Une auberge pour les admirateurs de Jane Austen, et bien plus encore... |
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| Orgueil et Préjugés : romance ou étude de moeurs? | |
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+19MissAcacia Vegas Fée clochette Félicité marie21 Mr Damien Tilney Accalia mimidd Jane Nora26 petitefadette Laure toxicangel Nettie séli Nelly8 Bonnie Clelie cat47 23 participants | |
Le roman "Orgueil et Préjugés" est-il avant tout | une histoire d'amour intemporelle? | | 15% | [ 16 ] | une subtile satire sociale? | | 11% | [ 12 ] | une brillante étude de caractères? | | 24% | [ 25 ] | un mélange de satire sociale et de romance? | | 50% | [ 53 ] | rien de tout cela? Dans ce cas, préciser comment doit être qualifié le roman. | | 0% | [ 0 ] |
| Total des votes : 106 | | |
| Auteur | Message |
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Vegas Romancière anglaise
Nombre de messages : 1861 Age : 32 Localisation : Au bord du lac de Pemberley, dans l'herbe, à l'entendre réciter des poèmes de Ted Hughes.... Date d'inscription : 17/02/2009
| Sujet: Re: Orgueil et Préjugés : romance ou étude de moeurs? Mar 17 Fév 2009 - 17:27 | |
| Un sondage très intéressant J'ai voté une " brillante étude de caractère" mais j'ai pas mal hésité avec "un mélange de satire sociale et de romance"... Pour moi Orgueil et Préjugés est une histoire d'amour certes mais ce n'est pas le plus important. D'ailleurs Elizabeth commence à éprouver des sentiments pour Darcy dès qu'elle voit le beau château de Pemberley...elle le dit en rigolant à Jane mais si Jane Austen l'a précisé c'est parce qu'elle tenait à montrer que la richesse joue beaucoup dans cette histoire. Du point de vue de l'écriture on voit bien que Jane Austen privilégie la satyre sociale, son ton ironique et léger, la façon dont elle dépeint si rapidement et efficacement chaque personnage qu'elle introduit montre bien son but de retranscrire et critiquer la société de son époque et ses moeurs. Pour ceux qui n'y voient là qu'une histoire d'amour( mais je doute qu'il y ait de tels gens sur ce forum ) et bien je pense qu'ils ne rendent pas justice à Jane Austen: Titanic ou tout autre " love story" ne sont pas comparables à P&P( mais rien n'empêche de succomber à l'histoire d'amour entre Lizzie et Darcy, ça c'est le côté romantique de chaque fille ) |
| | | Jane Ville du Nord...
Nombre de messages : 702 Age : 30 Localisation : Dijon Date d'inscription : 08/08/2008
| Sujet: Re: Orgueil et Préjugés : romance ou étude de moeurs? Sam 7 Mar 2009 - 13:45 | |
| - Vegas a écrit:
- D'ailleurs Elizabeth commence à éprouver des sentiments pour Darcy dès qu'elle voit le beau château de Pemberley...elle le dit en rigolant à Jane mais si Jane Austen l'a précisé c'est parce qu'elle tenait à montrer que la richesse joue beaucoup dans cette histoire.
J'ai toujours eu du mal avec cette réplique: j'aime bien me dire que Lizzie est trop intelligente et trop attachée à la sincérité pour tomber amoureuse d'une fortune: elle le dit d'ailleurs au débt "Je suis décidée à ne me laisser entraîner au mariage que par l'amour le plus profond" (ou quelque chose comme cela...). Je préfère croire à de l'humour de sa part même si c'est facile de se dire que Pemberley est séduisant Jane |
| | | Vegas Romancière anglaise
Nombre de messages : 1861 Age : 32 Localisation : Au bord du lac de Pemberley, dans l'herbe, à l'entendre réciter des poèmes de Ted Hughes.... Date d'inscription : 17/02/2009
| Sujet: Re: Orgueil et Préjugés : romance ou étude de moeurs? Sam 7 Mar 2009 - 13:53 | |
| Oui il me semble aussi que c'est de l'humour, mais comme toi au début j'ai hésité Elle dit ça en rigolant mais je pense que ça doit jouer un peu sur ses sentiments quand même |
| | | Jane Ville du Nord...
Nombre de messages : 702 Age : 30 Localisation : Dijon Date d'inscription : 08/08/2008
| Sujet: Re: Orgueil et Préjugés : romance ou étude de moeurs? Sam 7 Mar 2009 - 13:56 | |
| C'est un clin d'oeil de Jane Austen...C'est tout de même un peu féroce parce qu'on est totalement sous le charme de cette athmosphère (de Darcy aussi généralement... ). Pour moi, c'est le côté non-romantique de Jane Austen. Jane |
| | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
Nombre de messages : 7646 Age : 51 Localisation : Perched on a hot sound tree Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: Orgueil et Préjugés : romance ou étude de moeurs? Sam 7 Mar 2009 - 14:02 | |
| Peut-être simplement parce que Pemberley reflète quelque chose du caractère de son propriétaire (simple et élégant et de bon goût, elle fait une comparaison avec Rosings et son faste ostentatoire) et qu'elle y a entendu pour la première fois des compliments importants et sincères sur Darcy (Mrs Reynolds et Georgiana), éloignés de la pure flatterie de Miss Bingley, du persiflage malhonnête de Wickham ou du snobisme de Lady Catherine. En ce sens, la visite du domaine de Pemberley est importante dans l'évolution de ses sentiments. Mais c'est aussi une bonne vieille remarque au second degré pour éviter de répondre directement à sa soeur... Enfin, c'est mon avis et j'ai bien l'intention de le partager |
| | | Jane Ville du Nord...
Nombre de messages : 702 Age : 30 Localisation : Dijon Date d'inscription : 08/08/2008
| Sujet: Re: Orgueil et Préjugés : romance ou étude de moeurs? Sam 7 Mar 2009 - 14:05 | |
| Et bien ton avis est un très bon compromis. C'est vrai que c'est un lieu qui doit être famillier à Darcy et donc, il s'y sent peut être plus à l'aise que "devant des étrangers" comme il dit. Il se révèle dans un monde que Lizzie ne connaît pas...mouis, c'est tout à fait plausible. Bisous Jane |
| | | Mr Damien Tilney The Knight of Irony
Nombre de messages : 3463 Age : 40 Date d'inscription : 04/10/2006
| Sujet: Re: Orgueil et Préjugés : romance ou étude de moeurs? Sam 7 Mar 2009 - 15:01 | |
| @ MissAcacia. Je suis tout à fait d'accord avec toi. En visitant Pemberley, Lizzie découvre que Darcy est un bon maître respecté de ses domestiques. Je pense que ce sont des éléments très importants pour l'époque. |
| | | Jane Ville du Nord...
Nombre de messages : 702 Age : 30 Localisation : Dijon Date d'inscription : 08/08/2008
| Sujet: Re: Orgueil et Préjugés : romance ou étude de moeurs? Sam 7 Mar 2009 - 15:05 | |
| - Mr Damien Tilney a écrit:
- En visitant Pemberley, Lizzie découvre que Darcy est un bon maître respecté de ses domestiques. Je pense que ce sont des éléments très importants pour l'époque.
On a du mal à imaginer, aujourd'hui, que ces critères peuvent insufler des sentiments...En tous cas, je n'avais jamais vu les choses ainsi: je pense que Jane Austen critique justement ce côté là du mariage (c'est très matériel au bout du compte, même si cela reflette le caractère de Darcy). Jane |
| | | Anne Elliot Sailor's Faithful Love
Nombre de messages : 1894 Age : 31 Localisation : Montréal Date d'inscription : 19/07/2007
| Sujet: Re: Orgueil et Préjugés : romance ou étude de moeurs? Sam 7 Mar 2009 - 15:46 | |
| Je viens de découvrir ce topic, et c'est vraiment un sujet de discussion très intéressant que tu nous proposes là, Cat. Dans le sondage, j'ai voté "Mélange de satire sociale et de romance" et "Brillante étude de caractère", parce qu'en vérité, je crois que O&P ne serait sans doute pas le classique qu'il est aujourd'hui s'il serait moins que cela. Je pense que c'est justement la combinaison d'un peu de tous ces éléments qui rend l'œuvre de Jane Austen aussi riche. Néanmoins, je dois dire que je partage l'avis de Cat et que je pense que O&P est avant tout une études de mœurs et de caractères. Bien sur, Jane jette un regard critique sur la société dans le livre, mais je n'ai pas l'impression que c'est son but premier. Elle ne cherche pas à analyser l'ensemble des classes sociales d'Angleterre ou à analyser en détail le fonctionnement de la hiérarchie sociale de son époque. Elle se concentre d'avantage sur un nombre restreint de personnages qui proviennent du même milieux qu'elle et elle étudie leurs interactions, leurs comportement, et leurs réactions par rapport aux situations auxquelles ils font face dans la vie de tous les jours. Par exemple, quand Jane demande à Lizzie comment elle est tombée amoureuse de Darcy et qu'elle répond que c'est en voyant Pemberley, je pense que même là, le but premier est moins de s'attarder aux conventions sociales que d'analyser l'évolution des sentiments d'Elizabeth. Soit dit en passant, je rejoins Jane et Accalia, je ne pense pas que Lizzie ait voulu dire qu'elle a été séduite par sa fortune, ou en tout cas elle ne devait pas dire cela sérieusement |
| | | Kusanagi Scottish Jedi Sensei
Nombre de messages : 8847 Age : 47 Localisation : lost in the wired, something better than the matrix Date d'inscription : 20/11/2008
| Sujet: Re: Orgueil et Préjugés : romance ou étude de moeurs? Sam 7 Mar 2009 - 20:43 | |
| Je ne sais même plus ce que j'ai répondu... Mais c'est vrai que c'est intéressant, cette réponse de Lizzie à Jane, sur Pemberley... je rappelle quand même que Jane Austen nous précise que ce n'est pas vraiment sérieux... Toutefois, je pense qu'effectivment, Lizzie se dit que ma foi, c'est une demeure fort sympathique (sa première réaction en arrivant à Pemberley, c'est quand même de penser qu'elle aurait pu être la maitresse des lieux, et recevoir son oncle et sa tante). C'est surtout ce qui montre pour moi que Jane Austen n'écrit pas des livres "romantiques", mais plus des études de moeurs, des comédies sociales, à cheval entre la littérature du XVIIIème siècle et celle du XIXème naissant. Ses héroïnes restent en prise avec la réalité des sentiments mais aussi des conventions sociales, et de leur statut. N'oublions pas que le mariage est un contrat d'alliance entre deux familles qui s'échangent leur bien le plus précieux... c'est pas romantique, en fait... |
| | | Selenh Méchante Femme Savante
Nombre de messages : 7065 Age : 65 Localisation : Aquitaine. Date d'inscription : 24/02/2010
| Sujet: Re: Orgueil et Préjugés : romance ou étude de moeurs? Mar 19 Juil 2011 - 11:30 | |
| J'ai voté «une subtile satire sociale» et «une brillante étude de caractères». Comme j'ai découvert ce sujet en répondant à une nouvelle lectrice su roman un peu déçue car elle attendait avant tout une histoire d'amour, je recopie peu ou prou l'explication que je lui ai donnée et qui convient comme mon avis dans ce sujet.
À mon avis écrire une histoire d'amour n'est pas le but premier de Jane Austen, loin de là! Ses romans ont certes pour épine dorsale des «histoires de mariages» (courtship stories), mais contrairement à une certaine réputation qu'on lui fait, elle n'est pas du tout «romance», même pas romantique. On ne doit pas s'attendre à y retrouver la flamme de Jane Eyre, l'exaltation. Si l'on devait classer Jane Austen ce serait dans les «moralistes» au sens propre, c'est à dire les écrivains qui examinent les mœurs. Au final, ses portraits ne sont pas loin des Caractères de La Bruyère, mais mis en perspective à l'intérieur d'un roman.
On voit particulièrement dans Sense and sensibility que son credo est la raison, le bon sens et l'équilibre. Dans ce bon sens elle inclut, très raisonnablement, le respect des sentiments et des personnalités... authentiques! D'où les difficultés que provoquent dans ses histoires les défauts qu'elle a pu observer autour d'elle, qu'elle développe en les romançant : mauvaise compréhension des autres et de soi-même; soumission aux clichés sociaux ou littéraires; caractères altérés par le snobisme et l'argent, naïveté et... romantisme, justement, de la jeunesse, qui peut procurer bien des déboires. Finalement c'est plutôt un auteur qui se penche sur la psychologie individuelle dans le cadre des règles d'une société bien définie. À cela elle ajoute un grand sens de l'humour, de la satire des mœurs et des caractères, avec beaucoup de finesse et un style élégant, percutant et malicieux à la fois. |
| | | Emily-de-Winter Romancière anglaise
Nombre de messages : 2737 Age : 29 Date d'inscription : 03/03/2010
| Sujet: jane austen Mar 19 Juil 2011 - 12:11 | |
| J'ai voté un mélange de satire sociale et de romance, mais une brillante étude de caractère aurait aussi été juste. En effet Jane Austen n'est pas "romantiques", il n'y a pas ce style lyrique et romantique que l'on retrouve chez les soeurs Brontë effectivement.... J'ai toujours vu Jane Austen comme une femme dotée d'un grand esprit de critique, amusante... Enfin j'arrive pas aussi bien que vous à exprimer comment je trouve Jane Austen... Spontanée, pleine d'esprit, ouverte, audacieuse, raisonnée... Bon... Je suis pitoyable là |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Orgueil et Préjugés : romance ou étude de moeurs? Sam 23 Juil 2011 - 16:51 | |
| Merci d'avoir fait remonter ce sujet, les filles. Je le trouve toujours aussi passionnant. Selenh, je pense comme toi qu'écrire une histoire d'amour n'était peut-être pas le but premier de Jane Austen, mais on ne peut pas nier qu'elle devait considérer le genre comme un moyen très efficace de rendre un roman intéressant, puisque tous ses livres utilisent cette trame. Je dois donc avouer que pour moi, cette utilisation de l'histoire d'amour (ce qu'on peut appeler la romance) comme moteur de l'intrigue est ce qui fait que je préfère Austen à d'autres romanciers. Cela, et bien sûr son humour et son style. _________________ |
| | | Selenh Méchante Femme Savante
Nombre de messages : 7065 Age : 65 Localisation : Aquitaine. Date d'inscription : 24/02/2010
| Sujet: Re: Orgueil et Préjugés : romance ou étude de moeurs? Sam 23 Juil 2011 - 18:46 | |
| - cat47 a écrit:
- Selenh, je pense comme toi qu'écrire une histoire d'amour n'était peut-être pas le but premier de Jane Austen, mais on ne peut pas nier qu'elle devait considérer le genre comme un moyen très efficace de rendre un roman intéressant, puisque tous ses livres utilisent cette trame.
On est tout à fait d'accord! Je ne voulais pas dire bien sûr qu'elle faisait comme Molière par exemple, chez qui tout finit aussi en général par un mariage, lequel ne revêt à peu près aucune importance. Mais je fais bien la différence, dans ce débat, entre «histoire d'amour» au sens «romance», genre dans lequel tout est exaltation des sentiments et éventuellement de la sensualité, et le choix de JA, d'utiliser à sa façon -en observatrice des mœurs donc- la «courtship story» en vogue à son époque. Elle donne du sens à ses histoires de mariage, ce sont de vrais parcours d'apprentissage, Persuasion en est le chef-d'œuvre dans ce domaine, je trouve. Voir aussi les quatre degrés de réalisation individuelle, de couple et sociale des quatre mariages dans P&P! Comme dans les contes, le mariage final n'est pas là pour faire passer le frisson de l'idylle éperdue à la midinette qui vibre en nous, mais pour dessiner un idéal de justesse et d'équilibre (les Darcy et les Bingley) ou un contre idéal (les Collins et les Wickam) avec la représentation de divers autres degrés possibles. Y a-t-il deux couples qui se ressemblent dans JA? Non. Cette simple pierre de touche me semble suffisante pour la faire échapper au genre «romance» de près ou de loin. Mais à part ça... bien sûr qu'on aime tous les histoires d'amour! Mais il y a ceux qui préfèrent celles de Jane et ne s'en lassent pas. Parce qu'elles sont loin de n'être que cela.
Dernière édition par Selenh le Jeu 8 Mar 2012 - 20:49, édité 1 fois |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Orgueil et Préjugés : romance ou étude de moeurs? Jeu 8 Mar 2012 - 16:13 | |
| On trouve parfois sur le net des pépites, qui nous font remercier le ciel avoir accès aussi facilement à un réseau de connaissances et de réflexions aussi étendu. Le blog The Philosopher's Beard est un de ces trésors, et comme cette fois-ci c'est à Jane Austen qu'il s'intéresse, je me dis que ce serait dommage de ne pas partager. Selon l'auteur de l'article, plus encore qu'un brillante étude de caractères, ses romans sont avant tout l'oeuvre d'une moraliste bien plus efficace que Kant. Je n'ai plus qu'à m'incliner. Quelques extraits : - Citation :
- she can no longer be considered realistic, not only because present readers can't relate to the situation of the Regency landed gentry, but also because she doesn't meet contemporary literary standards.
Consider her characters. Once considered so real, now in contrast to the subtle psychological realisticness of modern novelists like Ian McEwan, they look like what they are: complexes of particular moral dispositions rather than plausible human people whom one can take seriously in their own right. In a modern literary novel, the plot is driven forward by the characters, and this is how it should be because it is the characters-as-persons with whom the reader is actually concerned. The reader is provided with direct access to internal events in the minds of the characters and can understand the plot as unfolding naturally from these. Not so in Austen. Her focus is on how her characters react to events, not on their capacity to cause them, and the happy endings, like the intermediate trials and tribulations, are always dei ex machinis. The plot is author driven - according to what Austen wants to say, not what her characters want to do. So unexpected stuff is continuously happening - the characters are always doing strange things like jilting lovers or eloping - that seem not at all realistic in terms of following from what we have been told of their motivations and dispositions. - Citation :
- Austen celebrates and promotes a solidly middle-class propriety, and this together with her use of narrative (and being a woman?), may explain Austen's neglect by academic moral philosophers. Success for Austen's women depends on developing a moral character whose central virtues are bourgeois: prudence (planning one's actions with respect to protecting and furthering one's interests), amiability (civility to family, friends, and strangers, according to their due), propriety (understanding and acting on a sense of what virtue requires), and dignity (considering oneself as an independent autonomous person deserving of respect). Austen is particularly unusual (feminist?) among virtue ethicists past and present in according amiability so much importance, even though it is so obviously central to most people's lives working, if not living, in close confinement with others with whom one must and should get along.
- Citation :
- Like any good virtue ethicist, Austen proceeds by giving illustrative examples. This is why her characters are moral rather than psychological constructs. Austen's purpose is not to explore their inner lives, but to expose particular moral pathologies to the attention of the reader.
- Citation :
- Austen carries out her mission of moral education with flair and brilliance, while charitably respecting the interests and capacities of her readers (which is why she is so much more readable than most moral theorists who, like Kant, seem often to write as if understanding is the reader's problem).
- Citation :
- Austen shows us how to look at ourselves and analyse and identify our own moral character, to meet Socrates' challenge to "Know thyself". We have all the information we need to look at ourselves this way, to see ourselves as we really are - we have an author's omniscient access to the details of our own lives - but we generally prefer not to open that box.
- Citation :
- We should read Austen today because she is wise as well as clever, and because she teaches us how to live well not just how to love well. We should read beyond the delicious rituals of her romantic comedy plots to her deeper interests and purposes in creating her morally complex characters and setting them on display for us.
_________________ |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26773 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: Orgueil et Préjugés : romance ou étude de moeurs? Sam 23 Mar 2013 - 10:57 | |
| Chaque fois que je relis PP, j'ai en mémoire le sondage de cat et à mon grand étonnement, chaque lecture me mène dans une voie différente. J'ai d'abord vu comme vous, une romance entre plusieurs protagonistes et je me souviens encore de mon ravissement naïf à 15 ans en lisant l'heureuse conclusion Ensuite, j'ai ajouté la satire sociale sans trop me poser de question. L'amour dans tout ça, me suis-je demandée ? L'amour n'était alors plus qu'un prétexte pour nous faire vivre selon les mœurs et les coutumes du temps de Jane. Qu'est-ce qui comptait le plus à l'époque de Jane Austen ? Orgueil et Préjugé, sans conteste met l’accent sur la hiérarchie sociale et la civilité qui ordonnait la vie de tout un peuple. Une hiérarchie très pyramidale et absolument inébranlable. Cependant, Jane Austen qui observe les aléas de la fortune arrive à me persuader, in fine, que cette hiérarchie s'est modifiée sous ses yeux simplement par le pouvoir de l'argent, alors qu’au début du 18e siècle, cela n’était pas du tout possible, fin 18e cela le devenait ! Sa brillante démonstration commence par Mrs Bennet avec son statut de fille d’avoué et sa petite dot qui a séduit Mr Bennet grâce à sa beauté (le pauvre homme) et sa modeste dot, elle intègre la gentry par son mariage, et elle en est fière. Mrs Bennet, est celle qui va malgré ses travers ridicules influencer ses fille pour capturer un homme riche, parce que le bonheur commence par une bourse bien remplie. – Hiérarchie oblige --D’abord l’aînée Jane doit se marier, ce qu'elle accepte volontier, pour que les autres filles Bennet profitent de son riche mariage pour franchir les obstacles que le côté Gentleman aux revenus modestes de son mari empêchent de les propulser plus haut. Jane parle peu, mais toujours à bon escient, tout le long du livre, dans ses discours avec Lizzy, elle analyse le pour et le contre, alors qu’Elisabeth un tantinet rebelle bavarde et nous fait part de ses raisonnements à l’emporte pièce… finalement elle nous cache cette sœur aînée pleine de bon sens, et l’histoire sans elle, n’aurait pas le premier rebondissement du livre… son amour et son abandon. Une fille de cette époque n’a d’autre choix que d’être belle, et de se taire pour enfin se marier …. Jane est bien formatée, son avenir est clair, elle va donc par le biais de Bingley, issu de la bourgeoisie la plus riche (donc un parvenu) essayer de sauver la famille et aider ses sœurs à se bien marier. Il y a une moralité tout de même, Jane n’est pas vénale, elle tombe vraiment amoureuse. Ma question est : est-ce que Bingley l’aime parce qu’elle est belle et douce et qu’elle correspond à la femme parfaite, ou parce qu’elle est fille de gentilhomme ? Même sans dot, Jane a une vraie valeur car elle a des ancêtres et une grande qualité, elle donne l’opportunité à Bingley d’entrer dans cette caste si fermée de la Gentry. Ce jeune homme ne me semble pas si calculateur, par contre, ses sœurs, se montrent plutôt sceptiques et si une Jane peut ouvrir la porte de la Gentry à Charles, il peut sans doute mieux faire avec Georgiana et ainsi Miss Bingley pourrait prétendre avec sa dot capturer Darcy. Sauf que Darcy riche, néglige la dot, pour les beaux yeux de la fille d'un petit gentleman cependant il aide les sœurs à éloigner le faible Charles. Jane est abandonnée. La souffrance de Jane révolte Elisabeth et là comme sa mère, elle nous submerge de paroles et ne se contraint plus du tout et son écoute malheureuse de Wickham m’interpelle. Est-elle si obtuse, car Wickham a bien l'étudier, a le même statut que les filles Bennet. Il veut se marier pour s’assurer un train de vie…. Drôle tout de même, et plus, il gémit comme une femmelette …. Charmant et aussi bavard qu’une femme et encore l’argent, mais lui, il fait des dettes ! comme un membre de la gentry fortunée, mais voilà, il ne l’est pas. S’oppose alors dans la troisièmement partie du livre : les deux facettes de Darcy. Darcy au début de l’histoire n’est qu’un observateur riche du théâtre de la vie de Meryton…. Attentif, froid, il jauge la société et se trompe aussi sur le compte de pas mal de gens, mais lui ne le dit que lorsqu’il se déclare enfin la première fois à Elisabeth….et qu’elle déclaration ! enfin, Darcy parle et Lizzy abonde, ils échangent des horreurs pendant que son ridicule cousin Collins servilement nous fait une démonstration de la richesse de sa noble patronne à coup de milliers de livres, grâce aux nombres de fenêtres et de grandeur d’une des cheminées de Lady Catherine. A partir du moment où Elisabeth reçoit la lettre d’explications de Darcy, elle commence à réfléchir et à se taire et c’est avec timidité qu’elle accepte de visiter Pemberley. Ils insistent vraiment, et là c’est la révélation…. Darcy – si riche – était sincère dans son amour pour elle, car elle voit ce qu’il lui proposait… la relecture de la lettre l'entraîne enfin à réfléchir, plus encore, sa visite de Pemberley et Mme Reynolds lui montre enfin un homme droit et non aussi noir qu'elle se l'était imaginé. La maison de Pemberley, agit comme un révélateur et l’éclaire enfin sur ses propres sentiments. A ce stade j’ai pensé qu’elle avait été fort légère et que Charlotte aurait mieux agit, mais Charlotte n’est pas pour Lizzy un exemple, car pour une vie confortable (encore l'argent) elle a laissé tomber la part d’amour. Oui, la visite de Pemberley replonge Lizzy dans la réalité, et ses sentiments progressent à grands pas. Alors vénale Elisabeth ? non, parce qu’enfin ses yeux se dessillent et d’un coup de celle qui parle trop, elle va apprendre à se taire et Darcy va se faire de plus en plus bavard et qu'elle aime absolument Darcy. En fait, de jeune fille rebelle, et trop preste à juger, elle passe d'un coup à l'état de femme qui sent qu'elle a besoin de ne plus être seule et accepte d’être aider, docilement elle se soumet à son destin d'épouse, alors qu'avant elle n' était pas prête. Les évènements lui font acquérir rapidement une certaine maturité, et elle est prête à accepter de la part de l'homme qu'elle aime le soutien dont elle a besoin. De fille bavarde, volubile, moqueuse petit à petit, elle se tait et même arrive à rougir, à ne plus lever les yeux, alors que Darcy devient de plus en plus à l'aise. L'a-t-on changé ce Darcy ? certainement pas, pour moi, celle qui change le plus c'est Elisabeth, elle ne juge plus d'un bloc et les leçons de sa sœur ont portées. Et les fiançailles vont mettre Meryton en émoi, pensez donc, Lizzy épouse …….. un homme ……. Un portefeuille ^^ ah l’argent, l’argent ! c’est bien le fil conducteur du livre. Jane nous insinue dans l’esprit, que la société change. Avant personne, ne pouvait se marier ailleurs que dans sa caste…. Maintenant, par le biais d’Anne de Bourgh si riche et fin de race qui visite Charlotte en voiture au risque de la laisser geler sur place, on peut ne pas vouloir l'épouser, et un gentleman très riche peut se marier par amour sans tenir compte d'une quelconque mésalliance. Un fils de commerçant peut être ami intime avec un gentleman possédant un domaine, et grâce à sa richesse acquérir un domaine, ce qui est le but de tous les grands bourgeois… mais aussi, une parvenue comme Miss Bingley, trop snob, reste célibataire, et une fille comme Lydia se retrouve mariée, mais quel mariage, elle va passer sa vie à quémander auprès de ses sœurs de l’argent. L’argent, toujours l’argent… franchement Orgueil et Préjugé, sous des dehors qui nous paraissent franchement romanesques, c’est une histoire de classe qui à l’aube du 19e se transforme, et intègre des valeurs beaucoup plus élastiques qui permettent à la société de se transformer, de rester riche tout en intégrant une classe bourgeoise et nantie sans problème, ce qui avant n’était pas du tout le cas. Mais cette histoire là nous fait un effet, malgré les milliers de livres à toutes les pages |
| | | Selenh Méchante Femme Savante
Nombre de messages : 7065 Age : 65 Localisation : Aquitaine. Date d'inscription : 24/02/2010
| Sujet: Re: Orgueil et Préjugés : romance ou étude de moeurs? Sam 23 Mar 2013 - 11:17 | |
| Chouette étude, ma Fée, j'ai passé un excellent moment à te lire. |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26773 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: Orgueil et Préjugés : romance ou étude de moeurs? Sam 23 Mar 2013 - 11:27 | |
| Cela fait une semaine que je relis Orgueil et Préjugé et jusqu'à présent je n'avais absolument pas envisagé la lecture sous cet angle, si bien, que j'ai été moi même fort étonnée de ma conclusion hier au soir. Ce qui est épatant avec ce livre, c'est que l'on peut réfléchir dans tous les sens du terme et que en plus de la moraliste qui se cache dans Jane, c'est aussi une analyste absolument fort divertissante sur les changements profonds d'une société, qui ainsi aboutira sous le règne d'Elisabeth II à unir son petit fils à une roturière.... très très riche cependant, mais une roturière tout de même. L'argent arrange bien les choses et permet presque tout même à favoriser l'amour |
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