Armistead MAUPIN : Les chroniques de San Francisco

Je suis affreusement déçue par Mary Ann!!! En même temps on le voit venir, et il y a une logique certaine derrière tout ça. On commence avec son arrivée à SF parce qu'elle "fuit" la petitesse de Cleveland, ça finit avec son départ de SF parce qu'elle voit plus grand encore... et les tomes précédents ont bien montré son cheminement. C'est très bien traité dans la progression (d'ailleurs on a jamais senti qu'elle aimait Brian autant qu'il l'aimait), même si c'est un peu zolien comme fin .
Je suis trop triste pour Brian qui, en dépit de ses erreurs (il l'a trompée quand même ) était un "mec bien" et ne méritait pas ça... faut dire que je m'identifie beaucoup plus lui sur les 2 derniers tomes (bah oui, je suis une fille bien ). Je suis sûre que j'aurais agi exactement de la même façon, j'aurai accepté l'ambition de mon conjoint et me serait monté la tête sur le déménagement, et j'aurais pris la même claque en pleine figure... alors forcément je compatis, même si ça finit sur une ouverture positive pour lui dans les 3 dernières lignes.

Cela dit, malgré tout ce qu'elle a pu me contrarier dans ce tome, j'étais heureuse de voir comme Michael restait adorable avec Mary Ann et essayait de la comprendre. Elle ne méritait pas Michale plus que Brian sur ce coup là, mais j'étais contente que lui reste un mec droit. Ravie également qu'il ait pu construire sa vie avec Thack même si je préférais Jon (nettement moins agressif) .

J'ai eu très peur que Mrs Madrigal ne revienne pas au 28 Barbary Lane!! C'est déjà triste que tout le monde en soit parti... Enfin bref, tout ça était un peu triste mais en même temps très bien vu et très réaliste.
On sent très bien le changement d'ambiance entre les premiers tomes un peu (beaucoup) plus "fantaisistes" (enlèvement, canibales et compagnie...) et ceux-ci où on a des personages vraiment adultes (même si les adultes aussi sont c*ns des fois) et où on se centre plus sur la façon dont ils gèrent leurs relations aux autres et leur quotidien. Damien me disait que cela avait déplu à certains lecteurs, mais personnellement, et même si j'ai apprécié la fantaisie des premiers tomes, sur 6 tomes ça aurait fait trop quand même.

Maintenant que j'ai tout lu, je pense que mon tome préféré serait le 2, parce que c'est un des plus joyeux et drôle (en tout cas jusqu'à un certain moment... j'avoue que les canibales m'ont assez traumatisée quand même ) et parce que c'est là que la relation entre Michael et Mary Ann est la meilleure. Cela dit j'aime aussi beaucoup le 4 où l'amitié de Michael et Brian s'approfondit et qui a lui aussi un petit air de vacances pas déplaisant du tout .

quand Mary Ann découvre que Norman est pédophile et qu'il se tue en tombant de la falaise. Je dois dire que j'ai trouvé ça un peu "gros" et un peu maldroitemement amené. D'un seul coup, on découvre la vérité sur lui et paf ! il se tue... :suspect

la mort de Jon. J'ai mis longtemps à m'en remettre

le passage qui rappelle la mort de Jon et les souffrances qu'il a vécues est très dur

de la photo de la mère de Michael avec la photo de Michael et Ben dans ses bras, alors qu'elle s'apprête à mourir et que Michael a choisi de rester auprès de sa mère de coeur
D'ailleurs à ce sujet, j'ai vraiment été énervée par le 4ème de couverture qui dévoile quasiment la fin du roman

J'ai été très triste avec la mort de Jon et je trouve que la peine de Michael est très bien exprimée. Le tome 4 est bcp plus triste que les autres, et je pense que ça ne va pas aller en s'améliorant. Mais j'aime bien les histoires tristes, et j'avais un peu de mal avec les aventures loufoques de Mary-Ann parfois.

Le thème du sida est bien amené, il me semble que Babycakes est le dernier tome a être d'abord sorti en chroniques dans la presse, donc il a sans doute été écrit au même moment, vers 1981/1982, non ? Je m'attends à d'autres heures assez sombres pour Michael dans le reste des années 80. Mais bon il survit au moins jusqu'à Michael Tolliver est vivant (ouf!)...

C'est blufffant comme cette série, sous prétexte de légéreté, est en fait une superbe analyse de la société des années 70 et maintenant 80 (enfin pour les tomes 3 et 4). Mary Ann, un peu cucu est devenue une femme qui sait ce qu'elle veut, Brian le dragueur cherche un sens à sa vie et Mouse s'apprête à vivre des heures bien sombres.

J'ai été un peu déçue dans le traitement de Mona cela dit, peut être que son caractère trop fantasque dès le début en est la cause et que Maupin n'a pas trop su quoi faire d'elle. Mais je ne comprends pas sa disparition jamais vraiment bien expliquée... On verra bien ce qu'elle devient ensuite et je me dis qu'elle sera sans doute là dans Michael Tolliver est vivant vu la 4ème de couverture...

l'image de la maman de Michael à l'article de la mort avec Patreese et cette photo de Mouse et Ben

le fait qu'elle dise être aussi partie de SF parce qu'elle ne supportait pas l'idée de voir Michael mourir comme Jon. Je trouve ça un peu abusé ou lâche comme argument.