Le film d'Ivory a bercé ma jeunesse, les répliques sont cultes à la maison ("pauvre Charlotte..."
) et pourtant... j'ai bien aimé cette version plus récente, et nettement plus moderne!
Les relations entre les différents personnages sont plus marquées, on voit tout de suite l'attirance entre Lucy et Georges, surtout d'un point de vue charnel, comme vous l'avez si bien dit plus haut! Autant dans le film d'Ivory, tout est suggéré, autant dans cette dernière version, Lucy semble résister à grand peine au baiser de Georges!
J'ai trouvé ce Georges assez réussi, plus attachant et plus crédible. Et pareil pour Cecil, qui m'horripile dans la vieille version (je n'arrive pas à comprendre ce que lui trouve Lucy, à part un statut social!
), là, il est malgré tout attirant, bien qu'agaçant à force d'être plongé dans ses livres. La scène à Rome nous montre une belle complicité entre Lucy et Cecil.
D'ailleurs, les reproches que lui fait Lucy au moment de la scène de rupture ne collent pas avec l'image qui nous est donnée de Cecil: elle le considère comme doué en musique, art et littérature, mais pas en relations humaines... Or ca ne saute pas franchement aux yeux: on le voit bouquiner et fumer, d'accord, et il ne participe pas aux différents jeux organisés, mais est-ce vraiment suffisant pour cataloguer quelqu'un comme "inapte socialement?"
Le Cecil d'Ivory, lui, l'était vraiment!
J’ai beaucoup aimé cette Lucy, affirmée et sûre d’elle
(même si elle ne correspond pas non plus à l’image que je me fait de Lucy Honeychurch! Elle est cependant très réussie!)
M. Beebe, mouaif, je préfère son rôle dans l’ancienne version.
Et grosse déception pour cette nouvelle Charlotte, moins comique, et moins vieille fille à cheval sur les bonnes manières et le qu’en dira t’on!
Le film est suffisemment explicite pour se passer des titres de chapitre qui, il faut bien l’avouer, donnaient un peu de clarté au film d’Ivory. Et tant mieux, on gagne beaucoup en fluidité et en modernité!
- Spoiler:
Je n’ai pas aimé la fin, la mort de Georges tombe comme un cheveu sur la soupe, j’ai d’ailleur cru pendant tout le film que Lucy était arrivée en avance à Florence, où ils s’étaient donné rendez-vous, et qu’elle l’attendait en repensant à leur rencontre! Naïve que je suis!
Et le cocher... je n’ai pas compris ce qu’il venait faire là, ni le rapprochement avec Lucy, que je n’ai pas du tout compris comme un remerciement (après qu’il lui ait dit qu’il était célibataire!! ) mais plutôt comme une franche invitation!
Dommage pour la fin, mais malgré tout, j’ai passé un très bon moment, et ce film a donné un coup de fraîcheur à mon imaginaire «Chambre avec vue»