3ème Partie - (re)lecture P&P et (re)visonnage adaptation 1995

Ju a écrit:

je félicite Andrew Davies qui a écrit lui même le début du discours de Darcy. En fait, rien n'est écrit dans le livre au début, c'est du discours indirect, donc bravo! J'ai cru que c'était des dialogues made by Jane

valmont a écrit:

Citation :

Edit:
J'ai trouvé un mémoire intéressant, Le bonheur et l’ordre des choses dans Pride & Prejudice de Jane Austen
de Dominique SIPIERE
Elle parle du film de Joe Wright et fait référence à d'autres romans. C'est très intéressant  

@Ju: moi aussi, je pensais que c'était des dialogues extraits du livre.  
@Valmont: Merci pour le mémoire, je vais lire toussa.

J'ai apprécié particulièrement les moments plein d'humour entre William Collins et Lady Catherine de Bourg. De vrais guignols lorsqu'ils sont ensemble. Et Mr Lucas qui vient compléter l'ensemble. 

Darcy a écrit:

J'avoue n'avoir jamais rencontrer de jeune fille de 20 ans qui rassemble toutes ses qualités: belle, sûre d'elle malgré un avenir peu rassurant, avec une répartie qui fait mouche à chaque fois, qui se sent partout à sa place.

Cette phrase fait écho à la conversation sur les jeunes filles accomplies lors du séjour d'Elizabeth à Netherfield.

Fée clochette a écrit:

Wickham, c'est le genre, je chasse tout azimut et dépense l'argent qu'il n'a pas..  il est suffisant et un peu bête. S'il finit avec Lydia, c'est bien par bêtise.

Pas faux, il n'est pas bien malin l'ami wickham, mais il est totalement dénué de scrupules... pour compenser sans doute.

Enfin, il finit avec Lydia comme le héron de la fable qui finit avec un limaçon !!!    

J'ai fini la lecture de la 3e partie, et je voulais juste dire un mot en plus :

Je n'ai pas insisté sur la joie que me donne W Collins chaque fois qu'il parle de son "humble abode", terme dont il use et abuse, et qui résume la fausse modestie de sa personnalité.

Et pour ce qui est de Lady de Bourgh, je la trouve très mal organisée, car avec le caractère qu'elle a : elle se mêle de tout et a un avis sur tout, elle devrait s'impliquer directement dans la gestion de son domaine, je suis sûre qu'elle trouverait à employer à bon escient ses qualités non employées, au lieu de pourrir la vie de son entourage   
Quant à sa fille, elle me fait de la peine : elle fait fin de race, trop de consanguinité dans ses gênes peut-être ...

Petit Faucon a écrit:

Quant à sa fille, elle me fait de la peine : elle fait fin de race, trop de consanguinité dans ses gênes peut-être ...

  

Je vous trouve bien sévère envers cette chère Elizabeth, surtout Darcy!!!    

Jane Austen n'aimerait sans doute pas qu'on la critique autant:   
"I want to tell you that I have got my own darling Child (the volumes of P&P) from London. Miss Benn dined with us[...]she was amused poor soul! she really does seem
to admire Elizabeth. I must confess that I think her as delightful a creature as ever appeared in print and how I shall tolerate those who do not like her at least, I do not know" (Letter to Cassandra)

Qu'une jeune fille de 20 ans à l'époque de Jane Austen ou à notre époque puisse être aussi cultivée et intelligente, j'y crois!   la preuve: sur le forum, nous avons plein de membres qui ont la vingtaine et que je trouve curieuses, cultivées et intelligentes!!!      

Ensuite, il faut souligner le fait qu'Elizabeth est plus mure et plus ouverte d'esprit que la plupart que ses consœurs car non seulement elle s'intéresse à des sujets divers et sérieux et s'est cultivée très tôt, mais en plus, elle a eu assez d'intelligence et de curiosité pour s'instruire elle-même.     D'ailleurs, probablement qu'une gouvernante ne lui aurait pas laissée autant de liberté et ne lui aurait enseigné que ce qu'on enseigne à toute jeune fille de cette époque.   

Mais comme elle le dit à Lady Catherine, ses sœurs et elle étaient libres de s'instruire si elles le voulaient, et elle, elle a eu assez d'intelligence et de curiosité pour s'instruire elle-même!   c'est sûr, son père l'a guidé un peu dans le choix de ses lectures... Mais plus que son esprit vif, c'est sa curiosité qui me plait chez ce personnage, c'est quelqu'un qui va vers les autres...  

Certes, elle dénigre un peu Sir Lucas mais c'est un peu comme si moi, je devais voyager avec quelqu'un qui ne parle que de foot et ça pendant tout le voyage   j'avoue que ce n'est pas du tout un sujet qui me passionne   et j'aurais aussi du mal à supporter!!!     et la conversation de Sir Lucas, ça pourrait se résumer à ça pour moi , surtout qu'elle le côtoie depuis longtemps vu que les deux familles sont voisines. donc elle a plutôt l'habitude de l'entendre répéter la même chose.   Il est gentil et bienveillant mais il doit être soulant comme type  je le vois bien être un peu l'équivalent de Miss Bates dans Emma!!    

Elle s'est fourvoyée au sujet de Wickham (et Darcy qu'elle a mal jugée) mais ça en fait quelqu'un d'imparfait et de ...normal ...  je comprends qu'elle ait été un peu aveuglée par ce que lui as raconté Wickham, parce qu'elle se laisse subjuguer par son charme!!!   en plus, il est très habile!!!  

Fée clochette a écrit:

  Elizabeth Bennet n'est jamais décrite comme une "beauté". Elle est pas mal, avec une silhouette qui subjugue Darcy, c'est cependant, sa vivacité, son intelligence qui prévaut dans tout le livre. Darcy ce héros magnifique, n'épouse pas une femme remarquablement belle pour décorer sa maison, mais épouse une jeune fille remarquablement intelligente. Ca change un peu, des dindes enrubannées des romans roses   

Par contre, je te rejoins Darcy sur le physique d'Elizabeth, il est souvent dit dans le livre qu'elle est jolie: Sir Lucas le dit à deux ou trois reprises, le Colonel Fitzwilliam va souvent à Hunsford pour voir la "jolie amie de Charlotte Collins " ""Colonel Fitswilliam seemed really glad to see them...and Mrs Collins' pretty friend had caught his fancy"!
Mais je suis aussi d'accord avec toi, Fee, au sujet de Darcy, il la remarque surtout pour ses yeux brillant d'intelligence! tu remarqueras toutefois, que ça prend en compte l'apparence physique et l'intellect et l'humour!   le physique compte pour un homme!   

  remarquable playdoyer pour Elizabeth Bennet chère Marie.

Il est vrai qu'à l'époque de Jane Austen, une jeune fille comme Elizabeth Bennet est une rareté, puisque l'école pour les filles n'est pas une priorité pour les familles, et surtout en pension elles n'apprenaient rien d'autre que coudre un peu, broder, peindre, parfois lire et écrire si l'école était huppée et une langue étrangère... Servir le thé. Bref cela en faisait des bas-bleu soumis mais pas des femmes cultivées et libres.

Jane Austen, nous délivre là, le portrait de la jeune fille accomplie, intelligente et autodidacte comme elle, le genre de jeune fille que l'on croise rarement, mais qui existe et que Darcy recherche. Il ne la trouve pas parmi les membres de la haute société londonniene, mais  à la campagne loin de toutes sources de pollution pour l'esprit. Londres, ne l'influence que par le biais de son oncle et sa tante Gardiner, et en bien, c'est une ville de culture, et ses parents sont  cultivés, ils aiment lire, sortir au théâtre, écouter et jouer de la musique. Contrairement à Mrs Bennet qui n'est intéressée que par les frivolités, à Londres, la vie d'Elizabeth Bennet est bien plus riche en événements sociaux.

Elizabeth Bennet est  un pur et sain produit campagnard, qui a assimilé tous les codes  urbains, mondains et qui possède une intelligence hors norme et progresse grâce à son père vers des voies réservées à la gent masculine.

Elle est très très assurée et porte des jugements à l'emporte pièce qui la desservent parfois, encouragée par son père.  Cela la rend humaine, tout comme les colères de Darcy le rendent humain. Un bon roman comme un bon mariage, c'est surtout pas que tout coule de source dans un climat lénifiant, où l'on nage toujours dans le bonheur, et la raison.

Nous avons donc en présence une jeune fille dynamique qui n'est pas à l'abri des erreurs et un jeune homme, limite misogyne, désenparé et qui résiste à l'amour qu'il ressent pour la fille d'un hobereau. C'est inconcevable et cela fait une très bon roman car, la jeune fille n'est pas "docile"  et  le jeune homme doit apprendre à composer avec la passion de vivre  qui habite la jeune fille et son amour naissant pour elle.

Ai-je rencontré des jeunes filles de 20 ans qui sont cultivées et intelligente... ?

oui, beaucoup et heureusement ! sinon je serais tout à fait triste sur le devenir des femmes. Mais qu'est-ce que "beaucoup" par rapport à la nombreuse population française   
La seule question que je me pose souvent : pourquoi, la plupart de ces jeunes filles si libres à 20 ans, sont-elles si soumises à 30 ? Est-ce qu'Elizabeth Bennet, une fois mariée, se range dans les épouses qui font uniquement des enfants et sont pieds et poings liées à leur époux, ou bien est-ce qu'elle conserve sa liberté de ton, de manière et continue à évoluer.   Je ne saurai jamais, hélas ! Jane Austen dans son pessimisme, ne continue jamais les histoires, cela ne l'intéresse pas, elle a sous les yeux le triste spectacle de la vie de ses belles-soeurs... qui meurent en couche, font des fausses couches à répétitions et des enfants tant qu'elles sont en vie...

Je suis franchement admirative cependant, qu'Elizabeth soit allée rendre visite à Charlotte, rien que de fréquenter le pasteur Collins, peut contrarier ! Et le voyage avec Sir William et Maria si mollassonne n'est  pas une partie de plaisir, tout ce voyage et ce séjour pour être invitée par Lady Catherine suffisante, mal élevée,  imbue de son rang et de sa personne...   je suis béate d'admiration. Mais ce genre de séjour était monaie courante à cette époque, les déplacements étaient souvent long et couteux, difficiles, et si l'on rendait visite à des amis c'était pour un certain temps.

Mais vraiment, parfois, elle fait vraiment "Miss je sais tout"  heureusement Jane, chère Jane modifie souvent ses propos par sa modération.

Marie a écrit:

il la remarque surtout pour ses yeux brillant d'intelligence! tu remarqueras toutefois, que ça prend en compte l'apparence physique et l'intellect et l'humour!  

c'est bien ça, Elizabeth est toute mignonne et dégage une attractivité réelle sur Darcy le taciturne, ce que ne dégage pas Jane d'une beauté sereine, classique et qui ne laisse rien deviner de ses tourments en affichant un visage et une humeur d'ange.

Oui le physique compte pour un homme    Mais ne me dites pas que pour une femme, le physique d'un homme ne compte pas    Parce qu'il compte tout autant      je n'ai pas l'âge encore d'avoir une         

 Marie   .

marie21 a écrit:

Mais plus que son esprit vif, c'est sa curiosité qui me plait chez ce personnage, c'est quelqu'un qui va vers les autres...  

Si elle fait preuve de curiosité, je n'irais pas jusqu'à dire qu'elle va vers les autres (ou alors tout dépend de ce qu'on entend par là, plus que sa soeur Mary, c'est sûr). Elle est très sociable, ouverte, aime converser avec des gens intéressants, mais ne se montre guère sympathique avec les gens qu'elle n'apprécie pas (Collins, Sir Lucas). Mais au moins elle fait preuve de suffisamment de franchise envers eux pour n'être pas dans la duplicité comme Caroline Bingley. Pour ma part je suis davantage charmée par sa vivacité et sa joie de vivre (qui restent heureusement mesurées, rien à voir avec Lydia   ).

Fée clochette a écrit:

Je suis franchement admirative cependant, qu'Elizabeth soit allée rendre visite à Charlotte, rien que de fréquenter le pasteur Collins, peut contrarier ! Et le voyage avec Sir William et Maria si mollassonne n'est  pas une partie de plaisir, tout ce voyage et ce séjour pour être invitée par Lady Catherine suffisante, mal élevée,  imbue de son rang et de sa personne...   je suis béate d'admiration.

Il doit y avoir aussi une bonne dose de curiosité de revoir Charlotte, avec laquelle ses relations se sont bien refroidies, dans sa vie maritale avec Mr Collins. Et de rencontrer Lady Catherine dont elle a tant entendu parler. Elle qui aime tant rire, elle doit se délecter à l'avance de cette rencontre (dans le bon sens du terme, je n'y vois aucune méchanceté de sa part), si la dame en question correspond à la description de Mr Collins. Quand elle part, c'est pour rester à Hunsford plusieurs semaines au minimum. Si elle était certaine de s'y ennuyer, elle aurait très bien pu refuser l'invitation de Charlotte. Dans le roman d'ailleurs, JA écrit qu'elle accepte davantage à cause de l'insistance de Charlotte que par pur plaisir. Il doit y avoir aussi la perspective de voyager, de voir du pays et de s'éloigner de son environnement familial parfois pesant. Une jeune fille comme elle dont les parents ont des ressources limitées devaient avoir peu d'occasions de voyager, sauf lorsque des membres de sa famille l'invitent à partir en vacances avec eux, comme c'est le cas pour les Gardiner.

J'ai fini cette partie et le visionnage depuis un moment mais vu tout ce qui a été dit, je ne trouve pas grand chose à dire. Je souligne que je ne finis pas d'être étonnée par le personnage d'Elisabeth, que j'assimile d'ailleurs souvent à sa créatrice : Jane Austen. En dehors de sa vivacité, intelligence, charme,...je suis donc étonnée par ses décisions avant-gardistes, si j'ose dire ainsi, étant donné que ce terme concerne plus la politique et l'Art. Elle est en avance sur son époque car, à considérer le contexte dans lequel elle évoluait, c'est extraordinaire de voir cette demoiselle refuser deux demandes en mariages intéressantes (Eu égard à sa situation). Bon, on aurait préféré toutes se pendre que d'accepter Mr Collins et pour cela, Légion d'Honneur spéciale à Miss Lucas    Mais refuser Le Maitre de Pemberley, d'autant plus qu'il etait parait-il, très séduisant, en plus de sa fortune, beaucoup de filles auraient fermé les yeux sur ce que, elle, croyait être ses tares incurables.  Qui parle de matérialisme, là?   
Des filles aussi "féministes" et évoluées, ça ne devaient pas courir les rues de l'Angleterre, y compris à Londres. Pour une fille de La Compagne, cela relève presque de "l'extraterrisme"   Mais, Jane Austen était en avance sur son époque et je crois que le personnage a une grande partie de ses traits.
J'ai repassé en boucle la demande en mariage de Darcy et malgré ce qu'il prononce, je lui trouve tout de même des excuses.   Aimer à ce point, défier les normes et convenances et faire un pas extraordinaire, tel un roi abdiquant, ça a tout de même du grand mérite; Vu sous cet angle! Et sous cet angle uniquement. De grâce, pas de tomates     J'essaye juste de remettre les choses dans leur contexte de l'époque. Vu de notre époque, on le lapiderait, Le Darcy!!!   Mais nous sommes tout de même civilisées et nous nous contenterons de riposter presque, de la même manière qu'Elizabeth.  

J'arrive un peu après la bataille, mais vos discussions restent passionnantes, et si je n'ai pas le temps d'y prendre part comme je le voudrais, je peux au moins me contenter de plussoyer Marie pour son plaidoyer en faveur de cette chère Lizzie !

J'aime beaucoup cette troisième partie où Lizzie quitte Longbourne pour passer quelques semaines chez les Collins :)Ces semaines sont riches en événements ! Les Collins forment un couple peu enviable, mais malheureusement courant à l'époque de Jane Austen, j'imagine...   
La rencontre avec Lady Catherine est savoureuse et on se rend compte que c'est une femme qui aime donner son avis sur tout sans forcément connaître particulièrement le sujet sur lequel elle s'exprime : pour elle, sa position élevée lui donne ce droit, mais lorsque Lizzie donne son avis au sujet de ses sœurs qui sortent dans le monde, elle se fait reprendre par Lady Catherine ^^ D'ailleurs, j'aime beaucoup la manière avec laquelle Lizzie répond à Lady Catherine : du tact, de l'humour, mais derrière cela, on sent qu'elle ne fléchira pas et conservera ses opinions
Le colonel Fitzwilliam est intéressant et on comprend pourquoi Lizzie aime à converser avec lui : il est charmant

Enfin, Darcy ! Cette demande en mariage !   J'adore leur échange à ce passage ! La réponse de Lizzie est formulée avec la plus grande politesse malgré ses paroles dures à entendre pour Darcy, et j'aime lorsqu'à la fin elle est plus blessante, montrant à Darcy tout le mépris qu'il lui inspire ! Comme vous l'avez dit, ce n'est pas commun, une jeune fille de son rang, avec sa fortune, qui refuse un aussi bon parti, mais Lizzie est entière, fidèle à ses principes et ce n'est pas l'appât du gain qui la gouverne, elle est bien plus profonde que ça, et c'est ce qui va continuer à attirer Darcy !
Cette scène est extrêmement bien jouée par CF et JE : il n'y a pas d'orage, pas de pluie pour appuyer leurs paroles et donner un aspect romantique à la scène ( je HAIS cette scène dans la version de Joe Wright !    Pourtant je suis romantique, j'aime ce genre de scène avec les orages, la pluie et tout ça, mais pas dans cette scène, pas à ce moment de P&P ! Il n'y en a pas besoin : le texte et le jeu des acteurs suffit normalement ! ), mais ici elle est jouée à la perfection ! On ressent toutes les émotions : le trouble, l'agitation, la stupeur, la colère, la honte... Je n'ai qu'une envie après une telle scène : me ruer sur le quatrième épisode !!  

Fée clochette a écrit:

Oui le physique compte pour un homme    Mais ne me dites pas que pour une femme, le physique d'un homme ne compte pas    Parce qu'il compte tout autant     

mais bien sûr que ça compte pour nous aussi!!!    et je n'ai jamais dit le contraire...cependant, je pense que ça compte encore davantage pour les hommes..  

Ysabelle a écrit:

Je souligne que je ne finis pas d'être étonnée par le personnage d'Elisabeth, que j'assimile d'ailleurs souvent à sa créatrice : Jane Austen. En dehors de sa vivacité, intelligence, charme,...je suis donc étonnée par ses décisions avant-gardistes, si j'ose dire ainsi, étant donné que ce terme concerne plus la politique et l'Art. Elle est en avance sur son époque car, à considérer le contexte dans lequel elle évoluait, c'est extraordinaire de voir cette demoiselle refuser deux demandes en mariages intéressantes (Eu égard à sa situation).

Des filles aussi "féministes" et évoluées, ça ne devaient pas courir les rues de l'Angleterre, y compris à Londres. Pour une fille de La Compagne, cela relève presque de "l'extraterrisme" Mais, Jane Austen était en avance sur son époque et je crois que le personnage a une grande partie de ses traits.

tout à fait d'accord avec toi, Ysabelle! Je la trouve résolument "moderne" dans son attitude et ses décisions!! et ce petit côté "féminisme" chez Jane Austen a été relevé et fait l'objet de nombreux articles sur P&P.

MarianneJustineBrandon a écrit:

Les Collins forment un couple peu enviable, mais malheureusement courant à l'époque de Jane Austen, j'imagine...

oui, mais cette relecture et revisionnage m'aident à mieux comprendre le point de vue de Charlotte, que je perçois comme quelqu'un qui aspirait à un peu d'indépendance et de tranquillité et ne voulait plus se sentir comme un fardeau pour sa famille! et d'une  certaine façon, même si elle est mariée à Collins et qu'elle doit supporter Lady Catherine, elle mène en quelque sorte un mode de vie assez indépendant.
Comme elle le dit à Lizzie, elle peut faire ce qu'elle veut dans ses "appartements", elle s'est arrangée pour ne pas avoir Collins sur son dos à longueur de journée et enfin, elle est maîtresse des lieux à Hunsford.   Quand Lizzie dit à Darcy que ce mariage est finalement un assez bon arrangement pour Charlotte, elle dit vrai, elle a pu voir qu'effectivement Charlotte était très contente de sa situation.   
Comme le dit Jane à Lizzie, Charlotte aurait pu trouver pire comme mari...  c'est sûr que moi, je ne pourrai pas!!!  

marie21 a écrit:

Charlotte aurait pu trouver pire comme mari...  c'est sûr que moi, je ne pourrai pas!!!  

Oui, mieux vaut un Collins ridicule et bête avec lequel, si on est assez intelligente, on peut s'arranger, qu'un homme violent et méprisant, comme certaines ont eu, et ont toujours   

C'est exactement ce que dit Jane à Lizzie   .

J'aime beaucoup la façon dont Charlotte Lucas explique ses "arrangements" à Lizzie lorsqu'elle vient la voir, avec un air entendu mais en prenant garde de rester dans son rôle d'épouse et de ne pas dénigrer ouvertement son mari. Et Lizzie qui se contient, faisant attention de ne pas se moquer tout en ayant parfaitement compris. Une très bonne scène.
Avec une telle Charlotte, Mr Collins n'a aucune chance, il est condamné à se faire manoeuvrer à l'insu de son plein gré   

J'ai eu beaucoup de mal à supporter Lizzie en ce début de troisième partie. Certes, elle ne veut pas de Mr. Collins et estime que Charlotte fait un choix ridicule mais cela ne la regarde pas. Son amie semble en paix avec son choix et arrive, tant bien que mal, à trouver un équilibre et un sentiment d'apaisement dans son mariage.
Pourtant, dès le début du roman, on sent que les deux jeunes filles n'ont pas la même vision des choses et on sait qu'en ce qui concerne leur conception du mariage, elles sont totalement opposées. Que Lizzie soit surprise, oui. Qu'elle juge, non.
Heureusement que Charlotte a insisté pour que Lizzie séjourne à Hunsford. Cela leur permet de renouer et de se comprendre un peu mieux. Sans ce séjour, ce n'est pas dit que leur amitié, avec l'éloignement, aurait tenue.

Charlotte manipule Mr Collins avec habileté que s'en est drôle. Elle lui fait croire qu'elle va dans son sens et a ainsi la paix. Par contre, tant d'un côté que de l'autre, je ne pense pas qu'il y ait le moindre sentiment qui se soit développé.

Je comprends mieux pourquoi Lady Catherine supporte Mr. Collins : à un rang différent, ils sont en réalité pareil. Ils aiment s'écouter parler, ne sont pas dans l'échange et ne recherchent que des compliments. La façon dont Lady Catherine se même de tout ne ressortait pas à ce point dans P&P2005. On y voit qu'elle est autoritaire et que ce qu'elle dit est parole d'évangile mais sans plus. Dans le livre, j'aime la façon dont elle se croit supérieure aux autres mais est en réalité ridicule. Et que si on la secouait un peu, ça ne lui ferait pas de mal (cf. Lizzie en fin de roman).

Venons en maintenant à la demande... Mr. Darcy est d'une grossièreté !! Pas étonnant que Lizzie, au tempérament de feu, se mette en colère. Il s'agit bien sûr du tournant de l'histoire mais cela va au moins leur permettre de se remettre en question et de comprendre que tout n'est pas noir ou blanc.
Mr. Darcy a dû se faire sacrément violence pour faire sa demande et cela s'en ressent dans ses propos.
En revanche, je trouve que Lizzie est assez naïve d'avoir forgé son opinion uniquement sur l'histoire avec Wickham. Elle, pourtant si vive et intelligente, croit sur paroles un homme qu'elle vient à peine de rencontrer... Elle qui est pourtant si perspicace quant au caractère et la personnalité de Caroline Bingley !