Une auberge pour les admirateurs de Jane Austen, et bien plus encore... |
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| Littérature coréenne | |
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Ysabelle Stardust Reveries
Nombre de messages : 36552 Localisation : Quelque part entre l'orient et l'occident Date d'inscription : 07/05/2010
| Sujet: Re: Littérature coréenne Dim 21 Juin 2020 - 17:21 | |
| Ce roman a provoqué chez moi une multitude de sentiments. Je ne savais par où l'aborder J'ai mis du temps avant de pouvoir écrire ce bout de commentaire. Je n'ai pas pris beaucoup de notes et cela m'arrive souvent quand un livre me captive. Dans celui-ci, j'étais prise par ce que je qualifierai, de l'art de faire un livre où dans les deux tiers, il ne se passe presque rien, et puis subitement, tout bascule. C'est un peu du Simenon. Et, c'est une grande qualité pour moi, je le précise. Vous avez tenu le coup et le livre ne vous est pas tombé des mains? Que dire après cela? C'est que le livre vaut le détour! Ici, tout est dans la subtilité des éléments qui retiennent l'attention. Un contexte où se mêlent des questions de destins, de circonstances, de façonnement, de conditionnement des êtres humains sous différentes formes : Celles des dictatures politiques et celles des lobbys économiques. On constate que les dictatures n'ont pas souvent le même visage. Il n'est pas besoin d'armes de destruction massive, pour imposer ses lois. On se ballade à travers des bouts importants de l'Histoire de La Corée, où plutôt, des Corée, savamment distillés à travers le parcours des personnages; Le héros résume cela lorsqu'il pense à ce qu'il appelle les trois pays dans lesquels il a vécu : la Corée du Nord, la Corée du Sud des années quatre-vingt et la Corée du Sud actuelle. L'idée de génie de l'auteur, c'est d'avoir utilisé l'espionnage, comme clé ou porte d'entrée pour voyager dans l'espace et dans le temps. Surtout quand on a droit au vrai visage de l'espionnage, celui où l'espion prend une figure banale, se dissout jusqu'à fondre dans son environnement. A travers son héros qui décortique sans grands discours, les divergences des mentalités façonnées par des systèmes politico-économiques complètement à l’opposée l'un de l'autre. Un seul pays, un seul peuple, une division et quelques années plus tard, des destins différents. C'est à travers ses pensés que Kiheong nous fait pénétrer dans ces mondes. Depuis les idéaux de la jeunesse, à la désillusion des années plus tard. On a l'impression que ce héros est immortel tant il a traversé des "époques". Arrive ensuite le moment où tout bascule, ou comment un Haiku des plus exquis, annonce une issue des plus sombres. Au fond de la jarre sous la lune d'été Une pieuvre rêve Si ce n'était ce qui est survenu après, j'aurai pensé à une situation romantique Seulement, la situation ici est tout autre. En l'espace de vingt-quatre heures, Kiyeong, rappelé en Corée du Nord, voit son destin se jouer quelques heures. Il se met à se poser des questions qu'il avait oublié de se poser durant une décade, plongé alors dans sa torpeur. Un état d'inertie imposé par des années d'inactivité. Son existence tient à un fil bien tenu. Doit-il repartir? Que reste-t-il de lui de l'autre côté de la frontière? Au fond, qui est-il, puisque sa propre famille (sa femme, sa fille) ignorent presque tout de lui? Une réalité ou un grand mensonge? Existe-t-il vraiment, si on omet l'enveloppe charnelle? Derrière sa simplicité, ce livre pose des questions complexes sur l'homme, ses racines, son appartenance, la famille, l'identité, ...l'existence en général. Concernant les autres personnages, sa femme sans m'avoir particulièrement touchée, semble plutôt perdue. On comprend le mur entre ces deux personnages qui ont vécu ensemble pendant des années, ont fait un enfant, sans vraiment se connaitre. Est-ce sa faute à elle? Je pense qu'en cela, la responsabilité de cette situation pèse plus sur Kiyeong. Je me demandais comment Mari est parvenue à rester tout ce temps au côtés d'un parfait étranger! Son comportement ne m'a donc pas vraiment choquée. Face à des situations comme celle-ci, chaque être humain se saisit de ce qui est à sa portée pour s'exprimer. Exprimer un mal-être, une lassitude, un ras-le-bol. Elle aurait pu sombrer dans l'alcool, la drogue, ou alors choisir l'extrême : le suicide? Il y avait une autre option, elle l'a prise. D'ailleurs, elle se meut dans ce mal-être sans vraiment le définir. Mari prend conscience et commence à se poser des questionne une fois que le voile se déchire et que Kiyeong se livre. L'évidence éclate, comme par contraste, dans l'espace obscure où ils discutaient de la situation. La fille, Hyeon-Mi, vit sa période d'adolescente, loin de la réalité, de ce qui se joue autour d'elle. Sa maitresse, le soutient, puis se défile à la fin face à la gravité de la situation. Les principes ont des pieds d'argile, parfois Les autres personnages qui ont émergé dans les vingt quatre heures (espions du Nord, Sécurité du Sud), se sont multipliés et ont compliqué les choses. Des noms qui fusent porteurs d'histoires qui étaient restées jusque là dans l'ombre. En apparence insignifiants, ils prennent subitement de l'importance et se saisissent des événements. Il m'était difficile de retenir leur noms. D'ailleurs, il m'a fallu revenir souvent en arrière pour me rafraîchir la mémoire Ce qui est à souligner c'est que cela devient palpitant à partir du moment où ils émergent! Ballotté entre les deux camps, entre la peste et le choléra, que choisir? Certains éléments vont peser dans la balance, sans pour autant changer radicalement le destin de kiyeong. Piégé, il change de camps, sans changer de vie. Il ne montre pas une grande révolte, ne cherche pas, à changer. Il cherche plus à survivre! Le roi de l'espionnage, celui qui a le talent de devenir invisible, ne l'a pas utilisé pour chercher une autre issue. Il ne s'est pas trop trituré les méninges pour au moins, se poser la question. Je n'ai pas senti qu'il prenait la décision par amour pour sa fille, non plus. Un petit sursaut de dernière minute prouve toute l'importance qu'il lui accorde. Le conditionnement est allé loin, si loin qu'il n'y a plus grande trace de son humanité, mais subsiste juste un être dont l'unique capacité est celle de se dissoudre. Je suis peut-être sévère mais c'est ce que j'ai ressenti. Pour finir, sa situation change de forme, pas de fond. Quel triste sort Vous l'auriez compris, j'ai beaucoup apprécié cette lecture. Merci à celles qui l'ont proposée, et celles qui l'ont choisie par leur votes. |
| | | Juliette2a Tenant of Hamley Hall
Nombre de messages : 29110 Age : 27 Localisation : Entre l'Angleterre et la Thaïlande ! Date d'inscription : 06/03/2012
| Sujet: Re: Littérature coréenne Dim 21 Juin 2020 - 18:15 | |
| Quel beau commentaire, Ysa ! Et bien, je suis ravie de te voir plus enthousiaste que la plupart d'entre nous |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12420 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: Littérature coréenne Dim 21 Juin 2020 - 19:28 | |
| Wouah, merci pour ce post magistral Ysabelle je suis ravie de lire à quel point tu as apprécié cette lecture |
| | | Vavyala Wood Full Of Song
Nombre de messages : 4631 Age : 40 Localisation : Entre une forêt francilienne et celle des pages des livres qui m'entourent Date d'inscription : 27/08/2018
| Sujet: Re: Littérature coréenne Mer 24 Juin 2020 - 11:24 | |
| Merci beaucoup Ysabelle pour ce très beau commentaire! Tu mets en évidence beaucoup plus de profondeur que ce que nous en avions dit! Contente aussi de voir l'enthousiasme qu'a suscité cette lecture! |
| | | clinchamps Oshaberi Sensei
Nombre de messages : 72632 Age : 81 Localisation : Dans les bois du Fushimi Inari-taïsha Date d'inscription : 09/01/2007
| Sujet: Re: Littérature coréenne Mer 24 Juin 2020 - 11:52 | |
| Ysabelle a écrit : - Citation :
- Je me demandais comment Mari est parvenue à rester tout ce temps au côtés d'un parfait étranger! scratch Son comportement ne m'a donc pas vraiment choquée. Face à des situations comme celle-ci, chaque être humain se saisit de ce qui est à sa portée pour s'exprimer. Exprimer un mal-être, une lassitude, un ras-le-bol. Elle aurait pu sombrer dans l'alcool, la drogue, ou alors choisir l'extrême : le suicide? Il y avait une autre option, elle l'a prise.
Depuis que je fréquente la littérature et les dramas japonais et coréens, ou les films, j'ai constaté que la vie conjugale se résume souvent à un genre d'association, à la vie parallèle de deux personnes, le mariage étant beaucoup plus une affaire sociale qu'une question d'amours individuels... Bon, en plus, ici, l'un des deux n'a jamais cessé de jouer un personnage, ça ne rend pas las relations amoureuses simples ! Merci en tous cas pour ton commentaire, Ysabelle, j'avoue que ce roman m'a beaucoup moins passionnée que toi, mis à part le côté "3 Corées" et la situation terrible d'un homme dont l'individualité est réduite à néant par le régime politique où il a eu le malheur de naître, il ne m'a pas vraiment touchée, sauf cette sensation étouffante anxiogène mentionnée plus haut ! Je l'avais déjà ressentie à la première lecture, où la nouveauté me l'avait pourtantrendu plus attirant. |
| | | Ysabelle Stardust Reveries
Nombre de messages : 36552 Localisation : Quelque part entre l'orient et l'occident Date d'inscription : 07/05/2010
| Sujet: Re: Littérature coréenne Mer 24 Juin 2020 - 22:49 | |
| Merci à vous pour vos gentils messages. J'ai honte de n'avoir pas pu suivre vos débats; J'ai commencé à écrire une réponse, mais je me suis rendu-compte que j'allais dire des bêtises concernant la scène finale dont vous parliez. Ce qui me semblait évident est devenu vite une grande question C'est alors que j'ai cru comprendre - Spoiler:
qu'ils venaient le chercher et les Sud-coréens en ouvrant le feu, on fait croire à l'échec de sa récupération. Ainsi, il leur ont fait croire que l'opération à échoué et lui ont conservé sa crédibilité. "Ce n'était pas lui qui refusait de rentrer". Tout devenait possible après (continuer à servir le Nord, ou pas, et dans ce cas, ses connaissances et pratiques sont suffisantes pour aider à repérer ses semblables. Après tout, il en a la capacité? Clinchamps, le dernier drama avec Hyun Bin "Crash landing on you" se passait en Corée du Nord et m'a beaucoup aidée et aussi influencée à la fois Comme j'ai aimé le drama, le livre était comme une prolongation pour moi. |
| | | esperluette Magnolia-White Ampersand
Nombre de messages : 9312 Date d'inscription : 11/07/2009
| | | | Juliette2a Tenant of Hamley Hall
Nombre de messages : 29110 Age : 27 Localisation : Entre l'Angleterre et la Thaïlande ! Date d'inscription : 06/03/2012
| Sujet: Re: Littérature coréenne Jeu 25 Juin 2020 - 18:26 | |
| Ysa, j'ai compris à peu près comme toi pour la fin ! |
| | | clinchamps Oshaberi Sensei
Nombre de messages : 72632 Age : 81 Localisation : Dans les bois du Fushimi Inari-taïsha Date d'inscription : 09/01/2007
| Sujet: Re: Littérature coréenne Mar 1 Sep 2020 - 13:49 | |
| Une amie très chère m'a offert ce roman : Au soleil couchant, de WHANG Sok Yong
4ème de couv' : - Citation :
- Né dans une famille pauvre de Séoul, Park Minwoo a étudié aux Etats-Unis, fait un mariage bourgeois et est devenu directeur d'une grande agence, il est fier d'avoir contribué à l'urbanisation de son pays. La lettre d'une amie d'enfance le replonge dans le passé et l'amène à s'interroger sur son métier et ses pratiques. Prix Emile Guimet de littérature asiatique 2018.
Ce que j'en ai pensé : Ce roman commence comme un récit linéaire de souvenirs d'enfance du personnage principal, Min Woo, architecte proche de la retraite, puis sans prévenir on débarque dans le même récit de souvenirs mais d'une femme, actrice et metteuse en scène, qui parle aussi de son très cher ami Min Woo. Les deux récits s'entrecroisent, mais peu à peu on se posent des questions sur des différences d'âge, des incohérences apparentes qui vont finir par se résoudre par une découverte surprenante et la preuve que les liens qui se tissent au hasard de la vie sont aussi improbables qu'indispensables. Il faut donc aller jusqu'au bout de l'histoire, jusqu'au moment où le caléidoscope met enfin en place la bonne image. J'ai beaucoup aimé la petite musique de ce roman en demi-teinte, au ton doux-amer allant vers une mélancolie apaisée. Intéressant aussi d'avoir un aperçu de la vie coréenne ![/center] |
| | | Ysabelle Stardust Reveries
Nombre de messages : 36552 Localisation : Quelque part entre l'orient et l'occident Date d'inscription : 07/05/2010
| Sujet: Re: Littérature coréenne Mar 1 Sep 2020 - 19:17 | |
| Merci Clinchamps pour cette belle présentation. Ce que tu décris me tente beaucoup. Je me le note donc. |
| | | Vavyala Wood Full Of Song
Nombre de messages : 4631 Age : 40 Localisation : Entre une forêt francilienne et celle des pages des livres qui m'entourent Date d'inscription : 27/08/2018
| Sujet: Re: Littérature coréenne Sam 5 Sep 2020 - 11:15 | |
| Merci clinchamps pour le retour sur ta lecture! Comme Ysabelle, cela me donne envie de le découvrir! |
| | | Juliette2a Tenant of Hamley Hall
Nombre de messages : 29110 Age : 27 Localisation : Entre l'Angleterre et la Thaïlande ! Date d'inscription : 06/03/2012
| Sujet: Re: Littérature coréenne Lun 7 Sep 2020 - 17:31 | |
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| | | Darcy Romancière anglaise
Nombre de messages : 6092 Date d'inscription : 09/03/2009
| Sujet: Re: Littérature coréenne Mer 16 Sep 2020 - 10:53 | |
| - Annwvyn a écrit:
- J'ai enfin fini Une famille à l'ancienne de Ch'ôn Myônggwan, publié aux éditions Actes sud. Je suis contente d'avoir fini ce roman, mais je n'irais pas jusqu'à le recommander.
... Le roman est un peu une parenthèse dans la vie du narrateur. Complètement ruiné, après avoir sombré dans l'alcoolisme, il revient vivre chez sa mère, avec son frère et sa soeur, qui sont tous ratés à leur manière, sans véritable emploi, vulgaires, pitoyables. Le ton du roman est cru, le narrateur est très détaché, il reconnaît sa nullité de bonne grâce. Il faut attendre les dernières pages pour avoir un léger retour d'humanité chez les personnages (à part pour le frère aîné O le marteau, que j'ai trouvé humain assez tôt) ce qui rend le livre parfois ennuyeux, parfois rude, parfois écoeurant. Le ton est vraiment très cru (entre les séances de masturbation des deux frères, le machisme du narrateur, et le vocabulaire familier, mieux vaut être prévenu).
Le roman est intéressant en ce qu'il propose une vision de la société coréenne post-dictature et deuxième guerre mondiale aux antipodes de celle présentée par les dramas (en gros, les laissés pour compte du capitalisme). On trouve aussi par-ci par-là des indices du poids de la hiérarchie, c'est intéressant (le fait que les jeunes doivent respecter les anciens, aussi médiocres soient-il ). Et le traducteur propose quelques petits commentaires instructifs. J'ai appris par exemple que pendant la dictature militaire qui a suivi la fin de la guerre, les intellectuels contestataires se retrouvaient au centre culturel français, qui diffusait des films non contrôlés par la censure (le roman est jalonné de nombreuses références occidentales d'ailleurs, le narrateur est en particulier obsédé par Hemingway, incarnation de la virilité, et il était partisan de La nouvelle vague).
Au bout du compte, je ne dirais pas que cette lecture est incontournable. Le roman a un côté vulgaire et âpre, comme un vieux building en béton écrasé par le soleil. Je ne le relirai pas de sitôt, d'autant que j'ai détesté le style, difficile à suivre dans son absence de ponctuation par moments et ses phrases à rallonge. Les personnages sont loin d'être attachants. Et je n'ai pas vraiment trouvé d'humour. Mais je reconnais que le roman était intéressant (il raconte une Corée livrée à elle-même, capitaliste, médiocre, et égoïste) et qu'il a une ambiance particulière. Ce n'est donc pas une déception pour autant (et c'était ma première lecture coréenne).
Avis aux amateurs ! Merci Annwyn pour ce commentaire passionnant, pour le côté vulgaire et âpre je vais passer mon tour pour ce livre. Je viens de remonter le topic aux pages 1 et 2. J'avais complétement oublié que j'avais écrit dans le topic. Et je me demande si c'est bien moi qui ai déposé ces messages. Cela fait 10 ans et je serai bien plus modérée aujourd'hui même si l'aspect plaisir et divertissement compte toujours pour moi. J'ai envie de relire Corée : Voyageurs au Pays du matin calme, Récits de voyage 1788-1938 pour vérifier si mon point de vue a changé. Je n'avais clairement pas pris assez de distance par rapport aux dramas. Bref, j'ai envie de m'y replonger. J'ai ajouté aussi à ma PAV 2 livres. Tout d'abord un roman de nouvelles: Ma vie dans la supérette de Aeran Kim. Cette auteure est plus connue pour Cours Papa, cours! qui a reçu un prix littéraire. Quatre micro-fictions qui nous racontent la vie de la jeune génération en Corée. Des portraits attendris de parents immatures et d'enfants trop tôt grandis, dans une famille qui vole en éclats. La solitude nouvelle des jeunes générations dans un pays en pleine mutation. Un style incisif et un humour corrosif. L'auteure phare de la nouvelle génération en Corée.Et un livre sur l'histoire de la Corée qui semble passionnant! Histoire de la Corée : Des origines à nos jours par Pascal Dayez-Burgeon Depuis juillet 1953, après un conflit dévastateur, Il y a deux Corées. Celle du Nord, en proie à une dictature héréditaire qui condamne son peuple au sous-développement, et celle du Sud, démocratique et créative, qui figure parmi les économies les plus avancées de la planète. Si la Corée d'aujourd'hui fait parler d'elle, celle d'avant la guerre (1950-1953) et la colonisation japonaise (1910-1945) demeure méconnue. On ignore que la péninsule fut un creuset d'inventions, un centre intellectuel et religieux. Ravagée par les invasions et les guerres, menacée par la Chine et le Japon, puis par la Russie et les Etats-Unis, la Corée a su s'adapter pour préserver son autonomie politique et son identité culturelle. Du premier royaume de Joseon, fondé d'après la légende en 2333 avant Jésus-Christ, aux deux Etats qui se partagent aujourd'hui la péninsule, l'histoire de la Corée est une véritable épopée. |
| | | clinchamps Oshaberi Sensei
Nombre de messages : 72632 Age : 81 Localisation : Dans les bois du Fushimi Inari-taïsha Date d'inscription : 09/01/2007
| Sujet: Re: Littérature coréenne Jeu 17 Sep 2020 - 0:19 | |
| Il faudrait dire à celui ou celle qui a écrit la 4ème de couv' que Joseon n'est apparu en1492 qu'après Goreyo( 936), lui-même apparu après Silla... |
| | | Darcy Romancière anglaise
Nombre de messages : 6092 Date d'inscription : 09/03/2009
| Sujet: Re: Littérature coréenne Jeu 17 Sep 2020 - 2:59 | |
| Effectivement il y a un souci sur la date. |
| | | clinchamps Oshaberi Sensei
Nombre de messages : 72632 Age : 81 Localisation : Dans les bois du Fushimi Inari-taïsha Date d'inscription : 09/01/2007
| Sujet: Re: Littérature coréenne Jeu 25 Jan 2024 - 15:47 | |
| Autre cadeau d'une autre amie (tout aussi chère ! ) ce roman : Un mot sur l'auteur LEE Min Jin (Min Jin Lee à l'américaine) WIKIPEDIA Elle est née à Séoul, en Corée du SudSa famille émigre aux États-Unis en 1976, quand elle avait sept ans, et elle a grandi à Elmhurst, dans le Queens, à New York. Ses parents possédaient une boutique de bijoux en gros sur Broadway à Koreatown, Manhattan. En tant que nouvelle immigrante, elle a passé beaucoup de temps à la Queens Public Library, où elle a appris à lire et à écrire. Après avoir fréquenté la Bronx High School of Science, Lee a étudié l'histoire et et étudie l'histoire à Yale (Connecticut). Elle y a fait son son premier atelier d'écriture, inscrit dans son année junior. Elle a également étudié le droit à l'Université de Georgetown et a exrcé plus tard en tant qu'avocate d'entreprise à New York. De 2007 à 2011, Lee a vécu à Tokyo, au Japon. Elle réside maintenant à Harlem, Manhattan, avec son fils, Sam, et son mari, Christopher Duffy, qui est à moitié japonais. En 2018, Lee a déclaré que les œuvres qui l'influencent le plus en tant qu'écrivain sont Middlemarch de George Eliot, Cousin Bette d'Honoré de Balzac, et la Bible.[9] Son premier roman Free Food for Millionaires a été publié en 2007.Il a été nommé l'un des 10 premiers romans de l'année par le Times (Londres), et un roman remarquable par le San Francisco Chronicle et a été le choix du des éditeurs du New York Times. En France il est connu sous le titre " la famille Han" D'après le résumé sur Babelio cela semble très autobiographique ! - Spoiler:
En 2017, elle publie " Pachinko" histoire d'une famille coréenne vivant au Japon, sur trois générations. Ce livre remporte une foule d'articles élogieux (même Obama s'est fendu d'une critique élogieuse !) et a été traduit actuellement en 35 langues. LEE Min Jin a à son actif de nombreux articles, entretiens ou essais. Venons-en au roman à l'origine de ce post : " Pachinko" Le pachinko est un mixte entre un flipper et une machine à sous, extrêmement populaire au Japon entre autres, où il es bien connu que les salles de pachinko sont plus ou moins sous la tutelle des yakuzas. Le guide m'avait recommandé d'éviter les photos quand j'en ai visité une ! Dans le roman, ce sont les salles de pachinko qui apporteront à la fois la fortune et le malheur à Sunja, l'héroïne principale de l'histoire. J'ai été fascinée, passionnée par ce roman ! L'histoire est prenante, les personnages complexes, variés. Sunja, l'héroïne, qui vit à Jeju, en Corée, est séduite par un homme riche et plus âgé, elle est enceinte, et est épousée (pour la sauver) par le jeune pasteur Baek Isak qui l'emmène chez son frère à Osaka. A partir de là nous ne reviendrons plus en Corée, tout le reste de l'histoire se passe au Japon dans le milieu des émigrés coréens. Ce que ce roman a de plus passionnant, c'est la description en fond de décor de la situation invraisemblable des Coréens au Japon !! On parle de l'occupation japonaise, mais en fait, non, et d'ailleurs c'est ce mot qu'emploie LEE Min Jin, c'est une colonisation, une tentative d'acculturation totale, (abandon, des noms, de la langue...) L'histoire commence en 1932, en Corée, puis dès 1933 au Japon pendant la colonisation, puis la guerre, et se termine en 1989. La façon dont le Japon de l'époque a traité les Coréens est incroyable : un genre de sous-race, un mépris total qui entraîne des situations aberrantes ! Le Coréens nés depuis 3 générations au Japon ont obligatoirement un passeport Sud-coréen(où ils n'ont jamais mis les pieds) et doivent renouveler régulièrement leur permis de séjour, certains emplois leurs sont interdits, et ils sont maintenus dans des situations subalternes, d'où leur entrée dans le monde des jeux, le monde trouble sous l'ombre des yakuzas, et là ils peuvent envisager de faire fortune, mais seront encore plus ostracisés par la "bonne société" ! Le drame de ces gens est qu'il ne savent pas, ne peuvent pas se donner d'identité précise ! Sont-ils coréens ? Ou japonais ? cette situation va conduire deux des descendants de Sunja à des décisions extrêmes... C'est cet aspect sociologique qui m'a le plus intéressée, même si l'histoire romanesque de Sunja, son mari, sa famille, ses enfants, qui sert de colonne vertébrale au livre, reste très importante et prenante, surtout à travers la problématique identitaire. A travers ce roman toute l'horreur de toute colonisation (la nôtre comme celle des autres) transparaît, car toute colonisation en revient à la négation de la personnalité du colonisé, son maintien en infériorité et en incapacité à se définir clairement ! Le style est simple, clair, sans effets littéraires, sans grande recherche, même,on sent que l'auteure écrit des articles et des essais, mais c'est justement ce qui fait la force de ce roman, qui va droit son chemin, qui n'est jamais lourdement démonstratif mais d'où il émane un puissant sentiment de compassion pour tous les peuples à qui d'autres peuples sont allés "apporter la civilisation, ou la Lumière, ou n'importa quoi" dans le simple but de les exploiter ! je conseille fortement ce roman, à qui je reprocherais seulement de n'avoir fait qu'un réquisitoire à charge contre le Japon (ce que je peux très bien comprendre) mais en occultant totalement ce que la culture Japonaise a de magnifique, mais ce n'est qu'un petit détail, seulement parce que j'aime le Japon et que pendant ma lecture ça devenait difficile ! |
| | | Juliette2a Tenant of Hamley Hall
Nombre de messages : 29110 Age : 27 Localisation : Entre l'Angleterre et la Thaïlande ! Date d'inscription : 06/03/2012
| Sujet: Re: Littérature coréenne Jeu 25 Jan 2024 - 19:37 | |
| Quel brillant retour, Clinchamps ! Merci pour cette présentation complète ! Pachinko avait été un gros coup de cœur pour moi aussi J'ai également visionné son adaptation en drama mais je n'ai pas été convaincue par les libertés scénaristiques. Je compte lire La Famille Han. |
| | | Darcy Romancière anglaise
Nombre de messages : 6092 Date d'inscription : 09/03/2009
| Sujet: Re: Littérature coréenne Jeu 25 Jan 2024 - 19:42 | |
| J'ai dû voir à l'époque les deux premiers épisodes. Il faudrait que je reprenne. |
| | | clinchamps Oshaberi Sensei
Nombre de messages : 72632 Age : 81 Localisation : Dans les bois du Fushimi Inari-taïsha Date d'inscription : 09/01/2007
| Sujet: Re: Littérature coréenne Ven 26 Jan 2024 - 0:25 | |
| - Juliette2a a écrit:
Je compte lire La Famille Han. Merci Juliette, et moi aussi je le mets dans ma LàL |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 12005 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Littérature coréenne Ven 1 Mar 2024 - 16:10 | |
| Le grand magasin des rêves, Lee Mi-yeLien vers le site de l'éditeur - Citation :
- Il existe une ville où l’on ne peut se rendre que dans son sommeil.
L’endroit le plus populaire de cette ville est le Grand Magasin des Rêves, qui semble un immense paquebot tout miroitant de lumières et haut de quatre étages où l’on propose et vend tous les rêves imaginables : rêves d’enfance, de voyage, de nourriture délicieuse, mais aussi cauchemars, songes prémonitoires ou consolateurs. La jeune Penny vient juste de réussir son entretien d’embauche, elle commence son travail à la réception du rez-de-chaussée, et c’est avec elle que nous allons découvrir l’univers chatoyant du Grand Magasin des Rêves, où, chaque nuit, une foule de dormeurs humains et animaux viennent choisir les rêves qu’ils désirent vivre. C'est un livre chatoyant, qui se lit très vite, que je classerai en littérature jeunesse. La couverture est très belle, et correspond tout à fait au ton du livre. J'ai été séduite par l'univers fantastique, des personnages humains qui vivent et travaillent dans une ville dédiée aux rêveurs. J'ai trouvé cependant que c'était un peu plat, certains personnages ou situations auraient pu être creusés ; il n'y a pas de psychologie des personnages non plus, mais ça ne m'aurait pas gênée si l'histoire avait été un peu plus folle. En résumé c'est pétillant et sympathique. |
| | | Vavyala Wood Full Of Song
Nombre de messages : 4631 Age : 40 Localisation : Entre une forêt francilienne et celle des pages des livres qui m'entourent Date d'inscription : 27/08/2018
| Sujet: Re: Littérature coréenne Sam 2 Mar 2024 - 8:32 | |
| Merci Petit Faucon pour ton retour ! Au vu de ce que tu en écris, quand je souhaiterai le lire, j'irai plutôt l'emprunter plutôt que l'acheter. |
| | | Juliette2a Tenant of Hamley Hall
Nombre de messages : 29110 Age : 27 Localisation : Entre l'Angleterre et la Thaïlande ! Date d'inscription : 06/03/2012
| Sujet: Re: Littérature coréenne Dim 3 Mar 2024 - 18:37 | |
| Ce roman figure dans ma liste d'envies depuis sa sortie ! Merci pour ton avis ! |
| | | clinchamps Oshaberi Sensei
Nombre de messages : 72632 Age : 81 Localisation : Dans les bois du Fushimi Inari-taïsha Date d'inscription : 09/01/2007
| Sujet: Re: Littérature coréenne Sam 6 Avr 2024 - 12:33 | |
| je l'ai lu aussi, et bien aimé malgré le côté un peu inconsistant souligné à juste titre par Petit Faucon ! Je trouve à la base l'idée de l'auteure géniale : les gens dans leur sommeil débarquent dans cette ville et ce magasin pour s'acheter des rêves, ou même en offrir à d'autres ! Ceci donne par moment des incursions dans le monde réel de certains participants puis retour dans le magasin et ses employés très particuliers ! Ce qui me fascine, c'est le chemin qu'a dû suivre l'auteure, diplômée en ingénierie et ayant travaillé sur les semi-conducteurs pour en arriver à écrire ce genre de littérature légère et fondante comme un bonbon acidulé, avec quand même une touche de mélancolie très bien venue ! J'ai aussi été frappée par la neutralité de ce livre qu'on classe en littérature coréenne parce que LEE Min Ye est coréenne mais où rien de ses origines, de sa culture ou de son histoire ne transparaît dans son travail qui aurait pu venir d'Angleterre, par exemple, ou des US... ou de chez nous ! ça ne m'a pas dérangée, seulement étonnée ! Je crois que c'est pour ça qu'on a envie de le classer en littérature jeunesse, ce côté lisse et universel... |
| | | Ju Gone With The Books
Nombre de messages : 12568 Age : 33 Localisation : In the Tardis, with Ten Date d'inscription : 15/05/2010
| Sujet: Re: Littérature coréenne Sam 31 Aoû 2024 - 10:50 | |
| J'ai lu par hasard le roman Pachinko de Min Jin Lee et j'ai beaucoup aimé cette plongée dans l'histoire coréenne/japonaise sur plusieurs générations Je ne me suis pas tant que ça attachée aux personnages, le début du livre était d'ailleurs difficile car je m'accrochais pas trop au style détaché et descriptif de l'auteur, mais le contexte historique a finalement fini par m'accrocher et j'ai appris plein de choses ! Moi qui adore le Japon, la vision des japonais dans ce roman ne fait vraiment pas envie... difficile de dissocier le portrait à charge vu le point de vue, et la réalité. J'ai vu que le roman était adapté en série, la saison 2 sort d'ailleurs bientôt. Pas forcément intéressée pour ma part, mais je partage l'info |
| | | Annwvyn Subtle scent of rain
Nombre de messages : 8654 Age : 35 Localisation : Paris Date d'inscription : 24/06/2009
| Sujet: Re: Littérature coréenne Sam 31 Aoû 2024 - 11:46 | |
| Merci de ton retour sur ce roman, Ju. Cela me rappelle qu'il est sur une étagère chez moi, n'attendant que d'être lu ! |
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| Sujet: Re: Littérature coréenne | |
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| | | | Littérature coréenne | |
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