Sellez vos rêves avant de les chevaucher - Sarn première semaine

Merci Rosalind

Pour en revenir à florence avec un f minuscule, il pourrait s'agir d'un type de tissu de soie: j'ai trouvé une référence sur Gallica d'une planche d'échantillons de rubans brodés de 1736 (avec les prix, pour celles qui n'auraient pas changé toutes leurs pistoles pour de bêtes euros) intitulée "rubans de florence" () et j'ai trouvé cette citation:

Citation :

Après Lyon dans l'intérieur du royaume, Tours, Nimes & Avignon sont fabriquer beaucoup d'étoffes de soie: Tours, des étoffes pour meubles, des étoffes croisées et des étoffes pour culottes: Nimes & Avignon, des étoffes légères nommées florence & demi-florence qu'on y peut établir à plus bas prix qu'à Lyon, la main d'œuvre y étant à meilleur marché, & les soies se récoltant dans les environs de ces deux villes.

ENCYCLOPÉDIE MÉTHODIQUE, MANUFACTURES ET ARTS Tome second, Paris et Liège, Année M DCC LXXXIV avec approbation et privilège du Roi.

Après exploration de cette inestimable bible, il semble que le florence fut un tissu de soie de qualité inférieure, un genre de succédané bon marché du taffetas de Lyon. ça collerait avec les moyens financiers de Prue: du ruban de soie léger et peu cher acheté au marché de Lullingford ou à un colporteur.

Rien à voir avec la paille d'Italie donc et M. Jacques de Lacretelle n'avait manifestement pas fumé la moquette dans sa traduction : he understood muslin !

Joli travail d'enquête, MissA !!

Rosalind a écrit:

Ysabelle a écrit:

même à notre époque ou les canons de la beauté s'étalent dans les magasines et où tous les subterfuges et autre chirurgie esthétique se normalisent. Sauf, qu'elle aurait probablement trouvé une solution?  

Je réponds pour Ysabelle, aujourd'hui les bébés naissant avec cette malformation sont opérés très tôt, je crois même qu'il faut deux opérations

Merci pour ton avis Roz, que je partage complètement, et merci pour l'illustration  

J'ai le livre de Goudge, si c'est un peu le même style que Sarn, je vais le sortir de sous ma PAL

Merci MissA pour l'explication, je me demandais aussi ce que c'était

Et comme dit Fée, nous serons bientôt incollables sur le sujet des chapeaux

j'aime beaucoup l'image de Prue dans son grenier, moi non plus je n'ai pas compris mon score , je pense que l'on aura les réponses prochainement

@ Rosalind : merci pour les illustrations, surtout la dernière, qui est très réussie.

Merci à Fée et à MissAcacia pour leur explication sur les broderies de la charlotte de Prue, on apprend beaucoup de choses en vous lisant, et on va devenir incollable en chapellerie, comme le dit notre Fée

 merci à MissAcacia pour la découverte de sa bible, à quand le ruban en Gros de Naples, ou en gros de Tour !

MissAcacia a écrit:

M. Jacques de Lacretelle n'avait manifestement pas fumé la moquette dans sa traduction : he understood muslin !

Ce n'est pas Tilney, parce qu'à la traduction "saucisse de florence"   que je trouve peu élégant et plutôt obscur, en lisant en anglais, tu imagines en terme de couture, mais lui non, sauf l'imagination alimentaire cet homme   .

Que la soie soit  bon marché je suis entièrement d'accord, mais alors les bords de la Charlotte de Prue sont : soit entièrement froncés, soit entièrement tuyautés comme les images de Rosalin,  ou peut être comme la bordure du bonnet finement tricoté ci-dessous, (sans la dentelle, juste les rubans coupés et cousus par le milieu pour donner une épaisseur séduisante et bien encadrer le visage), c'est très joli et correspond bien à l'idée "saucisse"    il me semble d'ailleurs avoir vu ce genre de bonnet dans de très vieilles revues.

J'ai fini cette première partie depuis quelques jours déjà et j'ai apprécié ma lecture, sans pour autant avoir adoré, comme certaines

Je ne sais pas trop quoi rajouter par rapport à ce qui a été dit, sinon que l'écriture de Mary Webb m'a fait penser aux romans de Zola, pas par le style, mais par la capacité de rendre vivant ce qui est décrit. Dans Au bonheur des dames, j'ai toujours eu l'impression d'être à coté de Denise lors de son arrivée à Paris et avoir vécu le même émerveillement face à l'étalage du bonheur... J'ai la même sensation avec Sarn

Dans tous les cas, j'ai suivi avec intérêt vos explications des différentes traditions.

Et merci à Rosalind pour ses illustrations

J'y retourne

Fée clochette a écrit:

ou peut être comme la bordure du bonnet finement tricoté ci-dessous, (sans la dentelle, juste les rubans coupés et cousus par le milieu pour donner une épaisseur séduisante et bien encadrer le visage), c'est très joli et correspond bien à l'idée "saucisse"    il me semble d'ailleurs avoir vu ce genre de bonnet dans de très vieilles revues.

Je penche moi aussi pour une sorte de broderie au ruban donnant des effets roulottés pouvant évoquer des saucisses.

N'est pas M. Tilney qui veut

@Ludi: effectivement, les descriptions sont très vivantes, on a facilement l'impression d'accompagner Prue dans ses souvenirs.

clinchamps a écrit:

Joli travail d'enquête, MissA !!

 

Cassandre a écrit:

J'ai le livre de Goudge, si c'est un peu le même style que Sarn, je vais le sortir de sous ma PAL

Cassandre rien à voir avec Sarn. C'est un roman "jeunesse" qui me fait penser au "Petit Cheval Blanc" si tu connais. Donc beaucoup moins sombre que Sarn   chez Elizabeth Goudge les "méchants" ne le sont pas par nature mais en raison de circonstances malheureuses, et ils ont toujours une possibilité de rédemption  

Fée clochette a écrit:

Ce n'est pas Tilney, parce qu'à la traduction "saucisse de florence"   que je trouve peu élégant et plutôt obscur, en lisant en anglais, tu imagines en terme de couture, mais lui non, sauf l'imagination alimentaire cet homme   .

Je ne sais même pas si c'est lui qui a traduit ainsi, puisque la traduction st à deux mains (avec Madeleine T. Guéritte)

C'est étrange comme terme, et bien peu poétique.

Mais en continuant à fouiller, j'ai trouvé qu'on emploie ce terme pour les cheveux, apparemment des sortes de bigoudis pour faire un chignon "saucisse" ou "brioche"    Toujours dans l'alimentaire

Spoiler:

Je vous remercie pour vos explications et pour vos recherches à MissA et à Fée. Je vois enfin à quoi ressemble le chapeau de Prue, Fée

C'est amusant, celles qui découvrent le roman livrent leurs impressions générales, et celles qui relisent (dont je fais partie !) se posent plus de questions pratiques

On apprend beaucoup sur les coutumes et traditions, mais aussi les vêtements et chapeaux, les plantes et les oiseaux...

Je me demande comment on joue au gravier vert

Oui, c'est vrai De toute façon, je lis toujours de cette façon, lentement et en cherchant la signification de tout ce qui est écrit

Pour ma part, je le lis pour la deuxième fois et la première fois, j'avais 11 ans alors, je n'avais qu'un souvenir de l'histoire, mais un beau souvenir

J'ai imaginé le jeu du gravier vert comme le jeu de billes mais avec des graviers Mais je n'en sais rien en fait

J'ai cherché sur Internet, mais le Jeu du Gravier vert, inconnu au bataillon, ainsi que le Jeu des Conquérants... Je pense que ce sont des dénominations tout à fait régionales, locales, même, mais ces noms ouvrent vraiment la porte à l'imaginaire !

Je voulais ouvrir une parenthèse sur le jeu des conquérants, car il y a dans le texte original un jeu de mot qui est fait entre :
conker et conquer

Dans le chapitre 2 du livre 1er, Mary Webb écrit :

Citation :

Conkers, maybe you know, are snail shells, and children put the empty ones on strings, and play like you play with chestnut cobs. Our woods were a grand place for snails, and Gideon had conker matches with lads from as far away as five miles the other side of Plash. He was famous all about, because he played so fiercely, and not like a game at all.

où l'on voit que ce jeu de "conquérants" se joue avec des "conkers" qui sont des coquilles d'escargots vides enfilées sur une ficelle.

Mais plus loin, Gedeon propose de jouer "au conquérant", et les 2 mots se mélangent, avec leurs graphies et leur sous-entendus :

Citation :

But on this evening he was only seventeen, and he just said, 'Take dog's leave out, Jancis, and come with us after conkers.'

'O' said Jancis, 'I wanted to play "Green Gravel, Green Gravel."'
She'd got a way of saying 'O' afore everything, and it made her mouth look like a rose. But whether she did it for that, or whether she did it because she was slow–witted and timid, I never could tell.

'There's naught to win in 'Green Gravel,' said Gideon, 'we'll play Conquer.'

'O I wanted Green Gravel! You'll beat me if we play Conquer.'

'Ah. That's why we'll play.'

Et le jeu des Conquérants finit par devenir le symbole de l'ambition de Gideon.

Il semble que "Green gravel" soit une comptine, ou une ronde...
http://www.fresnostate.edu/folklore/ballads/R532.html

Dans le livre la partie de la chanson est ainsi :

Green gravel green gravel, the grass is so green!
The fairest young lady that ever was seen.
I'll wash you in milk, and clothe you in silk,
And write down your name with a gold pen and ink.

Soit approximativement :
Gravier vert, gravier vert, l'herbe est si verte !
La plus belle dame qu'on ait jamais vu
Je te laverai dans du lait, je te vêtirai de soie
Et j'écrirai ton nom à la plume et à l'encre dorées.

c'est très joli

Belle réponse collégiale

Mais il s'agit d'une comptine, ou d'une chanson, très jolie

et pas d'un jeu

Rosalind, green gravel est bien un jeu d'enfant, répandu dans tous les pays anglosaxons.

Citation :

http://www.joe-offer.com/folkinfo/songs/770.html

Merci Petit Faucon, la comptine est très jolie et la musique est sympa aussi quoique pas très entrainante pour un jeu d'enfant Merci ma Fée

Je suis contente. Après les chapeaux, les limousines, nous connaissons aussi les jeux

Pas très joyeux comme jeu

Pourtant Prue et Jancis ont l'air d'aimer y jouer...

pas très joyeux

C'est à l'image de leur vie quotidienne

J'ai eu un souci avec le livre et je n'ai pas pu le commencer en même temps que vous. J'ai bientôt fini ce premier chapitre et j'aime déjà beaucoup, beaucoup. Quelles belles descriptions poétiques ! En quelques mots, Mary Webb plante vraiment bien le décor et les personnages. Je suis enthousiaste pour la suite.

Contente de voir que tu prends plaisir à cette lecture Aradia

Il n'est jamais trop tard pour rejoindre une lecture de groupe !! Ravie que ça te plaise car j'aime beaucoup ce roman !