North and South, juste le livre

Je suis plutôt d'accord avec l'analyse de plume. Je pense que ce que Mrs Thornton reproche principalement à Margaret, c'est de ne pas apprécier John à sa juste valeur, et accessoirement, de ne rien comprendre au caractère particulier de la vie du Nord. Comme sur ces deux points Margaret a nettement évolué au cours de l'histoire, elle peut très bien, je pense, avoir une relation harmonieuse avec sa belle-mère. Le défi est d'obtenir le respect de Mrs Thornton, et je pense que Margaret en est capable.

Pareil que Miguel...euh je veux dire Plume!

Mrs Thornton est une femme fière qui a traversé des épreuves douloureuses dans son existence et adore son fils (qui vit tjs avec elle alors qu'il a bien 35 ans si ma mémoire est bonne). Elle souffre et se bat avec lui dans ses affaires et je pense qu'elle est aussi blessée lorsque Margaret rejète John la première fois. Et puis, quelle scène magnifique qd John lui dit qu'ils vont devoir tout recommencer à zéro tous les deux, et qu'elle lui répond qu'elle se moque de la maison et qu'il n'y a que lui qui compte.

Je n'ai pas l'impression qu'elle déteste Margaret, elle m'a plutôt l'air réservé et pudique (comme bcp d'Anglais d'ailleurs).

Non, vraiment c'est un personnage que j'aime bcp et qui a, comme vous l'avez toutes dit plus haut, de l'épaisseur. J'aurais plutôt tendance a rejeté une Fanny complètement inculte et indifférente aux affaires de sa famille. Il n'y a qu'à voir le gars qu'elle épouse ("he's a little grey"...).

Il est vrai que la force des romans de Mrts Gaskell, c'est la psychologie des personnages et les situations très réalistes. Tiens, d'ailleurs, le petit reportage ds la DVD de Wives & Daughters l'illustre super bien!

J'ai un peu pris votre discussion en route, mais je voulais donner mon avis sur ce personnage clé qui oriente tout de même pas mal le bouquin.

A plus,
Isobel.

ton analyse est très bonne Isobel, les personnages d'E.Gaskell sont très vrais, très justes, ce qui nous les rends encore plus attachants

Ca y est, j'ai fini de le lire, et je suis maintenant convaincue que !!! Mon Darcy a du souci à se faire, surtout que j'ai pas encore vu RA, mais l'aperçu que j'en ai avec vos captures me rendent impatiente (mardi normalement, j'aurai mon colis tant attendu).
Ce livre est fantastique : touchant, avec un fond historique engagé mais sans remettre en cause sa légèreté. Les personnages sont extras, seul le caractère de Margaret est un peu incompréhensible... notamment quand elle repousse Thornton
J'ai adoré la fin,

spoiler a écrit:

j'ai trouvé cela très drôle de finir sur une plaisanterie révélatrice de la complicité amoureuse entre Thornton et Margaret.

Mais, comme dans Pride and Prejudice, j'ai regretté que l'histoire se finisse en une demi page.
Cependant, livre extra qui m'a convaincue de courir acheter Femmes et Filles, qui est en rupture de stock (j'ai eu le dernier exemplaire de ma librairie, ouf ! ).

Après l'avoir commencé il y a plusieurs mois et l'avoir laissé de côté ... je suis venue à bout ce petit bijou qu'est North & South !
Je comprends mieux la thorntonmania maintenant...
Faites-moi une petite place les filles !!!
Après un début assez laborieux je dois dire mais nécessaire pour placer chacun à son poste... j'ai été emportée par le courant !
Les personnages sont délicieux de complexité et le conflit "ouvriers/patrons" m'a légèrement fait pensé à "GERMINAL" de ZOLA ?!
Margaret m'a un peu tapé sur les nerfs au départ avec ses airs de "Cléopâtre" sur son piedestal, dédaigneuse à la pûreté et la foi "irréprochables" et au jugement et à l'engagement "sans faille", quand elle sait aussi être la patience, le dévouement, la tendresse, la générosité et prendre leurs responsabilités au moment où sa mère va mal et son père est "égaré"...
Au fur et à mesure des coups du sort qui s'acharnent sur elle, Margaret apprend la modération, l'humilité et le courage et renforce sa foi qu'elle pensait inébranlable.
Elle fait face à sa conscience torturée par la peur, la honte et par ce sentiment nouveau qu'elle refuse d'admettre et qui fait qu'elle souffre d'avoir perdu l'estime de JT... l'amour ?
Nous en arrivons à ce cher John... tout et rien à ajouter !!!
Tout me séduit en lui :
- son expérience, tous les sacrifices et le chemin parcouru pour se construire et se hisser au sommet,
- sa "poigne", sa force de caractère, son obstination, sa droiture,
- et sous ses dehors de roc, son petit coeur passionné qui aime sans limites et sans concession la fière Margaret, même quand il sait qu'elle ne le lui rend pas... et malgré le doute et la jalousie il est prêt à tout pour que la réputation de celle qu'il aime ne soit pas entâchée.
Il ne lui manquait qu'un peu de civilité, d'indulgence et d'humanité.

Dans l'ensemble, j'ai apprécié l'obstination ce bon vieux HIGGINS et la résignation de sa fille à son sort, l'amour fier et inconditionnel de Mrs. THORNTON pour son fils, le doux égocentrisme d'Edith, l'amour-propre blessé d'Henry LENNOX, l'humour de M BELL.

Contrairement à Jane AUSTEN, je trouve qu' Elizabeth GASKELL a un certain goût du détail, de la description.
Je trouve son style plus soft, fluide, moins percutant : pour en revenir à Edith par exemple, là où JA de sa plume aiguisée n'en aurait fait qu'une bouchée... EG nous fait sourire en décrivant subtilement son étroitesse d'esprit !

Le contexte de l'industrialisation est exploité avec justesse, l'intrigue est passionnante et certains choix d'EG intéressants, compréhensibles quand je lis par exemple qu'elle a perdu sa mère très jeune : j'ai été triste de l'absence de complicité entre mère et fille puis émue par la scène où Margaret supplie sa mère de la laisser prendre soin d'elle, quand elle regrette tout le temps qu'elle a "perdu" loin de sa mère et le peu qui lui reste pour essayer de tout rattrapper... le rapprochement mère-fille est vraiment touchant.
De même pour la relation père-fille où Margaret est littéralement le "bras-droit" de son père, en l'absence de Frederick...

Pour conclure, je dirai qu'il est assez facile à lire en Anglais... et sans le dico s'il vous plait ! (je m'en serai vite lassée sinon)
Seuls les passages où les ouvriers ou HIGGINS & cie avalent leurs mots sont costauds... sinon, je l'ai A D O R E !!!
Bref ! si quelqu'un n'a pas encore lu N&S... me dites pas que je suis la seule ... je le lui conseille vivement.

Jolie analyse et quelle passion MissEliza !!

Bienvenue au club des fondues de North & South !



Le seul bémol est peut-être le fait que tu as dit que Thornton manquait d'humanité. C'est vrai que c'est un patron mais il fait énormément pour ses ouvriers. Plus ce qu'il fait pour les Hale sans leur dire par humilité( la déco, la maison louée...).

Mais sinon, Bravo

Isobel.

Quel enthousiasme . Bienvenue parmi nous . J'aime beaucoup ton analyse ... Ptite question: As tu déjà vu l'adaptation BBC ?

@ Faustine : j'adore ta bannière !

C'est vrai, tu as raison Isobel : il est loin d'être inhumain... je me suis mal exprimée et je dirais plutôt qu'il est inflexible et intransigeant.

A partir du moment où il fait l'effort d'écouter ses ouvriers, de les traiter avec respect et surtout de tenir compte de leur opinion, il fait preuve de flexibilité, et aux yeux de ses ouvriers il apparaît plus humain.

C'est un trait de caractère qu'on lui connaissait déjà en tant qu'homme (vis à vis des HALE lors de leur arrivée à MILTON, lors de la maladie de Mme HALE...) mais moins en tant que patron. Peut-être par peur de paraître alors vulnérable ?

@ Mimidd : non je ne me suis pas laissée tenter avant d'avoir lu le livre. Maintenant que c'est fait, plus rien ne me retiens... j'arrive RIRI !!!

Quelle joie MissEliza de lire ton analyse et de compter une nouvelle adepte dans le club des accros à JT. J'ai la nette impression que le Riri en question ne va pas te laisser de marbre. Il faut que je me dépêche de trouver un smiley de loup pour faire plaisir à Isobel, tu pourras l'utiliser pour agrémenter ton futur post

Très jolie analyse, Miss Eliza ! Bienvenue au club des accros de Thornton !!! Vivement que tu voies l'adaptation de la BBC... Je suis certaine que Riri ne te laissera pas de marbre...

@Cat ; un smiley de loup, oh oui alors !!! Mon petit doigt me dit que nous allons en faire usage assez souvent...

Z'aime bien les histoire qui finissent bien !!! Je viens de finir de lire N&S dans mon bain, et j'aime bien les histoires qui finissent bien !

Bexounet

Bexounet, comme je te comprends! La fin de North and South est . J'ai bien relu 4 ou 5 fois le dernier chapitre tellement j'étais sous le charme. J'espère qu'on aura droit à des commentaires plus détaillés de ta part une fois le bain terminé!

Et ensuite, tu attaques l'adaptation?

Je suis comme toi Cat, je ne comptes même plus le nombre de fois que j'ai lu le dernier chapitre de N&S...quel merveille !!

D'ailleurs je suis frustrée en ce moment car je l'ai preté à une copine. Du coup, c'est une excuse de plus pour revoir le DVD !!

Vivement que Bexounet se procure le DVD (si c'était son intention d'ailleurs...on ne lui met la pression là ??)

A plus,
isobel

cat47 a écrit:

Et ensuite, tu attaques l'adaptation?

Ben, en fait j'attaque les 27 pages de ce post... Que d'ailleurs dans le Quizz N&S je viens de terminer ....
Mrs Thornton. Your straight-talking, stern exterior masks a loyal and dutiful friend

Pour ce qui est d'attaquer l'adaptation... Je ne l'ai pas en stock... Donc, je crois que ça attendra... (en plus, il me faudrait aussi celle de Jane Eyre...) Et je ne pense pas que mon frangin m'offre ça à Noël !!!

cat47 a écrit:

J'espère qu'on aura droit à des commentaires plus détaillés de ta part une fois le bain terminé!

Bon, le bain est terminé... mais il me faut un peu de temps pour rassembler mes esprits. Mais, promis, juré, cra... euh non, ça ne se fait pas ici... Bref, je vous ferais part de mes impressions sur ce livre, vous avez ma parole de gentleman. (Euh...oui, comme ça, la formule me parait plus appropriée. )

Bexounet

[Edit] pour répondre à Isobel, j'avoue être plus un acheteur frénétique de bouquin, qu'un acheteur frénétique de DVD... Les achats d'adaptation de N&S et Jane Eyre, ça viendra forcement, mais ce n'est pas pressé. Trouver Wives and Daughters en bouquin VF me parrait hautement plus urgent j'avoue.
[/Edit]

Je suis contente que tu aies apprécié N&S, Bexounet (j'étais certaine que tu allais adorer) !

J'ai hâte de connaître ton avis global sur le livre. Et je me joins aux autres pour te mettre la pression : il faut que tu voies l'adaptation... et tu verras : tu craqueras pour la jolie Ms Hale...

Au fait : bienvenue au club des Mrs Thornton... ! (eh oui, bibi aussi !)

@Bexounet : Wife & Daughter est différent mais tout aussi magnifique !!! Tu le trouveras facilement chez ton libraire préféré en commande ou sur amazon...

Bonne lecture mon grand

A plus,
Isobel

merci bexounet...
comme il est bon d'avoir quelques prédécesseurs, mais pas de trop loin!
je suis en pleine lecture de 'nord et sud', et je pense déjà avec délices au prochain roman: 'wives & daughters'
à bientôt pour moi aussi les 28 pages de ce topic!

je suis charmée...complètement charmée...par 'nord et sud'

à tel point que je recommence le livre pour mieux encore me pénétrer de son atmosphère et des caractères maintenant que je sais tout!

j'aime beaucoup les descriptions, que je trouve très poétiques; comme par exemple une pièce sans miroir qui est comparée à un paysage sans eau...les citations sont très belles, celle du début de chapitre poétise le chapitre tout entier!

qu'est-ce qu'on s'attache aux personnages secondaires: comme Higgins bien sûr, et Bessy, et mr Bell...

et nos héros...
John Thornton et Margaret rejoignent Darcy et Lizzie...
leur dernière rencontre, les dernières pages du livre

je tremble de voir l'adaptation...si j'en deviens accro comme P&P!

en tout cas un grand merci chaleureux à tout ce forum, qui m'aura permis de faire cette découverte!

Ah, Lorka, je crois que tu n'y échapperas pas !!!!

Quel bouquin en effet ! Même si certains aspects m'ont un peu dérangée, dans l'ensemble j'ai adoré ! J'étais complètement captivée.

Comme promis, je ne résiste pas à l’envie d’en dire un peu plus sur mes impressions à la fin de ma lecture de N&S.

Je l’ai dit plusieurs fois : j’ai adoré, et je me félicite une nouvelle fois d’avoir mis les pieds ici (sinon je serais passée à côté d’un très bon bouquin !).


LES PERSONNAGES
J’éprouve une grande tendresse pour la plupart d’entre eux.

Margaret est une fille forte, elle sait ce qu’elle veut, c’est très visible quand elle repousse Thornton amis aussi et surtout selon moi quand

Spoiler:

Là elle n’hésite pas à dire haut et fort à Mrs Shaw et Edith que désormais elle fera ce qu’elle veut et entend être maîtresse de sa vie. Elizabeth Gaskell pré-féministe ? Le fait qu’elle gère ses affaires elle-même, aidée par Henry Lennox le prouve.
Mais pourtant il y a eu des moments où elle m’a énervée, notamment au début quand elle fait preuve de préjugés envers Milton et ses habitants. Fort heureusement, les Higgins et Mrs Thornton sont là pour redresser la barre ! Et comment a-t-elle pu repousser Thornton ainsi ?! qu’elle n’aime pas les « boutiquiers » et n’accepte pas la façon dont Thornton traite ses ouvriers c’est une chose (il faut dire que dans l’adaptation il y va un peu fort en frappant l’ouvrier qui fumait dans l’atelier). Mais lui faire comprendre qu’elle est choquée des sentiments qu’il éprouve pour elle et sous-entendre qu’il n’est pas digne de l’aimer et lui demander de cesser c’est cruel ! A ce moment-là elle est tellement aveuglée par ses préjugés et sa volonté d’effacer tous les malentendus de la veille qu’elle en oublie d’être humaine ! Méchante Margaret.
Par contre, elle m’a bien fait rire après la demande en mariage, quand elle essaye d’analyser la nature de sa relation avec Thornton et les sentiments qu’elle éprouve, surtout après son mensonge pour sauver Frederick. Décidément l’amour rend aveugle ! Ne pas comprendre que si l’opinion que Thornton a d’elle compte autant à ses yeux c’est parce qu’elle est en train de tomber amoureuse !


Mrs Thornton : Cela faisait longtemps que je n’avais été autant admiratrice d’un personnage féminin. Elle m’intimidait au début (forcément je m’identifiais à la pauvre Margaret qui débarque à Milton, complètement perdue) mais j’ai senti d’emblée qu’au fond elle aime profondément son fils. Sa relation mère/fils avec Thornton est tout simplement la plus belle que j’aie eu l’occasion de lire (j’ai beau chercher, je n’en trouve pas de mieux). Il le dit souvent, c’est d’abord à elle et à ses conseils avisés qu’il doit sa réussite mais elle n’est pas qu’une femme de tête. La scène où elle le supplie de ne pas aller voir Margaret avant le lendemain (juste après l’attaque de la maison) pour pouvoir le garder tout à elle encore quelques heures m’a beaucoup émue. Et je ne parle pas de sa réaction quand elle apprend que Margaret a dit non… C’est tout simplement magnifique : son aveu de sa haine pour Miss Hale et le renouvellement de son amour éternel pour son fils… Waouah. Elizabeth Gaskell a beaucoup de talent pour avoir su retranscrire ça aussi bien. Dans le livre comme dans l’adaptation (enfin, je n’ai vu que les deux premiers épisodes de cette dernière), ce sont mes passages préférés. Quant à ses rapports avec Margaret… Ca promet pour le mariage ! J’ai beau adorer ce personnage, j’ai trouvé qu’elle y avait été un peu fort après la mort de Mrs Hale quand elle vient faire la leçon à Margaret. Je sais que c’est une femme droite et entière qui privilégie la franchise mais tout de même, elle aurait pu y aller plus gentiment d’autant que Margaret venait de perdre sa mère.

Higgins : ses réflexions pleines de bon sens tombent toujours à pic et sonnent juste. Finalement c’est lui qui fait prendre conscience de beaucoup de choses à Margaret mais aussi à Thornton (et par voie de conséquence au lecteur). Il est un peu bourru mais il est d’une gentillesse inouïe et a un code de l’honneur très strict : il se dévoue sans compter pour ses filles, accepte de s’occuper des enfants de Boucher alors même qu’il ne supportait pas ce dernier, arrive à un terrain d’entente avec Thornton. J’ai même été surprise de l’étendue de son affection pour Margaret à la fin quand il dit à Thornton qu’il fera tout pour aller la voir à Londres. Et il a une place toute particulière dans mon cœur car c’est grâce à lui que Thornton apprend (enfin !) que Frederick n’était que le frère de Margaret ! (quelle scène ! j’ai encore du mal à m’en remettre, je souriais béatement en lisant ce passage ! )

Frederick : une apparition trop courte mais qui me laisse un excellent souvenir. Quel dommage pour le frère et la sœur que les choses n’aient pas été si différents, ils ont l’air si complices ! Et j’adore la philosophie pragmatique et généreuse de Frederick

Mr Bell : le vieux tonton tout gentil et drôle, c’est comme ça que je le vois. L’ami fidèle de toujours qui prend sa filleule son sous aile et a toujours le mot gentil et la répartie rigolote pour lui remonter le moral. J’étais triste du sort que E. Gaskell lui a réservé.

Les personnages qui m’énervent : alors nous avons Fanny, l’arriviste, Mrs Shaw et ses préjugés (elle m’a énervée quand elle est venue chercher Margaret à Milton), Edith et sa frivolité et enfin Henry Lennox. Alors celui-là ! je crois que Darcy et Mr Collins ont du souci à se faire en matière de demande en mariage catastrophique ! Il n’est pas possible cet homme-là ! Croire que Margaret lui a fait des avances ! et son intérêt pour sa fortune à la fin de l’histoire me hérisse. Carriériste au possible. Non décidément il ne trouve aucune grâce à mes yeux (si ce n’est celle de remettre Edith à sa place avec ses petites piques ironiques)

Et, le meilleur pour la fin :
Thornton ! Mon Dieu que je l’aime celui-là (non je n’avais pas du tout l’image de Riri en lisant le livre… Bon si, complètement, je reconnais). La droiture et le sens de l’honneur sont des leitmotiv chez lui, autant que chez Darcy. A ceci près que lui s’est fait tout seul, à la force du poignet comme il se plaît à le répéter. Ce qui me fait complètement craquer c’est le mélange de sa force et de sa vulnérabilité. Aux yeux de tous il est le patron sévère, strict (Higgins est le seul de ses ouvriers à finir par voir qu’il est juste avec eux), ou bien le commerçant (Margaret) ou encore l’élève cultivé admirable par sa volonté, sa réussite et son intelligence (Mr Hale). Et quand le masque tombe et qu’on le retrouve avec Mrs Thornton… C’est à croire que ce n’est pas le même homme. Et pourtant si ! C’est bien lui qui pleure des « larmes viriles » (oxymore que je retiendrai toute ma vie ! ) et demande conseil à sa mère. C’est à elle qu’il se confie lorsqu’il fait faillite, il lui demande de lire les passages qu’elle lui lisait quand il était jeune pour se redonner courage… Et jusqu’au bout l’honneur et ses convictions dictent sa conduite : il refuse la spéculation (j’ai tremblé qu’il accepte !) et cherche un emploi qui lui permette d’appliquer ses idées sans pour autant être totalement subordonné à quelqu’un. Un grand monsieur ! OUI !!!!
Dois-je ajouter que je fonds complètement face à la constance de ses sentiments pour Margaret, devant sa crise de jalousie quand il la voit avec Frederick, ainsi que devant son absence de rancune quand il la sauve de l’enquête policière et ses « Margaret ! » du dernier chapitre ?? (là c’est sûr : il faut que je voie l’adaptation !!!!)

L’INTRIGUE
Certains éléments m’ont dérangée, ce sont essentiellement ceux ayant trait à la religion ou au syndicalisme. Les doutes spirituels de Mr Hale me sont passés complètement au-dessus de la tête, je n’ai pas tout compris de ce passage (que se passe-t-il donc qui puisse être assez grave pour convaincre Mr Hale de partir à Milton ? Après tout il croit encore en Dieu non ? Si quelqu’un peut éclairer ma lanterne à ce sujet ).

Quant aux mentions du syndicalisme : j’ai trouvé certains passages très intéressants et la grève vraiment bien retranscrite, d’autant que la montrer des deux côtés de la barrière (patron/ouvriers) est une idée de génie, surtout à l’époque de Gaskell ! Mais certains passages m'ont vraiment ennuyée.

Mais dans l’ensemble, j’ai été totalement captivée, malgré quelques longueurs. Je n’ai pas vu assez certains personnages à mon goût mais globalement ils ont eu toute la latitude nécessaire. J’ai surtout aimé la compréhension progressive de Margaret du monde qui l’entoure à Milton grâce aux Higgins et les confrontations avec Mrs Thornton.

L’évolution de la relation Thornton/Margaret est très bien menée. Ni trop lente ni trop rapide (à part à la toute fin). On comprend très vite que lui n’est pas indifférent mais le fait que l’attaque de Margaret et la blessure de cette dernière soit l’élément déclencheur de sa prise de conscience c’est tout simplement parfait ! Et la façon qu’il a de veiller sur elle et les siens après… Je fonds ! Idem quand il apprend que Frederick était le frère de Margaret ce qui lui fait dire ses « Margaret ! » quand il vient résilier son bail à Londres. En revanche, je reste sur ma fin pour le tout dernier chapitre : presque 500 pages d’incompréhension et de séparation et à peine deux pages pour les retrouvailles de Thornton et Margaret, c’est frustrant !

Autre point que j’ai énormément apprécié, c’est la vision de Milton qu’a Margaret après qu’elle en soit partie. A mes yeux c’est révélateur de son changement de personnalité : elle a mûri et sa vision de la vie et des gens est totalement différente. Auparavant elle évoluait dans un monde protégé où le temps semblait s’être arrêté (d’ailleurs j’aime bien le choix de filmer Helstone avec un léger flou et des couleurs très vives, comme pour suggérer que c’est un paradis, de même on voit Margaret allongée dans l’herbe qui rêve : elle ne va se réveiller que lorsqu’elle mettra les pieds à Milton). Car dans le nord, c’est la vraie vie, tous les gens qui y évoluent sont pragmatiques et fiers de l’être : on ne peut qu’admirer les John, les Mrs Thornton et les Nicholas Higgins. A l’inverse, quand Margaret retourne au monde doré de la maison des Lennox, elle s’y sent étrangère et je comprends très bien pourquoi : sans vouloir faire de l’analyse pseudo lutte des classes, elle a compris que les Shaw et les Lennox sont des privilégiés et que les vraies valeurs sont ailleurs. Ce qui est révélateur, c’est sa vision de Helstone lorsqu’elle y retourne avec Mr Bell. Certes les choses y ont changé, c’est la vie qui est comme ça. Mais ce n’est pas tant les objets et les maisons qui ont changé : c’est Margaret tout court. Enfin je le ressens comme ça. Ajoutez à cela qu’elle a perdu ses parents entre temps et on peut très bien comprendre que sa vision de la vie soit radicalement différente. Je ne sais pas si j’aurais aussi bien réagi qu’elle, j’aurais plutôt tendance à m’être un peu aigrie, et j’admire d’autant plus Margaret de ne pas l’avoir fait.

Voilà, j’ai conscience que mon post est bien trop long, mais je n’ai pas résisté à vous faire part de mes impressions. Dommage que ce soit fini et surtout que j’aie oublié mon DVD grrrr ! Maintenant j’attaque Atonement (j’ai commencé cet après-midi et pour l’instant, je suis captivée !)

Bon mais il reste un problème, parce que je craque autant sur Thornton que sur Darcy... Les deux trouvent grâce à mes yeux, j'aurais même tendance à dire que Thornton a plus de mérite. Mais... Darcy c'est Darcy ! :darcy: Dans le doute, je ne choisirais aucun des deux (c'est trop dur).

On craque, devant toutes les pages consacrées à North and South !

Je me suis engagée dans la lecture à la fois de la version originale en anglais et de la version française. J'essaie de progresser en même temps dans le telefilm...

Cela prend du temps, je lis, je prends des notes, je regarde plusieurs fois les scènes, je reviens en arrière, je saisis au passage quelques belles photos et je squatte le site du telefilm! Et puis, je viens vous lire sur le forum. En résumé, je suis "équipée" !

Je rêve beaucoup aussi, entre deux ! Je ne me presse pas...

Ce matin, j'ai accompagné Mrs Thornton et Fanny en visite chez les Hale!

Je trouve trés réussis les personnages de la rigoureuse Mrs Thornton et de sa fille faible et futile! Le couple mère/fils ne me déçoit pas non plus!

Merci à tous et à toutes, votre passion est contagieuse, elle stimule !

Ca y est, j’ai terminé la lecture North and South…

Et est-il vraiment bien nécessaire de préciser que j’ai absolument adoré ce livre ?

La maniere qu'a Elizabeth Gaskell de décrire cette époque de mutation industrielle vue et du coté des patrons et de celui des ouvriers est vraiment passionante. On sens que tous les personnages sont emportés par cette mutation, qui s'accompagne pour chacun d'autres changements : croyance religieuse, sentiments,...

J'ai également beaucoup aimé l'importance, le développement qu'elle donne au personnage de Thornton. Enfin un personnage masculin dont on peut partager les pensées, contrairement aux héros de Jane Austen...
Et puis quel personnage d'ailleurs ! (Par contre, maintenant, entre Thorton, Darcy, Wentworth et tant d’autres, il devient de plus en plus difficile de faire son choix…cruel dilemme )

Je ne m'appesantirai pas trop sur ce sujet, puisque mon avis rejoint ce qui a déja pu etre dit auparavant sur ce topic et que décidément, je n'arrive pas a bien prendre le temps d'écrire quand je ne suis pas chez moi, désolée .

Sachez en tout cas qu'en grande faible et romantique invéterrée que je suis j'ai craquée et j'ai commandé le DVD avec Riri...
Mouarf, je n 'en peux déja plus d'attendre !

Enfin j'ai lu ou plutôt dévoré NORTH & SOUTH !
Que dire de plus ? Tout le bien que je pense de ce roman a été évoqué ici, sur ce topic.
MERCI à vous toutes (tous) pour m'avoir fait découvrir Elizabeth GASKELL. J'ai été très émue par son oeuvre et j'espère visionner bientôt le DVD!

Babette