The House of Mirth / Chez les heureux du monde (roman et adaptation)

C'est forcément un mot d'amour, sinon ce serait pas drôle. Ravie de te voir si enthousiaste, j'avais vraiment adoré cette lecture moi aussi et je me retrouve beaucoup dans tes impressions.

Merci pour cet avis Nathy's !
Ce livre fait partie de ceux que je veux acheter sans pour autant le faire

Fonce l'acheter Juliette2a ou emprunte le

Misshoneychurch oui possiblement un mot d'amour mais j'aimerais savoir lequel justement parce que un seul mot c'est tellement court! Moi j'avais pensé à "pardon"

Nathy's, tes impressions me font revivre ma propre lecture et c'en est une qui ne laisse pas indifférent.

Bonsoir!
Juste pour vous transmettre mes impressions au sujet du livre "The house of mirth" et de son adaptation cinéma. J'ai terminé cet ouvrage hier soir et j'ai tout de suite enchaîné avec le film. Dans l'ensemble, cette histoire m'a beaucoup plue même si elle est tragique et terriblement cruelle. A mon sens, elle manque de romantisme mais cette caractéristique confère à l'histoire son côté très réaliste, reflet de son époque. Le livre est bien écrit mais pas toujours facile à lire. Les phrases sont parfois "prises de tête" et il faut souvent les relire plusieurs fois avant de bien comprendre. Beaucoup de sous-entendus, de détails et de finesse dans ce roman qui construisent une solide psychologie des personnage. Du coup, le lecteur peut anticper et analyser les évènements autrement. Pour ce qui est du film, celui-ci est une adaptation très fidèle du roman. Seulement quelques raccourcis sont pris afin de renforcer parfois les émotions (par exemple le personnage de Grace Stepney ou encore la scène finale avec les lettres). Le film (en ce qui me concerne) vient aussi justifier ou préciser certaines de mes déductions douteuses au fil de l'histoire. Les acteurs sont excellents. Pour ma part, j'ai autant aimé le film que le livre. Mais le livre m'a quand même semblé un peu "longuet". Le personnage de Lily m'a beaucoup touché, fragile et courageuse à la fois. Belle et naïve, intelligente et loyale. J'ai aussi beaucoup aimé Selden mais je regrette sincèrement son manque de "couilles" (excusez-moi l'expression!) à partir du moment où il commence à assister à sa chute et à la voir s'enfoncer... Bref, très bon roman d'Edith Warton!!

Après le livre, le film ! J'ai vu Chez les heureux du monde, avec Gillian Anderson.
Je n'ai pas aimé, j'avoue.
J'ai trouvé ça long, très long, et autant la lenteur est plaisante à lire, autant elle est fatigante à regarder. Peut-être le film manquait-il simplement de rythme.
Je n'ai pas non plus été convaincue par l'actrice principale. Comme à la lecture du livre, je n'ai pas réussi à m'attacher à l'héroïne malgré son triste sort.
En revanche, j'ai bien aimé Laura Linney, qui est roublarde à souhait.

Sous la pression générale, je me lance donc sur mon avis sur Les heureux du monde

Je peux vous l'avouer, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce livre. Si ce n'était le fait que cette auteur est très appréciée sur le forum, je pense que je me serais arrêtée avant la fin. J'ai été tentée plusieurs fois.
Il m'a bien fallu dépasser la moitié du livre ( qui soit dit au passage, est quand même un pavé) pour commencer à l'apprécier. Et là, je n'ai plus pu le lâcher jusqu'à la fin
J'ai été happée par le désir de savoir ce qui allait arriver à Lily Bart, l’héroïne du livre.

Je crois qu'il faut réussir à dépasser le style d’écriture de l'auteur, qui ne donne franchement pas dans la simplicité. Les phrases sont compliquées. Edith Warthon part sur de longs développements sur les états d’âmes des uns et des autres, sur des descriptions psychologiques qui n'en finissent plus . C'est ce qui m'a été le plus pénible.

Néanmoins, une fois rentrée dans l'histoire, j'ai beaucoup aimé C'est un récit tragique, dont le rythme de récit m'a fait penser à L’Assommoir, de Zola; l'heure de gloire puis la longue chute vers le fond d'une femme.
Cette femme est bouleversante: elle reste droite, intègre, digne jusqu’au bout , elle ne veut jamais s'abaisser à utiliser les mêmes basses armes que ses destructeurs pour se défendre. Elle passe à coté de toutes les occasions d'échapper à son malheur. Elle est trop belle , trop seule, trop pauvre, trop droite, pour le monde dans lequel elle aspire à vivre, et elle s’effondre.
C'est une histoire vraiment bouleversante

Maintenant, je suis partie pour trouver Les Boucannières, qui a l'air de bien plaire.

Merci pour ton avis Zoju !

Oui merci Zoju, même si j'ai aimé aussi beaucoup le début, justement pour ses decscriptions/analyses approfondies des personnages et de la société new yorkaise (notamment les horribles harpies), j'ai aussi été happée dans la spirale qui aspire inexorablement Lily Bart. Et Lawrence Selden qui ne fait rien ou ne peut rien faire...

Merci pour tes impressions Zoju. C'est drôle que tu soulignes le style compliqué de l'auteure, car dans Le Temps de l’Innocence - ma seule lecture de E. Wharton à ce jour - j'avais au contraire été frappée par la simplicité et la fluidité des phrases. Mais c'est peut-être un ressenti tout personnel.

Je comprends les impressions de Zoju. J'ai moi aussi Chez les heureux du monde et je l'ai pas terminé Je n'ai pas détesté, je referais une tentative quand je serai suffisamment motivée. C'était bien écrit (peut-être trop même trop bien) mais parfois, des métaphores sont utilisées pour décrire les états d'âmes des personnages et ces métaphores ne sont pas toujours évidentes à décrypter. Par contre, les passages où l'écriture était plus simple, plus fluide, rendaient l'histoire captivante. Donc je comprends la critique de Zoju parce que j'ai eu le même ressenti bien que je n'ai pas détesté ce que j'avais lu mais je n'ai pas eu la patience de terminer le roman (surtout quand d'autres romans attirants sur ma PAL me faisaient de l'oeil )

jennie a écrit:

motivée. C'était bien écrit (peut-être trop même trop bien) mais parfois, des métaphores sont utilisées pour décrire les états d'âmes des personnages et ces métaphores ne sont pas toujours évidentes à décrypter. Par contre, les passages où l'écriture était plus simple, plus fluide, rendaient l'histoire captivante. )

Je partage complètement ce point de vue, Jennie. Le style de la première partie est très alambiqué, trop même, et ça ne rend pas du tout la lecture fluide, comme tu l'as observé sur un autre livre, Tatiana.
Les tournures prises pour expliquer les événements sont tellement complexes que je me demande même si j'ai bien compris, au final ce qui s'est joué entre Lily et Selden. Je crois qu'il faudrait que je regarde le film pour mieux comprendre.
Car même si j'ai globalement aimé l'histoire, je n'aurai jamais le courage de le relire une deuxième fois.

Voici mon avis sur Chez les heureux du monde  

Depuis le temps que je voulais lire ce roman, c'est enfin chose faite ! Je me suis encore une fois régalée avec Chez les heureux du monde, de l'auteure américaine Edith Wharton, que je connaissais déjà grâce à son livre Les Lettres.
Dans cette oeuvre qui ressemble à celles de Jane Austen, nous suivons le destin de Miss Lily Bart, jeune femme de vingt-neuf ans, dont la beauté exceptionnelle lui permet de côtoyer les plus riches familles, à commencer par les Trenor ou encore M. Rosedale, mais qui, petit à petit, va se retrouver seule dans un monde égoïste de ce début du XXème siècle...

Malgré un début difficile, sans doute à cause de l'écriture de l'édition, je me suis très vite identifiée à Lily, j'ai ressenti toutes ses émotions, ses premiers malheurs, et enfin, sa déchéance finale, comme si j'évoluais dans cette société répugnante. Heureusement, certains personnages sont restés sympathiques du début à la fin, d'ailleurs, dès les premières pages de ce roman, le lecteur a la chance de rencontrer M. Lawrence Selden ( ), l'un des seuls qui restera fidèle à Lily, jusqu'à la dernière page, à la fois émouvante et magnifique !   

Que dire de plus ? Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, l'intrigue était passionnante, avec un enchaînement rapide d'évènements tous aussi intéressants les uns que les autres ; bref, comme vous l'aurez constaté, j'ai adoré Chez Les Heureux du monde, que je conseillerais bien évidemment à tous...  

 Je partage totalement ton avis Juliette, c'est un très beau livre.

 

Et bien quel enthousiasme, Juliette  j'ai eu un avis un peu plus modéré sur ce livre, car j'ai eu beaucoup de mal à passer la première moitié. Mais si tu as aimé, je ne saurais que te conseiller les Boucannières, qui te plaira surement, j'en fais le pari

Merci pour vos commentaires Nougatine et Zoju  

Zoju, je pense que tu as raison !  

J'ai beaucoup aimé Chez les heureux du monde, bien que moins que L'âge de l'innocence. Je ne m'attendais pas à un récit aussi sombre   , à une peinture aussi noire de la haute société américaine des années 1900. Sous les paillettes du luxe et de la vie aisée, ce ne sont qu'hypocrisie et coups bas. Ceux qui comme Lily Bart tentent de s'y faire une place avec pour seuls atouts une grande beauté et une capacité à se faire apprécier en société le font à leurs risques et périls.

L'âge de l'innocence m'avait laissé le souvenir d'une écriture fluide. J'ai été surprise de tomber sur des phrases longues et complexes ici. Cela dit, elles servent bien le récit car elles donnent lieu à des descriptions psychologiques des personnages tout à fait profondes   . J'ai eu l'impression d'être plongée au cœur de chacun d'entre eux.

Lily Bart est une héroïne magnifique. Il m'a fallu un peu de temps pour m'attacher à elle, car dans un premier temps ses motivations purement mercantiles m'ont semblées détestables, surtout envers Percy Gryce. Mais au fur et à mesure qu'on est éclairé sur ses origines, les motifs qui guident ses actes deviennent tout à fait compréhensibles.

Spoiler:

Les personnages masculins sont quelque peu en retrait mais certains d'entre eux sont très fouillés. En particulier Selden, dont la relation avec Lily est faite de hauts et de bas et qu'il est parfois difficile de cerner.

Spoiler:

J'ai deviné le dénouement

Spoiler:

Merci pour ton avis Tatiana ! Personnellement j’avais adoré (plus que Le temps de l’innocence )

J'ai visionné il y a peu la très belle adaptation de Chez les heureux du monde avec Gillian Anderson. Il me semble difficile de faire mieux, ou du moins de réaliser une adaptation plus proche du roman. Ma lecture date de tout juste un an, donc je m'en souviens encore relativement bien sans pour autant avoir les détails en tête. Le scénario du film ne laisse rien de côté, et donne un belle part à chaque personnage secondaire, depuis cette vipère de Bertha (Laura Linney) jusqu'au gentil et serviable Rosedale (Anthony LaPaglia). Surtout, la relation ambigüe entre Lily et Lawrence Seldon (Eric Stoltz - que je ne crois pas avoir vu ailleurs que dans Les Quatre Filles du docteur March et que j'associe toujours à Mr Brook   ) est très bien rendue. Gillian Anderson resplendit, son interprétation est idéale. Toute la beauté, la fierté et la fragilité de Lily Bart y figurent . Sans pouvoir comparer les deux rôles, je me demande si celui-ci n'a pas pu influencer le choix de l'équipe de Bleak House lorsqu'il lui a été proposé d'incarner la superbe et énigmatique Lady Dedlock de Bleak House.

La reconstitution est superbe, en fait tout m'a semblé parfait. Sur la durée le film est peut-être un poil long lorsqu'on additionne toutes les scènes, mais j'ai trouvé les dernières très émouvantes. Comme toujours dans ce genre de films je me suis amusée à reconnaître des acteurs vus ailleurs   . Entre autres, il y a deux actrices de Downton Abbey : Elizabeth McGovern (of course) et Penny Downie, qui y joue Lady Sinderby, la maman d'Atticus Aldridge dans la saison 5.

Contente de lire un avis si positif Tatiana, J'avais beaucoup aimé aussi !

Je n'ose pas le voir, le livre est trop horrible. La lecture m'a suffi!

Merci pour ton avis, Tatiana !

Darcy a écrit:

Je n'ose pas le voir, le livre est trop horrible. La lecture m'a suffi!

Tu devrais tenter quand même, à mon avis le film est à voir quand on a lu le livre . C'est toujours intéressant de comparer les deux.

Je ne pense pas, si c'est pour me sentir mal après. Je ne plaisante, je suis assez émotive.

Je n'ai pas écrit sur ce forum depuis des années, mais je suis revenue pour donner mon avis sur The House of Mirth que j'ai lu en version originale.

J'ai beaucoup apprécié ma lecture même si j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs par moments, notamment dû à une impression que le personnage principal est face au même genre de situation à plusieurs reprises et elle en ressort toujours dans le même état. C'est un peu répétitif. Je pense que cela était voulu de la part de l'auteur, mais cela ne rend pas vraiment la lecture captivante.

J'ai trouvé Lily Bart très sympathique. Elle a ses défauts, mais j'ai trouvé sa lassitude envers la position qu'elle occupe dans le monde et son déchirement entre son envie de faire partie de la haute société et son besoin de liberté et de vivre honnêtement très touchants. C'est assurément frustrant de la voir faire les mêmes erreurs coup après coup, mais l'auteur nous permet toujours d'avoir accès aux pensées et sentiments de Lily de manière à ce que même lorsqu'on n'est pas d'accord avec elle, on la comprend.

La partie la plus frustrante pour moi était cependant la manière dont les relations entre les personnages féminins étaient présentées. Je sais que ces personnages sont victimes du monde dans lequel elles vivent, mais le manque d'empathie et la duplicité que témoignent la grande majorité des personnages féminins envers Lily étaient vraiment déconcertants. Heureusement qu'il y avait Gerty Farish!

J'ai également quelques problèmes avec la fin du roman, mais je ne veux pas spoiler personne.

Au final, cela m'a donné envie de lire d'autres romans d'Edith Wharton et j'ai aussi l'impression qu'une relecture me permettrait d'apprécier le roman davantage.