Hypathie, un album de bd par une lambtonienne

Hypatie c'est tout d'abord une femme extraordinaire, philosophe et mathématicienne & astronome, qui a vécu au 4 eme siècle (après JC) en Grèce, divinement belle et intelligente, elle mène une brillante carrière, grâce à l'éducation de son père Théon d'Alexandrie, chose exceptionnelle pour une femme à cette époque. (Je me suis documentée )


Hypatie c'est aussi l'héroïne de Agora, le dernier film de Alejandro Amenabar, elle a les merveilleux traits de Rachel Weisz...

Hypathie (ici avec un -h) est aussi une fabuleuse bande dessinée orchestrée par Christelle Pécout aux dessins, Virginie Grenier au scénario et Patricia Faucon à la couleur... Trois jeunes femmes fortes et très douées pour illustrer un destin de femme exemplaire...et emblématique...

L'objet bande dessinée, si je puis dire, est déjà très beau en lui-même, Hypathie en personne détonne sur la page de couverture, les yeux dans le vide, elle porte en elle toutes ses incertitudes et on devine à la force de son regard tous ses combats intérieurs. J'ai apprécié aussi le fait que le papier soit issu de forêts gérées de manière équitable. Ca compte!!

En tant que non spécialiste de ce genre, j'ai fortement apprécié la qualité du scénario et des dialogues, qui nous livrent somme toute une héroïne très moderne dans l'âme, elle se bat pour ses convictions, ne mâche pas ses mots, elle reste fidèle en ce qu'elle croit et finit par le payer très très cher... ...l'éternel dilemme de ne pas avoir ses propres convictions aux les normes de son époque...

Le trait de Christelle est précis, va loin dans les détails sans en faire de trop, en quelques coups de crayons bien ciblés, elle a l'art de créer toute une atmosphère, dès la première page le ton est donné entre la majesté du Port d'Alexandrie, et une autre séquence qui souligne les persécutions faites au peuple juif, seul un chandelier à sept braches suffit pour nous faire comprendre de quoi il s'agit... Des images fortes!

Et que dire de Hypathie elle même, elle est sublime, on se surprend à y découvrir quelques éclats de la grâce de Rachel Weisz (que Christelle adore ), alors que les deux oeuvres sont complètement indépendantes l'une de l'autre... Hypathie est belle, Hypathie est forte, elle illumine l'album de bout en bout... J'ai noté également la beauté des costumes, du tomber des drapés des robes, la beauté du corps d'Hypathie, nous surprenons en effet notre héroïne au bain...

Un album très très abouti, que je recommande chaudement, et pas seulement parce qu'il est fait par une lambtonienne, mais parce qu'il est une vraie réussite...

Hum, ça donne envie, merci pour ces commentaires enthousiastes, Lady Clare. Je suis encore plus impatiente de recevoir mon exemplaire, maintenant.

Christelle, j'essaierai de venir à Lyon pour une petite dédicace.

Je viendrai à la dédicace de Lyon si j'y suis encore Christelle! Et en échange, je te montrerai la main que Scott Schuman a serré (private joke de modeuse)

J'ai hâte de découvrir ta BD!

Ce n'est pas sûre, mais il est possible que je sois sur Lyon aussi, je passerai te dire bonjour et récupérer un exemplaire de ta bd si je peux

Merci les filles, je ne suis pas au courant des réjouissances prévues, mais je vous tiens au courant dès que je connaitrai le programme!!
>>Camille, oh mon dieu, Scoooott Schuman!! Tu veux dire qu'en touchant ta main, je pourrai récupérer son adn et reproduire my own Scott???

Bientôt de retour d'un petit tour dans le sud où je n'ai pas eu internet pendant 5 jours(difficile, très difficile ))

Lady Clare: Merci MERCI Merciiii merciiiiii beaucoup pour ta critique, j'ai beaucoup aimé ta description et ton ressenti de lectrice lambtonienne.
Tu remarqueras sur les pages où Hypathie est nue, qu'en face nous avons joué l'égalité en mettent plusieurs messieurs dans le plus simple appareil aussi!!! Il en allait de notre réputation!!!

Pour mon casting idéal, délirons quelques instants:
j'aurais aussi pris Rachel Weisz, mais j'aurais mis en face dans le rôle de notre Cyrille Michael Wincott, et pour Oreste, j'aurais bien vu Edward Norton. Pour le père d'Hypathie, peut-être bien Christopher Plummer. Pour Paul, j'aurais choisi un jeune acteur inconnu au regard inquiet, mais je m'emballe, pardon...

Je t'en prie Christelle, je suis fan!

Sinon, j'aurai des questions du style, comment choisissez vous de conjuguer les bulles et les dessins?? Est ce que tu es libre d'illustrer le scénario comme tu le veux? Par exemple, comment on décide de commencer par le Port d'Alexandrie?? et comment as tu trouvé tous ces détails dans le dessin? l'architecture, les costumes, les objets, quel boulot!! quand je m'y mets, c'est sans fin...

Merci beaucoup pour tes questions, Lady Clare,
je vais répondre avec beaucoup de sérieux,

lady Clare a écrit:

Jcomment choisissez vous de conjuguer les bulles et les dessins?? Est ce que tu es libre d'illustrer le scénario comme tu le veux?

Virginie a d'abord écrit tout le synopsis(comme pour un film ou une série), sur lequel on s'est mise d'accord, et ensuite le scenario.
A moi ensuite de suivre son scenario. Il indique la description de la case, et l'expression des personnages. Puis le texte des bulles.
Je suis libre par rapport à ce scenario du moment que mes choix de dessin et de mise en scène respectent la trame du scenario original.
Par exemple, pour les 2 dernières planches, Virginie et moi avons longtemps débattu pour la fin de l'album. On est tombé d'accord après plusieurs propositions, et ça a été le seul moment où on a eu un souci, le reste du temps, ça fonctionnait très bien.
Certes, des fois, je lui en veux un peu quand elle écrit:
"Alexandrie, grande case, le soleil se lève sur la ville." Car je sais que ce qui lui a pris 30 secondes à taper me demandera 2 jours de boulot.
Mais je n'oublie pas non plus que c'est Virginie qui construit l'histoire et que ce travail-là lui demande aussi du temps. Le boulot de scénariste n'est pas un travail simple!

lady Clare a écrit:

Par exemple, comment on décide de commencer par le Port d'Alexandrie?? et comment as tu trouvé tous ces détails dans le dessin? l'architecture, les costumes, les objets, quel boulot!! quand je m'y mets, c'est sans fin...

Je me suis beaucoup inspirée de séries, de films, et de photos.
Pour le phare d'Alexandrie, je me suis inspirée d'images sur google, et j'ai combiné plusieurs versions fictives de ce phare.
Pour les séries, j'ai beaucoup regardé Rome(et pas que pour James Purefoy ), car il y a une partie à Alexandrie. Pour le reste, j'ai combiné architectures grecques, égyptiennes et romaines, étant donné que Alexandrie à cette époque était une grand métropole où toutes les influences se mélangeaient.
Pour les costumes, c'était plutôt grec, avec une influence sérieuse de Byzance, qui était en plein émergence.

Voili Voilou,
n'hésite pas si tu as d'autres questions, j'y répondrai avec plaisir!!

Merci pour tes réponses très précises Christelle! Et quelle a été ta source d'inspiration pour le physique des personnages, comme Hypathie par exemple, ou même son papa que je trouve charmant...

Excellente surprise ce soit en rentrant à la maison, mon album d'Hypathie était arrivé. Je me suis littéralement jetée dessus et j'ai adoré. Je reviendrai ce week-end avec des commentaires plus détaillés mais je tiens déjà à remercier Christelle pour l'excellent moment qu'elle m'a fait passer.


Je suis en admiration totale devant ton travail.

Je viens de commander mon exemplaire

Merci MissHoneyChurch!! ))
Cat47, merci merci, ça me touche beaucoup que ça t'ait plu. J'ai hâte de lire ta critique détaillée.

lady Clare a écrit:

Merci pour tes réponses très précises Christelle! Et quelle a été ta source d'inspiration pour le physique des personnages, comme Hypathie par exemple, ou même son papa que je trouve charmant...

Ah oui, ça c'est sûr que notre Théon est sans doute plus "attractive" que celui du film de Amenabar, avec tout le respect que j'ai pour Michael Lonsdale.
Je n'ai pas d'inspiration directe pour les personnage masculins, je les fais selon mon trait. Comme j'ai un faible pour les visages masculins affirmés, ils ont souvent quelques rides et des yeux bien enfoncés sous l'arcade sourcilière.

Merci Christelle! Et pour Hypathie? quelles sont tes influences? Existe une trace de ce à quoi ressemblait Hypathie?

Me revoici, avec des commentaires plus détaillés, ce qui ne va pas être évident car je trouve difficile de trouver les mots pour faire partager ce coup de coeur.

Certains d'entre vous savent que chez moi, les BD ne manquent pas, mon mari ayant une collection étendue. J'avoue cependant m'être un peu éloignée du genre ces dernière années malgré l'abondance de matière à disposition, on ne peut pas tout faire. Mais comment résister lorsqu'une fidèle lambtonienne dessine une histoire qui vous interpelle?

C'est donc presque les yeux fermés que je me suis précipitée sur Hypathie et le retour au genre m'a remplie d'aise. Tu y es pour l'essentiel, Christelle, j'éprouve une admiration sans bornes devant ta manière de traiter ce sujet.

Après avoir dévoré l'histoire relativement vite, j'ai longuement feuilleté et re-feuilleté les pages de l'album afin de trouver les mots pour expliquer ce que j'ai aimé et je dois dire que je ne m'en lasse pas. Je suis sous le charme de ton coup de crayon sobre mais précis. Je ne parviens pas à décider si je préfère tes scènes d'ensemble ou tes plans plus rapprochés, je trouve que tu maîtrises tous les angles à la perfection. J'aime la manière dont tu traites les décors, vues des villes, patios, scènes de rue, marché, bibliothèque, mais j'aime aussi tes portraits, les scènes de dialogue où tu parviens à créer une ambiance tour à tour intime ou tendue.

Spoiler:

Un grand bravo également pour la colorisation. Je ne sais pas comment vous coordonnez ce point avec Patricia Fauxon mais en tout cas, je trouve que les nuances des diverses planches donnent des atmosphères très prenantes et mettent parfaitement en valeur ton travail.

Le scénario me parle aussi, bien sûr. Je dirais que les dialogues sont un peu en dessous du reste mais bon, en BD ce n'est pas évident non plus. Quoiqu'il en soit, le thème que vous avez traité ne pouvait que me plaire. Je ne connaissais pas le personnage de la philosophe avant d'avoir lu les commentaires sur le film d'Amenabar sur le topic de Rachel Weisz et j'avais déjà été très intéressée à ce moment. Mais il est clair que maintenant je vais me renseigner encore plus. Je ne peux qu'être conquise par une femme dont la vie est une sorte d'hymne à la tolérance et à la différence. Son destin emblématique semble être un étendard pour la cause féminine (cela touche encore plus lorsque l'on vient de lire du Virginia Woolf) mais surtout pour tous ceux qui ont envie de jouer l'ouverture et l'apaisement. J'aime bien l'angle d'attaque, avec des personnages annexes forts et contrastés, aussi passionnés et sincères que l'héroïne, mais parfois beaucoup plus obtus, ce qui illustre parfaitement les enjeux.

Je ne peux qu'espérer avoir l'occasion de d'admirer votre travail dans le futur. Avez-vous des projets?

Ohlalah, je rougis devant tant d'éloges, que je ne suis pas sure de mériter!!
Merci mille fois Cat, pour cette critique détaillée.
Moi aussi, en tant que fan de Virginia Woolf, je ne peux qu'être sensible à ton compliment à propos de notre héroïne, HYpathie, une femme qui se voulait libre et qui souhaitait pacifier les religions(tâche ardue, même notre époque nous le dit).
Oui, Virginie et moi aimerions beaucoup refaire un album, peut-être pour les Sorcières? L'avenir nous le dira, il dépend aussi du succès de la collection.

lady Clare a écrit:

Et pour Hypathie? quelles sont tes influences? Existe une trace de ce à quoi ressemblait Hypathie?

Pour Hypathie, nous la voyions avec un visage aux traits réguliers, lumineux et souriant. Ses cheveux sont châtains, ses yeux marrons. Elle devait être une femme de savoir, qui n'est pas prise au sérieux au début à cause de sa beauté. Son statut de femme belle et savante l'isolait donc doublement de la société. Comme on l'a mentionné dans l'album, la seule femme avec qui elle a un échange est sa servante, qui est enceinte. Hypathie, justement s'interroge sur le fait de porter un enfant, et sait au fond d'elle que ceci lui sera toujours refusé.
Bon, dis comme ça, ce n'est pas gai, désolée...

Christelle, j'ai reçu mon exemplaire vendredi, et je reviendrai d'ici peu avec mon avis détaillé.
J'ai parcouru les premières pages avec avidité, et j'avoue avoir été immédiatement interpellée par le sujet, et évidemment par la beauté du trait.
Je connais peu l'histoire d'Hypathie d'Alexandrie, mais cela m'enthousiasme terriblement !

Merci beaucoup Clélie, j'espère que ta critique sera positive.
Cela peut paraitre étrange, mais j'ai à cœur de ne pas décevoir les lambtoniens.


EDIT: Ce we, je serai à Bruxelles à la librairie BD le Lotus Noir et aussi à Liège samedi.

Christelle, seras-tu finalement à Lyon la semaine prochaine?

Coucou Cat,
je rentre à peine de 3 jours de dédicaces complets en Belgique(c'était très sympa).
Mercredi 21 avril, je serai à Lyon à la Fnac Lyon Bellecour à 16h avec mes 3 autres collègues Sorcières: Virginie ma scénariste, et You et Alexine, les auteures de Bianca, l'autre album des Sorcières sorti en même temps que nous.
Je pense que ça durera entre 1h30 et 2h.
Au plaisir de t'y rencontrer ainsi que les autres Lambtoniens Lyonnais!!!

Je serais là Christelle

Je suis horriblement déçue, je pense que je ne pourrai pas être là mercredi, ça va être trop chaud au niveau timing (ma fille chante en concert avec son prof de chant le soir, je suis trop fière , je ne peux pas manquer cela, vous le comprenez sûrement ).

Mais je réfléchis encore, après tout, le concert n'est qu'à 20h30 et Lyon-Genève, c'est faisable moins de deux heures. Si je calcule au plus juste, ça ira peut-être. On se retrouve donc peut-être à Lyon, ce serait top.

Aaah, trop contente de rencontrer Camille!!! Enfin!!!

Mais enfin, Cat, comment pourrais-je t'en vouloir???
Je suis sure que ta fille sera formidable!

Ne te stresse pas: peut-être aura-t-on l'occasion de se voir à Genève?
J'y dédicace au Salon du Livre le 28 et le 29 Avril
En pleine semaine, je sais ^^, dès que j'ai les horaires, je te tiens au courant!!

Tu viens au Salon à Genève?

Mercredi ou jeudi c'est parfait pour moi, je ne travaille pas ces jours-là. Mais je réfléchis encore pour ce mercredi à Lyon car même si c'est un peu serré, ça me donnerait peut-être l'occasion de voir Camille. Ou même d'autres Lyonnais!

Cat, je me permets de répondre pour Christelle.

Oui, elle sera à Genève normalement, mais d'après nos échanges par MP, elle ne sait pas encore quand.

J'espère avoir l'occasion de la voir pendant le Salon pour la remercier encore de vive voix pour sa très gentille dédicace.

Ouiiii, April!! ce serait super!!

J'ai les dates: le 28 et le 29 Avril, mais je n'ai pas encore les horaires.

Fais au mieux, Cat, sinon, on se verra à Genève!!

Voici longtemps que je promets mon avis, et le voici, Christelle... Il était temps !

Hypathie, c'est le genre de récit qui touche toutes les femmes, et à plus forte raison toutes les femmes qui se voient confrontées au monde des hommes, qui s'y infiltrent, qui y ont une autorité, que ça soit dans l'époque Antique, ou dans la nôtre. Je me suis sentie touchée d'une façon très personnelle par Hypathie, personnage que je connaissais mal, par les jalousies qu'elle suscite, l'envie, les rancoeurs que l'on éprouve contre elle ou plus simplement contre tout son sexe.
Mais cela va bien au-delà d'un propos féministe. C'est le triomphe des sciences et de l'esprit que l'on contre, au-delà du fait qu'elle soit une femme.
Toi et ta scénariste ont parfaitement rendu le contexte religieux tendu de l'époque, l'obscurantisme et l'extrémisme de la pensée chrétienne primitive... Quand on pense que les premiers chrétiens ont été des martyrs, ce genre d'exactions donne à réfléchir, et sont malheureusement d'une terrible modernité...

Hypathie est une femme d'une intelligence extrême, d'une sagesse infinie. Elle est un autorité en la matière, et elle est influente (ce qui paraît tellement inconcevable pour une époque si ancienne, bien que je sois persuadée que la femme dans l'époque antique avait une place sans doute moins réductrice que ce que l'on pourrait croire). En tant que telle, elle est à la fois terriblement sollicitée mais aussi terriblement seule. Une femme remarquable, vraiment, qui connaît une fin si atroce, que j'ai été contente que vous l'ayiez traité avec une telle pudeur.

Maintenant venons-en au trait, d'une précision et d'une clarté magnifiques ! Christelle, j'ai été charmée par la beauté des décors, des drapés des vêtements, et par sa lumière merveilleuse !
Une oeuvre splendide, avec un découpage dynamique, qui resplendit de bout en bout sur le fond comme sur la forme.

Félicitations aux auteurs !

J'ai adoré (je le répète, si ça ne se voit pas ), et j'ai trouvé ça tellement trop court... ! Vous auriez pu allègrement étiré une telle histoire sur plusieurs tomes... Ce sera finalement mon seul regret