Emile GABORIAU (1832-1873), un des pères du roman policier

Emile GABORIAU (1832-1873), écrivain, considéré comme un des pères du roman policier.


Quelques éléments de biographie :
Né à Saujon en 1832, mort à Paris à 40 ans en 1873.
Exercice divers métiers et devient en 1858 le secrétaire de Paul Féval, puis journaliste, et commence à publier des romans à partir de 1861.

Ses romans notables sont :
Les gens de bureau - 1862
L'affaire Lerouge - 1866
Le crime d'Orcival - 1866
Monsieur Lecoq -1869
La corde au cou - 1873
Le petit vieux des Batignolles -1876 - cette nouvelle a été adaptée en 2008 par Chabrol, avec Pierre Arditi

Il a connu beaucoup de succès de son vivant.
Il est contemporain de Bizet, de Zola, d'Offenbach, plus jeune que Dumas et Balzac. Ses livres décrivent la société du Second Empire (1860-1870).

L'affaire Lerouge 
Voici ce qu'en dit wiki :
Dans son premier roman judiciaire, l'auteur met en scène le Père Tabaret, dit Tirauclair, et introduit l'agent de la sécurité Lecoq, qui deviendra un commissaire célèbre et le personnage principal des romans suivants. Se démarquant du chef de la sûreté François Vidocq, à l'origine du Vautrin de Balzac, il est le modèle du détective ingénieux qui, n'hésitant pas à se travestir, résout des énigmes par ses capacités déductives hors normes, à la manière du Chevalier Dupin d'Edgar Allan Poe. Ce dernier personnage devait inspirer Conan Doyle6 et Maurice Leblanc. Mais, à la différence de Sherlock Holmes, les enquêtes de Lecoq reposent sur des investigations plus réalistes, plus proches des progrès de la police scientifique de l'époque. 
Les romans policiers de Gaboriau font pénétrer l'intrigue dans les milieux sociaux, qu'ils décrivent d'une manière qu'on peut qualifier de « naturaliste ». En cela, l'influence de Gaboriau sur le roman policier français reste très importante. Ses analyses psychologiques très fines (Le Crime d'Orcival) ont inspiré jusqu'à Georges Simenon.
Après le succès de L'Affaire Lerouge, Gaboriau travaille comme feuilletoniste au Petit Journal. Les feuilletons sont par la suite publiés en volumes chez Edouard Dentu. En 1872, il écrit avec Jules-Émile-Baptiste Holstein une pièce de théâtre tirée de L'Affaire Lerouge.
Ce livre s'ouvre par la découverte macabre de la veuve Lerouge ; très vite le lecteur est confronté aux méthodes antagonistes du chef de la Sûreté, Gevrol, et à celle d'un franc-tireur : le père Tabaret dit Tirauclair, qui vont se révéler finalement complémentaires pour résoudre le meurtre.
Le livre est raconté de plusieurs points de vue, Tabaret, le juge d'instruction, ainsi que les protagonistes/suspects du crime. 
L'écriture est très facile à lire, cela ressemble à du Dumas (Le comte de Monte-Cristo).
Pour ce qui est de l'aspect "roman policier", ce n'est pas un "whodunit", car nous comprenons assez vite qui a fait le coup, mais l'intérêt du livre est dans l'analyse des passions réveillée par ce crime, et la résolution finale par les enquêteurs.

Merci pour l'ouverture de ce topic, PetitFaucon

Merci Cassandre.

J'ajouterai que j'ai eu envie de lire ce livre après la lecture de Sherlock Holmes détective consultant de John Bastardi Daumont, et du chapitre consacré aux précurseurs de Holmes, citant particulièrement L'affaire Lerouge.

On peut trouver d'autres livres de Gaboriau en format électronique libre de droits, ainsi qu'en livre audio sur mon site préféré : Littérature audio 

Merci pour l'info PetitFaucon, je vais y jeter un coup d'oeil

Merci pour l'ouverture de ce topic, Petit Faucon Je ne connais pas du tout cet auteur, sa bibliographie semble passionnante

Merci pour l'ouverture de ce topic Petit Faucon  j'ai l'intention de lire au moins un livre de cet auteur qui est sur ma PAL. Je pense lire L'affaire Lerouge

Je peux te l'envoyer en epub si tu veux, je l'ai trouvé sur le site conseillé par Rosalind : Bouquineux.com 

Merci Petit Faucon, je suis une fan de ce site, je vais le télécharger


--edit---

Je vois dans les oeuvres d'Emile Gaboriau Les gens de bureau : j'avais beaucoup aimé, c'est drôle comme roman, j'ai même préféré à Courteline. Je me souvenais plus que c'était de Gaboriau

Merci Marganne pour ton avis, j'ai ajouté Les gens de bureau dans la liste de ses romans dans le post d'ouverture 

Merci pour l'ouverture du topic Petit Faucon

Tu me rappelles que je dois lire L'affaire Lerouge depuis une éternité

Merci pour le topic Petit Faucon .

J'ai lu Le crime d'Orcival il y a pas mal d'années, intriguée justement par le qualificatif de "père du roman policier" appliqué à son auteur. Et j'avais été déçue, déstabilisée par la construction du récit où (si je me souviens bien) on connaît aussi très vite l'identité du criminel. L'importance dévolue à la psychologie des personnages semble être la marque de fabrique de Gaboriau. Ce roman policier est très différent de ceux que j'ai l'habitude de lire comme les Agatha Christie.
Je vais essayer de ne pas rester sur ce revers - tu m'en donnes l'envie - en lisant L'affaire Lerouge ou Le Dossier 113 qui se trouvent facilement, même en version papier. Plusieurs de ses romans policiers ont été publiés en Poche aux éditions Du Masque.

Merci pour ce topic, Petit Faucon. C'est drôle car j'ai récemment noté Gaboriau comme un auteur à découvrir un jour. Vos retours me rendent encore plus curieuse de son œuvre.

Un petit retour sur Le petit vieux des Batignolles, nouvelle posthume (une soixantaine de pages)

La trame est simple : un jeune étudiant en médecine est intrigué par son voisin de palier, M. Méchinet, qui sort et entre de chez lui à toutes heures, et habillé de façons diverses et parfois incongrues. Un matin Méchinet est appelé aux Batignolles, et emmène son jeune voisin ; il s'agit d'un crime sanglant, un vieil homme a été égorgé, et on voit sur le plancher les premières lettres d'un nom, celui de son neveu. On retrouve la trame habituelle : 2 enquêteurs, un chevronné et un novice, un accusé trop évident, et la recherche du véritable coupable, alors que l'accusé a une attitude ambigüe.
Ça se lit très facilement, et le véritable coupable ne se découvre ici qu'à la toute fin.
Une lecture très plaisante 

Merci Petit-Faucon pour ce commentaire. C'est très tentant

Merci Petit Faucon Peut-être je vais commencer par cette nouvelle avant de me lancer dans L'Affaire Lerouge.

Ayant lu un bon tiers du Dossier 113, j'ai maintenant un bon aperçu du style et de la méthode d'écriture de Gaboriau :
Il a été le secrétaire de Paul Féval, et ça se voit, je trouve ; son inspiration puise du côté de ces romans romanesques avec enfants illégitimes qu'on croyait perdus, vengeances anciennes et ressassées pendant des années, le pouvoir que donne l'argent (nous sommes sous le Second Empire  ), les maîtresses demi-mondaines, les jeunes héros naïfs, et toute la description de Paris et ses cafés, ses cochers de fiacre, ses concierges et ses hotels meublés ... 
Gaboriau me parait un peu moins échevelé que Eugène Sue, mais quand même, il a le goût du romanesque, et on sent qu'il publie en feuilletons, avec rebondissements obligés à intervalles réguliers 

A ce stade, je dirais que l'oeuvre qui se rapproche le plus d'une histoire policière telle que nous l'entendons, c'est Le petit vieux des Batignolles. 
Les autres sont plus des romans dans lesquels un jeune homme, irréprochable, se retrouve accusé à tort d'un crime, et qui se débat avec l'aide d'ingénieux auxiliaires de police (truculents) pour établir son innocence et faire condamner le vrai coupable, après moults péripéties et drames psychologiques.