Jack London

Comme je le disais plus haut, j'ai dévoré Martin Eden. J'ai lu de bons livres cette année voire même de très bons mais je crois que je n'avais pas lu un roman aussi impressionnant et vertigineux depuis longtemps ! Je comprends maintenant pourquoi il est aussi souvent cité dans les listes des livres fondateurs de la littérature contemporaine. Sincèrement, pour moi, c'est un chef d'oeuvre.
Je n'avais encore jamais lu de roman de Jack London jusqu'ici (même pas Croc-Blanc ) mais j'ai tout de suite été subjuguée par son style. Il est foisonnant et d'une richesse assez incroyable ! Et puis, on y trouve aucune lourdeur, c'est comme si chaque phrase coulait de source. La lecture est donc aussi agréable que vivifiante.
Martin Eden est une expérience littéraire passionnante, du point de vue de sa forme aussi bien que du fond. Sorte d'autobiographie romancée, le roman nous entraîne sur les pas d'un jeune marin sans fortune aussi idéaliste qu'exalté. Martin a une soif de vivre et d'apprendre admirable mais un peu déconcertante. Lorsqu'il fait la connaissance d'une jeune fille issue de la bourgeoisie, la douce Ruth, il s'éprend d'elle instantanément. Il se fixe donc comme objectif de devenir digne d'elle, aussi bien socialement qu'intellectuellement parlant. Mais comme on le découvrira au fil des pages, Martin Eden ne fait jamais rien à moitié. Il s'embarque alors dans un véritable périple et n'aura de cesse de dévorer ouvrages de philosophie, de sociologie, de science, de la poésie, des romans etc. Il décide de prendre sa revanche sur la vie et ainsi de prouver qu'à force de volonté et de travail, on peut devenir un grand homme de lettres. Mais avant d'obtenir la consécration, il a suera sang et eau, connaîtra toutes les privations et l'humiliation de se voir refusé pendant des années par les journaux ses précieux écrits.
Martin Eden est un vrai aventurier marginal. Au fur et à mesure, il prendra conscience de l'étroitesse d'esprit de la famille de sa bien aimée, et avec elle de tout le milieu bourgeois qu'il mettait il y a si peu de temps sur un piedéstal. Peu à peu dôté d'une féroce lucidité face à la vie, il réalisera la bassesse de toute une catégorie de personnes qu'il avait tout d'abord admiré. Jack London en profite donc pour épingler les socialistes, les petits bourgeois, les rédacteurs et éditeurs avec un cynisme qu'il a bien évidemment aussi attribué à son personnage.
Fascinant est je crois le terme qui conviendrait le mieux à ce roman considéré jusqu'à maintenant comme LA pièce maîtresse de l'oeuvre de Jack London.

@ Séverine : Je crois qu'il va falloir qu'on en discute Je relirai plus attentivement ton post aussi vite que possible

Emjy!!! je suis absolument ravie de ton post si enthousiaste!!! Je partage tout à fait ton point de vue. Ce livre m'a profondément marquée...

Je n'ai jamais lu Jack London, mais j'en ai très envie depuis que j'ai lu Les Maîtres de Glenmarkie de Jean-Pierre Ohl, qui parle magnifiquement de Martin Eden, et qui en donne des citations. Je pense vous rejoindre prochainement sur ce topic

J'ai emprunté Le Bureau des Assassinats il y a quelques jours et j'ai adoré! J'avais vraiment pris ce livre au hasard, je cherchais Martin Eden mais il n'y était pas....ça a été une très agréable découverte et maintenant je veux absolument lire les autres oeuvres de Jack London et relire Croc Blanc et l'appel de la foret donc je n'ai quasiment plus aucun souvenir (ça remonte au CP-CE1^^)

Je vous mets la 4e de couverture:

Imaginez-vous à la tête d'un syndicat d'assassins qui tuent pour de l'argent, mais seulement quand le meurtre est justifié. Imaginiez qu'un client apparemment de bonne foi obtienne habilement de vous l'engagement de tuer avant de livrer le nom de la victime, et que cette victime, ce soit vous... Ainsi Ivan Dragomiloff, fondateur et cerveau du très secret et très moral Bureau des Assassinats, signe son propre arrêt de mort et se trouve embarqué dans une telle partie de cache-cache pleine de surprises et de rebondissements.

Ce roman inachevé par London a été publié à titre posthume...l'auteur qui le complète, Robert Fish s'en sort admirablement bien, je n'ai meme pas remarqué que l'auteur avait changé!

Bref ce roman est totalement fou, les personnages sont des "maniaques de la morale" comme il est dit plusieurs fois: ils préfèrent mourir que d'enfreindre leurs principes et règles et adorent philosopher sur toutes sortes de choses....et ce sont les mêmes qui tuent de sang-froid lorsqu'ils ont une mission! C'est vraiment original, on se laisse entrainer par cette gigantesque course-poursuite et on s'attache aux personnages surtout à l'un des héros Winter Hall qui se retrouve un peu dépassé par les événements

Bon je ne suis vraiment pas douée pour faire des résumés constructifs et convaincants mais ce livre vaut vraiment le coup!!

J'ai terminé Martin Eden et je dois dire que c'est un excellent roman.

C'était mon premier roman de Jack London et une amie me l'avait vivement recommandé. J'ai donc patiemment attendu qu'il soit d'occasion à Gibert et je l'ai acheté. Il faut dire que je regrette pas du tout cet achat.

Spoiler:

Ravie de lire vos avis Nathy's et Accalia et de vous voir apprécier cet auteur (un de mes grands favoris).
J'avais beaucoup aimé Le bureau des Assassinats, même s'il m'avait surprise après les vagabonds du rail, beaucoup plus réaliste. Martin Eden manque encore à mes lectures mais plus pour longtemps après vos avis enthousiastes.

Je remonte ce topic car je viens de me replonger dans Croc-Blanc, plusieurs années après avoir découvert ce superbe roman (je devais encore être à l'école primaire, autant dire que je n'avais que de vagues souvenirs de l'histoire... qui devait certainement être une version abrégée, d'ailleurs).
J'adore son style d'écriture, si fluide et prenant ! Difficile de se résoudre à fermer le livre tant le récit des aventures du jeune chien-loup est émouvant et palpitant... j'admire particulièrement la façon dont Jack London décrit les sensations du chiot, c'était un véritable éthologue avant l'heure !

De cet auteur, je ne connais que Croc-Blanc, L'appel de la forêt (que je compte également relire) et Michael chien de cirque mais Martin Eden et Le bureau des assassinats me tentent bien !

Je viens de finir Martin Eden et j'ai adoré.
Le style de Jack London est merveilleux, on dirait de la poésie en prose.

Attention aux spoilers

J'ai adoré l'histoire de ce marin sans éducation qui par amour, s'instruit, dépassant intellectuellement tous ceux qu'il admirait avant. Sa volonté et sa force sont incroyables.
Ruth m'a assez vite déplue, elle n'est qu'une jeune fille fade incapable de penser par elle-même, ça m'énervait beaucoup de voir qu'elle ne faisait aucun effort pour prendre les avis de Martin en considération, tout simplement parce qu'on lui a appris que ce n'était pas ça qu'il fallait penser!!
J'aime beaucoup la partie où il écrit sans succès, malgré tout, persuadé d'y arriver un jour: ce n'est même pas de la prétention, c'est une volonté de voir uniquement ce qui pourrait arriver de positif et je suis admirative de ça. J'avais parfois peur pour lui et j'avais envie de lui dire, comme les autres personnages, de se prendre un petit boulot pour ne pas mourir de faim en attendant

Spoiler:

Mon commentaire est très décousu, donc je répète que j'ai adoré, merci l'Auberge de m'avoir fait découvrir ce roman que je ne connaissais pas du tout J'ai bien l'intention de continuer à découvrir la bibliographie de Jack London

Merci pour ton avis Nathy's!! mais tu devrais peut-être ajouter quelques spoilers??

Sinon, je plussoie à tout ce que tu as écrit, il se trouve que ce roman est plus ou moins inspiré de la vie de l'écrivain, tu ne seras pas déçue si tu la lis!

Oops oui, merci de m'avoir rappelé les spoilers, je voulais le faire et j'ai oublié! j'ai mis une phrase de prévention parce que je ne sais pas trop dans quelle mesure l'histoire est connue et quelle partie couper (je connaissais déjà la fin par exemple)

J'ai très envie de lire une bio de Jack London, c'est vrai! Est-ce que tu en as une à me conseiller?

J'ai entendu beaucoup beaucoup de bien de celle ci (la dernière en date)
mais ce n'est pas celle que j'ai lu, je l'avais empruntée en bibliothèque et je t'avoue que je n'ai pas retenu les références...

Oh Nathy's, comme je suis contente de lire ton avis. Ce roman est une vrai merveille et bien longtemps après sa lecture, il m'en reste encore un souvenir très fort. Je me demande franchement s'il est possible de ne pas aimer Martin Eden.
Je n'ai pas encore eu l'occasion de me plonger dans une bio de Jack London (comme je voulais le faire l'année dernière) mais je pense essayer de me procurer celle dont tu parles, lady Clare.

J'ai lu La petite Dame dans la Grande Maison et j'ai beaucoup aimé!

Ca ne démarre pas très vite et je me demandais parfois quand ça allait s'accélerer mais en même temps Jack London écrit si bien, son style est tellement agréable qu'on se laisse porter avec plaisir. Ca parle de la vie dans La Grande Maison de Dick Forrest et sa femme Paula, les soeurs de Paula et un groupe de philosophes entretenus par Dick. Arrive Evan Graham ami de longue date de Dick qui est tout de suite troublé par Paula, femme étonnante qui ne laisse personne indifférent

C'est vraiment sympa à lire, et si parfois certains discussions philosophiques me sont passées par dessus par ignorance, il y en a d'autres en revanche que j'ai trouvé magnifiques, notamment celle(s) sur l'amour et la femme

Quant aux personnages, ils sont incroyables et j'ai eu beaucoup d'admiration pour Dick, un grand homme

Spoiler:

Paula est un personnage étonnant, parfois agacante parce que ceux qui na cotoient ne lui trouvent que des qualités

Spoiler:

Bref, un roman un peu moins connu de Jack London, que je vous recommande quand même vivement, pour l'histoire et la beauté de son style

Télérama vient de mettre en ligne un article intéressant consacré à Jack London et à son influence sur la ville d'Oakland, dont il était originaire
Ce reportage permet d'en savoir un peu plus sur la vie de l'écrivain et certaines de ses œuvres méconnues

Je me rends compte que je n'ai toujours pas posté mon avis sur Martin Eden que j'ai lu récemment (grâce à Nephtis ) et adoré.

J'ai trouvé le style de Jack London sublime. Régulièrement je bloquais sur des phrases tellement je les trouvais belles ou justes et je me mettais à les relire trois ou quatre fois d'affilée.

J'ai adoré le personnage de Martin. Quel enthousiasme, quelle persévérance, quelle force de caractère il a... En revanche j'ai détesté Ruth assez vite, dans le genre petite bourgeoise bornée et égoïste, on ne fait pas mieux. J'ai parfois eu du mal à comprendre pourquoi Martin n'ouvrait pas les yeux sur elle.

Spoiler:

C'est un livre qui a suscité beaucoup de questionnements en moi, il est très dense. J'avais honte de mon inculture face à Martin par moments.

Quand à la fin :

Spoiler:

Bref ça m'énerve parce que je voulais dire pleins de trucs et que je m'embrouille mais en tout cas c'est un livre que je garderai longtemps dans un coin de ma tête. Encore merci Nephtis.

J'ai fini Martin Eden hier, que je traînais depuis 2 mois ^^
Un peu dégoûtée par la fin... comme lui j'imagine, et hantée par ses "J'avais déjà tout écrit"
J'ai beaucoup aimé le style, toutes les descriptions de ses repas, de ses allées et venues chez le prêteur. Son enthousiasme infaillible. Ses calculs avec ses salaires. Les descriptions de ses travails. Franchement je m'y croyais dans la blanchisserie.
Les descriptions entre les différents milieux sont également très interessantes, de voir comment Martin s'y accoutumais, ou ne s'y accoutumais plus.
Même si j'ai dû m'accrocher entre ses hauts et ses bas, le livre m'a énormément plus

Je viens remonter ce topic pour poster mes impressions sur la lecture de Martin Eden, que je viens de terminer.
Sans surprise, ce roman vient confirmer Jack London parmi mes auteurs favoris. Je l'ai dévoré. Ce roman dégage une énergie impressionnante, non seulement on sait que Martin Eden est un homme plein de vitalité et de force mais on le ressent. Son parcours interpelle, ses phases de misère, son travail acharné. Les personnages secondaires m'ont intéressée, même s'ils ne sont finalement pas très nombreux ni très présents (l'affreux beau-frère, la pauvre soeur, Joe, la bonne Maria, Lizzie Connolly...).
J'ai aussi aimé la fin, malgré le désespoir qu'elle amène. Martin Eden fait pitié, son ressort cassé alors qu'il est encore si jeune. Sa chute est à la hauteur des efforts terribles qu'il avait déployés. Et n'ayant compté que sur lui-même (et sur Ruth) il se retrouve sans rien. La scène finale est magistrale.
Ruth n'est pas très intéressante, sans être insignifiante non plus, mais le traitement du personnage par l'auteur a largement retenu mon attention. On la voit surtout par les yeux de Martin:

Spoiler:

Et ça donne envie de découvrir Herbert Spencer, par curiosité (parce que le darwinisme social n'est pas a priori ma tasse de thé ).

Bref, j'ai beaucoup aimé .

Je n'ai jamais lu Martin Eden alors que je l'ai fait maintes fois avec Croc blanc.
Je me note cette lecture dans un coin de ma tête.

Merci MissA pour ce post enthousiaste. Je constate que tu n'es pas la première à avoir autant aimé cette lecture, je pense que je m'initierai donc à Jack London avec ce roman (lire Jack London figurait dans mes résolutions 2011 ... pour 2012, mon carnet de bal affiche déjà complet mais pourquoi pas en 2013 ?).

Oui oui oui, commence avec Martin Eden, Serendipity ! Bon c'est le seul livre de London que j'ai lu pour l'instant, mais je suis sûre que c'est le meilleur tellement il est génial.

Je l'ai offert à une amie l'an dernier pour son anniversaire et elle a adoré elle aussi.

serendipity a écrit:

je pense que je m'initierai donc à Jack London avec ce roman (lire Jack London figurait dans mes résolutions 2011 ... pour 2012, mon carnet de bal affiche déjà complet mais pourquoi pas en 2013 ?).

C'est une bonne idée , mais pour combler quelques petits interstices qui resteraient entre le quadrille et l'allemande de 2012, tu peux aussi essayer ses nouvelles. Par exemple les Contes des mers du sud, qui se passent dans le Pacifique, principalement en Océanie. C'est un bon préambule à Martin Eden, le marin nostalgique de ses périples dans cet océan.

Miss Acacia, tu es diabolique
Bon blague à part, les filles, vous me tentez grandement

Ben mazette, je découvre que je n'étais jamais venue parler sur ce topic
A priori, la plupart d'entre vous ont adoré Martin Eden (je l'ai sur ma PAL depuis des lustres et pas uniquement parce que c'est le livre préféré de mon chanteur préféré) mais si je viens ici, c'est pour parler d'un autre de ses romans : Le loup des mers.

Le loup des mers fait sans doute partie du club très fermé de mes romans préférés. Je l'ai dans une vieille édition jeunesse et je l'ai lu plusieurs fois. Comme j'ai la flemme, je vous recopie une partie du résumé wiki (nan parce qu'ils sont sympas wiki mais ils racontent toute l'histoire en fait^^ :

Citation :

Après un naufrage, le gentleman Humphrey Van Weyden est recueilli par le capitaine d'une goélette phoquière. Le capitaine, Loup Larsen, est un homme violent et buveur, mais très cultivé. Il terrorise tout l'équipage ainsi que son nouveau passager (...)
Une jeune femme est à son tour secourue par le bateau...

... et arrive ce qui doit arriver

J'adore ce roman et plus particulièrement la psychologie des personnages. Aucun d'entre eux n'a qu'une seule facette et le capitaine Loup Larsen en particulier n'a rien à envier à un Long John Silver. L'histoire est à la fois sombre, intelligente et comme toutes les bonnes histoires, c'est aussi une histoire d'amour

Et après avoir découvert récemment que ce cher Silver avait droit à sa BD, voilà que je découvre que Le loup des mers a aussi fait l'objet d'une adaptation (mais cette fois-ci en un seul volume) :


J'avoue que le dessin et le sujet me donnent très très envie (alors que malheureusement ma liste au papa noël est déjà bouclée). Quelqu'un l'aurait-il lu ? Au hasard... Zakath Nath ?

J'ai un faible pour le vieux Jack, qui enchanta mes journées d'enfance, avec ses romans du Grand Nord, voire ceux des Isles, comme Michael Chien de Cirque ou Jerry dans l'Ile...

Mais bien qu'il ait été publié, de mon temps, dans la Bibliothèque Verte, ou l'Idéal Bibliothèque, ce n'était point de la littérature enfantine : quand on le relit avec des yeux d'adulte, ses thèses paraissent ambiguës et sentent nettement le soufre de nos jours...

Il se croyait marxiste, et à tout le moins socialiste radical (le Iron Heel a eu une préface de Vaillant-Couturier...), mais il voyait aussi l'humanité se limiter essentiellement aux hommes blonds aux yeux bleus... et le darwinisme social... n'est-ce pas ?.... Nonobstant, il avait une plume et une conscience, et le grand souffle de l'aventure passe dans ses histoires.

Pour l'anecdote, il existe une très vieille bande cinéma où on le voit embarquer sur le Snark avec le tout jeune Martin Johnson. Et Autan-Lara a filmé, dans les années 30, son "Construire un feu" mais je crois que les bobines en ont disparu.

Merci de ton commentaire et de tes infos HussarBlue. Je n'ai pas relu Jack London depuis la fin de l'adolescence et j'imagine que ce que j'ai surtout perçu au travers de mes yeux d'enfants, c'est donc le grand vent de l'aventure qui souffle sur ses histoires
Ca devrait donc être intéressant de relire Le loup des mers (même si le "librement adapté" sur la couverture de la BD me fait un peu peur ). On verra bien si je parviens à sentir le soufre ou si mon nez ne sera pris que par l'air marin