Romans historiques

Je suis ravie que la communication de Françoise Chandernagor vous fasse réagir, Cat et misshoneychurch .

Je trouve aussi que ce qu'elle dit de l'histoire est discutable, mais comme elle parle en tant que romancière et qu'elle n'est pas historienne malgré tout l'intérêt qu'elle porte à l'Histoire, je trouve qu'elle se défend bien et reste tout à fait cohérente. Ce qui m'a le plus intéressée ce sont ses explications sur la manière de travailler avec l'histoire pour en faire un roman, et notamment sur la difficulté à s'immerger dans une époque et une mentalité très éloignées de la nôtre. J'ai toujours été admirative des auteurs qui comme elle ou Robert Merle parviennent à nous plonger dans une époque de manière tellement convaincante qu'on s'y croirait. On ne se rend pas toujours compte de la quantité de travail et de recherche nécessaires qui accompagnent la rédaction du texte.

Je ne connais pas non plus Paul Veyne, Cat, donc merci pour tes précisions à son sujet. Qu'il dise que l'historien se doit de "narrer" est intéressant, parce que c'est aussi et surtout la tâche d'un romancier.

Petit up pour signaler l'ouverture d'un topic à Juliette Benzoni J'y ai déplacé certains anciens messages.

Natacha Rostov a écrit:

Je termine Les Foulards rouges de Frédéric H.Fajardie et n'apprécie que très moyennement ce livre.
L'intrigue historique en elle-même est alléchante : lors de la Fronde, une bande de fines épées appelée"Les Foulards rouges", dont on suit les aventures, se met au service du roi et de Mazarin.
Mais la construction du récit est assez maladroite : on passe sans transition d'un épisode à un autre, donc on ne comprend pas grand chose au déroulement de la Fronde, et puis vient s'ajouter un "serial Killer" version silence de agneaux...un peu trop anachronique pour moi!

Ce petit dépouillage m'a permis de tomber sur ton avis Natacha. C'est exactement ce que j'avais ressenti à la lecture de ce roman. Une grande déception.
Le résumé était pourtant très alléchant, mais le livre n'a pas tenu ses promesses. Dommage.

ekaterin64 a écrit:

Natacha Rostov a écrit:

Je termine Les Foulards rouges de Frédéric H.Fajardie (...)

Ce petit dépouillage m'a permis de tomber sur ton avis Natacha. C'est exactement ce que j'avais ressenti à la lecture de ce roman. Une grande déception.
Le résumé était pourtant très alléchant, mais le livre n'a pas tenu ses promesses. Dommage.

Je rejoins le club des décues, je n'ai m^me pas résussi à finir le livre, je n'avais pas aimé la construction , le côté décousu de l'histoire ... et pourtant cela promettait ....

Tiens c'est curieux, je me souviens avoir bien accroché aux Foulards Rouges, comme aux autres romans historiques de Frédéric H. Fajardie en fait. Le côté serial killer m'a plu, j'ai été prise par l'intrigue et le contexte historique. Impossible de me souvenir si la structure du récit m'a dérangée ou non, mais je pense que non, sinon je m'en souviendrais . Il me semble que le héros ressemble un peu trop à Superman, toujours invincible et sans le moindre défaut, mais c'est le seul point négatif qui me revienne.

Je ne sais pas trop où mettre mon avis, donc j'ai choisi ici C'est un livre que j'ai beaucoup aimé et qui par certains côté m'a fait penser parfois à Downton Abbay.

Dernier été à Mayfair de Theresa Révay

A Londres, on les surnomme les " Admirables ". Ils possèdent l’argent, le pouvoir et le prestige. Mais le vertige de la Belle Epoque n’est qu’une illusion. Des salles de bal de la haute société édouardienne aux champs de bataille de la Somme, le portrait captivant de deux grandes familles qui, en une décennie, voient basculer le monde et le temps de l’insouciance. Mayfair, été 1911.

Tous ces Admirables croient en un avenir radieux. Pourtant, un déclin inexorable menace l’aristocratie anglaise et la vieille noblesse française qui subissent de plein fouet les mutations d’une société moderne. Guidés par les mêmes principes d’honneur et de sacrifice, les uns et les autres devront affronter le cataclysme d’une guerre qui sera aussi leur chant du cygne. Et ce sera aux femmes, parmi les ruines de leurs illusions, de réinventer un monde nouveau.

C'est une très jolie chronique de la fin d’un monde, celui des nantis du début du XXe siècle. Qu’ils soient anglais ou français, aucun ne sera épargné par la mutation de la société dont le point d’orgue sera la Première guerre mondiale.

L’intrigue est basée sur l’histoire de deux familles nobles de part et autre de la Manche. Tous sont les produits de traditions séculaires. Ils ont la fierté liée à leur rang et le sens de l’honneur haut placé. Pourtant, ils seront la génération sacrifiée sur l’autel de la guerre et de la modernité. Ils sont sept, sept témoins de la fin d’une époque, dont l’auteur dépeint les portraits, la vie sur une période s’étalant de 1911 à l’Armistice de 1918 en passant par le naufrage du Titanic.
Et si au départ, on peut déplorer le côté caricatural et cliché de ces personnages - du jeune héritier écrasé par le poids des obligations à la suffragette en passant par le cadet décadent - il serait malaisé de penser qu’ils resteront figés. Peu à peu chacun d’eux prend de l’ampleur, devient plus nuancé et donc attachant. Grâce à des chapitres assez courts et une écriture fluide qui n’assomme jamais, l’auteur offre un récit riche et détaillé d’une période de l’Histoire qui a vu son monde changer.

Ooooh, çà a l'air très intéressant, Gaelle . Je note le titre !

Tu ne seras pas déçue je pense J'y ai consacré tout mon samedi

Re moi ...

Voici un livre comme je les aime! Une bonne intrigue historique, de grands personnages ...

Francesca, empoisonneuse à la cour des Borgia de Sara Poole

Rome, été 1492. Une époque troublée pour la chrétienté, qui s’est rendue coupable quelques mois auparavant de promulguer l’édit décrétant l’expulsion de tous les Juifs d’Espagne. Mais la cité éternelle s’émeut moins de leur sort que de celui du pape, Innocent VIII, dont on dit qu’il est mourant. Cette nouvelle attise pourtant davantage les ambitions qu’elle ne suscite la prière. Au service de la famille des Borgia depuis toujours, Francesca apprend la mort de son père (l’empoisonneur attitré de la famille) dans des circonstances douteuses. Commence alors pour elle une quête de vengeance, qui la pousse à prendre la suite de son père. Ses recherches vont lui faire découvrir que l’expulsion des Juifs d’Espagne n’est que le prélude à des actes plus monstrueux encore et que le pape, à la santé déclinante, compte bien autoriser depuis le Vatican. Il s’agit à présent de le neutraliser, tout en aidant Rodrigo Borgia, son maître, à être élu pape par le conclave.


Sujet à la mode s’il en est, ce roman aurait pu être une tentative malheureuse. Pourtant l’auteur a eu la très bonne idée de mettre en avant, non pas la famille Borgia mais un membre de son personnel, Francesca, l’empoisonneuse.

Etre empoisonneuse, c’est être l’objet de fantasmes, de quolibets aussi … Mais si l’on devait transposer le métier de Francesca de nos jours, elle ne serait rien de plus que le chef de la sécurité de la maison Borgia … qui aurait le droit de tuer. Ici, on découvre un autre très bon aspect du roman. Sarah Poole n’a pas fait de Francesca un personnage manichéen. Elle n’est ni noire ni blanche. Elle a choisi son destin tout en craignant pour son âme.

Autour d’elle gravitent de multiples personnages tous aussi différents que passionnants. Il y a bien sûr Rodrigo Borgia qui s’il n’apparaît que peu, en impose. En effet, l’auteur a réussi à dépeindre un homme d’Eglise (voir politique) impressionnant dont la famille reste sa faiblesse. Nous rencontrons aussi Lucrèce, une enfant bien sympathique et pourtant assez peu naïve et son frère César, l’amant de Francesca. Mais l’histoire est aussi servie par Rocco, un maître verrier qui prête une aide précieuse à la jeune femme. Ce personnage est très certainement le plus attachant du roman. Enfin, on se retrouve plongé dans le ghetto juif.

Car tel est le ressort de l’intrigue, Francesca devra faire en sorte que son maître parvienne au titre suprême de Pape sauf et grâce à l’aide du peuple juif en plein exode, expulsés hors d’Espagne et traqués par le dominicain Torquemada. Mais le chemin sera semé d’embûches et Francesca devra déjouer plus d’un piège laissé par ses adversaires tout en tentant de découvrir le secret de la mort de son père.

Au final, c’est une formidable plongée dans une époque qui a beaucoup fait parler d’elle qui nous est offerte ici par un auteur qui amène son intrigue de façon originale. Un livre qui se lit avec facilité, bien documenté sans être pompeux !

Je viens lâchement d'abandonner "la régente noire" de Franck Ferrand.

Je n'aime pas du tout le style de cet auteur. Je trouve ce livre très plat. Il y a énormément de personnage mais Franck Ferrand ne prend pas vraiment la peine de nous les présenter. N'étant pas une spécialiste de cette période (d'habitude, c'est plus la période Louis XIV-Louis XV), j'aurai aimé qu'il s'attarde un peu plus sur eux et nous explique un peu plus le pourquoi de leur action.
J'ai été très très déçue par ce livre.

Je pense que je vais me tourner vers une valeur sure en matière d'historique : Druon (parce que ça fait quand même 2 historiques que j'abandonne en un mois. L'autre, c'est le montespan de Teulé mais ça pour une autre raison) ou peut-être la série fortune de France de Robert Merle

Ah Norav, tu me rassures et je me sens moins seule
C'est étonnant parce que j'ai ensuite découvert Ferrand à la radio et à la télé et j'accroche nettement plus

Ce roman de Franck Ferrand me tente depuis un bon bout de temps, mais ton avis ne va pas m'inciter à investir, norav. Tant mieux pour ma PAL . Visiblement il brille plus comme chroniqueur de radio ou présentateur d'émissions historiques que comme romancier. On ne peut pas être bon partout .

En effet, que tu choisisses Les Rois maudits ou Fortune de France, tu ne devrais pas être déçue. Tous deux sont de grande qualité et figurent parmi les meilleurs romans historiques.C'est malin, voilà qui me donne envie de les relire .

Ah décidément ce que vous dites sur "Fortune de France" donne très envie
Quant aux Rois Maudits, je le relirai un jour, c'est sûr (à l'exception du dernier tome, peut-être, que j'avais trouvé très en dessous )

norav a écrit:

Je viens lâchement d'abandonner "la régente noire" de Franck Ferrand.

Je n'aime pas du tout le style de cet auteur. Je trouve ce livre très plat. Il y a énormément de personnage mais Franck Ferrand ne prend pas vraiment la peine de nous les présenter. N'étant pas une spécialiste de cette période (d'habitude, c'est plus la période Louis XIV-Louis XV), j'aurai aimé qu'il s'attarde un peu plus sur eux et nous explique un peu plus le pourquoi de leur action.
J'ai été très très déçue par ce livre.

J'avais beaucoup aimé la série "La Cour des Dames" de Ferrand, dont est issue La régente noire.
J'espère que tu trouveras ton bonheur avec les auteurs que tu cites.

serendipity : J'ai découvert aussi Franck Ferrand par la télé : dans "Secret d'histoire. Apparemment, il a présenté une émission mais je ne l'ai jamais vu. C'est ce qui m'a donné envie de lire ses livres.

J'ai commencé les rois maudits ce midi. Bon, je ne suis qu'à la douzième page donc je ne peux pas encore juger mais le style me plait déjà plus.

J'espère que tu prendras beaucoup de plaisir à cette lecture Norav. J'ai dû lire cette série vers 22/23 ans et je vivais littéralement dedans

J'avais adoré Robert, Mahaut et Louis X le Hutin (mais pourquoi est-il si méchant comme dit la pub ).
As-tu vu une des adaptations ?

Je cesse ici mon HS car je crois qu'il y a un topic dédié pour en parler

Hs : J'ai juste vu un ou deux épisodes de la 1ère adaptation. Donc ce sera une totale découverte. Fin du HS

Je profite de ce topic pour venir vous parler d'un roman historique que je viens de lire, "Marie Major" de Sergine Desjardins aux éditions Pocket.

Voici le pitch que j'ai trouvé sur Babelio :

Citation :

Marie Major, une jeune fille à l'esprit indépendant, jouit à Paris d'une vie simple, mais vibrante de culture, de liberté et surtout de livres, tout ce qu'on refuse aux femmes de l'époque. Puis vient le jour où les membres de sa famille, pour ne pas avoir à partager leur héritage avec cette fille «rebelle», la font enfermer à la Salpêtrière. C'est là, en effet, qu'on entasse les infirmes, les orphelines, les teigneuses, les criminelles, les hérétiques, les mendiantes, les démentes et aussi... les insoumises, comme elle. De cet endroit sinistre, la seule issue possible étant de devenir Fille du roi, elle s'embarquera pour la Nouvelle-France où elle épousera Antoine Roy dit Desjardins, un jeune soldat du régiment de Carignan. Marie tirera partie du mieux qu'elle le peut de cette existence dure, mais sereine, mettant à profit son intelligence et sa passion pour la vie. Mais tout basculera le jour où son mari, tombé amoureux d'une autre femme, sera assassiné par le mari de cette dernière... Le récit captivant d'une Fille du roi, trahie et tenue responsable, par les bien-pensants du XVIIe siècle, de l'amour coupable de son mari. Après tout, «il allait de soi qu'une bonne épouse devait pouvoir détourner son homme de la prison et des autres femmes»! Déjà éprouvée par l'assassinat de son époux, Marie verra sa réputation saccagée, perdra tous les biens, les amis et les privilèges durement acquis au fil des années. Arrivera-t-elle, malgré tout, à traverser cette tempête de honte et de déchéance? Et qu'adviendra-t-il de l'assassin d'Antoine? Est-il possible qu'il s'en sorte mieux que tous dans cette histoire?

C'est un excellent roman historique que je souhaitais lire pour en savoir plus sur l'histoire des filles du roi qui, sous Louis XIV, étaient envoyées de gré ou de force au Québec pour y être mariées et faire des enfants. Un chapitre de l'histoire de France plus connu au Québec que chez nous.

Ce roman m'a d'autant plus touchée que Sergine Desjardins y parle de ses ancêtres (elle est une descendante de Marie et Antoine). Il est extrêmement documenté et l'auteur glisse habilement des éléments historiques à son récit, notamment au travers des dialogues, sans aucune pesanteur. Autre aspect positif de ce roman, l'auteur distingue en préface et postface les éléments historiquement avérés, permettant au lecteur d'identifier les aspects plus romancés  

Ce roman fourmille d'anecdotes notamment sur la pratique de la médecine au XVIIè siècle, qui sont très intéressantes (Marie Major est sage-femme et s'intéresse à la médecine faisant sa culture à la fois de la médecine en vigueur à son époque mais également des enseignements des Amérindiens).

Le seul bémol pour moi est la romance imaginée par l'auteur et que j'ai trouvée parfois inutile (Marie est amoureuse de l'esclave amérindien Platon) mais ce parti pris permet à l'auteur d'insérer des détails sur la vie des Amérindiens à cette époque, donc j'ai passé outre  

Une lecture que je recommande vivement à celles qui aiment les romans historiques captivants et intelligents à la fois, vous ne serez pas déçues  

Tentatrice que tu es...

Je note, merci Serendipity, bien que j'aie déjà pas mal de romans historiques sur ma PAL en croissance constante   . La couverture m'est familière, j'ai dû la croiser en librairie.

Le contexte de cette histoire familiale m'intéresse. Quelle aventure ce devait être pour une jeune fille de s'embarquer pour ce pays totalement inconnu, et d'y construire une vie.

Merci pour vos retours Selenh et Tatiana

Tatiana a écrit:

Quelle aventure ce devait être pour une jeune fille de s'embarquer pour ce pays totalement inconnu, et d'y construire une vie.

En étant mariée dès son arrivée (délai maximal 15 jours) avec un parfait inconnu (les hommes qui tardaient à se marier étaient sanctionnés financièrement ou se voyaient suspendre leurs licences qui les autorisaient à pratiquer certaines professions).

Certaines femmes contractaient plusieurs promesses de mariage dans la même journée (elles étaient vraiment traitées comme du bétail).

Ensuite il fallait fournir des enfants à la colonie. Les femmes qui dissimulaient leurs grossesses ou qui abandonnaient leurs enfants étaient passibles de pendaison (même chose pour celles qui avaient recours à des faiseuses d'anges).

Je suis moi aussi intéressée par ce livre, dont le résumé me rappelle Mille femmes blanches de Jim Fergus, pour l'héroïne qui "n'entre pas dans le cadre" et qui se trouve expédiée dans un milieu hostile.

Ce livre à l'air très intéressant, et je crois que je vais  me laisser tenter 

double post, pour dire que je me suis laissée tenter par Marie Major, de Serjine Desjardins

Jolie lecture, à la fois romancée pour faciliter la lecture, et très bien documentée sur les us et coutumes de l’époque (1650 environ) .
Cette auteur a remonté la piste de ses ancêtres sur des siècles pour parvenir à ce travail précis. J'imagine à quel point ça a du être passionnant que de mener cette recherche .
Elle part donc d’éléments bien réels sur la vie de ses ancêtres, ces quasi premiers arrivants au Quebec,  venant de FRance, après une traversée de l'océan de 3 mois extrêmement risquée et dangereuse
Et la vie qui les attendait au Nouveau Monde, n'avait rien de l'eldorado attendu: société injuste , régie par la religion, où il fallait se battre pour survivre dans des conditions difficiles, avec menaces permanentes des attaques d' iroquois

En tout cas , lecture intéressante qui n'est pas sans me rappeler Bernard Clavel, qui a beaucoup exploré ce thème des premiers colons au nouveau monde.

Je ne connaissais pas Marie Major mais vos avis zoju et senrendipity donnent fichtrement envie ! Moi qui m'intéresse beaucoup à la condition des femmes, je l'ai rajouté à ma liste d'envies et puis je trouve très intéressant qu'il s'agisse de la famille de l'auteure !

Contente de voir que tu as apprécié ce roman zoju (pffui, sinon j'allais devoir te rembourser ton achat ).
Le côté romancé ne t'a pas gênée ?

Il faudra que j'aille jeter un oeil du côté de Bernard Clavel alors (à commencer par ici, a-t-il un topic )

Contente que tu sois intéressée Miss Raisa j'espère lire ton avis à l'occasion