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Sujet: Lewis Carroll (1832-1898) Dim 28 Nov 2010 - 18:12
Lewis Carroll, de son vrai nom Charles Dodgson, naît le 27 janvier 1832 dans une famille de la haute bourgeoisie. Dès son plus jeune âge, il fait preuve d'une grande curiosité intellectuelle, écrit des poèmes, des pièces de théâtre, des histoires à la morale étrange (telles « ne faites pas de votre soeur un ragoût » ). Comme Virginia Woolf plus tard, les enfants Dodgson écrivent des journaux familiaux, auxquels le petit Charles contribue largement. Après avoir été à Rugby, il entre à Christ Church (Oxford), où il est un étudiant très sérieux. Son oncle l'initie à la photo, et il continue à écrire, en parallèle à ses fonctions de professeur à partir de la fin de sa licence.
En 1862, il écrit Alice au Pays des Merveilles pour les enfants Liddell, les enfants du doyen de Christ Church, et particulièrement la petite Alice. Le personnage apparaît à nouveau dans De l'autre côté du miroir et ce qu'Alice y trouva (1871). Parmi ses autres oeuvres, on peut noter La Chasse au Snark (qui vient d'être republié chez Folio).
L'univers de Lewis Carroll est un univers qui s'appuie beaucoup sur le rêve, l'absurde, le jeu, tout en laissant une place à la logique. Il a eu une grande influence par la suite, et on peut remarquer qu'Hayao Miyazaki le cite parmi les auteurs dont il se réclame !
En plus d'être auteur et mathématicien, Lewis Carroll est très connu pour ses qualités de photographe. Très attiré par l'enfance, il a mis en scène de nombreuses petites filles, dont Alice Liddell.
L'image est d'ailleurs inséparable des œuvres de Carroll, qui bénéficient d'illustrations dès leur origine. Récemment, une édition des aventures d'Alice avec des dessins de Mervyn Peake a paru, l'alliance de ces deux auteurs m'intéresse beaucoup.
Au niveau des adaptations, je pense que tout le monde a entendu parler du film de Tim Burton qui est sorti cette année. Il y en a également une avec Cary Grant que j'ai récemment achetée (non, je ne mets pas Cary Grant de partout en ce moment ), et dont je viendrais sans doute parler rapidement.
Sinon, j'ai quand même vu l'adaptation de Disney, qui a effrayé beaucoup de monde. Je la trouve plutôt réussie, différente de beaucoup de dessins animés Disney, avec une ambiance assez sombre, cauchemardesque et difficile à apprivoiser.
La bande-dessinée a également pris le parti d'adapter Alice au Pays des merveilles, avec des dessins plus ou moins convaincants. Un autre film est tiré de l'oeuvre de Carroll, et m'attend dans ma DVDthèque. Il s'agit de Jabberwocky de Terry Gilliam, qui est aussi le titre d'un poème dans De l'autre côté du miroir.
Pour mieux connaître l'auteur, je vous recommande la lecture de Lewis Carroll, une vie, une légende de Morton N. Cohen, qui se lit très aisément.
Dernière édition par misshoneychurch le Mer 24 Avr 2013 - 21:06, édité 2 fois
Les yeux noirs Romancière anglaise
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Dim 28 Nov 2010 - 19:14
Merci de l'ouverture de ce topic Misshoneychurch. Je n'ai jamais lu Alice au pays des merveilles mais je compte bien me pencher un jour sur le texte de Lewis Carroll. Je n'ai jamais été fan du dessin animé de Disney.
En attendant, je suis tombée amoureuse de l'adaptation illustrée par Rebecca Dautremer (son travail est en général magnifique) Quelques images pour vous donner envie...
misshoneychurch Poppy dream by the Arno
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Dim 28 Nov 2010 - 19:22
J'aime beaucoup la couverture, un peu moins les autres dessins Mais la vision de l'histoire est intéressante. Je ne connaissais pas, merci pour la référence
Lunaë Blue Dreams Faërie
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Dim 28 Nov 2010 - 19:49
Misshoneychruch, j'ai découvert cette année 2 versions (l'une en bd et l'autre en livre illustré) d'Alice qui sont superbes.
La bd:
Le livre illustré:
misshoneychurch Poppy dream by the Arno
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Dim 28 Nov 2010 - 22:29
Je connais la première BD, mais pas la deuxième. Merci Lunaë
MissAcacia DerbyCheshire Cat
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Lun 29 Nov 2010 - 23:16
Merci d'avoir ouvert ce sujet MissHoneychurch . Alice au Pays des Merveilles a longtemps été mon livre de chevet, même si cela fait quelques années que je ne l'ai pas ouvert. Je pense que c'est l'un des livres que j'ai le plus relus, si l'on excepte O&P. Je suis très sensible à cet univers, j'aime m'y perdre et pourtant je pense n'en avoir pratiquement jamais parlé sur le forum. Totalement illogique, c'est pourtant bien ça . Je suis ravie de voir que cette oeuvre et sa suite plus sombre inspirent autant les dessinateurs de BD, de bonnes idées pour une prochaine razzia en librairie spécialisée. Je reste attachée aux illustrations de John Tenniel, qui ont accompagné ma découverte d'Alice dans une très belle édition que possèdent mes parents. Il ne me semble pas qu'elles aient été postées:
Alice et le Lapin blanc
Le chat du Cheshire
Le chapelier fou.
J'ai aussi été séduite par l'absurde chasse au Snark et je ne résiste pas au plaisir de reproduire Jabberwocky, qui a l'avantage d'être court et plein d'un sens tellement caché que je ne l'ai jamais trouvé... mais pour le plaisir du poème obscur:
Spoiler:
’Twas brillig, and the slithy toves Did gyre and gimble in the wabe; All mimsy were the borogoves, And the mome raths outgrabe.
“Beware the Jabberwock, my son! The jaws that bite, the claws that catch! Beware the Jubjub bird, and shun The frumious Bandersnatch!”
He took his vorpal sword in hand: Long time the manxome foe he sought— So rested he by the Tumtum tree, And stood awhile in thought.
And as in uffish thought he stood, The Jabberwock, with eyes of flame, Came whiffling through the tulgey wood, And burbled as it came!
One, two! One, two! and through and through The vorpal blade went snicker-snack! He left it dead, and with its head He went galumphing back.
“And hast thou slain the Jabberwock? Come to my arms, my beamish boy! O frabjous day! Callooh! Callay!” He chortled in his joy.
’Twas brillig, and the slithy toves Did gyre and gimble in the wabe; All mimsy were the borogoves, And the mome raths outgrabe.
En français, la première strophe donne çà: Il était grilheure; les slictueux toves Gyraient sur l'alloinde et vriblaient: Tout flivoreux allaient les borogoves; Les verchons fourgus bourniflaient. par Henri Parisot,
et çà: Il était Roparant, et les Vliqueux tarands Allaient en gibroyant et en brimbulkdriquant Jusque-là où la rourghe est à rouarghe à ramgmbde et rangmbde à rouarghambde: Tous les falomitards étaient les chats-huants Et les Ghoré Uk'hatis dans le Grabugeument par Antonin Artaud.
Ce qui fait dire à Alice: 'It seems very pretty,' she said when she had finished it, 'but it's rather hard to understand!'
En traînant sur un blog du même nom, je suis tombée sur ce lien qui recense des traductions de ce poème dans plusieurs langues (d'où j'ai extrait les deux citations).
La collection Bouquins a aussi édité avec les oeuvres déjà citées, son œuvre la Logique sans peine, très sérieux ouvrage sur l'art difficile de raisonner juste. Je ne suis pas -encore- arrivée jusqu'au bout mais ce que j'ai lu ne m'a pas été inutile, et j'ai bon espoir de lire le reste un jour...
En tous les cas, j'ai une terrible envie de découvrir les illustrations de Mervyn Peake , de relire les livres; et moi qui suis souvent critique sur les adaptations Disney, je trouve que celle d'Alice, même mélangeant les deux livres et en supprimant certains effets des plus dérangeants ou effrayants, n'est pas mal et restitue l'ambiance du monde imaginé par Lewis Carroll.
Et voilà, trois ans sans parler de Lewis Carroll et on ne m'arrête plus. Illogique ? of course.
Dernière édition par MissAcacia le Mar 30 Nov 2010 - 0:18, édité 1 fois
misshoneychurch Poppy dream by the Arno
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Lun 29 Nov 2010 - 23:38
Tu peux continuer à parler Miss Accacia, Lewis Carroll est un auteur que je trouve assez fascinant. Je viens de m'offrir le coffret Bouquins, parce que ses œuvres ne sont pas faciles à dénicher en français. Je vais sans doute me plonger un jour dans ses écrits plus ardus du coup Pour la traduction, c'est extrêmement intéressant de voir la difficulté qu'il y a à traduire Carroll, à la fois en raison de son style, mais aussi parce qu'il invente des mots, les combines de manière insolite, etc. Est-ce qu'il y avait vraiment un sens unique à ses œuvres ?
Merci pour les illustrations de l'Alice originale. Elles me plaisent beaucoup, tout comme celles de La Chasse au Snark par Henry Holiday :
MissAcacia DerbyCheshire Cat
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Mer 1 Déc 2010 - 0:18
Je suis aussi fascinée par cet auteur (et donc toujours très dépitée quand personne ne comprend pourquoi je qualifie les démarches ou les projets sans queue ni tête de "véritable course au caucus" ou quand je dis je suis en retard, en retard en regardant la montre d'un air effaré ou que j'assène un retentissant "qu'on lui coupe la tête"... ma vie est un enfer et je ne ressemblerai jamais au lapin blanc ). Il est effectivement très difficile à aborder en VO, du fait de toutes ces inventions et, pour Alice, de toutes les références détournées au monde de l'enfance (personnages, poésies, chansons...) qu'il nous est très difficile d'acquérir. Je ne m'y serais jamais risquée sans avoir déjà lu une bonne vielle édition française convenablement annotée. Les illustrations originales de la Chasse au Snark sont aussi très belles .
misshoneychurch Poppy dream by the Arno
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Mer 1 Déc 2010 - 17:32
MissAcacia a écrit:
très dépitée quand personne ne comprend pourquoi j'assène un retentissant "qu'on lui coupe la tête"
C'est étrange la réaction des gens, vraiment
kazibao Overwhelmed Lucky Lady
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Mar 21 Déc 2010 - 11:48
Les yeux noirs a écrit:
En attendant, je suis tombée amoureuse de l'adaptation illustrée par Rebecca Dautremer (son travail est en général magnifique) Quelques images pour vous donner envie...
Je l'ai reçu pour mon anniversaire Ce livre est tout simplement magnifique mais il est malheureusement trop grand pour ma bibliothèque Alice fait parties des livres dont j'aime relire un passage de temps en temps pour me remonter le moral ou rire tout simplement ^^ Par contre, les autres œuvres de Carroll trainent encore sur ma PàL...
misshoneychurch Poppy dream by the Arno
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Mar 21 Déc 2010 - 14:49
Je l'ai vue en librairie, c'est vrai que cette BD est énorme
misshoneychurch Poppy dream by the Arno
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Jeu 6 Jan 2011 - 12:10
Double post pour vous signaler la sortie prochaine de Lewis Carroll, une réalité retrouvée : http://www.arlea.fr/Lewis-Caroll-une-realite-retrouvee Ce livre cherche à mettre à mal la légende noire de l'auteur, et notamment les soupçons de pédophilie. Il y a un article sur ce livre dans le Magazine Littéraire de ce mois
Hercule Poirot Riche célibataire
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Dim 6 Fév 2011 - 4:53
À propos du Pays des Merveilles et le temps, je ne sais pas si on peut estimer qu'Alice Liddell a joué le rôle de muse — personnellement je ne crois pas — mais nous lisons un récit qui a été écrit pour une personne bien identifiable, et en sa présence sinon avec sa collaboration. Certains voient en Alice l'enfant perpétuelle et dans un sens elle l'est, mais Alice (la petite fille pour qui, avec ses sœurs Edith et Lorina, Lewis Carroll a imaginé Alice's Adventures in Wonderland pendant la célèbre promenade en barque, un après-midi de Juillet 1862) a vieilli comme nous tous, elle s'est mariée, et elle est devenue une vieille dame très digne. Alice se demandait à quoi servent les livres dépourvus d'images, on peut se demander s'il ne serait pas utile de penser à Alice dans le passage du temps. Voici Alice Liddell à 7 ans et à 18 ans, puis Alice Liddell-Hargreaves à 38 ans et à 80 ans.
Alice par Ch. Dodgson (1859), J. Cameron (1870), H. Bullingham (1890) et W. C. Brown (1932)
Alice was beginning to get very tired of sitting by her sister on the bank, and of having nothing to do: once or twice she had peeped into the book her sister was reading, but it had no pictures or conversations in it, “and what is the use of a book,” thought Alice, “without pictures or conversation?” — Lewis Carroll, The Adventures of Alice in Wonderland, Chap. I, Down the Rabbit-Hole, début (1865).
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Dim 6 Fév 2011 - 9:17
Merci pour les photos Hercule Poirot. Je ne connaissais pas les deux dernières, et je n'aime pas vraiment la deuxième (surtout lorsqu'elle est centrée de la sorte, on ne voit que la dureté des traits d'Alice), pourtant j'adore J. M. Cameron.
Hercule Poirot Riche célibataire
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Dim 6 Fév 2011 - 10:09
misshoneychurch a écrit:
[…] je n'aime pas vraiment la deuxième (surtout lorsqu'elle est centrée de la sorte, on ne voit que la dureté des traits d'Alice), pourtant j'adore J. M. Cameron.
Voici une autre photo (la seule autre que je connaisse qui soit dans le domaine public) d'Alice Liddell prise par J. M. Cameron à la même époque. Selon des notes écrites par Cameron que j'avais vues dans une vente chez Sotheby's, Alice Liddell traversait une période difficile, « entre enfance et sexualité ».
J. M. Cameron, Alice Liddell as Alethea, 1872
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Dim 6 Fév 2011 - 11:02
Ça a été pris le même jour, non ? La dernière photo que tu postes est de 1872, et le livre de Cameron que je possède date celle que je n'aime pas de la même année (tu es certain que c'est 1870 ?). Le fond est très similaire aussi. En tout cas, je retrouve davantage ce que j'aime chez J.M. Cameron dans le profil d'Alice.
Question complètement différente : les photos d'Alice de la même époque ne sont pas toutes dans le domaine publique ? Je crois que la législation française (70 ans après la mort de l'auteur) est la plus favorable au droit des auteurs, et je trouve étrange qu'un photographe qui a pris une photo en 1870 puisse être mort depuis moins de 70 ans... A moins que j'oublie des paramètres...
Miriel Gleaner of Books
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Dim 6 Fév 2011 - 11:35
On trouve beaucoup de photos sur le net.... j'aime particulièrement celle-ci
Alice a 18 ans, elle lit des lettres: c'est une photo prise prise par Julia Margaret Cameron en 1870 (date de la photo ou de la publication??????)
Cette photo a été reprise dans un livre que j'aime beaucoup, écrit par Laure Adler et Stefan Bollmann : "Les femmes qui lisent sont dangereuses" édiré chez Flammarion. C'est un recueil de portraits de femme (photos, peintures, gravures, sculptures), courtes biographies et lisant.
J'ai reçu le Rebecca Dautremer en cadeau pour Noël: cela m'a donné l'occasion de relire Lewis Caroll, ce que je n'avais pas fait depuis des décennies. Même si je ne suis pas toujours d'accord avec les choix de l'illustratrice, j'admire sa technique... c'est très beau!
J'aime beaucoup la première BD que tu nous présentes Lunaë.... et les fabuleuses illustrations qui suivent dans les posts de MissAcacia et Misshoneychurch me donnent furieusement envie d'en découvrir d'autres....
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Dim 6 Fév 2011 - 18:29
Le Rebecca Dautremer me tente beaucoup, je ne suis pas sûre de pouvoir résister encore longtemps. Merci pour ton avis, Malethane.
En ce qui concerne Les femmes qui lisent sont dangereuses, nous avons même un topic sur le livre. C'est par ici.
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Dim 6 Fév 2011 - 18:56
Je crois que je vais finalement me laisser tenter par le Rebecca Dautremer moi aussi. Ma grand-mère veut me faire un cadeau, donc on ne va pas trop faire la fine bouche. Sinon, je connaissais la photo que tu as mise Malethane, mais j'ignorais complètement qu'il s'agissait d'Alice Liddell.
Hercule Poirot Riche célibataire
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Dim 6 Fév 2011 - 19:19
misshoneychurch a écrit:
Ça a été pris le même jour, non ?
Tu as raison, c'est probable, car le site Victorian Visual Culture donne la date 1872.
misshoneychurch a écrit:
[…] les photos d'Alice de la même époque ne sont pas toutes dans le domaine public ?
Je ne sais pas ; il arrive que les héritiers ou une galerie ou un musée renouvellent les droits de reproduction alors je suis prudent.
On peut voir toutes les photos prises par Lewis Carroll sur cette page de la Princeton University Library.
Elisabeth Chemise mouillée
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Sam 2 Avr 2011 - 18:19
Une petite anecdote que j'avais lu il y a un bon moment déjà concernant Lewis Carroll qui est un de mes auteurs préférés, avec Rossetti, un de mes peintres préférés : Lewis Carroll était ami avec le peintre Pré-Raphaélite Dante Rossetti, ce dernier avait un wombat en liberté dans sa maison (il était fasciné par cet animal, il avait raison ils sont trop trognons), Lewis Carroll était en visite chez le peintre, aussi en voyant le wombat dans le salon, il aurait - parrait-il - était inspiré pour le Loir dans la scène du thé dans Alice aux Pays des Merveilles, cette idée concernant cette inspiration serait très belle je trouve mais elle a été démentie par le professeur anglais John Simons.
Portrait of Rossetti family, Dante Gabriel (painter and poet), Christina (poet), and William with their mother, taken by Lewis Carroll http://www.life.com/image/50673610
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Jeu 7 Avr 2011 - 20:20
J'ignorais les liens d'amitié entre Lewis Carroll et Dante Gabriel Rossetti.
Sinon, c'est vrai que c'est tout minou un wombat.
mimili Pauvre gouvernante
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Lun 21 Nov 2011 - 11:03
Si cela vous intéresse, un challenge entre blogeurs intitulé La semaine d'Alice vient de se terminer. On y parle des différentes versions d'Alice, ses réécritures, les oeuvres qui s'en sont inspirées, etc....
J'ai terminé hier "Tout Alice", l'édition poche de chez Flammarion qui reprend Alice au pays des merveilles, De l'autre côté du miroir, La chasse au Snark ainsi que la version enfantine d'Alice au Pays des merveilles et la (très brève) correspondance de Lewis Carroll avec Alice Liddell Hargreaves.
D'un point de vue personnel, j'ai préféré la première partie des aventures d'Alice : Alice au pays des merveilles. J'ai bien aimé l'univers absurde qu'a construit Lewis Carroll, la façon dont il tourne en ridicule nos expressions et l'univers des adultes... Ayant lu le livre en français, je suis sans doute passée à côté de nombreux jeux de mots mais comme je ne suis pas certaine que je les aurais compris en Anglais, ce n'est peut être pas plus mal . Dans mes passages préférés, je citerais la rencontre avec le chat du Cheschire et la partie de croquet avec les flamands roses, que je me représentais très bien.
Passée de l'autre côté du miroir, j'ai tout d'abord été enchantée de la perte des repères d'Alice ... avant de déchanter . Disons que dans cette partie, j'ai eu le sentiment de ne pas avoir toutes les clés en main pour saisir l'univers de Carroll. Il y a de la logique dans toute cette absurdité et n'étant pas une fana de l'analyse littéraire, ni de la recherche de symbole, j'ai tourné les pages en me disant que non, vraiment je ne comprenais rien et non vraiment, je ne trouvais pas ces personnages attachants (encore que le cavalier blanc et son côté Don Quichottesque m'ont touchée). Pour ne rien arranger, je ne suis pas une joueuse d'échecs et j'ai été semée par ce parcours à travers champs, ruisseau, forêts où Alice croise tour à tour cavaliers, fous, reines... Mon édition explique un peu cette partie d'échecs (absurde comme il se doit) mais là encore j'ai été totalement perdue. Mais le pire, c'est qu'en relisant les commentaires sur ce topic, je me rends compte que ma lecture ne m'a laissée que très peu d'impressions : je suis incapable de me rappeler du nom de la moitié des personnages, j'étais totalement passé à côté de l'allusion au Jabberwocky (que je connaissais pourtant de nom avant ma lecture), je n'ai déjà plus qu'un très vague souvenir de certains épisodes... Comme si l'univers de Carroll et le mien n'étaient absolument pas compatibles.
De ce fait là, je dois dire que ma découverte d'Alice au Pays des Merveilles ne fera pas partie de mes grandes aventures littéraires. Je m'en doutais un peu car je ne suis fan ni du genre absurde, ni de la littérature jeunesse. Je suis néanmoins contente d'avoir découvert la vraie version d'Alice, plutôt que de me baser sur des adaptations plus ou moins fidèles à l'esprit du livre et surtout plus ou moins réussies (oui, c'est toi que je vise, horrible Alice de Tim Burton ).
Bon par contre, tout comme Miss Acacia, je m'interroge sur les raisons qui poussent les scénaristes à voir une amourette entre le Chapelier et une Alice adulte. Y a un truc Freudien avec les chapeaux ?
MissAcacia DerbyCheshire Cat
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Sujet: Re: Lewis Carroll (1832-1898) Mer 24 Avr 2013 - 20:14
Merci pour cet avis Toxic. Comme il faut toujours que je relise De l'autre côté du miroir, je ne pourrai pas te répondre mais je suis ravie que le Chat du Cheshire t'ait conquise. Je ne peux m'empêcher de penser à lui tous les mois en regardant le croissant de la nouvelle lune. Il me semble que c'est le sens caché de ce sourire flottant... si toutefois il y en a un .
Citation :
“Slowly, the grin disappeared, until nothing was left but the cat. This is nearly as scary as the other way around.”
C'est vrai que l'Alice de Tim Burton cherche un peu son lien avec l'oeuvre de Carroll, à part le nom des personnages. J'ai quand même passé un bon moment devant en faisant l'effort d'oublier que c'était censé retranscrire cet univers (et aussi en faisant un peu abstraction du festival de grimaces de Johnny Deep). Dans les adaptations, j'ai largement préféré la minisérie Syfy ou le dessin animé de Disney. Mais aucune n'arrive à vraiment retranscrire les livres.
And now, where do you want to go ?
PS: après avoir mûrement et gravement réfléchi sur les enjeux freudiens des chapeaux fous, j'en suis arrivée à la conclusion que les scénaristes inventent une amourette entre Alice et le Chapelier fou pour une raison très simple: il n'y a personne d'autre qui pourrait éventuellement faire l'affaire (imaginez Humpty-Dumpty ou Tweedle-dun et Tweedle-dee, ou encore le loir, ou le lézard ou le lièvre de mars. Pas une carte à jouer quand même ?). Bref, le seul qui reste c'est le chapelier, à condition de bien transformer le personnage. Ou alors c'est une ruse détournée pour lui extorquer la solution de la devinette insoluble du corbeau et du bureau...