Sur les conseils d'une amie, et en parallèle du
challenge Sherlock lancé par fearless, j'ai commencé à regarder la version russe des enquêtes de notre cher détective :
Filmée et diffusée en Russie au début des années 80 (de 1979 à 1986 pour être précise), cette série d'adaptations télévisées est injustement méconnue, bien que de nombreux "holmesiens" s'accordent à dire qu'il s'agit de la version la plus fidèle aux récits originaux
Ces éloges sont dus à la qualité des scénarios, qui reprennent fidèlement la trame des principaux romans et nouvelles tout en y mêlant harmonieusement des scènes issues d'autres enquêtes, mais aussi et surtout aux deux acteurs des rôles-titres qui incarnent quasi-parfaitement les personnages créés par Conan Doyle.
Dans le rôle de Sherlock Holmes, Vasily Livanov est tout simplement impressionnant : il restitue à merveille l'intelligence hors normes et la distinction naturelle du détective, mais également son côté plus humain, drôle, chaleureux... et faillible (cf l'épisode
The Master Blackmailer ). Comme dans les récits originaux, il n'hésite pas se salir les mains, se déguiser ou même enfreindre
légèrement la loi pour arriver à ses fins
J'ai eu un coup de cœur immédiat pour son interprétation, il est devenu "mon" Sherlock Holmes quelques minutes à peine après son apparition à l'écran
(Benedict Cumberbatch mis à part, je vous rassure ^^ Mais c'est difficile de comparer ces adaptations/interprétations situées à deux époques différentes et Vasily Livanov correspond tout à fait au Sherlock que j'imaginais en lisant les romans).A ses côtés, Vitaly Solomin incarne un Docteur Watson plus adorable que jamais
(son niveau de choupitude est très haut sur l'échelle martinfreemanienne
) Très proche de Holmes et d'une loyauté indéfectible, il est calme et posé mais toujours prêt à partir à l'aventure ! J'ai beaucoup aimé le fait qu'il ne tombe pas immédiatement en admiration béate devant Holmes : très méfiant au début en ce qui concerne les activités douteuses de son futur colocataire, il mène sa petite enquête avant d'accepter d'emménager avec lui... Il ne possède évidemment pas les capacités de déduction de son ami et il lui arrive quelques mésaventures
mais il n'est jamais tourné en ridicule, ce qui est très appréciable !
Les personnages secondaires sont également bien développés : Mrs Hudson est présente dans chaque épisode et bien qu'elle n'ait que quelques répliques, ses interventions valent le détour
Les policiers Lestrade et Gregson apparaissent aussi, de même que
Mycroft et bien sûr
- Spoiler:
le
Pr. Moriarty ainsi que Irene Adler, dans l'avant-dernier téléfilm
.
Voici la liste des épisodes :
- Citation :
- Sherlock Holmes and Dr. Watson (1979)
* 1st episode: "Acquaintance" (based on A Study in Scarlet and The Adventure of the Speckled Band).
* 2nd episode: "Bloody Inscription" (based on A Study in Scarlet, with a scene from The Sign of the Four at the beginning).
The Adventures of Sherlock Holmes and Dr. Watson (1980)
* 1st episode: "The Master-Blackmailer" (based on The Adventure of Charles Augustus Milverton)
* 2nd episode: "Deadly Fight" (based on The Adventure of the Final Problem)
* 3rd episode: "Hunt for the Tiger" (based on The Adventure of the Empty House)
The Adventures of Sherlock Holmes and Dr. Watson: The Hound of the Baskervilles (1981)
The Adventures of Sherlock Holmes and Dr. Watson: The Treasures of Agra. (1983)
(Two episodes based on The Sign of the Four and A Scandal in Bohemia.)
The Adventures of Sherlock Holmes and Dr. Watson: The Twentieth Century Approaches. (1986)
(Two episodes based on The Adventure of the Engineer's Thumb, The Adventure of the Second Stain, His Last Bow and The Adventure of the Bruce-Partington Plans.)
Au niveau de la forme, la série a plutôt bien vieilli : la réalisation est certes assez académique, mais les décors sont sympathiques, notamment l'intérieur de 221B, Baker Street et les scènes d'extérieur tournées sur fond de beaux paysages russes
J'aime aussi beaucoup le générique, qui change à chaque épisode, et la musique qui correspond bien aux ambiances et sait se faire discrète. Et, détail qui a son importance, la langue russe est très agréable à écouter, même si ça fait bizarre au début puisque tout est censé se passer en Angleterre
mais on s'y fait vite !
Seules traces de la censure soviétique, ces adaptations évitent soigneusement toute mention de drogue en général et de cocaïne en particulier, et Watson revient non pas d'Afghanistan (zone déjà légèrement sensible à l'époque) mais d'un vague "front de l'Est"