Le dernier jeu des conquérants - Sarn Quatrième semaine

J'ignorais la douceur féminine. Ma mère
Ne m'a pas trouvé beau. Je n'ai pas eu de sœur.
Plus tard j'ai redouté l'amante à l’œil moqueur.
Je vous dois d'avoir eu, tout au moins, une amie.
Grâce à vous une robe a passé dans ma vie.

Je pense que c'est un homme dur, qui a été élevé à la dure, qui s'est juré de ne pas finir comme son père à vivoter dans une ferme misérable et qui est prêt à en baver des ronds de chapeaux pour satisfaire son ambition en entraînant sa famille avec lui.
Il gère mal les obstacles (et son amour ou son désir - on ne sait pas très bien - "involontaire" pour Jancis en est un), ne sait pas faire de compromis avec son idée fixe (c'est là qu'il lui a manqué un égal pour lui remettre les idées en place, la pauvre Prue ne faisant pas le poids malgré son courage à lui dire ses quatre vérités à plusieurs reprises) mais je pense qu'il aime sa sœur et même s'il méprise un peu (pas mal ?) sa mère pour sa faiblesse je ne pense pas qu'il lui aurait fait du mal sans l'incendie.

Cet épisode dramatique le rend positivement fou, il pète une durite, KO debout le garçon. C'est à ce moment là qu'il fait n'importe quoi. Il faut malheureusement trois morts pour qu'il sorte de son état second. Et là où je me dis qu'il n'aurait pas été pas complétement le mauvais bougre, s'il n'avait pas été poussé à bout par ce fou-furieux de Beguildy (lui c'est un vrai tordu), c'est qu'il est tué par ses remords.
Mais je pense qu'on tient un vrai traumatisé plutôt qu'un mauvais homme (son père était bien pire que lui).

Je n'imagine même pas quelle réaction peut provoquer l'anéantissement par le feu d'autant d'efforts et de travail. Cette scène est vraiment extrêmement violente.

par la toute fin: Kester arrivant sur son cheval blanc, enlevant la grenouille et la transformant en princesse par un baiser final   . J'ai bien aimé la scène de lynchage avec son mouvement de foule emportée par une chasse aux sorcière aussi cruelle qu'absurde. Je n'ai rien contre l'arrivée de l'homme providentiel au plus fort du désespoir mais la chute m'a paru un peu abrupte et un peu trop lovey lovey - "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants - tadaaam -  THE END". Vu les scènes terribles qu'on venait de passer, j'attendais un peu plus, je ne sais pas, de consolation commune, d'échanges, Prue qui relève la tête et défie la vie, telle Scarlett O'Hara sur les ruines de Tara. Bon, je ne sais pas trop mais en tous les cas je suis un peu frustrée par les dernières lignes.

la "tisane de doigtier" !!! Ceci dit c'est vrai que le remord le tue, ce qui, si l'on peut dire, est à son avantage. Nul doute que Béguildy est le Diable de cette histoire où les gens veulent à tout prix faire entrer la sorcellerie. La sellette, ça existait vraiment, la pauvre femme était attachée sur la planche, plongée dans l'eau et si elle mourait, c'est qu'elle était coupable !!! Comment ne serait-elle pas morte ?? L'arrivée de Kester, oui, c'est vrai, c'est le happy end, trop bref. Mais dès le début du livre nous savons que tout c'est passé il y a longtemps, et que depuis elle est auprès de celui qu'elle aime. C'est peut-être pour ça que Mary Webb ne s'y est plus étendue.