Catherine Cookson

ekaterin64 a écrit:

Beaucoup de pathos et de misérabilisme quand même dans ces écrits^^ Ce que les femmes peuvent souffrir avant d'avoir droit au bonheur.

Quand j'étais ado j'avais vu une adaptation qui était passée sur la 3. Une histoire de forge je crois j'en garde un très bon souvenir. j'aimerai bien retrouver le titre. Marganne si tu tombes dessus lors de tes explorations, pense à moi.

Je suis d'accord avec toi Ekat : beaucoup de malheurs, mais les héroïnes sont courageuses et cela finit la plupart du temps très bien, ça fait du bien parfois de ne pas lire que des drames (je dis ça, j'adore les histoires qui finissent mal ).

Une histoire de forges ? ça ne me dit rien à première vue

On verra si d'aventure tu continues dans ta découverte de l'auteur

J'ai vu aussi des téléfilms diffusés sur C+, il me semble qu'un se passait dans une filature ou une friperie mais je ne me souviens pas d'une forge

Je viens de regarder The Moth, adaptation de 1997 du roman de Catherine Cookson (dont je n'avais jamais entendu le nom avant). Je ne m'attendais à rien du tout, mon visionnage était presque un hasard, mais en fait j'ai vraiment beaucoup aimé ! Au point que j'ai commandé le DVD pour revoir le film dans des conditions un peu meilleures. L'adaptation dure 2h30. On y retrouve des visages connus avec 30 ans de moins (Jack Davenport, mais aussi Justine Waddell, Rupert Penry-Jones, David Bradley - qui en fait avait la même tête il y a 30 ans ).

Je rejoins Ekat sur le côté pathos et misérabiliste. Pour être franche, j'ai aussi trouvé que l'ensemble avait un côté téléfilm vintage, un peu naïf ou couru d'avance, avec des images pas franchement jolies (cette campagne anglaise, et ces intérieurs en bois, comme c'est sombre !). En gros le genre de plaisir coupable de petite grand-mère anglaise "un dimanche de pluie quand il n'y a rien d'autre à faire". Eh bien c'était exactement ce dont j'avais besoin ces jours-ci.

J'ai beaucoup aimé mon visionnage ! On se trouve un peu à l'époque de Downton Abbey (1913), mais dans une version un peu moins glamour, en particulier pour les femmes. Le jeune Robert Bradley, qui a passé 10 ans comme menuisier sur les navires de guerre, débarque chez son oncle, petit menuisier de campagne. L'oncle travaille tout près de la demeure des Thorman, qui sont une famille de la haute bourgeoisie (avec tous les codes requis), désormais désargentée et dont les hommes mènent une vie un peu dissolue. L'aînée de la famille, Sarah, gère comme elle peut le domaine, et s'occupe de sa petite-soeur Millie, simple d'esprit (c'est elle qui est surnommée "the moth", le papillon de nuit).

Tout y passe : les rapports et préjugés de classe (Robert, parce qu'il est éduqué n'hésite pas à exiger le respect, et refuse la servilité imposée aux serviteurs), la situation douloureuse des femmes de l'époque (dans la bourgeoisie comme pour le peuple), les malheurs requis dans ce type d'histoire (jeunes filles enceintes et abandonnées par leurs amoureux, alcoolisme, folie, incendies, ruine, fiançailles rompues...). J'ai un peu pensé à une version "cheap" de Loin de la foule déchaînée. Mais ce n'est pas caricatural pour autant, en tout cas je ne l'ai pas perçu comme tel, mais plutôt comme un portrait sombre et réaliste.

Et puis, c'est quand même romantique. Je ne regardais pas pour autre chose ! J'ai beaucoup aimé évidemment le personnage de Robert, qui est joué par le beau Jack Davenport, avec un accent campagnard difficile à comprendre. Robert est intelligent, sérieux, courageux, mais aussi fier, et parfois impulsif. Il se sent en grande partie libre des contraintes sociales... mais pas entièrement. Sarah est froide, rigoureuse, a une affection sans bornes pour sa soeur, et elle a tous ses préjugés de classe à déconstruire. J'ai aimé leur relation à tous deux, qui sont deux âmes nobles au milieu d'un paquet de personnages médiocres. Et ce n'est pas la jeune fille qui tombe amoureuse du riche prince charmant, c'est agréable dans ce sens là.

Donc je vous recommande ce film ! Même si on sent beaucoup le passage des années dans la qualité de la vidéo (ça fait un peu Derrick quoi), ça fait du bien de voir une vision de l'Angleterre de Downton qui ne soit pas idéalisée (est-elle dramatisée au contraire ?). J'ai aimé les accents divers des uns et des autres, le personnage de Robert Bradley et celui de la jeune Millie, et l'ambiance n'est pas mal non plus, c'est vraiment une immersion dans la campagne de l'époque. Et j'ai énormément swooné.

Citation :

David Bradley - qui en fait avait la même tête il y a 30 ans

C'est vraiment le genre d'acteur dont on se demande s'ils ont été jeunes un jour

Sinon, je n'ai qu'un vague souvenir de ce téléfilm, vu il y a des années (peu après la sortie de PotC 2 ou 3, ça commence à dater, mine de rien), mais ton avis correspond à peu près à ce qui me reste. De ce que j'en sais, c'est le haut du panier de la série d'adaptations de Cookson par la BBC de cette époque.

Je garde un très bon souvenir de cette adaptation et suis contente qu'elle t'ait plu Annwvyn .

Annwvyn a écrit:

En gros le genre de plaisir coupable de petite grand-mère anglaise "un dimanche de pluie quand il n'y a rien d'autre à faire"

C'est très vrai   ce genre de fiction fait du bien.

J'en ai vu plusieurs à la suite si je me rappelle bien (j'avais eu une période Catherine Cookson mais ne me suis jamais aventurée à lire les romans ) et c'est celle qui m'a le plus marquée. Pour toutes les raisons que tu évoques (le cadre historique et géographique, l'intrigue...) mais avant tout en raison des deux beaux personnages principaux. Finalement on retient surtout les qualités de Robert et de Sarah, le sérieux du premier et la détermination, le courage, en bref le tempérament de la seconde, plus que leurs défauts (la fierté parfois exagérée de Robert surtout). Je m'étais aussi attachée à leur histoire dans laquelle on retrouve un peu de Nord et Sud. Ils viennent tous deux de mondes différents et, après un démarrage difficile, apprennent à se connaître et à s'apprécier dans l'adversité.
Et tous les acteurs sont très bien, dans une distribution typiquement lambtonienne.

Anwynn, j'ai eu une grosse période Catherine Cookson, j'avais acheté presque tous les DVD. The Moth n'est pas celui que j'avais préféré, mais tant mieux si tu l'as apprécié

Je n'ai pas vu ce topic! J'ai deux DVD offerts par une amie lambtonienne
The Rag nymph et Tilly Trotter. Je ne les ai pas encore visionnés, mais vous me tentez bien avec vos posts

Merci pour ton avis, Annwvyn ! Comme je suis très "lobbying", je vais me renseigner sur Catherine Cookson, car je ne connaissais pas cet univers

C'est un univers attachant .

Suite à nos échanges j'ai regardé The Gambling Man (1995), et ai eu la surprise de voir Robson Green (Grantchester) dans le rôle principal. L'histoire est particulièrement sombre et triste et m'a rappelée celles de Dickens. Dans les années 1870, Rory Connor, un receveur de loyers, a la passion du jeu ce qui lui attire de sérieux ennuis de la part de criminels peu fréquentables. On retrouve un environnement difficile, un héros qui gravit les échelons en partie grâce à ses compétences et une histoire entre deux personnages de milieux opposés. J'ai bien aimé suivre un héros au lieu des héroïnes habituelles chez cette romancière (à en croire les adaptations ), à l'itinéraire intéressant. Charlotte Kean, qu'on pourrait croire fade dans les débuts de l'histoire, acquiert une position avantageuse en tant qu'héritière fortunée et cette jeune femme effacée, intelligente et pleine de bon sens se révèle la principale figure féminine.
Ce n'est pas l'adaptation que j'ai préférée jusqu'à présent mais elle se regarde avec plaisir, et on se demande pendant un moment quel sera le mot de la fin.

Merci pour ton retour, Tatiana Je n'ai jamais vu jouer Robson Green (à l'exception de Grantchester) donc ce film m'intéresse
Est-ce que ces adaptations sont sorties en DVD ou non ?

Elles ne sont malheureusement pas sorties en France mais existent en DVD en Grande-Bretagne.
Marganne a parlé du coffret qu'elle a acquis, les adaptations sont sous-titrées.

C'est dommage que ces DVD soient sous-titrés  je me souviens qu'il y a quelques années, Canal+ avait diffusé plusieurs adaptations de romans de Catherine Cookson en français, j'avais découvert cet auteur à ce moment-là  j'avais d'ailleurs particulièrement aimé une histoire où une domestique sait lire et écrire et cela provoque un scandale chez ses employeurs

Tatiana a écrit:

Marganne a parlé du coffret qu'elle a acquis, les adaptations sont sous-titrées.

Merci pour l'info ! Je vais me renseigner, mais comme Cassandre, je trouve dommage qu'aucune chaîne n'ait rediffusé les histoires de Catherine Cookson

Je ne connaissais absolument pas Catherine Cookson avant qu'Annwvyn ne remonte ce topic, et grâce à elle j'ai pu découvrir cet univers en visionnant The Moth.

Je ne me serais probablement pas arrêtée sur ce téléfilm sans ce lobbying, et finalement je me suis bien prise au jeu moi aussi. Mon avis rejoint les précédents : l'intrigue est assez téléphonée (encore que

Spoiler:

mais sans tomber dans le ridicule. Au final, c'est comme le disait Annwvyn un genre de Downton Abbey plus ancré dans le réel, avec un fond de lutte des classes plutôt bien traité. L'image est en effet bien vieillotte (mais je crois que celle de la version ITV d'Emma, qui date de la même période, m'avait plus déprimée ), mais on s'y fait assez vite. Un point fort du film est son casting, j'ai trouvé la plupart des acteurs très justes, notamment Juliet Aubrey (j'avais l'impression de connaître son visage mais rien ne me parle dans sa filmo). Et Jack Davenport, à qui je n'avais jamais trop fait attention, est tout à fait charmant dans le rôle du héros (un peu trop parfait le héros, peut-être).

Malgré des côtés too much

Spoiler:

on se laisse porter et l'ensemble est bien sympathique à regarder.

Merci pour ton retour !