'immédiat, car sa description de la nature humaine, bien qu'hélas très réaliste, n'est pas franchement un modèle d'optimisme    (Mais je me suis cependant surprise à rire à plusieurs reprises au cours de ma lecture, je ne m'attendais pas du tout à son humour pince-sans-rire voire un peu noir par moments ! )

Fauvette quel plaisir de compter une nouvelle venue dans ce topic   Décidément j'ai l'impression que nous avons pas mal de goûts communs   Merci pour ton avis! Ce que tu en dis me donne très envie de le lire   Je l'ajoute à ma wishlist

J'ai hâte de lire d'autres de tes avis un de ces 4   J'espère que ton exploration future te plaira aussi

Fauvette a écrit:

 (Mais je me suis cependant surprise à rire à plusieurs reprises au cours de ma lecture, je ne m'attendais pas du tout à son humour pince-sans-rire voire un peu noir par moments ! )

J'ai souvent ri en lisant La chute Mais je n'étais pas vraiment surprise, ayant lu sa correspondance avec Casares avant, j'avais bien repéré son humour! (Tu devrais le lire à propos de la nourriture anglaise )

Merci pour ton retour, Fauvette ! Ce livre m'intéresse également

@ Fauvette : je suis ravie que tu ne te soies pas laissée impressionner par le statut de nobélisé de Camus, et que tu aies apprécié La peste.
Camus n'est pas du tout déprimant comme auteur.

Avec quelques jours de retard, je poste mon retour sur La Peste  

Je n’avais plus replongé dans les écrits d’Albert Camus depuis ma lecture de L’Etranger qui remonte au collège / lycée !   Depuis la crise sanitaire, j’ai beaucoup entendu parler de La Peste et j’ai décidé de sauter le pas !
La Peste nous plonge en plein cœur de la ville d’Oran où la vie normalement tranquille des habitants est soudainement chamboulée par l’arrivée de la peste…Chacun doit y faire face par ses propres moyens en attendant la fin de l’épidémie.
Dans ce roman assez court (l’intrigue ne dépassant pas les 230 pages dans mon édition), Camus propose d’une écriture toujours raffinée (parfois même ardue) différents points de vue sur la gestion de l’épidémie par les autorités, le rôle des médecins exténués, l’explosion du marché noir, les terribles conséquences de la peste sur la ville (mise en quarantaine, contraignant des familles, amants ou amis à demeurer séparés pendant une durée indéterminée   ) mais aussi sur ses habitants (dont le nombre de morts ne cesse de s’accroitre de jour en jour). J’ai été frappée par la précision des détails médicaux utilisés par Camus, comme les symptômes rattachés à la peste (et ses différentes formes), mais aussi par la véracité du récit (comme nous avons pu le constater par nous-mêmes durant le confinement de 2020).
Malgré tout, certains éléments m’ont échappé, comme la comparaison de la peste avec la montée du nazisme, comparaison qui est somme toute assez logique, au vu de la date de sortie du roman (années 40). De même, les témoignages des personnages principaux, qu’ils soient médecins, journalistes, rentiers ou employés de bureau ne me sont apparus qu’en lien avec le récit de la peste et non comme des sous-entendus liés au nazisme, comparant les résistants aux collaborateurs.
Ainsi, si j’ai apprécié ce texte dans son ensemble, je ne suis pas sûre d’avoir saisi toute la complexité de l’écriture de Camus et les nombreuses analogies avec la société de son époque. Mais je suis contente d’avoir enfin lu ce roman !  

Juliette2a a écrit:

Ainsi, si j’ai apprécié ce texte dans son ensemble, je ne suis pas sûre d’avoir saisi toute la complexité de l’écriture de Camus et les nombreuses analogies avec la société de son époque. Mais je suis contente d’avoir enfin lu ce roman !  

Juliette, tout pareil que toi Du coup, j'ai eu l'impression de passer un peu à côté du roman

Tu me rassures, Marganne !

Merci pour ton avis Juliette Je n'ai pas encore lu le roman mais j'en ai très envie

Je l'ai lu il y a bien longtemps,  et à cette époque je lisais sans a priori et sans idée préconçue, j'en ai donc le souvenir d'une histoire forte.

Je ne sais pas ce que j'en penserais si je le relisais maintenant... en particulier en regard d'une lecture comme parallèle à la montée des fascismes ?

cléopatre a écrit:

Merci pour ton avis Juliette Je n'ai pas encore lu le roman mais j'en ai très envie

Avec plaisir Je lirai ton retour lorsque tu l'auras lu

Petit Faucon a écrit:

Je ne sais pas ce que j'en penserais si je le relisais maintenant...

Je comprends ton ressenti !

J'ai lu L'été et mon avis est partagé. Déjà comme c'est un recueil de nouvelles, je m'attendais à de la fiction, donc je fus déçue quand je me suis rendue compte que ce sont des mini essais. Globalement la 1ère moitié ne m'a pas emballée, mais j'ai aimé la 2ème moitié! La première nouvelle ne m'a pas intéressée du tout. Lire un guide de voyage Camusien sur Oran... Non.   j'ai même failli abandonner ma lecture. En plus, c'est la plus longue de toutes!   Les nouvelles suivantes se laissaient lire, sans me plaire ni m'intéresser vraiment, jusqu'à L'exil d'Hélène, qui m'a beaucoup plu! Et à partir de celle-ci, j'ai adoré ma lecture. Ma nouvelle préférée est Retour à Tipasa, où l'on retrouve toute la force de Camus (enfin celle que j'ai trouvé à ses lettres ) : de l'intelligence, un style clair, et des sensations, le tout amenant l'émotion. Très beau texte
Au moins ce recueil permet de se rendre compte de l'évolution du style de Camus, la première nouvelle datant de 39 et la dernière des années 50. On remarque une épuration du style et une plus grande concision (forcément). Et j'aime toujours autant l'esprit du monsieur.

Merci pour ton avis
C'est à peu près l'un des seuls livres de Camus que j'ai envie de lire donc à voir...

Merci aussi pour tes (vos) messages sur la correspondance avec Casarès, j'ai récemment découvert cette actrice qui m'a impressionnée donc je me laisserais bien tenter par la lecture de leurs lettres.

Merci pour ton retour, cleo !
En te lisant j'ai essayé de me souvenir de cette lecture, que j'ai faite au lycée, et dont je ne me souviens pas vraiment   ; il me semble dans mon souvenir qu'il y avait 2 livres dans mon exemplaire de l'époque : Noces+L'été, et je crois que j'avais préféré Noces. Il est possible aussi que cette lecture un peu ardue me soit passée complètement au dessus de la tête, et que je lui trouverais une tout autre saveur aujourd'hui.
En tous cas, ton commentaire m'a donné envie de le relire 

Merci pour ton retour, Cléo ! Je ne connais pas ce recueil !

Petit Faucon a écrit:

il me semble dans mon souvenir qu'il y avait 2 livres dans mon exemplaire de l'époque : Noces+L'été, et je crois que j'avais préféré Noces.

Oui oui, à la base L'été a été publié avec Les noces. Est-ce-que Les noces sont aussi des essais?

J'ai regardé sur wiki, car sincèrement, je ne me souviens que j'avais aimé Noces, sans me rappeler autre chose qu'un souvenir de ville romaine ensoleillée   ; il y est dit que ce sont des essais, mais ça ressemble plutôt à des réflexions ou à des souvenirs ; ce n'est pas de la fiction en tous cas 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Noces_(Camus)

Et en plus je confonds Tipasa avec Volubilis, j'ai du lire un recueil sur la ville romaine de Volubilis à la même époque, avec des photos N&B 

Vendredi soir à 22h40, france 5 diffusera un documentaire sur l'histoire de Camus et Casares

Merci Cléo Je vais l'enregistrer

Ah oui je l'ai vu dans mon programme TV et direct j'ai pensé à toi Cleo   ; il y aura des lectures de leurs lettres, je pense !

Petit Faucon a écrit:

il y aura des lectures de leurs lettres, je pense !

Il y en a effectivement eu pas mal, et si je le craignais avant de visionner (je n'aime pas les texte lus, généralement), au final ça m'a plu. L'actrice qui lit Casares le faisait très bien, même voix un peu grave, même phrasé  Quant à Camus, j'avais peur que l'acteur imite son phrasé très old-school (que personnellement je n'aime pas du tout) mais il ne l'a pas fait, donc ça a rendu la lecture agréable. J'ai été surprise pendant le générique de voir qu'il s'agissait de Loïc Corbery Je ne l'avais pas reconnu. Moi qui aime la concision, pour une fois je pense qu'il y avait matière à faire au moins 15 min de plus.

Moi aussi je l'ai vu, et j'ai beaucoup apprécié également 
Je connaissais déjà bien la vie de Maria Casares, et j'avais vu aussi le petit programme "Une maison un artiste" de F5 consacré à sa maison des Charentes, mais le documentaire est bien fait et très agréable.
On se rend compte que Casares aussi écrit très bien, et que leurs 2 personnalités se sont éclairées l'une l'autre.

L'actrice qui fait la voix de Maria Casares c'est Natalia Dontcheva.

Et comme toi cleo, j'en aurais bien regardé un peu plus 

Plus que quatre jour pour le voir en replay, je fonce !

Fonce ! tu ne regretteras pas 

J'ai aussi beaucoup aimé ce documentaire : il était bien réalisé et très intéressant Je connaissais la carrière artistique de Maria Casarès mais sa vie privée était passionnante Par moments, c'était très émouvant, j'avais les larmes aux yeux