La vie privée de Sherlock Holmes- Billy Wilder- 1970

Avez- vous vu ce film, diffusé hier soir sur arte ? J'ai raté le début mais ensuite je me suis régalée!

Qu'en pensent les true Holmes fans ? Je suis une novice et j'aimerai bien avoir votre avis sur cette adaptation.

Je l'ai vu plusieurs fois, mais pas hier et il y a déjà pas mal de temps, mais mon souvenir est que c'est un bon film, et une façon très agréable de revisiter Sherlock !

merci Clinchamps!
J'ai trouvé le film plutôt drôle et la reine Victoria absolument parfaite lorsqu'elle parle de son petit Willy de Prusse qui n'attaquera jamais la perfide Albion!

Je l'ai revu hier et dans l'ensemble je le trouve plaisant mais sans plus. Le début à l'opéra est vraiment longuet et est de trop, à mon avis, l'action ne devient intéressante qu'à partir du moment où Mme Valadon apparaît et que toutes les pièces du puzzle sont présentées.
Ce que je préfère c'est la fin : la reine Victoria, le message en morse avec le parapluie, l'annonce finale...
Quant aux personnages, je trouve que Holmes est assez conforme à l'idée que j'en ai, alors que Watson est parfois à la limite du supportable, surtout quand il beugle dans les couloirs à l'hôtel. Il est beaucoup trop agité, dans mes souvenirs Watson est plus placide.
En tous cas, ça m'a donné envie de relire quelques unes de ses aventures !

j'ai raté la scène de l'opéra, pour moi le film a commencé lorsqu'on ramène au 221 B Baker Street une jeune femme amnésique, je n'ai donc rien perdu à l'histoire!

Tu n'as donc vu que le meilleur du film (à mon humble avis). Mme Valadon arrive au bout d'une 1/2 heure de film environ.
Dans la 1e partie,

Spoiler:

EDIT: je viens de changer de statut, de pauvre gouvernante je passe à préceptrice !!

J'ai regardé la fin (because Cold Case avant) mais bon, c'était ma 3ème vision du film...

Je l'aime bien cette version de Billy Wilder. Bon, Watson fait un peu clown, c'est vrai (et le début est un peu long...). Mais j'aime bien l'ambiance, et le côté un peu comédie.
Et j'aime beaucoup la scène finale...

La scène finale était assez touchante en effet, mais l'aspect comédie + ombrelle activée toujours au bon moment ne m'avait pas tellement fait croire au couple Holmes/Valladon...

Je l'avais vu il y a très longtemps, j'ai programmé la rediffusion qu'ARTE propose demain après midi, je repasserai avec un avis "plus lambtonien", mais il me semble bien que j'avais adoré ce film...

J'ai vu ce film au cinéma il y a plusieurs années, et j'ai tout simplement adoré ! C'est un divertissement de très grande classe, servi sur un plateau par le brillant Billy Wilder.

January a écrit:

Tu n'as donc vu que le meilleur du film (à mon humble avis). Mme Valadon arrive au bout d'une 1/2 heure de film environ.
Dans la 1e partie,

Spoiler:

Il y a une volonté parodique de la part de Billy Wilder, qui joue sur l'image qu'on se fait de Sherlock Holmes, que le public voit traditionnellement comme un homme plutôt froid et misogyne. Il faut savoir que le "couple" que Sherlock Holmes forme avec Watson a donné lieu aux supputations les plus folles...

Spoiler:

Billy Wilder adore jouer sur l'inversion sexuelle pour en tirer des effets comiques (voir Certains l'aiment chaud, en particulier le couple formé par Jack Lemmon ("Daphnée") et le milliardaire, lorsqu'ils dansent le tango).

Le générique du début, avec les affaires personnelles de Sherlock Holmes qu'on sort d'un coffre resté cinquante ans à la banque après sa mort, s'inscrit aussi dans cette veine parodique (vu qu'on retrouve ses attributs traditionnels, y compris la seringue qui montre qu'il était toxicomane).

Merci d'avoir créé ce topic pour ce film, Camille (ce qu'il faudrait faire pour chaque adaptation, si l'on voudrait rester cohérent, mais bon... )

Alors, j'ai vu un une demi-heure du film lundi soir, notamment l'intervention de la reine Victoria, et j'ai forcément eu du mal de me faire un avis sur si peu de temps.

Il y a quelques répliques bien placées, quelques piques plutôt savoureuses, mais je m'attendais à une parodie plus ciblée, plus critique, plus grinçante... Je me trompe peut-être tout à fait, aussi je me garde de donner un avis plus complet avant de le visionner en entier...
Cela dit, j'ai trouvé Watson tout à fait agité, alors qu'il est plutôt un personnage très mesuré. Si aspect parodique il y a, je n'ai pas trouvé cela particulièrement pertinent.
La bonne surprise est Christopher Lee en Mycroft, qui est on ne peut plus éloigné du personnage indolent du canon holmesien, ce qui n'est pas pour me déplaire...

Il serait, du reste, beaucoup plus intéressant de le voir en VO.

Popila a écrit:

Il y a une volonté parodique de la part de Billy Wilder, qui joue sur l'image qu'on se fait de Sherlock Holmes, que le public voit traditionnellement comme un homme plutôt froid et misogyne.

Homme froid oui, mais il me semble fort qu'il est tombé amoureux (fou?) d'Irène ?, une espionne ou quelque chose comme ça, allemande (il faudrait que je relise tout ça, ma mémoire n'est plus très fraîche).

Popila a écrit:

Billy Wilder adore jouer sur l'inversion sexuelle pour en tirer des effets comiques (voir Certains l'aiment chaud, en particulier le couple formé par Jack Lemmon ("Daphnée") et le milliardaire, lorsqu'ils dansent le tango).

C'est sans doute le léger reproche que j'aurais à faire à ce film, cette scène est beaucoup plus du Wilder que de l'adaptation de Sherlock Holmes. Ceci dit, j'aime beaucoup Certains l'aiment chaud, que j'ai dû voir 8 fois (quasiment d'affilée en plus)

Popila a écrit:

Le générique du début, avec les affaires personnelles de Sherlock Holmes qu'on sort d'un coffre resté cinquante ans à la banque après sa mort, s'inscrit aussi dans cette veine parodique (vu qu'on retrouve ses attributs traditionnels, y compris la seringue qui montre qu'il était toxicomane).

J'ai beaucoup apprécié ce générique, le côté Sherlock revit à travers ses objets familiers exhumés.
En fait, comme je me suis un peu trop ennuyée durant la scène du ballet (et j'ai trouvé que ça faisait aussi un peu "la scène de Watson"), je pense que j'aurais trouvé ce film parfait si elle avait coupée au montage comme d'autres, les producteurs trouvant le film trop long (Télérama en parle d'ailleurs dans sa critique).

January a écrit:

Popila a écrit:

Il y a une volonté parodique de la part de Billy Wilder, qui joue sur l'image qu'on se fait de Sherlock Holmes, que le public voit traditionnellement comme un homme plutôt froid et misogyne.

Homme froid oui, mais il me semble fort qu'il est tombé amoureux (fou?) d'Irène ?, une espionne ou quelque chose comme ça, allemande (il faudrait que je relise tout ça, ma mémoire n'est plus très fraîche).

Ah non, non, non ! Alors, Irène Adler est une chanteuse d'opéra, qui a exercé un chantage sur son ancien amant, le roi de Bohème. Ledit roi engage Holmes sur l'affaire pour récupérer une photo compromettante... Holmes échoue parce qu'Irène Adler a été plus rapide et plus fine que lui ! Holmes considère Irène comme "LA Femme", parce qu'elle a été plus forte, plus intelligente que lui. Il n'a pas l'habitude d'être battu à plattes coutures, et encore moins par un membre du beau sexe.
Il ne se passe rien entre eux, hormis une admiration réciproque que l'on devine à peine dans le récit "Un scandale en Bohème".
Voilà pour la véritable histoire...

c'est un peu l'admiration qu'il a pour l'espionne allemande dans le film donc, il admet s'être fait avoir par elle et la respecte hautement pour celà.

Merci Clelie de me rafraîchir le mémoire. Mon petit coeur romantique avait sans doute enjolivé tout cela et je me plaisais à imaginer Sherlock Holmes amoureux (autant qu'il peut l'être) sans espoir d'Irène Adler. Les scénaristes de Billy Wilder ont sans doute utilisé cet épisode pour imaginer cette attirance pour l'espionne allemande.

January a écrit:

C'est sans doute le léger reproche que j'aurais à faire à ce film, cette scène est beaucoup plus du Wilder que de l'adaptation de Sherlock Holmes.

Je suis entièrement d'accord avec toi : c'est la scène la plus "wilderienne" du film, on est assez loin de Conan Doyle.

January a écrit:

J'ai beaucoup apprécié ce générique, le côté Sherlock revit à travers ses objets familiers exhumés.

Alors juste pour le plaisir, le trailer de l'époque, fondé en grande partie sur le générique.

January a écrit:

je pense que j'aurais trouvé ce film parfait si elle avait coupée au montage comme d'autres, les producteurs trouvant le film trop long (Télérama en parle d'ailleurs dans sa critique).

Le film était en effet beaucoup plus long à l'origine, et personnellement, je regrette que les producteurs aient été aussi frileux. Plus de détails sur le film tel que l'envisageait Billy Wilder à l'origine dans cet article :

http://www.dvdclassik.com/Critiques/dvd_vie_privee_sherlock_holmes.htm

J'ai vu ce film plusieurs fois et le jeu sur les clichés qui circulent comme l'image que l'on a de Watson comme un bon vivant. Je préfère le début du film, et l'épisode de l'opéra

Spoiler:

Cette scène ne renvoie pas que au fait que Wilder joue sur l'inversion sexuelle, ça joue aussi sur les interprétations qui ont circulés sur Holmes, en principe, il y en a eu sur le fait que Holmes pouvait être homosexuel. Je trouve que ce film est parodique au même titre qu'Arsène Lupin contre Herlock Sholmès.

Pour celles et ceux qui comme moi l'ont raté, il est rediffusé le 12 octobre à 14h45 (bon, accessoirement, il est aussi rediffusé aujourd'hui à la même heure, mais comme il est 15h59, je crois que c'est un peu tard )

Mrs Knightley, moi aussi, la 1ère 1/2 heure du film est ma préférée.

Mrs Knightley a écrit:

Cette scène ne renvoie pas que au fait que Wilder joue sur l'inversion sexuelle, ça joue aussi sur les interprétations qui ont circulés sur Holmes, en principe, il y en a eu sur le fait que Holmes pouvait être homosexuel. Je trouve que ce film est parodique au même titre qu'Arsène Lupin contre Herlock Sholmès.

Très juste, on a d'ailleurs fait les mêmes suppositions sur Blake et Mortimer, un autre "couple" anglo-saxon célèbre (même si E.P. Jacob était belge).

Mais je t'en prie, January

Citation :

Cette scène ne renvoie pas que au fait que Wilder joue sur l'inversion sexuelle, ça joue aussi sur les interprétations qui ont circulés sur Holmes, en principe, il y en a eu sur le fait que Holmes pouvait être homosexuel.

En effet, il y a eu de nombreuses discussions sur le sujet dans le monde holmesien... (et de nombreuses fanfics aussi, plus ou moins vaseuses)
Il est clair que si il en est fait mention dans le film, c'est uniquement dans un but parodique...

Double post pour la bonne cause, puisque j'ai enfin vu ce film en entier...

J'ai regardé ce film avec un grand intérêt. Je l'ai finalement plutôt apprécié dans sa globalité, car il présente des aspects de Sherlock Holmes qui restent plutôt cohérents avec le message du film, loin des récits du canon classique.

Dans mon esprit, j'avais en tête une parodie plus grinçante et plus "vaudevilesque". Or ce film est justement beaucoup plus fin que cela.
Il y a des instants très savoureux, avec des répliques bien placées, des aspects qui m'ont assez surpris. Je m'explique sur le dernier point :

Notamment au sujet du macfarlane et du deerstalker (pardessus et couvre-chef tradictionnels de Sherlock Holmes)... Lorsque j'ai vu Holmes mis en scène dans cet accoutrement durant les premières secondes, la chose qui m'est venue à l'esprit est : mon dieu, ils l'ont encore affublé de cet affreux costume...! alors que n'importe quelle personne qui ait lu ne fut-ce qu'un seul récit holmesien dans sa vie pourra s'apercevoir qu'il ne porte jamais ce costume qu'une seule fois lors d'un voyage à la campagne...
Cette image malheureusement colportée par la suite en raison d'une illustration de Sidney Paget qui a fait date, mais surtout par Basil Rathbone, qui a immortalisé cette image dans les années 30 à 40.
Mais SH lui-même précise justement quelques minutes seulement après le début du film qu'il se sent obligé de porter le macfarlane et le deerstalker pour répondre à l'image que l'on a de lui, en dépit du bon sens, puisqu'aucun gentleman doté de raison ne sortirait dans Londres habillé de la sorte...

Cet épisode est finalement assez démonstratif du propos de ce film, qui outre quelques instants de pure comédie (la scène avec Mme Petrova qui est vraiment irrésistible), donne plutôt à voir un personnage prisonnier de son image extérieure. Au-delà de l'aspect parodique, il y a quelque chose d'immensément triste dans ce Sherlock Holmes-là, qui est quasiment un personnage contraint et finalement pas très heureux...

Quant à sa relation avec les femmes, plutôt difficiles, le réalisateur a pris le parti d'une théorie (qui ne m'apparaît pas vraiment visionnaire, puisque c'est un argument qui revient souvent pour expliquer ses relations difficiles avec la gent féminine) et qui voudrait que Holmes a effectivement été fiancé dans sa jeunesse et que la jeune femme serait morte juste avant leur mariage...
Juste après avoir raconté cet épisode, qui semble être fort douloureux, il termine par un "La preuve que l'on ne peut pas compter sur elles (les femmes)" qui est plutôt paradoxal, mais on serait presque porté à croire qu'il dit cela uniquement non pas par misogynie pure, mais plutôt pour dissimuler une douleur qui ne doit pas, ne peut pas être connue...
(Cela me fait penser aux gens qui cachent leur mal-être en étant cynique ou piquant à tort et à travers...) Comme s'il voulait dire "mais ne vous en faites pas pour moi, je m'en suis remis !" alors que c'est tout l'inverse...

Bref, ce film donne plutôt à voir un Holmes certes doté d'une intelligence très pointue, mais pas omniscient comme on a l'habitude de le faire croire... C'est un être faillible avec ses faiblesses, ses défauts, ses incertitudes... Et avec un coeur, si, si ! Pas misogyne primaire, pas égoïste, malgré des apparences trompeuses...

Cela dit, ce film de Billy Wilder est truffé de moments très savoureux, et qui présente un Holmes finalement assez éloigné de l'image de celui de Conan Doyle... Mais n'était-ce pas le but du film d'en présenter une antithèse ? En tout cas, Robert Stephens y excelle !

Je ne regrette pas de l'avoir vu, même s'il heurte quelque peu mes principes holmesiens...

Brillante analyse Clélie! je rejoins complètement tes théories!
Moi qui disait juste "j'ai bien aimé"...

Merci

Petite remontée de topic, parce que je viens juste de voir le film. Mais je me rendrai guère plus utile que ça, parce que je n'ai que trois points peu constructifs à vous soumettre:

1. Je partage entièrement l'avis de Clélie;
   
2. Ce n'est pas non plus la comédie du siècle;
   
3. Quand on passe les vacances à la maison ce film vous fait agréablement voyager en Écosse (ravissants châteaux de la région d'Inverness.)

Une petite curiosité:
Un jeu vidéo que j'aime bien (Loch Ness, 2001, Wanadoo), a certainement plagié le film, en l'occurrence la machine, y compris son camouflage dissuasif, et la visite de la Reine Victoria!

J'ai vu ce film sur Arte hier soir, et ai passé un bon moment. J'avais quelques craintes, l'ayant vu qualifié d'iconoclaste dans le domaine sherlockien . Au final, c'est enlevé, dynamique, inventif et bien joué. J'ai particulièrement apprécié le duo Sherlock/Watson, ce dernier apportant une touche comique sans jamais être ridicule. L'intrigue commence alors qu'on ne l'attend pas (je pensais à une enquête liée à la danseuse russe, et étais bien loin de m'attendre à la nature de sa requête   ) et c'est un plaisir d'être entraîné dans les campagnes écossaises    sur fond de tension avec la Prusse. Il y a plusieurs moments savoureux, en particulier les rencontres entre Mycroft et Sherlock. L'arrivée de la reine Victoria est une bonne initiative, mais pourquoi avoir choisi d'en faire une naine    Elle était petite, mais c'est exagéré.

Spoiler:

Conclusion, il faut que je me remette aux romans et nouvelles   .