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Bon alors d'abord je tiens à dire que le titre français est très mal choisi...le titre original "the unlikely pilgrimage of Harold Fry" est beaucoup représentatif du livre...je n'arrive pas à comprendre pourquoi il n'a pas été traduit littéralement !!!  

Le pitch d'abord: un matin, Harold Fry, sexagénaire à la vie morne et bien rangé, reçoit la lettre d'une ancienne collègue - et amie - qui lui annonce qu'elle va mourir.
Harold lui écrit une lettre de réponse, qu'il va poster...mais une force obscure le pousse à aller de boîte aux lettres en boîte aux lettres, et il ne se résout pas à glisser sa lettre dans l'une d'elle. Suite à une rencontre, il se met en tête que sa collègue ne mourra pas tant qu'elle n'aura pas de nouvelle de lui, et il décide d'aller la rejoindre à pied (soit à peu près 1000 bornes à faire). Au fil de se voyage étrange, Harold va croiser plein de personnes différentes, et lui même va parcourir son chemin de souvenirs, bons ou pas...

J'ai beaucoup beaucoup aimé ce livre. Déjà j'ai énormément apprécié le style de Rachel Joyce, fluide et agréable à lire. Elle a un joli talent pour, en quelques mots simples, vous plonger dans une atmosphère (ses descriptions de la campagne anglaise sont très jolies), et aussi pour vous émouvoir ou vous faire rire...

Le personnage d'Harold, tellement pâle au départ, devient très vite attachant...tout comme sa femme (et pourtant ce n'est pas gagné ). On ressent ce qu'il ressent, on partage son euphorie ou bien ses difficultés dans cette marche forcée.

IL croise de nombreux personnages, à peu près tous sympathiques, et on s'attache à certains, tellement même qu'on est frustré de ne pas savoir ce qu'ils deviennent (mais bon c'est comme dans la vraie vie). Certains passages m'ont beaucoup ému, et la fin m'a tiré quelques larmes.

Deux bémols :

le fils d'Harold, David, personne assez important, est franchement antipathique, et on du mal à éprouver la moindre empathie lui et pour ce qui lui arrive.

Le livre, assez court, comporte un moment que j'ai très peu aimé:Harold est rejoint dans sa marche par des sortes de pélerins. Ca n'a aucun intêret (pour moi), et en plus à ce moment on sombre dans une sorte de préchi précha new age qui n'est pas du tout ma tasse de thé !!! (genre débarrassons nous du superflu pour mieux nous retrouver, blablabla ...). Franchement le livre aurait (à mon avis) gagné sans ça.

La Belle et la Bête n'ont que peu d'interactions, à part lorsque la Bête vient chaque soir lui demander "s'ils couchent ensemble ce soir". On ne voit donc pas pourquoi elle tomberait amoureuse de lui. D'ailleurs elle ne te tombe pas amoureuse de lui, elle souffre plutôt du syndrôme de Stockholm! Bien que sa prisonnière, elle se sent redevable de toutes ses bontés (matérielles). En revanche, elle tombe amoureuse de la beauté physique de "la Bête sous forme humaine" qui lui apparaît en rêves (sans savoir que c'est la Bête évidemment). Ou est passée la morale de l'amour au-delà des apparences?
Lorsque la Belle accepte d'épouser la Bête, la reine, mère de celui-ci, refuse cette alliance car la Belle n'est que fille de marchand. Mais nous apprenons qu'elle était adoptée et qu'en fait elle est aussi de haute naissance, étant la fille d'un roi. Ouf! les convenances sont sauves!