Harry Potter and the Half-Blood Prince [Film et Livre]

Relu le livre. Encore plus que le précédent, c'est vraiment un tome de transition pour introduire le final, puisque c'est celui qui laisse le plus d'éléments en suspens, en particulier la quête des horcruxes qui n'est qu'amorcée et du coup, Harry sait déjà ce qu'il va faire l'année suivante, contrairement au tome précédent.

Sinon, le tome est intéressant pour la plongée dans la psychologie de Voldemort, du coup ses échecs face à Harry trouvent une explication concrète, sans aller dire que c'est réaliste, ses failles sont suffisamment bien posées et exploitées pour que sa chute devant un sorcier beaucoup moins puissant et qui connait moins de sortilèges ne sorte pas de nulle part.

Autre chose qui est intéressant dans ce livre, et dans toute la saga, c'est de voir à quel point Rogue est un allier précieux pour Harry, mais toujours indirectement: Rogue a tout fait pour que Harry soit rétif à son enseignement, et ça se sent encore plus dans ce tome où il n'en veut carrément plus comme professeur: il est d'ailleurs le seul à avoir un problème avec kui comme prof de Défense contre les forces du mal (même si Ron le soutient un peu). Quand il est choqué par son speech de début d'années, Hermione trouve que ça ressemble à ce qu'Harry disait lui-même, dans le train Neville et Luna lui demandent s'il va continuer l'AD et Harry, qui pense que Slughorn est le nouveau prof, dit non, mais par la suite aucun membre de l'AD ne le sollicite à nouveau, donc il doit être considéré comme un prof compétent. Quand Katie Bell est ensorcelée, il est surpris que McGonagall l'envoie chez Rogue plutôt que Pomfresh et celle-ci lui rappelle que Rogue est le prof de DCFM, mais elle n'aurait pas envoyé d'élève à n'importe quel prof de DCFM (Ombrage ou Lockhart, hum). Quand Dumbledore mentionne que sans Rogue, Katie et lui-même seraient morts, Harry n'a pas l'air d'imprimer.
Et pourtant, grâce au livre du Prince, il apprend plein de trucs décisifs (cela lui permet d'obtenir le felix felicis qui va lui être indispensable dans un moment clé, le bézoard...).
Mais en fait, ce n'est pas nouveau, puisque son sort fétiche expelliarmus, lui a aussi été enseigné par Rogue indirectement, puisque dans le tome 2, Rogue cherchait moins à apprendre aux élèves à se défendre qu'à démontrer publiquement que Lockhart était un tocard.
Évidemment, l'ironie c'est qu'à la fin Harry est horrifié de découvrir que le personnage qu'il admirait tant et considérait comme un bien meilleur prof que Rogue est ce dernier.
La deuxième ironie un peu plus discrète c'est que Harry est bien moins enthousiaste à l'idée de ressembler à son père depuis ce qu'il a vu de lui dans le tome 5, mais c'est dans ce tome là qu'il agit, un peu, comme ce dernier, en se taillant un joli succès en lançant à leur insu des sorts à Crabbe et Rusard, qui sont antipathiques mais rien ne signale qu'à ce moment ils faisaient quelque chose de mal, et c'est en utilisant le livre du Prince qu'il fait ça, alors qu'avant, il n'ensorcelait pas les gens juste pour s'amuser. Comme quoi Rogue a tendance même involontairement à faire remonter aussi les mauvais instincts de Harry.
Après, je trouve qu'on reproche au film d'accorder beaucoup de place aux amourettes, mais c'est le cas dans le livre aussi. On dirait vraiment que JKR a mis le paquet dans ce tome parce qu'il est beaucoup plus calme que les autres et comme ça elle va en être débarrassée pour le suivant qui a des choses bien plus importantes à traiter.