2ème semaine: du chapitre 3 - partie 2 au chapitre 3 - partie 3

Et voilà ouvert le topic de la deuxième partie (même histoire, je l'ouvre tôt car je ne pourrai pas me connecter durant la journée).

Nous poursuivons notre observation de la vie de Jane, professeur de français à l'Université de Devayne (Old Newport), au travers du récit que lui a envoyé un mystérieux expéditeur.

Très rapidement: les évènements se précipitent un peu dans cette deuxième partie et les aléas du travail de Jane sont plus présents que précédemment et sa vie privée se complique avec le départ inopiné d'Eric pour Iowa City (ce qui nous "prive" de plein de descriptions détaillées de leurs ébats, que j'ai trouvées un peu surabondantes) et l'arrivée de Francisco.
Jane ne m'est pas plus sympathique qu'auparavant et, malgré les bons conseils de Serendipity que j'ai essayé de suivre, je n'éprouve plus de compassion pour elle (la dernière scène avec Teresa et ce pauvre Francisco m'a passé l'envie d'en avoir). Elle a vraiment l'art de dire ce qu'il ne faut pas au moment le moins opportun. De temps en temps je me dis que ce n'est pas elle qui nous fait ce récit, que la personne qui le fait n'est pas forcément bien intentionnée et qu'il ne faut donc pas tout prendre pour argent comptant, mais elle ne se défend pas beaucoup dans les "intermèdes en italique".
J'ai été intéressée par l'aperçu de la jungle universitaire dans laquelle tous nos personnages se débattent, même si on ne nous donne pas toutes les clés pour comprendre (après tout le manuscrit est adressé à quelqu'un qui connaît parfaitement les rouages, ce serait bizarre de trouver des notes en bas de page).
Le personnage de Francisco me plaît bien malgré son ectoplasmisation programmée sous la terrible férule de Teresa, qui peut-être contribue à mon affection pour lui. Il n'échappe pas tout à fait à la caricature de l'espagnol catholique prisonnier de ses croyances qui réprime sa folle passion et même l'expie, du moins je l'ai perçu comme légèrement caricatural.
Et puis, après avoir épuisé successivement les hypothèses Bronzino, Josh, Eric et Francisco, il me semble bien que nous tenons un indice sur l'identité du mystérieux auteur... à voir...

A vous lire

Merci pour l'ouverture du topic, MissAcacia Dans l'ensemble, j'ai eu les mêmes impressions que toi et mon opinion est de plus en plus mitigée.

Autant j'ai pris du plaisir à lire la première partie la semaine passée, autant cette partie m'a plus paru un tunnel... Au début, j'avais plutôt apprécié cette double voix (le roman, et les impressions de Jane), mais je commence à en avoir assez de la structure Jane lit une partie du roman / Jane pense connaître l'identité du mystérieux romancier. Cette structure à répétition (et dont le contenu se répète lui-même d'ailleurs) me semble désormais trop formelle : on voit le procédé littéraire, ce qui a plutôt tendance à me faire décrocher...

En ce qui concerne le style, nous avons eu la semaine dernière une discussion sur la manière d'écrire assez crue de Catherine Cusset (la citation qu'avait relevé Serendipity) : je ne me sens pas à l'aise avec ce texte, notamment les descriptions récurrentes des ébats de Jane... D'ailleurs, j'ai désormais du mal à trouver de l'intérêt pour ces personnages, pour lesquels je ne ressens aucune empathie : Jane dans la scène au restaurant avec Francisco et sa femme était tout à fait insupportable (elle aurait voulu le faire exprès de placer tous ces petits mots qu'elle n'aurait pas réussi).

J'ai lu cette partie en début de semaine dernière, et je me rends compte que je n'ai pas retenu beaucoup de ce que j'ai lu... Je suis impatiente de lire vos impressions pour découvrir de nouveaux aspects de ce texte.

Aïe, j'ai lu la deuxième partie jeudi dernier et je me souviens plus très bien.
Pas vu l'indice, Miss Acacia, mais je fais confiance à ta sagacité, car mon intérêt émoussé sur la question ne doit pas me rendre très réceptive.

Ce que j'ai apprécié:

Je trouve que la réponse à la question: mais-comment-que-cet-Éric-il-est-si-parfait-c'est-incroyable trouve une réponse et des conséquences bien vues, crédibles, habilement menées.

C'est un homme éduqué par des femmes à respecter et comprendre des sensibilités féminines. Alors il se déniche en Jane une chérie qui a quelque ressemblance dans avec ses mamans dans la façon de se laisser coucouner.

Cela a son revers, qui ne serait pas grave avec un autre caractère que celui de Jane-la-chieuse, mais qui précipite leur éloignement, car à force de comprendre, assister et respecter grand-mère, mère, épouse, et d'encaisser tout seul les atteintes à sa propre image de soi (on peut pas dire que Jane soit d'un grand appui moral quand il subit des revers universitaires, alors que lui essaie toujours non seulement de le lui remonter mais aussi de lui apprendre à relaviser et à avoir confiance en elle quand elle n'arrive pas à être publiée) on comprend que la démoralisation ternisse son joyeux caractère de départ. Et quand il essaie de se sauver la peau moralement en choisissant une autre université plus valorisante, c'est clair qu'il ne faut pas attendre de Jane qu'elle prenne le relais pour sauver le couple.

Je ne puis continuer pour le moment, à plus tard.

Je vous rejoins, cette Jane n'est pas passionnante! On a le récit de ses petites histoires, c'est interminable...et guère passionant. Elle en devient antipathique (la scène au resaturant avec Francisco et Teresa!).
J'ai hâte de terminer le roman pour en finir avec cette histoire C'est un schèma qui devient lassant car il n'y a pas de vrai liaisons entre chaque anecdote.
Vivement la fin
Mais ne vous méprenez pas, je prends plaisir à faire cette lecture de groupe et à en parler Le livre m'a déçue, le quatrième de couverture m'a trompée.

La lecture est toujours rapide et facile..... Comme MissAcacia l'a souligné les choses s'accélèrent, l'intérêt de Jane pour le récit lui-même augmente, et elle n'est plus seulement motivée pour savoir qui en est l'auteur, et du coup......
je ne me range pas à vos avis : mon intérêt croît lui aussi!

A contrario des impressions générales, je trouve que le récit accumule mais en créant plus de profondeur et de nuances, le personnage de Jane gagne en épaisseur. Des changements s'opèrent : elle semble bien amoureuse de Eric, son « amitié » avec Francesco n'est pas feinte, elle semble exprimer plus de sensibilité qu'elle n'en avait montré jusque là.....
Mais dans le même temps, il se confirme qu'elle se laisse toujours porter par les évènements, elle n'essaie pas d'avoir une emprise sur eux.... Il est plus économique et plus facile pour certains individus de laisser les autres ou les évènements décider pour eux... quelles qu'en soient les conséquences....
Le seul choix véritable qu'elle fait, même s'il est le résultat de sa passivité, même si elle ne prend jamais sa vie en main, c'est de s'accrocher à sa vie de professeur dans cette université de Devayne qui semble remplie presque exclusivement de vieux croûtons ...

Je remarque quand même qu'elle est bizarrement combattive, cette obstination à relancer cette amitié avec Francesco....

La scène du restaurant avec le couple est très bien décrite, elle en serait comique si la femme de Francesco n'était pas si agressive du fait de sa souffrance: quel que soit le sujet abordé, Jane arrive toujours à prononcer un mot qui ramène à la problématique du couple....Cela fait penser à ces situations où plus on en dit pour s'en sortir, plus on s'enfonce.... alors qu'il vaudrait mieux se taire! Je ne crois pas à un calcul de sa part, en tous cas le récit ne le montre pas comme tel.... il me semble!!!!

Du récit, Jane ne se défend plus du tout de ce qui est écrit, au mieux s'interroge-t-elle sur qui-peut-bien-être-au courant-de-tout-ça.... Cet intérêt pour sa vie décrite devant elle, pour elle, semble la captiver, comme si elle apprenait des choses sur elle-même, ou que son regard changeait sur les évènements parce que le point de vue présenté diffère du sien....

Le récit soi-disant biographique confirme que Jane a bien des soucis : l'harmonie et la sérénité avec Eric n'ont qu'un temps, Jane pleure souvent, il faut la rassurer tout le temps, elle a peur de tout (de la vie en somme) et l'éloignement géographique entre Eric et elle constitue bien sûr le point de rupture de la relation....

La sexualité a toujours un rôle important dans cette partie, soit parce qu'elle est décrite avec force détails qui me semblent parfois incongrus soit parce qu'elle ne peut plus être assumée par Jane, puis par Eric.

Je n'ai aucun soupçon, contrairement à MissAcacia qui m'intrigue au plus haut point ...seulement une hypothèse, Jane évoque

Spoiler:

A ce point du roman, je fais deux hypothèses concernant la fin du livre:
- 1 : le soufflé va retomber et au final..... bof!
- 2 : superbe revirement de situation, en une phrase tout le roman doit être revu.... je n'ai rien compris et c'est génial!....

Donc pour résumer: je poursuis avec curiosité, ni enthousiasme, ni ennui..... j'attends!

Mais lire vos commentaires, ça, c'est un vrai plaisir!

Tout d'abord, merci beaucoup miss acacia d'avoir mis un petit résumé au début de ton post (je l'ai fini il y a assez longtemps déjà et je ne me souvenais plus des limitations de parties )

C'est vrai que par moments, Jane devient vraiment lassante. Elle ne fait aucun effort pour sauver son couple et on a l'impression qu'elle le fait exprès pour que de mauvaises choses lui arrivent!
Après j'ai trouvé le roman très rapide à lire et n'ai voulu à aucun moment interrompre ma lecture.

Serendipity, avocate au barreau de Lambton (commis d'office) tentera demain de plaider les circonstances atténuantes pour sa cliente Jane

Blague à part, je passe en coup de vent pour dire que c'est toujours agréable de lire les avis des unes et des autres. Un avis me manque, dans cette lecture, celui de Natacha, pour qui ce roman avait été un coup de cœur. Curieuse d'apprendre ce que cela donne à la relecture

Merci pour vos avis, positifs ou... moins positifs . Je suis un peu dans la position de Miriel: curieuse sans enthousiasme ni ennui et, comme nombre d'entre vous, j'aurais bien mis une ou deux claques à notre Jane dans la scène du restaurant avec Francisco et son dragon de femme (+ un verre d'eau dans la figure de Teresa pour la calmer un peu).

Selenh a écrit:

Je trouve que la réponse à la question: mais-comment-que-cet-Éric-il-est-si-parfait-c'est-incroyable trouve une réponse et des conséquences bien vues, crédibles, habilement menées.

C'est un homme éduqué par des femmes à respecter et comprendre des sensibilités féminines. Alors il se déniche en Jane une chérie qui a quelque ressemblance dans avec ses mamans dans la façon de se laisser coucouner.

Je n'ai pas du tout la même approche d'Eric que toi Selenh. J'attendais un peu un revers de la médaille du Prince Charmant car Eric était bien trop parfait pour être honnête . Et, pour moi, son principal tort est de ne pas bien réagir à la contrariété et à la pression, choyé comme il l'a été par sa môman (un tantinet jalouse pour vous ? ou est-ce Jane qui nous fait un peu de parano lors du séjour chez Belle-maman ?) et sa grand-môman et par la vie qui l'a fait beau et intelligent et lui a donc ainsi épargné un certain nombre de difficultés, au moins dans un premier temps. Bref, quand ça va, il est charmant, quand ça ne va pas, c'est la bérézina (il boude, il est grognon, il ne veut plus câliner sa femme...). Et il supporterait bien qu'elle lâche tout à Devayne pour venir à Iowa City s'occuper de lui. Or, comme l'a souligné Miriel, elle s'accroche... même si elle se dit désespérée par la reconduction de son contrat (manifestement ça l'aurait bien arrangée que Devayne prenne la décision pour elle).
L'aspect positif, c'est que lorsque c'est Jane qui a des soucis et que lui n'en a pas, il trouve les mots pour la soutenir. L'aspect négatif c'est que Jane n'est pas ultra douée pour lui remonter le moral quand il est dans une spirale négative (au mieux, elle ne fait rien, au pire elle dit ce qu'il faut pour envenimer la situation). Je crains le moment où ils auront tous les deux des soucis... peut-être dans la dernière partie.

Quand je parle d'indice, voici ce qui a attiré mon attention:

Spoiler:

La parole est à la défense...

Miriel a écrit:

Je n'ai aucun soupçon, contrairement à MissAcacia qui m'intrigue au plus haut point ...seulement une hypothèse, Jane évoque

Spoiler:

En fait, page 132 de mon édition folio, Jane évoque la possibilité de téléphoner à un psychologue ou à un psychiatre.... mais rien n'indique qu'elle le fait réellement! Donc je me suis trompée.... lecture trop rapide?

Pourtant j'ai refeuilleté le livre, pensant avoir vraiment lu quelque chose de ce genre plus tôt.... mais sans succès..... j'ai du rêver....

MissAcacia a écrit:

Quand je parle d'indice, voici ce qui a attiré mon attention:

Spoiler:

J'ai relevé également ce personnage.... et comme je suis sûrement un peu parano, j'ai même pensé à celui-ci, c'est Jane qui l'évoque

Spoiler:

Et n'oublions pas l'incident du café à l'aéroport quand elle attend Eric..... et le coup de téléphone sans personne au bout du fil.....

Bizarre, bizarre tout ça n'est-il pas?

MissAcacia a écrit:

Je n'ai pas du tout la même approche d'Eric que toi Selenh

Je ne suis pas sûre, car de mon côté je suis tout à fait d'accord avec ton analyse! (j'ai dû abréger la mienne pour me consacrer à d'autres psychodrames, plus familiaux, ) et je reconnais bien Éric dans ce que tu dis. Pour moi il y a les deux en lui, mais son côté fils à maman me paraît plus développé dans le texte parce que c'est le point de vue de Jane, il me semble, qui est mis au premier plan. Mais si l'on analyse les faits tout court... il y a comme tu dis le «revers de la médaille du Prince Charmant» mais aussi le prince, mais pas pour princesse-sur-un-pois comme l'est Jane, peut-être. Ils ont des points communs qui ne les rendent pas du tout complémentaires mais les enfoncent, exactement comme tu le décris.

Je viens de finir cette deuxième partie et mon avis est toujours mitigé... En fait je suis sûre que si j'avais été dans une période "dévorage de bouquins" j'aurais probablement beaucoup aimé, mais là comme je lis lentement je commence à m'ennuyer et à trouver tout ça assez répétitif et monotone.

Ceci dit j'apprécie toujours la structure du bouquin, qui maintient quand même assez bien le suspense. En ce qui me concerne je n'ai pour l'instant aucune idée de l'identité de l'auteur du manuscrit :

Spoiler:

Sinon en vrac :

- j'ai toujours une certaine sympathie pour Jane qui m'a surtout l'air un peu (beaucoup) perdue dans sa vie... Et dans la scène du restaurant j'ai surtout compati, je suis d'accord avec Miriel, j'ai surtout l'impression qu'elle cherche à dégeler un peu l'atmosphère et qu'elle s'enfonce sans le faire exprès...

- en revanche j'ai toujours beaucoup de mal avec Eric, qui sous ses abords de prince charmant me semble assez égoïste.

- l'arrivée de Francisco redonne un certain élan au roman qui commençait à vraiment tourner en rond, j'aime bien ce personnage et sa relation avec Jane (au moins le fait qu'ils ne soient qu'amis nous évite de nouvelles scènes de sexe ).

- je trouve la description du milieu universitaire plutôt intéressante.

Maintenant j'espère que les évènements vont se précipiter un peu, et surtout j'espère que la fin sera à la hauteur de mes espérances, parce que sinon le livre perdra beaucoup de son intérêt à mon avis.

esperluette a écrit:

Je viens de finir cette deuxième partie et mon avis est toujours mitigé...

(...)

- j'ai toujours une certaine sympathie pour Jane qui m'a surtout l'air un peu (beaucoup) perdue dans sa vie... Et dans la scène du restaurant j'ai surtout compati, je suis d'accord avec Miriel, j'ai surtout l'impression qu'elle cherche à dégeler un peu l'atmosphère et qu'elle s'enfonce sans le faire exprès...

Ma plaidoirie pourra être brève, car ma consoeur Esperluette a bien formulé les maigres arguments que j'allais déployer pour la défense de cette pauvre Jane.

J'ai aussi compati à la scène du restaurant. Comment une fille aussi brillante (assurément elle l'est), peut-elle être aussi maladroite

J'ai moi aussi eu une période creuse dans cette 2è partie, mais l'apparition de Francisco a relancé mon intérêt (j'ai d'ailleurs cru qu'ils allaient devenir amants et que le désarroi de Francisco venait de son amour refoulé pour Jane).

Cette deuxième partie n'a pas réussi à m'intéresser plus que la première même si je l'ai espéré un moment, avec l'arrivée de Francisco. Je précise qu'à partir de là je n'ai pas pu/voulu respecter le découpage de lecture et j'ai fini - difficilement, je dois l'avouer - le tout.

esperluette a écrit:

- l'arrivée de Francisco redonne un certain élan au roman qui commençait à vraiment tourner en rond, j'aime bien ce personnage et sa relation avec Jane (au moins le fait qu'ils ne soient qu'amis nous évite de nouvelles scènes de sexe ).

Tout à fait, je me suis dit la même chose. J'étais curieuse de voir l'évolution de leur relation. Si j'ai bonne mémoire, c'est la première relation d'amitié que Jane entretient avec un homme, d'où mon (bref) regain d'intérêt. Je regrette néanmoins le côté cliché du personnage souligné par MissAcacia. La scène du restaurent avec Francisco et son épouse dont vous avez déjà parlé a un certain côté comique malgré la gravité de la situation.

Les scènes de sexe sont vraiment trop crues à mon goût. Ce n'est pas tant leur présence qui me gêne que leur description très cash comme on dit. Willow a mentionné l'absence de douceur du style dans ses scènes en particulier dans la première partie, je m'y retrouve tout à fait ici.

Les préoccupations de Jane sont très terre à terre (ses problèmes de couple, ses relations avec ses collègues...) et je m'étonne de ne pas l'apprécier davantage, parce que n'importe quelle femme d'aujourd'hui s'y retrouve en partie.

Le passage d'un chapitre à l'autre m'a posé problème. Le temps passe, mais on ne sait pas exactement combien, ce qui rend le récit de la vie de Jane difficile à suivre.

Tatiana a écrit:

Le passage d'un chapitre à l'autre m'a posé problème. Le temps passe, mais on ne sait pas exactement combien, ce qui rend le récit de la vie de Jane difficile à suivre.

C'est également un des reproches que je ferais au livre !

serendipity a écrit:

J'ai aussi compati à la scène du restaurant. Comment une fille aussi brillante (assurément elle l'est), peut-elle être aussi maladroite

J'ai moi aussi eu une période creuse dans cette 2è partie, mais l'apparition de Francisco a relancé mon intérêt (j'ai d'ailleurs cru qu'ils allaient devenir amants et que le désarroi de Francisco venait de son amour refoulé pour Jane).

Je rejoindrais Francisco sur sa maladresse, elle est tellement nombriliste qu'elle ne fait pas attention aux sentiments des autes.
D'ailleurs, cette deuxième partie, m'a permit de découvrir que Jane m'était antipathique.

Comme toi, j'ai cru jusq'à la dispute avec Francisco, que c'était d'elle dont il était amoureux.

J'ai été aussi gênée par les flashbacks (notamment l'épisode de la pneunomie) dans tous les sens du terme, cette femme n'est pas facile à suivre.

Cette seconde partie renforce mon impression sur les passages en italique : ils n'apportent pas grand chose au récit : ni éclaircissement ni l'avis de Jane sur ce même récit. A croire que les choses se sont à chaque fois réellement passées comme comme elles ont décrites (j'exagère un peu certes...)...et là ce serait vraiment effrayant!
J'ai d laisser le roman quelques jours entre le premie et le second passage et j'ai eu un mal fou à m'y remettre..je crains que ce ne soit pas très bon signe
Pour la scène du restaurant, comme Esperluette et Serendipity, j'ai eu plus de peine pour la reine de la gaffe que pour Francisco et Teresa (qui soit dit en passant est assez détestable..assez mufle dans son genre même s'il ne me semble pas que le terme soit très employé pour les femmes, il le devrait au moins pour elle : il a le chic ce Francisco avec les femme quand même!)...L'ambiance est tellement tendue qu'elle fait ce qu'elle peut pour meubler...et forcément, ça ne lui réussit pas! Elle montre d'ailleurs à plusieurs reprises un don inégalé pour le "meublage-catastrophe"! (je n'ai pas l'impression qu'il s'agisse là d'une preuve de nombrilisme, contrairement à toi Darcy...même si c'est une caractéristique la concernant que l'on ne peut pas nier...)
Cette seconde partie m'a davantage ennuyée et toutes ses mésaventures après le départ d'Eric semblent rocambolesques...je m'inquiète un peu pour la fin...
L'Homme ne m'est pas paru plus sympathique qu'auparavant : ce qui m'amène à la conclusion qu'ils sont finalement faits pour être ensemble!
Le point souligné par Tatiana concernant le temps du récit est en effet assez déroutant...et il m'est arrivé en reprenant le livre après mon arrêt de quelques jours (sans marque-page ) de ne plus savoir si je m'étais arrêtée à telle partie ou telle autre....beaucoup de mal donc à m'y retrouver dans ce magma de péripéties et de ce fait à faire un commentaire un tantinet constructif...et de peur de spoiler encore à ce stade de ma lecture..
Pour l'arrivée de Francisco, je rejoins l'avis de quelques uns 'entre vous : sa première relation à peu près "saine" avec un homme pouvait laisser présager du bon pour la suite, mais que nenni....
Allez parions que la 3ème partie sera plus convaincante!

J'ai moi aussi eu des problèmes avec la chronologie chaotique de cette partie. La première partie était plus linéaire et j'ai eu un peu de mal à recoller les morceaux dans celle-ci (en particulier la visite chez la mère d'Eric m'a perturbée, même maintenant, j'ai du mal à la situer. Enfin, je me souviens surtout que Jane laisse libre court à une parano anti-belle mère qui n'est pas très originale mais dont on comprend qu'elle peut agacer souverainement son cher et tendre*).

@LYN: je suis bien d'accord que Rebecca Teresa est une poison insupportable d'autant moins excusable qu'elle a failli quitter Francisco pour un amant quelque temps auparavant. Mais lui, il expie sa faute en bon catholique espagnol qui s'est laissé aller à une passion coupable et il tend l'autre joue, puis l'autre et encore l'autre. C'est bien en cela qu'il me paraît un peu caricatural (à sa place je pense que j'aurais remis les pendules à leur place à l'irascible virago). Dommage, il était bien parti.
Je trouve aussi que les passages en italiques sont décevants.

* encore un exemple de la maladresse de Jane ? la même qu'elle manifeste lors du repas avec F et R

EDIT: non, pas de problème particulier avec la seule Rebeca que je connaisse et qui est charmante. Je pense que c'est juste l'heure, Daphné du Maurier et "e-e-a"...

"Teresa", Miss Acacia, Teresa. Tu le savais d'ailleurs, au début de cette page.
Je sens que c'est freudien, il y a une Rebecca qui t'a sérieusement gonflée récemment?

Enfin en ce qui concerne Jane j'ai senti un truc! Qui se précise à relire vos commentaires: il n'y a aucune dimension philosophique dans l'esprit de Jane tel qu'il est écrit, que ce soit en romain ou en italique.

"Philosophique" peut paraître prétentieux, mais je le prend au sens le plus simple: quelle réflexion mène-t-elle réellement sur sa vie, passée présente future, quel projet, sa situation dans le monde et la société, quelle amélioration pour soi et pour le monde, quel choix d'être? Curieux que pour une spécialiste de Flaubert elle ne réfléchisse jamais à ça, ça me rend sa soi-disant dimension universitaire encore moins convaincante. Elle a lu Flaubert, Catherine Cusset, ou sinon a-t-elle voulu nous montrer une madame Bovary d'aujourd'hui? Elle ont quand même un peu le même problème de vacuité, Emma et Jane!

Il faut dire qu'en même temps je lisais P.-S.: I Love You, dont le mélange d'ambiance Bridget Jones et de récit d'une sortie de deuil est assez déroutant.
Par comparaison, on se rend mieux compte que dans ce bouquin cet élan de "philosophie vitale" existe, et aussi qu'on "sent" les relations de l'héroïne avec les autres, de la chaleur humaine, des sentiments avec leurs moments magiques et leurs accrocs, qui ne passent pas du tout dans Jane, même si je tiens compte du fait qu'il y a un programme "humour" dans un des romans et absolument pas dans l'autre.

Je rejoins différents groupes : celles dont la compassion pour Jane diminue, celles qui n'ont aucune idée sur l'auteur du manuscrit et celles qui sont perturbées par la gestion du temps.

Pour trouver quelqu'un avec qui je n'ai pas envie de plussoyer d'emblée, je vais devoir me tourner vers Miriel, je crois. Avec laquelle je tombe pourtant d'accord, vu que son analyse du personnage de Jane me paraît convaincante. C'est vrai que Jane est normale complexe, vite perdue alors qu'elle devrait savoir où elle va, ses objectifs étant assez précis (une carrière, un bébé, un amour romantique, la totale, quoi ). Cette deuxième partie est imprégnée de ce désir latent de bébé, qui donne au moins un sens à l'importance qui continuent d'avoir les scènes de sexe.

Selenh a écrit:

Elle ont quand même un peu le même problème de vacuité, Emma et Jane!

Référence tout à fait pertinente, Selenh. Vu sous cet angle, le roman pourrait prendre une autre dimension. Et au moins justifier son réalisme cru (pas seulement le sexe, mais les vomissements, rhumes et autres ennuis de lessive ) et son ton distancié.

Mais bon, quel drôle de Charles nous avons là. Le personnage d'Eric n'a pas beaucoup d'épaisseur. Il est plus un miroir qu'un partenaire. Et puis leur façon de gérer la distance fait froid dans le dos, tout est prétexte à rater les retrouvailles. Avec ces deux-là, l'adage "Les gens heureux n'ont pas d'histoire" trouve une belle illustration, puisque l'auteur fait l'impasse sur leurs beaux moments. Pour le plus grand plaisir du lecteur? Cela reste encore à méditer, je réserve mon avis sur le sujet, selon l'évolution de la situation entre eux. En attendant, le Prince charmant me gonfle un peu et je n'apprécie pas du tout le fait que l'attirance de Jane envers lui soit essentiellement basée sur son physique.

Je ne suis pas non plus parvenue à m'intéresser beaucoup au personnage de Fransisco, malheureusement. Et pourtant il avait du potentiel, cet Ibère.

J'aimerais terminer sur le style, que décidément je trouve assez inégal. Quelques exemples?

Citation :

Elle aimait ses grands pieds aux longs orteils - celui du milieu plus long que le second - et aux ongles toujours propres. C'était comme un de ces ciels bretons qu'avait décrits Rosen : le soleil, la pluie, et à nouveau le soleil succédant aux nuages apportés et chassés par le vent.

Au moins ce n'est pas cliché.

A la page suivante :

Citation :

Elle se servit un verre d'eau filtrée dans la cuisine.

A quoi sert le "filtrée"?

Et un peu plus loin :

Citation :

Si seulement elle avait ovulé maintenant : les fiers spermatozoïdes d'Eric auraient eu le temps de s'aventurer là-haut et de se familiariser avec son gros oeuf. (...) Même les spermatozoïdes d'Eric lui inspiraient de la tendresse.

Je reste quand même perplexe, là.

Alors bien sûr. il est toujours possible que le narrateur (l'auteur du manuscrit) ait choisi intentionnellement ces tournures pour se moquer de Jane. Mon espoir réside dans cette hypothèse.


EDIT : oups, j'ai oublié de dire que je fais aussi partie du groupe de celles qui apprécient beaucoup cette lecture de groupe et le partage des impressions qui va avec.

Cette deuxième partie me conforte dans mon impression sur Jane, je ne l'apprécies vraiment pas. Je la trouve toujours aussi passive dans tout ce qu'elle entreprend aussi bien professionnellement que dans le domaine du privé.

Je fais également partie des gens qui ont été gênée par la gestion des différents évènements. Par moments j'avais du mal à me repérer.
Je trouve aussi que l'écriture et le style de Catherine Cusset est vraiment trop froid, clinique. Personnellement, je ne ressent aucune empathie pour les personnages, on les sent tous englués dans une certain immobilisme, une froideur qui me rebute un peu. J'ai aussi eu l'impression qu'il y a peu d'humour.

Le personnage de Francisco me semble aussi un peu caricatural surtout à cause de son côté " j'expirerais ma faute jusqu'au bout" alors que sa femme est quand même très désagréable.
Je trouve que le personnage d'Eric exagère sur un point, il ne cherche pas lui non plus à relancer son couple. Il aurait pu faire l'effort de faire le voyage et venir voir Jane de temps en temps.

Je me demande ce que va donner la 3e partie.

Selenh a écrit:

Curieux que pour une spécialiste de Flaubert elle ne réfléchisse jamais à ça, ça me rend sa soi-disant dimension universitaire encore moins convaincante.

C'est pas faux . Mais j'essaie de me retenir d'abonder totalement dans ce sens dans la mesure où l'histoire nous est racontée par "on-ne-sais-pas-qui" de l'entourage plus ou moins proche de Jane, mais pas par un narrateur omniscient. Il peut donc avoir occulter un ou plusieurs aspects de sa vie. Mais, il aurait pu faire un effort... comme dit Cat, il n'est bien souvenu des doigts de pied d'Eric et des gros oeufs de Jane (j'ai aussi pensé que c'était du second degré... sinon c'est confondant de ridicule cette formulation, enfin à mon avis). Il aurait bien pu faire un petit effort pour nous donner une idée de son travail et de ses idées ou de sa vision de la vie.

Comme le souligne Rose Bleue, elle donne toujours une impression de passivité, ce qui est curieusement contradictoire avec son ambition professionnelle affichée. Enfin, c'est relatif, car il faut tout de même que Bronzino la secoue un peu pour qu'elle s'occupe de ses publis...

Toujours très en retard et je m'en excuse mais j'ai de plus en plus de mal à rester concentrée sur ce roman. Jane et sa petite vie m'intéressent de moins en moins. Je m'accroche juste parce que certaines d'entre vous m'ont dit que vos commentaires sur la dernière partie valent leur pesant de cacahuètes et que je trouve dommage de les lire sans avoir fini le bouquin. Et aussi parce que la bibliothèque est fermée et que, nouille que je suis, j'ai mis ma PAL dans un carton pour la durée des travaux...
Sinon, une coquille à la page 173 de mon édition m'a fait sortir de mon ennui: il est question d'une photo où Eric fait du "hoquet sur glace". Le hic (si je puis dire) c'est que ça a fait vagabonder mon esprit et que j'ai eu du mal à me reconcentrer pour la suite de la lecture.

Je n'ai pas encore réfléchi à pourquoi cette histoire m'indiffère autant. Le caractère d'enfant gâtée de Jane sans doute. Son égoïsme peut-être aussi. Sa capacité à monter des problèmes en épingle alors qu'ils sont anodins.

Et puis, ces "coupures publicitaires" entre chaque chapitre deviennent de plus en plus exaspérantes. On se doute que toutes les hypothèses qu'elle échafaude seront fausses. Enfin, c'est l'effet que ça me fait. Elle réfléchit en fonction de ce qu'elle vient de lire, comme si elle découvrait l'histoire alors que c'est censé être sa propre vie qu'elle lit. Elle doit être un minimum au courant de ce qui s'est passé après, mais on n'en a aucune trace dans sa réflexion. Sinon pour introduire de nouveaux personnages.

Voilà et encore pardon pour mon retard.

Pas de souci Fred, si nous avons fixé des dates pour les commentaires c'est uniquement pour commencer à poster nos commentaires, ensuite la lecture de groupe d'été c'est open bar tout l'été

Et merci pour ta contribution, car sans toi nous n'aurions pas relevé ce passage surréaliste :

Fred a écrit:

Sinon, une coquille à la page 173 de mon édition m'a fait sortir de mon ennui: il est question d'une photo où Eric fait du "hoquet sur glace". Le hic (si je puis dire) c'est que ça a fait vagabonder mon esprit et que j'ai eu du mal à me reconcentrer pour la suite de la lecture.

J'imagine bien aussi

Bon courage pour la dernière ligne droite (et j'espère que tu nous rejoindras pour Huckleberry Finn )

serendipity a écrit:

Et merci pour ta contribution, car sans toi nous n'aurions pas relevé ce passage surréaliste :

Fred a écrit:

Sinon, une coquille à la page 173 de mon édition m'a fait sortir de mon ennui: il est question d'une photo où Eric fait du "hoquet sur glace". Le hic (si je puis dire) c'est que ça a fait vagabonder mon esprit et que j'ai eu du mal à me reconcentrer pour la suite de la lecture.

J'imagine bien aussi

Merci Fred, on attend tes impressions finales!

Voici mes impressions pour cette deuxième partie, avec mes excuses pour le retard.

Jane ne m'est pas plus ou moins sympathique que dans la première partie.

Une scène qui m'a beaucoup marqué, c'est celle où elle est au restaurant avec Francisco et Teresa. Ok, cette dernière est une ch***** comme c'est pas permis, elle râle pour tout et n'importe quoi, mais Jane... OMG OMG OMG, c'est pas possible d'être aussi "maladroite", à croire qu'elle le fait presque exprès d'enfoncer le clou à chaque fois...

C'est vrai que Jane devient pénible, elle ne fait aucun effort pour essayer de sauver son couple. Quoique, Eric ne fait pas non plus beaucoup d'efforts de son côté non plus...

serendipity a écrit:

Tatiana a écrit:

Le passage d'un chapitre à l'autre m'a posé problème. Le temps passe, mais on ne sait pas exactement combien, ce qui rend le récit de la vie de Jane difficile à suivre.

C'est également un des reproches que je ferais au livre !

Pareil pour moi.


Bon, je finis de lire le reste de la 3ème partie et je posterai mes commentaires ensuite.