FUKADA Kôji - Nouvelle star du cinéma japonais. "le soupir des vagues" et autres films.

Kōji Fukada (深田 晃司, Fukada Kōji), né le 5 janvier 1980, est un réalisateur, scénariste, monteur et producteur japonais.
Déjà à lire ces lignes il apparaît que Fukada Kôji maîtrise tous les domaine de la conception d’un film ! Sa réputation est grandissante, et on le dit « apportant un vent nouveaux après les quatre K » Je ne sais pas qui sont les 4 K, je suppose qu’il doit y avoir Kurosawa Kiyoshi et Kore-eda Hirokazu…

Spoiler:

je n’ai vu qu’un de ses films, pour le moment :

.....dont le titre seul me faisait très envie !

   

Spoiler:

J’ai aimé ce film, son incertitude, sa beauté plastique, la jonction délicate entre le fantastique (léger, à peine perceptible) et la réalité (le souvenir indélébile du tsunami et la façon éternelle dont l’adolescence découvre l’amour…)

Le film se passe en Indonésie, on y parle donc la langue locale, l’anglais ou le japonais et déjà la fluidité de ce mélange de langue est un premier aspect de la fluidité du récit.

Un homme est découvert inanimé sur une plage… on le pense japonais… Il ne parle pas… il a des pouvoirs étranges… Sont-ils bons ? On peut le croire. Sont-ils mauvais ? Sans doute. Mais c’est surtout que le Bon et le Méchant de nos habitudes ne lui vont pas du tout, il agit d’après sa propre règle que personne ne connaît. Il peut ranimer une fleur ou tuer une femme…

Certains critiques y ont vu la figuration d’une entité de la Nature qui agit  sans aucune empathie ou sentiment envers l'Humain(on revient aux tsunami indonésien ou japonais…)
Ce film laisse dans l’interrogation, et cependant  sans la frustration de l’incompréhension.  

Je me suis offert un coffret de 5 films de FUKADA, donc je viendrai ici régulièrement compléter  mon avis !

Merci pour cette jolie présentation, Clinchamps ! Je ne crois pas avoir vu de film de ce réalisateur, merci donc pour la découverte !

Deuxième film de mon coffret



Une très jolie chronique douce-amère, poussant plus sur l'amertume vers la fin, mais dans toujours baignant dans la chaleur d'unbel été de vacances adolescentes...


http://lesacadosviolet.hautetfort.com/archive/2021/12/29/au-revoir-l-ete-koji-fukuda-nous-fait-aussi-dire-au-revoir-a-6357522.html

Ce film a tout pour plaire ! Merci Clinchamps !

3ème film de mon coffret :


http://lesacadosviolet.hautetfort.com/archive/2022/01/08/koji-fukada-sayonara-adieu-dans-le-calme-et-la-lumiere-d-une-6359291.html

L'étrangeté du film est que le second rôle féminin est tenu par un robot, et pas une femme jouant un robot, une vraie AI

Ajoutez à ce là l'atmosphère crépusculaire et cependant baignée la lumière de l'automne d'un Japon se vidant peu à peu pour cause d'explosions de centrales nucléaires... pas du tout film catastrophe, aucune scènes de paniques ou d'explosion, mais plutôt la lente disparition d'un monde à travers celle de quelques personnages,  l'A I restant là...

Vraiment si vous le trouvez en médiathèque allez-y, c'est une merveille cinématographique avec des images, des cadrages et des lumières de rêve... et le premier robot faisant du cinéma...

Merci pour ton beau commentaire !

Merci Juliette !

J'ai presque fini mon coffret de 5 films de Kôji Fukada, voici un plus ancien (2011)



C'est le thème du Parasite qui s'installe, comme le coucou, dans le nid d'un autre, mais à part le thème, ce n'est pas du tout l'atmosphère du film de Bong Joon Hoo qui s'il commence dans la comédie burlesque n'y reste pas et finit dans la tragédie...

Fukada (dont le film est antérieur) a choisi le parti de la comédie jusqu'au bout, le ton reste comique même ça pourrait tourner mal à tout moment!
96 mn, et tout en étant distrayant il fait réfléchir quand même sur la mentalité japonaise !  

http://lesacadosviolet.hautetfort.com/archive/2022/01/22/hospitalite-elle-peut-mener-a-de-mauvaises-surprises-6361822.html

On doit le trouver en médiathèque je pense.

Merci pour ton retour, Clinchamps ! Je le chercherai donc en médiathèque

Je suis allée voir hier soir au cinéma le film Suis moi, je te fuis. Il s'agit de la première partie d'un diptyque, le deuxième film sortant une semaine après (mercredi 18 mai) et s'appelant Fuis moi, je te suis. J'essaierai de faire attention, et de ne pas retourner voir le premier, on s'embrouille avec ces titres.

Clinchamps a écrit:

Son film The Real Thing — une version cinéma de 228 minutes de la série de dix épisodes The Real Thing sortie au Japon en 2019 — est sélectionné en compétition au festival de Cannes 2020. En raison de l'annulation du festival pour cause de pandémie de Covid-19, le film reçoit le label Cannes 2020, sa sortie cinéma en France se fait en deux parties titrées Suis-moi, je te fuis et Fuis-moi, je te suis

C'est le premier film de ce réalisateur que je vois, et c'était intéressant, un peu dans la veine de Drive my car, dans le sens où c'est assez lent, assez taiseux, qu'il n'y a quasiment pas de musique, et où finalement il est laissé au spectateur la libre appréciation de ce qui peut bien se passer dans la tête des protagonistes.

L'histoire en revanche n'a rien à voir. Le héros vient au secours d'une femme, coincée en voiture sur un passage à niveaux, et à partir de là, toute sa vie finit par tourner autour de cette femme. Qui est-elle ? Pourquoi est-elle si perdue dans la vie ? Est-ce qu'elle ment et manipule, ou bien est-elle vraiment cette créature fragile, qui fascine par cette fragilité même tous les hommes autour d'elle ?

Ce film offre pour l'instant une photographie assez languissante de la vie quotidienne au Japon, sans relief, sans perspective, avec des petits mafieux, une vue déprimante sur un axe routier, et des intérieurs sans décoration.

C'est aussi un intéressant portrait de femme, ou plutôt sans doute du portrait de la femme fantasmée au Japon (douce, enfantine, faible même, qui n'attend que d'être secourue). C'est vraiment ce qui m'a le plus intéressée. Un lien se crée progressivement du héros (à la fois employé lambda, sans trop de relief, tantôt fuyant - pensez, par une sorte d'ennui ou de faiblesse, il a quasiment deux petites copines en même temps, sans compter l'héroïne , tantôt paternaliste) vers l'héroïne, et le spectateur est tenté de le suivre... C'est finalement presque troublant.

Le premier film est coupé abruptement (une scène se termine, puis un écran noir annonce la suite). J'irai voir le deuxième volet la semaine prochaine pour avoir le fin mot de l'histoire.

Merci pour ton retour, Annwvyn ! Effectivement, le titre des films peut prêter à confusion

Je viens de voir (en DVD) un film de 2022 qui s'appelle "love life", titre de la chanson du générique, dont Kôji FUKADA reconnaît s'être inspiré pour écrire son scénario.
Je ne peux que rester dans les généralités quant à l'intrigue, car, comme dit Télérama, la meilleure façon d'appréhender ce film c'est de n'en rien savoir à l'avance et s'y laisser immerger! Et c'est vrai, je viens de l'expérimenter !
Je dirai donc que c'est une immersion dans la vie d'un couple, d'abord banale, puis qu'un évènement tragique va bouleverser... Le réalisateur a une infinie délicatesse pour nous mettre en présence des personnages, et j'ai rarement vu une telle maîtrise minimaliste pour figurer une tragédie par un plan fixe neutre et une bande son... Et pourtant la scène est glaçante... Sa force nous fait entrer presque de force dans le mental des personnages, je me suis surprise à essayer de prévoir les actes comme si j'étais concernée en personne !
C'est vraiment un excellent exemple de la maîtrise parfaite de la réalisation, (des cadrages parfaits pour faire comprendre les distances apparentes ou réelles qui séparent les personnages)de la suggestion(un bref regard, un léger mouvement), du rythme, toutes choses où les Japonais sont passés maîtres, servi par une excellente interprétation !

Ce n'est ni triste ni gai, c'est juste la vie, c'est un mélodrame, d'après le réalisateur, sauf que c'est un mélo à la japonaise, pas de trémolos, de musique tragique ni de sanglots... tout est en retenue, mais n'en est que pus fort !

Spoiler:

Merci pour ce beau retour, Clinchamps Il est justement dans ma wishlist

Je pense qu'il te plaira !!

je viens de voir le double film de FUKADA Kôji :

Spoiler:

Ces films sont une bonne illustration de comment rater sa vie par manque d'esprit de décision, ou par incapacité à faire un choix, parce que faire un choix implique de garder une partie et d'abandonner le reste. Là les personnages en sont incapables ! C'est aussi une démonstration du pouvoir de la faiblesse par le biais de la culpabilité...

Dans le premier, Tsuji a un bon poste dans une entreprise, il a deux copines, il à l'air très à l'aise dans la situation, et paraît tout à fait le mec banal, bien dans ses baskets, jusqu'au jour où il sauve la vie de Yukio bloquée dans sa voiture sur un passage à niveau ! A partir de là elle va s'immiscer dans sa vie, appelant à l'aide sans cesse, et lui ne peut s'empêcher de l'aider, sans arriver à la faire sortir de sa vie malgré plusieurs tentatives...
"on reconnaît là un des thèmes de FUKADA, l'étranger qui vient éclater un groupe constitué"... (Télérama)
Dans le second film, la situation de Tsuji va se dégrader complètement et il va disparaître, alors Yukio va remuer ciel et terre pour le retrouver...

je n'ai pas pu m'empêcher de suivre ces deux films avec un grand sentiment d'agacement (je déteste les personnages pots-de-colle et Yukio en est l'exemple parfait) et une grande curiosité : vers quelle conclusion se dirigeait-on ? Qui est vraiment Yukio dont les histoires personnelles s'épluchent comme un oignon, découvrant un nouvel aspect à chaque peau enlevée ?Pourquoi Tsuji ne peut s'empêcher de revenir vers elle ? Quel le sentiment mystérieux de devoir qui l'y pousse ?
J'ai bien aimé au final, parce que j'aime beaucoup le ton général des films de FUKADA, sa peinture naturaliste du Japon. Une fois encore son personnage féminin est le plus important de l'histoire, les autres entrent ou sortent du champ selon ses humeurs, flottantes, incertaines et tenances pourtant dans le 1er, puis déterminées et attaignant peu à peu une vraie lucidit"...
Les acteurs sont excellents particulièrement Yukio : TSUSHIMURA Kaho et Tsuji  MORISAKI Win (joue dans "ready player one"de Spielberg, à moitié Birman et chanteur Jpop)mais tout le reste de la distribution aussi, avec une remarque sur ISHIBASHI Kei, l'une des deux copines de Tsuji...

Maintenant je serais curieuse de voir le drama en 10 épisodes que FUKADA avait d'abord sorti sur cette histoire sous le titre "the real thing"

Merci pour cet avis complet, Clinchamps ! Je reconnais effectivement le thème fétiche de Fukada : l'arrivée d'un étranger dans la vie d'un ou de plusieurs personnages