Anna Karenine, Léon Tolstoï, le roman (et toutes adaptations exception celle de Joe Wright)

Quelle brillante analyse, peteandco ! Je suis admirative !
Et cela me donne très envie de lire le livre, auquel je n'ai jamais osé m'attaquer jusqu'à présent

Contente que ca t'ait donné envie de le lire . J'avais peur de ne pas etre tres claire ...

J'avoue qu'apres cette lecture je suis tres tentée de lire Guerre et Paix. J'avais deja vu le film avec Audrey Hepburn et je n'avais pas accroché . Je me demande si ce n'est pas parce que je me perdais un peu avec tous ces personnages ....

Je t'encourage vivement à continuer tes lectures tolstoïennes par Guerre et Paix, c'est un livre magnifique et un de mes grands coups de coeur de me lectures adolescentes. C'est une superbe fresque historique aux personnages très attachants, en particulier Pierre et Natasha.

Je n'ai pas du tout accroché au roman !! Trop lent pour moi !
Je n'ai pas non plus accroché à la version filmique avec S.Marceau mais je serai tentée par celle avec Vivien Leigh, que j'ai adoré dans "Autant ..." !

Je n'ai jamais lu le livre mais j'ai vu l'adaptation avec Sophie Marceau il y a longtemps. Je dois dire qu'elle ne m'a pas emballé. Les costumes sont beaux (la scène de bal est très belle) mais il y a pas eu de coup de foudre.

Hier j'ai vu la version avec Vivein Leigh et j'ai d'avantage aimé. Ici aussi les costumes sont sublimes. Et bizarrement je me suis moins ennuyée qu'avec la version de Sophie Marceau. Pourtant le film reprend plus ou moins les même scènes.
Par contre j'ai préféré le Vronsky de la version de Sean Bean. Mais ce n'est pas un personnage attachant dans les films en tout cas. Il suit Anna par tout et s'impose à elle sans réfléchir. Il ne semble pas réaliser qu'il fera d'Anna une paria et du coup j'ai parfaitement compris la colère d'Anna à la fin. Il aurait pu choisir par amour pour elle de ce tenir éloigner mais non. Lui ça ne lui fait pas grand chose il peut continuer à sortir alors qu'Anna ne peut plus être reçus chez les gens. Bref il est très très loin d'un Darcy ou Thorton. En fait j'arrive même pas à le considérer comme un gentleman. Je pardonne à Rochester qui est vraiment coincer dans sa situation. Vronsky ne semble même pas essayer de lutter et tant pis si Anna en souffre.

Anna n'est pas vraiment mieux. Elle lutte peut être un peu plus mais son attitude avec son maris et son fils est assez méchante. Il ne semble pas y avoir de vrai amour. Pas même pour son fils. Elle l'abandonne quand même!

Encore une fois je ne me suis fait une opinion que par rapport aux films. Peut être es ce d'avantage expliquer dans le livre mais vu vos commentaires et les adaptations je trouve les deux personnages assez détestables.

J'ai bien aimé l'adaptation avec Vivien Leigh et je suis contente de mon acquisition mais je dois dire que cela ne m'a pas encouragé à lire le livre. Mon manque d'affection pour les personnages principaux gâche tout.

Pour ceux qui demandait la version dvd anglais sous titré français avec Vivien leigh est disponible à 4 euros sur amazon.

J'aime beaucoup ton analyse des personnages lilougeri. Vronsky est effectivement assez anthipatique, parce que comme tu le dis il entraîne Anna dans sa descente aux enfers, mais puisque c'est un homme la bonne société ne lui est pas fermée. Anna quant à elle fait figure de pestiférée après sa "chute" et sa situation est irréparable aux yeux des moeurs de l'époque.

J'ai vu la version avec Vivien Leigh il y a quelques années. L'actrice m'avait beaucoup touchée, parce qu'elle avait en elle toute la fragilité nécessaire pour incarner Anna. La version avec Sophie Marceau m'a plu également, mais davantage pour les décors et les costumes que pour les acteurs, même si Sophie est tout à fait convaincante, et tellement belle dans ses superbes costumes !
Ceci dit, je t'encourage vivement à lire le livre, qui m'a fait découvrir Tolstoï et a été un coup de coeur

Je viens de passer quelques semaines en compagnie d'Anna Karénine et je ne sais pas si je serai capable de partager tout ce que j'ai ressenti durant cette relecture. Encore une fois Tolstoï a su m'embarquer dans un dépaysement total, tout en me faisant rencontrer des personnages vrais, dont les émotions, les doutes, les plaisirs et les passions sont universels.

Ayant lu une première fois ce livre dans ma jeunesse, je me rappelais surtout de l'histoire d'Anna mais pour ainsi dire pas des Oblonski ni de Lévine et de Kitty. J'ai donc été étonnée de constater que l'adultère, qui est censé être le thème principal du livre, prend relativement peu de place. Comme dans Guerre et Paix, c'est tout un monde qui prend vie sous nos yeux, et les affres vécus par Anna et Vronski sont mis en perpective d'une part avec d'autres couples, ayant des conceptions différentes de l'amour, et d'autre part avec la société qui les juge, et qui bien sûr n'est pourtant pas sans tache elle aussi.

Le romancier nous promène dans ce monde, nous en montre les habitudes et les travers en peignant devant nos yeux diverses scènes, plus ou moins intimes, mais toujours marquantes. Que ce soit à l'opéra, dans un salon, au cercle, aux courses, ou alors à la campagne, pour la chasse ou les foins, ou encore dans un cabinet ou sur une terrasse, pour assister à des dialogues dans lesquels les personnages se mettent à nu (ou plutôt dans lesquels l'auteur met les personnages a nu en jouant habilement des non dits), j'ai eu l'impression d'admirer un immense tableau vivant (j'aurais voulu dire « fresque », mais c'est trop statique), dont je ne me lassais pas d'admirer les détails. Détails rarement anodins, toujours choisis avec soin, et surtout rendus avec un style incomparable.

En lisant l'excellente postface de L. Domher ainsi qu'une partie des variantes, j'ai compris que ce style qui semble si naturel, évident, limpide et efficace est en fait le résultat d'un travail de titan. Tolstoï retravaillait encore et encore ses romans, réfléchissant sur des esquisses, changeant les noms des personnages, ajoutant là une scène, en déplaçant un autre ou en retranchant plusieurs, changeant également le caractère de ses personnages, sans doute pour faire plus vrai mais aussi pour mieux faire passer certains messages, modifiant encore et encore son plan. Aucun détail n'est laissé au hasard. Et lorsqu'on lit certains variantes précoces, on se rend compte de la différence, de la perfection finale de l'oeuvre, jamais pompeuse ou soporifique, toute de simplicité et de précision. La patience légendaire de Sophie Tolstoï, recopiant les manuscrits de son mari, semble encore plus admirable lorsqu'on sait cela.

Pour en revenir à l'histoire entre Anna et Vronski, j'ai apprécié cette illustration de la fatalité de la passion. Une fatalité qui n'a rien de mélodramatique (on est loin de Roméo et Juliette*, et pourtant à la base le problème est assez semblable) mais qui est ingérable quand même. J'ai senti de la sympathie de la part de l'auteur pour cette passion mais aussi une sorte de peur. A lier avec les considérations sur la raison en relation avec la religion. Tolstoï se méfie des émotions, mais il ne les rejettent pas, il apprend à les apprivoiser (enfin je dis, Tolstoï, mais c'est plutôt Lévine, bien sûr).

La part autobiographique évidente de ce roman le rend encore plus attachant. L'auteur nous livre ses interrogations et ses réponses en toute simplicité. J'avoue que je me sens beaucoup d'affinités avec lui. Heuh... pour autant qu'on puisse affirmer se sentir des affinités avec un génie, car ça fait quand même un peu cheville enflées. Mais bon, disons que comme le personnage de James McAvoy dans The Last Station, j'aurais considéré comme un énorme privilège de pouvoir être la secrétaire du génie. Disons que ses interrogations me parlent et que chaque fois que je le lis je repars avec une envie folle de me replonger dans plein de bouquins de philosophie, de politique, d'histoire et d'économie.





* Grâce à la chronologie de la vie de l'écrivain figurant dans mon édition, j'ai appris que Tolstoï détestait Shakespeare. Ah, le génie avait quand même une faiblesse.

Ah je suis contente, je n'ai pas pu terminer Anna karenine pour l'instant, j'ai du l'arrêter parce que e devais lire les lectures du lycée mais j'ai bien l'intention de m'y replonger dès que j'en aurais plus le temps. Tolstoï est pour moi un véritable génie, quelle écriture splendide, je l'ai commencé en plein été et pourtant j'avais l'impression de la neige de St Petersbourg, du froid, des chapkas et du train d'Anna... J'ai hâte de pouvoir tout relire parce que je pense qu'à ce stade je vais tout relire...
En tout cas je ressent exactement pareil que toi...

Dans la préface de l'édition de l'édition sur laquelle j'avais commencé à le lire, l'auteur de la préface disait que Shakespeare, Balzac et Toltoï était les trois grands auteurs européens..

De passage pour dire que je viens de finir anna karenina, et que j'ai beaucoup aimé^^
Sinon, je deteste vraiment le personnage de Anna...

Oui elles sont authentiques, je les ai déjà vues Normalement on devrait avoir un trailer très prochainement d'après la source facebook du film... j'ai tellement hâte !

TheLadyinRed, c'est marrant que tu n'aimes pas le personnage d'Anna... c'est quand même l'héroïne ! Mais je te comprend, je suis en train de lire le roman, il ne me reste que 100 pages environ et je peux dire qu'en effet parfois elle est un peu enervante mais pour moi c'est naturel pour une personne aussi opressée, effrayée par la société dans laquelle elle vit, amoureuse... Par contre, bien qu'il ne soit pas un héros parfait, en lisant le roman, j'ai eu une bien meilleure opinion du comte Vronsky que j'avais en voyant les différentes adaptations... j'aime beaucoup ce personnage... également Alexis Alexandrovitch qui m'a l'air moins noir que je l'imaginais. Au début je me suis un peu embrouillée les pattes avec tous ces noms différents pour la même personne (Anna Arcadievna = anna karenine, Constantin Dimistrievich = Lévin, Oblonski = Stepane Arcadievitch = Stiva... Catherine Stcherbatski = Kitty ) et puis j'ai mieux compris le système de nom des russes donc ça n'a pas trop posé problème... J'adore le personnage de Lévin... même si son complexe d'infériorité fait peur parfois !
Je trouve qu'enfait... l'histoire de Lévin et Kitty, parallèle à celle d'Anna, Vronski et Karenine, prend autant de place, et que dans les adaptation elle est souvent releguée au second rang... J'aimais bien pourtant les acteurs qui jouaient Kitty et Lévin dans la version avec Sophie Marceau...

(mode rabat-joie on)

Ce que je n'aime pas, cest son côté séductrice ( la fille qui séduit tous les mecs...)

J'ai beaucoup aimé le perso de Lévin également^^

Je suis scandalisée par le choix du casting..keira dans la peau d'anna???
et Vronsky..le pauvre ! moi qui m'attendait a un beau gosse...
Je sens que ca va me faire comme dans autant En Emporte Le Vent : on pense que dans le film Rhett et Ashley vont etre des mecs beaux gosses
et on découvre qu'ils sont vieux et moches..

(Mode rabat-joie off)

Oh bas dis donc Clark Gable est l'un des plus beaux acteurs d'Hollywood je trouve ! Je n'ai jamais lu autant en emporte le vent, mais j'ai vu le film un paquet de fois et je le trouve très séduisant...

Je trouve qu'Anna, si elle séduit c'est sûr, ne le fait pas volontairement... Je ne trouve pas qu'elle soit du type grande séductrice... c'est marrant à quel point on peut voir un personnage différemment... pour moi c'est une femme qui n'a pas du tout l'intention de séduire, à part Vronsky... c'est une femme qui est vraiment amoureuse de Vronsky, qui place toutes ses espérances de la vie en lui... finalement, je pense que Keira Knightley n'est pas le choix parfait, mais on verra, quant à Aaron Johnson, je suis plutôt contente, même si j'aurais préféré qu'ils lui laissent sa chevelure brune... ce n'est pas parce qu'il est russe que Vronski est forcémment blond...

J'ai terminé le roman hier, du coup j'ai oublié de dire mon avis... J'ai beaucoup aimé cette lecture, en vérité ce roman m'a passionnée. C'est le genre de classique qu'on a peur de commencer à la vue de la taille du pavé (en plus celui-là je l'ai lu en pleïade qu'on avait offert à ma mère...donc énorme avec pages super fines qu'on a peur de déchiqueter à chaque fois qu'on en tourne une ! ) mais je ne regrette pas. Comme je l'ai dit plus haut j'ai eu au début un peu de mal avec les personnages. Mais tout s'est éclairci, il en reste un néanmoins qui échappe à ma compréhension : Serge Ivanovitch... (qui c'est ça... ) on parlait de lui à chaque fois mais je n'ai toujours pas saisi qui s'était... si quelqu'un pouvait m'éclairer

J'ai été étonnée au départ aussi que l'histoire de Kitty et de Lévine prenne autant de place dans le roman. Cette histoire là m'a autant plue que celle d'Anna. En ce qui concerne le personnage d'Anna, je l'ai vraiment adoré... elle peut être je l'accorde, casse-pieds de temps en temps mais c'est justifié... sa longue descente aux enfers à partir du livre 7 (je crois) m'a bouleversée, jusqu'au drame final, une scène impressionnante... Un autre personnage que j'ai adoré, c'est celui de Vronsky... je trouve que c'est vraiment un héros torturé... il aime passionnément Anna, a renoncé a beaucoup pour cette passion, mais néanmoins a du mal à lui montrer ses sentiments, à plusieurs reprises on le voit hésitant, les deux amants ne se comprennent plus vers la fin...

Le passage qui m'a le plus émue est celui où Anna va rendre visite à son fils un peu secrètement... une scène bouleversante qui montre bien le déchirement de cette femme entre deux alternatives terribles : retourner avec son mari et ne plus revoir Vronsky, et vivre avec Vronsky en étant séparée de son propre enfant... Et le personnage devient fou c'est évident... (c'est horrible ) pour toutes ses raisons, plus la jalousie d'Anna en voyant peu à peu s'éloigner l'homme pour qui elle a tout quitté et voir ses amies lui fermer leurs portes, le personnage d'Anna est digne d'inspirer toute la compassion du monde pour moi... c'est vraiment une héroïne de roman qui restera gravée dans ma mémoire...
Quant à Lévine... j'adore ce personnage mais grands dieux... je ne pourrais jamais en épouser un pareil... il vit beaucoup trop dans les étoiles, a un complexe d'infériorité surdimentionné, réfléchit à la moindre situation.... alors que Kitty, si elle est romantique, a bien plus la tête sur les épaules... j'ai hâte de voir ce couple représenté dans le film... les acteurs me conviennent très bien en plus...

J'ai bien aimé aussi Dolly, une femme aussi très complexée... j'ai apprecié que Tolstoï s'interesse autant au sort des femmes dans son roman, je connais peu d'auteur masculins ayant à ce point sondé la nature féminine, avec autant de succès... Et c'est bien sûr une poignante critique de la société opressante et sans issue pour l'amour qu'on décrit là.... c'est magnifique ! Un roman merveilleux, un peu long et dense mais aucun regrets, une lecture que je n'oublierai jamais !

Merci beaucoup pour cet excellent avis, Emily !!

Concernant Vrosky, la plupart des personnes (qui ont lu ce roman bien évidemment) l'ont adoré donc je pense que c'est un parfait "héros" !!
Il faut vraiment que je lise "Anna Karénine"...En tout cas, bravo pour cette critique complète

Emily-de-Winter a écrit:

Le passage qui m'a le plus émue est celui où Anna va rendre visite à son fils un peu secrètement... une scène bouleversante qui montre bien le déchirement de cette femme entre deux alternatives terribles : retourner avec son mari et ne plus revoir Vronsky, et vivre avec Vronsky en étant séparée de son propre enfant... Et le personnage devient fou c'est évident... (c'est horrible ) pour toutes ses raisons, plus la jalousie d'Anna en voyant peu à peu s'éloigner l'homme pour qui elle a tout quitté et voir ses amies lui fermer leurs portes, le personnage d'Anna est digne d'inspirer toute la compassion du monde pour moi... c'est vraiment une héroïne de roman qui restera gravée dans ma mémoire...

Idem pour moi ce passage m'a fait pleuré à chaudes larmes. C'était la première fois que je pleurais en lisant un livre.
Anna Karénine est mon héroïne, bien que sa fin soit des plus tragiques, elle reste celle qui m'a le plus marquée et le plus influencée.

Par contre, je débarque: je ne savais pas qu'une autre adaptation cinématographique avec Keira était sur le feu . J'avais été déçue pas celle avec Sophie Marceau qui était soporofique. Pourtant, le choix de Sophie Marceau était, on ne peut plus adapté à ce personnage.

J'aime pas du tout l'affiche et les initiales AK en arrière-plan, ce n'est pas possible! Pas de cheap et de mauvais goût de permis avec Anna Karénine, non mais!

Val a écrit:

Je dois avouer que je trouve la deuxième affiche pas mal, j'ai aussi regardé la bande annonce, cela m'a donné de lire le roman puis de découvrir ce film. Ce sera une totale découverte de Léon Tolstoï, j'espère ne pas être déçue .

Hey Val !

Si tu veux "tester" le style de Tolstoï avant de te lancer dans la lecture de ses (excellents) pavés, je peux te conseiller de faire comme moi et d'essayer une de ses nouvelles.
Je te conseille vivement (et aussi à toutes celles et ceux que ça intéresse) la nouvelle Le Diable dont voici un petit résumé :
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Voici le lien pour la lire sur Wikisource : (taper les mots clés "Le Diable wikisource" sur Google


Bonne Lecture !

Emily-de-Winter a écrit:

Comme je l'ai dit plus haut j'ai eu au début un peu de mal avec les personnages. Mais tout s'est éclairci, il en reste un néanmoins qui échappe à ma compréhension : Serge Ivanovitch... (qui c'est ça... ) on parlait de lui à chaque fois mais je n'ai toujours pas saisi qui s'était... si quelqu'un pouvait m'éclairer

Serge Ivanovitch Kornichev est l'aîné et le demi frère de Constantin Dimitrich Lévine et de Nicolas Dimitrich Lévine. Les relations entre ces personnages sont abordées dans le Livre Premier au chapitre VII !

En parlant de relations entre les personnages, j'ai entrepris de réaliser la carte heuristique des personnages de Anna Karénine sur le modèle de celle du Comte de Monte Cristo présenter ici : (taper "carte heuristique wikipédia" sur Google)

Je vais essayer de mettre mon premier croquis ici. Qui veut aider ?

Ah merci Ellis ! Je n'étais pas sûre !

Je veux bien t'aider, mais je serai absente à partir de samedi, mais ce serait un grand plaisir de pouvoir t'aider (si je le peux) dans ce travail !!

Merci Emily-de-Winter !

Je vais essayer de reproduire mon croquis sur le PC (mon scanner est mort) pour pouvoir le poster. Quand tu reviendras et que tu en auras le temps, tu pourras me donner ton avis et tes suggestions !

Merci Ellis.B pour tes conseils, je vais lire cette nouvelle!

@Val : De rien ! surtout fais moi signe quant tu l'auras lu je suis curieuse de savoir ce que en as pensé et si ça t'as décidé à te lancer dans la lecture d'Anna Karénine !

@Emily-de-Winter : ça y est, j'ai terminé la carte ! enfin pas vraiment puisque je n'ai pas fini de le lire...
remarques, suggestions, corrections, compléments, bref dis moi tout !

Spoiler:

Ps1 : on ne voit pas très bien mais je ne sais pas comment agrandir plus que ça !
Ps2 : j'ai ignoré les serviteurs et les nombreux amis de Vronskï. Pense tu qu'il faille en mettre quelques uns ?

Dis donc Val, tu es bien courageuse pour avoir réalisé ce si grand arbre ! N'ayant pas lu Anna Karénine, je ne peux malheureusement pas t'aider mais je dois dire que c'est très réussi !

Juliette2a a écrit:

Dis donc Val, tu es bien courageuse pour avoir réalisé ce si grand arbre ! N'ayant pas lu Anna Karénine, je ne peux malheureusement pas t'aider mais je dois dire que c'est très réussi !

Oh ne t'inquiète pas, ça n'est pas si difficile que ça pourrait en avoir l'air, je trouve ça même très amusant ! Et puis je suis en vacances donc j'ai du temps.
En tout cas, je suis ravie que ça te plaise.
Je suis tombé sur un schéma de ce style sur la page wikipédia du Comte de Monte-Cristo (un de mes romans préférés), et je me suis promise de faire la même chose pour le prochain pavé que je lirais : merci Tolstoï

Ce livre est dans ma pile à lire, j'avoue avoir une légère tendance à préférer le style anglais mais je vais voir si le style russe est tout autant séduisant.

J'ai terminé la lecture d Anna Karénine. La relecture, plutôt.

Je ne me souviens pas bien de ce que j'en avais pensé à l'adolescence, mais l'expérience de la vie et la maturité m'ont permis de tirer "tous les bénéfices" d'une oeuvre aussi magistrale : la galerie de portraits, l'évolution des personnages, leurs contradictions, déchirements ou grande humanité, la peinture de la société russe de l'époque, les questions philosophiques et spirituelles, la description de la vie à la campagne : tout m'a intéressée et fait réfléchir.

J'ignore pourquoi Tolstoï a choisi un tel titre, car Anna Karénine est loin d'être l'héroïne du roman ou celle qui occupe le plus de place, elle n'est qu'un maillon d'une longue galerie de personnages (si quelqu'un a l'info, je suis preneur).

Anna est néanmoins un être infiniment complexe, attachante au départ, puis exaspérante au fur et à mesure que la vie se dérobe sous elle.
La façon dont elle séduit Vronsky ne me l'a pas rendue sympathique : certes, elle s'est mariée sans amour; toutefois, au début du roman, elle est présentée comme quelqu'un de charmant, qui aime plaire, sait qu'elle plait, mais n'en est pas à tromper son mari.
N'en avait-elle jamais eu l'occasion ? Ses principes l'en empêchaient-ils ? N'avait-elle pas trouvé le bon candidat ? Le couple Kitty & Vronsky semble réveiller toute sa frustration, et mettre au clair sa solitude.
J'ai eu l'impression que, jalouse du possible bonheur de Kitty, elle se lance dans une entreprise de séduction, sans bien en mesurer les conséquences.
Anna est entière, elle veut tout ou rien, et ne veut surtout pas négocier le droit de pouvoir aimer Vronsky.
Certes, ce droit ne lui est pas donné de bon coeur, mais lorsqu'on le lui concède, Anna ne peut s'en contenter, elle veut pouvoir récupérer son fils et épouser Vronsky.
L'époque étant ce qu'elle est, mais surtout Anna étant ce qu'elle est, la relation court très tôt à sa perte.
Aurait-elle trouvé le repos si elle avait pu divorcer, obtenir la garde de son fils, épouser Vronsky, et être à nouveau accueillie dans le monde ? J'en doute. Sa tentative de séduire Lévine, certes mesurée, montre bien à quel point le problème d'Anna n'est pas tant le monde entier qu'elle-même.
Irritabilité, sautes d'humeur, perte de raison, la fin du roman est une épreuve, pour Anna, comme pour le lecteur.
J'ai toutefois ressenti de la peine pour cette femme qui s'enferme dans son délire et son refus de regarder les choses en face. Toujours le tout ou rien. Un coup de sang, et c'est le choix du néant, par lequel elle punit Vronsky qui cherche, lui, à s'adapter. Une passion dévastatrice, peu enviable selon moi, et surtout peu adulte.

Alexis Karénine paraît bien fade à côté du tourbillon que provoque sa femme.
Chez lui, l'agitation et les tourments restent essentiellement intérieurs. Je ne pense pas qu'il soit dépourvu d'émotions, je pense qu'il ne sait pas comment les gérer, et cache donc tout derrière une façade inamovible.
Sa quête spirituelle ressemble plus à une échappatoire, pour éviter d'affronter son ressenti. Il ne se rend même pas compte qu'il est face à des charlatans, lui qui est pourtant homme de raison : tout plutôt que de se retrouver face à lui-même.
Qui est Karénine (à part un homme de devoir), que pense-t-il : c'est là un mystère que j'aurais aimé percer.
Il ne m'a pas été antipathique : il est pris dans une situation qui le dépasse, qui secoue ses convictions et ses règles morales. Sa carrière en souffre, son corps en souffre, il se raidit de plus en plus, et se renferme. Personne n'a l'air de comprendre, ou même de se préoccuper de ce qu'il vit. L'énergie dépensée pour continuer à affronter le monde au quotidien est telle qu'il en devient presque un mort-vivant... Je le plains, de subir ce qu'il subit, et d'être qui il est. La combinaison des deux est atroce.

Vronsky... ... .... C'est le personnage que je comprends le moins. Il se laisse mener par les événements, n'anticipe rien, ne réfléchit pas aux choses, seulement à la satisfaction immédiate de ses désirs quels qu'ils soient.
Au début du roman, il n'est certainement pas prêt pour une relation sérieuse, et il est heureux finalement que Kitty n'affronte pas une déconvenue plus grave.
Anna l'ayant envoûté, Vronsky n'a certainement pas idée de l'engrenage que cela va devenir, ni qu'il vient d'abdiquer sa liberté.

Et Lévine. Ah Lévine... Mon coup de coeur absolu, mon héros toujours en quête : de l'amour, du sens de la vie, de Dieu. Quelle rigueur morale, quelle droiture, quelle soif d'absolu, quelle lucidité sur le monde qui l'entoure, sur lui-même et ses faiblesses ! A ses côtés, le terme "labeur" perd son côté obscur et se pare de couleurs chatoyantes : une vie dans l'ombre, au service de la terre, du domaine, de la transmission, et pourtant la beauté des réalisations de Lévine ne se mesure pas à sa richesse, mais à l'enrichissement de son coeur et de son âme. Je suis totalement fascinée et sous le charme. Malgré sa gaucherie et ses maladresses, Lévine a la splendeur d'un diamant brut.

Je pourrais continuer longtemps, mais il va falloir songer à conclure.
Je terminerai donc avec le couple Dolly & Oblonsky : chacun a sa manière m'a touchée.
Dolly est très réaliste. Elle est préoccupée par l'attitude de son mari, bien sûr, par sa situation financière, mais est aussi concernée par l'éducation de ses enfants, et le monde qui l'entoure. Elle est pragmatique et courageuse.
Oblonsky est un heureux personnage : impossible de lui en vouloir, quelles que soient ses fautes (et il en commet ! entre adultère et mauvaise gestion financière, Dolly n'est pas épargnée), il est tellement bonhomme et si plein de vie ! On dirait un enfant : il reconnaît ses fautes (parfois à demi-mot), demande pardon, promet de ne pas recommencer (et le pense sincèrement !), mais c'est plus fort que lui, il replonge, et attire malgré tout la sympathie, voire l'indulgence (un enfant, vous dis-je !).

Ce fut une agréable relecture qui m'a "tirée vers le haut" tant les sujets de réflexion sont nombreux. Je ne saurais trop recommander ce beau roman, dont on pourrait parler des heures (je crois ne pas avoir exprimé le dixième de ce que j'aurais pu dire...)

Merci de nous avoir donné ton avis Otma, il faudrait aussi que je relise ce livre, ça fait très longtemps que je ne l'ai pas lu et j'ai oublié pas mal de choses