Becoming Elizabeth (Starz 2022)

Le 12 juin débutera sur Starz la diffusion de cette mini-série anglo-américaine en 4 épisodes autour de la jeunesse d'Elizabeth Ie. Le rôle principal est tenu par une actrice allemande, Alicia von Rittberg (d'après sa fiche Wikipedia, déjà vue, pour ma part, dans un film et une série de son pays d'origine, Barbara et Charité, mais je ne m'en souviens pas ). On y retrouvera aussi Romola Garai (Mary Tudor), Jessica Raine (Catherine Parr) et Tom Cullen (Thomas Seymour).

Les bandes-annonces, en VO et en français.

Spoiler:

Suis très intriguée par ce nouveau period drama .

Le casting est alléchant, on retrouve également Bella Ramsey la Lyanna Mormont de Game of Thrones, même si j'avoue que ma première réaction était "encore une série sur les Tudors!" (mais c'est logique, Starz les enchaîne dans l'ordre chronologique depuis The White Queen, je crois).

Oui, cette dynastie représente un sujet inépuisable . Mais les mini-séries précédentes étaient, pour la plupart sinon pour l'ensemble, des adaptations des romans de Philippa Gregory, alors qu'ici il s'agit d'un scénario original. La scénariste Anya Reiss a surtout écrit des adaptations théâtrales, et également signé une vingtaine d'épisodes de EastEnders.

Ayant toujours aimé les œuvres "royales" (comme The White Princess ou The White Queen), je suis fortement intéressée par cette nouvelle production !
L'actrice principale m'avait beaucoup plu dans Charité Ravie de retrouver Romola Garai également !

J'ai regardé les deux premiers épisodes, réalisés par Justin Chadwik, avec des impressions mitigées pour le moment. Ils couvrent les premiers mois du règne d’Edward VI.

Le premier épisode s'ouvre sur le jour de la mort de Henry VIII. Catherine Parr ne cache pas son soulagement pour sa libération au sens propre. Pour les trois enfants du roi commence une période difficile. Edward, le nouveau roi, est ramené à Londres par son oncle Seymour qui le place sous sa coupe. L'avenir est plus incertain pour Mary et Elizabeth et la première craint clairement pour sa vie. Cette ouverture habile permet de mettre en place le cadre et de présenter rapidement les enjeux et les principaux protagonistes.

Dans le positif sur ces deux épisodes, la distribution est remarquable   . Les interprètes des trois héritiers de Henry VIII sont plus âgés que leurs personnages (par exemple, Olivier Zetterström a 15 ans, soit à peu près l'âge d'Edward à sa mort) mais cela consolide leur interprétation. Alice von Rittberg a une présence et une force indéniables et Oliver Zetterström offre une gravité et parfois une obstination pouvant rappeler le tempérament de son père. Quant à Romola Garai, que je n’aurais pas imaginée dans le rôle de Mary à première vue, elle assure, comme on pouvait s'y attendre.

J'étais plus réservée au début sur la Catherine Parr de Jessica Raine et le Thomas Seymour de Tom Cullen, et suis toujours moyennement convaincue par la première. Leurs rôles sont cruciaux à cette époque de la jeunesse d'Elizabeth. Si Catherine affiche une tendance déplaisante à manipuler Elizabeth (lui est-elle sincèrement attachée, voit-elle en elle d'abord un moyen de garder une influence au coeur du pouvoir ? On a du mal à la cerner), Thomas a le charisme et la séduction nécessaires pour qu'on comprenne à la fois les sentiments profonds et durables de Catherine et l'attirance d'Elizabeth à son égard. La relation Thomas/Elizabeth est traitée sur le mode d'une attirance réciproque qui s'intensifie après le mariage Seymour-Parr. On ne sait pas, sur le plan historique, quelle a été la nature exacte de leurs relations, et le scénario laisse pour l'instant planer un certain doute tout en ne cachant, au cours de scènes explicites, ni la témérité d'Elizabeth, ni l'absence de scrupules de Thomas à souhaiter qu'elle devienne sa maîtresse.

Le jeu des acteurs sert bien l'écriture des relations complexes entre les personnages : la rivalité politique entre les frères Seymour et entre l'aîné et Henry Grey, ambitieux mais timoré (joué par le Mr. Warren de Becoming Jane, pour celles qui s'en souviennent   ), le père de Jane Grey qui reste à ce stade au second plan - en tant que camarade d'étude d'Elizabeth et d'éventuel parti pour Edward. Mais aussi les liens entre Mary, Elizabeth et Edward, unis par une affection profonde mais tiraillés par leurs convictions religieuses respectives qui occupent une large part du 2e épisode. Et même les liens naissants entre Elizabeth et Robert Dudley.

Là où le bât blesse un peu sans gâcher l’ensemble, c'est que, au cœur d'une reconstitution solide et d'un souci évident d'exactitude historique globale, les dialogues sonnent très contemporains (avec notamment une vulgarité pas omniprésente mais néanmoins déplaisante   ) et certaines scènes trop faciles sur le plan du scénario, pour rendre Elizabeth très moderne, et hisser cette adolescente au niveau des hommes, comme un clin d'oeil à la souveraine qu'elle sera.

Malgré ces réserves, je suis curieuse de voir la suite (la mini-série comprendra finalement 8 épisodes), car cette période d'apprentissage dans la vie d'Elizabeth est fascinante et a très peu été portée à l'écran.

Merci pour tes premières impressions, ce que tu dis sur les dialogues et la volonté de rendre Elizabeth plus moderne qu'elle devait l'être ne m'emballent pas vraiment.

Je te comprends mais j'espère que tu auras la curiosité d'y jeter un oeil quand même, parce que ça reste de qualité. Je croise les doigts pour que les défauts que j'ai soulignés ne deviennent pas récurrents. Je me demande aussi jusqu'à quelle date la mini-série va s'étendre, j'imagine qu'on verra aussi le règne de Mary.

Merci pour le retour, Tatiana C'est une période de l'histoire qui m'intéresse Je regarderai tous les épisodes à la suite

Je note les réserves que tu as vis-à-vis de cette adaptation, mais elle m'intéresse malgré tout !

Citation :

Je me demande aussi jusqu'à quelle date la mini-série va s'étendre, j'imagine qu'on verra aussi le règne de Mary.

Le synopsis des derniers épisodes n'est pas encore en ligne mais j'imagine que cela ira au moins jusqu'à son arrivée sur le trône, ce serait une bonne fin (à moins qu'ils décident finalement de faire une deuxième saison).

En tout cas, ça a l'air d'être un vrai créneau pour Starz car la chaîne a aussi mis en chantier une mini-série intitulée The Serpent Queen où l'on va suivre Catherine de Médicis, adolescente orpheline qui arrive à la cour de France

Merci pour l'info, Zak Cette série me tentera aussi

En effet, c'est un bon filon que la jeunesse des reines cela dit Catherine de Médicis représente un choix surprenant vu sa légende noire depuis le XIXe siècle. Très curieuse de voir ce que cela donnera.

Ces séries sont intéressantes si on respecte l'Histoire Je comprends l'idée de rajouter des scènes quand personne ne sait ce qui s'est vraiment passé mais j'aime qu'on garde l'esprit de l'histoire