Chasse au Gisborne

L'adjectif, non! Il caractérise en particulier une certaine araignée, l'araignée chasseuse, qui galope derrière sa proie au lieu de l'attendre dans sa toile.
Le nom si, c'est un néologisme par substantivation (transformation en nom) de l'adjectif, il n'a pas trois cents ans* et dérive de cet adjectif pour désigner une femme ayant... les mêmes moeurs que cette araignée (pas bien vu à l'époque!), d'où mon hilarité.
Une "chasseuse", au départ** c'est en gros comme "une croqueuse"... On ne l'utilise pas tous les quatre matins, sans doute parce qu'il se complète à peu près automatiquement par "d'homme" et qu'il s'agit en gros de faire son quatre heures du monsieur en question... Pas un doublon de chasseresse, donc, mais c'est le cas de la plupart des synonymes, il y a en général une nuance...

Bref, pour les petites vieilles comme moi et les linguistes c'est rigolo*** parce que la chasseresse chasse des proies, la chasseuse, euh, un tas d'autres choses certes, mais à l'origine des hommes à consommer, c'est un peu connoté quoi, d'où l'intérêt du beau CHÂÂÂSSIS.

* N'oublie pas que je suis moi-même une antiquité, il me faut un peu plus que ça pour qu'un mot cesse d'être un néologisme, surtout si c'est une utilisation "relâchée" d'un autre mot

** Depuis c'est vrai qu'on l'a étendu à des cas comme "chasseuse de primes, de photo", enfin ce qui n'est pas le sens premier, à l'exception notable du terme spécialisé en ethnologie et préhistoire, la chasseresse restant une figure élitiste. Chez moi les femmes ayant leur permis de chasse ne l'utilisent surtout pas car cela garde son côté péjoratif.

*** Â chaque génération ses modestes joies!