Le Maître est ici - Sarn Deuxième semaine

Ah oui, j'ai frissonné rien qu'en lisant la mention de ce... comment faut-il l'appeler ? Médecin/dentiste (qui se donne en spectacle) ? C'était une autre époque, heureusement que la médecine a fait des pas de géant depuis   .

Merci pour l'illustration Rosalind.

@ Petit Faucon : je pense que si je le relis un jour, j'opterai pour la vo, même si le vocabulaire n'a pas l'air toujours évident, pour découvrir le texte d'origine.

Merci Roz pour l'illustration

C'est vrai que Mère a l'air "gaga", je crois aussi que la vie de couple avec un homme coléreux, peut-être même violent, a dû ébranler sa personnalité.

J'avance en mode "tortue" moi aussi, je savoure

J'arrive à mon moment préféré, la veillée d'amour  

Quelle existence désolée menaient ces femmes, pour qu'une simple veillée leur soit une telle fête ! j'ai bien aimé les petites manigances de Mrs Beguildy pour éloigner son homme. Je plains le pauvre malheureux qu'il est parti soigner, car je ne sais pas ce qui est le plus terrifiant, entre l'opération du vétérinaire et les "soins" prodigués par Beguildy

L'arrivée du tisserand est un grand moment d'émotion, et l'atmosphère lourde de sensualité. Felena est chavirée et est prête à tout !

Spoiler:

Voici l'illustration de l'arrivée du tisserand

Ah ! je ne le voyais pas comme ça, le Tisserand... Un vrai dandy !!

miam, l'est beau le tisserand, pas étonnant que les poulettes caquettent à son arrivée

Rosalind a écrit:

Quelle existence désolée menaient ces femmes, pour qu'une simple veillée leur soit une telle fête !

meuuuu non ! elles menaient une existance normale pour le siècle, pas de cinéma, ni de théâtre, les livres étaient précieux chers et rares, pas de télé, oui la veillée c'était super. Je vais faire mon ancêtre, mais petite, il y avait des veillées organisées dans mon village, et j'adorais y aller surtout la veillée de préparation de la fête de la moisson pour y fabriquer des poupées de blé... la préparation de la fête des vendanges pour aider à cuisiner les rissoles et les meringues du dessert qui nourriraient les vendangeurs, la préparation de la fête des noix pour trier les paniers et en fabriquer des neufs. Il y avait aussi les veillées de préparation des mariages parce que nous fabriquions des roses et des oeillets de papier mousseline blanc pour orner les maisons, les mairie et église, et la grange où se déroulerait le banquet et le bal de mariage. Il y avait ces soirs là, pendant que certain travaillaient des conteurs en patois, des chanteurs qui faisaient chanter tout le monde, et surtout, c'était varié dans les âges, pas de séparation des bébés aux viellards.

Entre, il fallait travailler dans les champs, c'était dur, mais joyeux. Bon Sarn ne prédispose pas à l'ambiance joyeuse, mais tout de même, par moment, l'on sent que malgré tout, les gens ne sont pas si moroses.


Evidemment quand tu compares ta vie à la leur, tu imagines qu'elles sont malheureuses, mais quand on ne connait pas tout ce que nous possédons, .... cela ne manque pas.

Fée clochette a écrit:

:Bon Sarn ne prédispose pas à l'ambiance joyeuse, mais tout de même, par moment, l'on sent que malgré tout, les gens ne sont pas si moroses.  

je suis d'accord, que ce soit Prue, ou mme Béguildy ou les jeunes filles, elles sont toutes à l'affut de ce qui peut amuser ou distraire, ce qui dénote un esprit actif et plutôt optimiste !!

clinchamps a écrit:

Ah ! je ne le voyais pas comme ça, le Tisserand...

Moi non plus

Fée clochette a écrit:

Evidemment quand tu compares ta vie à la leur, tu imagines qu'elles sont malheureuses, mais quand on ne connait pas tout ce que nous possédons, .... cela ne manque pas.  

Ah mais non je ne compare pas. Mais je voulais dire que les distractions semblaient vraiment très rares, c'est pourquoi elles étaient à l'affût de la moindre possibilité d'amusement. Quitte à envoyer les gêneurs au loin

Merci Roz pour l'illustration, Je suis comme Clinchamps, je ne l'imaginais pas comme ça, le tisserand

Fée, notre voix de la sagesse C'est vrai qu'à l'époque, les loisirs sont plutôt rares mais ils profitaient vraiment de chaque occasion J'ai pensé aussi à une volière quand Kester arrive

Je viens de terminer le livre 2 et j'ai adoré la scène de la laiterie. Comme Mary Webb décrit bien les scènes, c'était presque féérique, le soir qui tombe, les branches d'aubépine, quelques rayons de soleil et la jolie Jancis

Cassandre a écrit:

Je suis comme Clinchamps, je ne l'imaginais pas comme ça, le tisserand

Moi non plus, il vaut mieux garder l'image qu'on s'est forgée

Pour revenir à la fameuse phrase Le Maître est ici je pense comme clinchamps.  

Pour Prue, Kester est le maître de son coeur, pour qui elle est prête à donner sa vie, et elle ne connaît pas d'autres références que la Bible, donc c'est cette citation qui lui vient à l'esprit et lui paraît décrire très exactement ce qu'elle ressent.

Ce passage de l'arrivée du tisserand, et l'émotion éprouvée par Prue à sa vue, m'évoque toujours ce beau poème de Marie Noël  

Spoiler:

Ce poème est magnifique

Je pense comme vous, la seule référence de Prue est la Bible. Elle a rencontré un homme et a reconnu en lui, son âme sœur. Elle a pensé aussitôt à ce beau texte de l'évangile. Il n'est pas question dans cette histoire, de mâle dominant et de femme soumise

Même si à l'époque, c'était l'homme qui dirigeait et encore récemment ... L'ouverture d'un compte-joint entre époux est récente, il n'y a pas si longtemps, seul l'homme gérait les comptes et était titulaire du compte bancaire. Imaginez le désarroi d'une veuve, se retrouvant sans mari et sans un sou, vu qu'elle n'avait pas la signature pour faire des chèques

Quand j'étais gamine, j'allais souvent rendre visite à une amie et restais souvent pour le déjeuner, cela nous faisait rire. Le père rentrait du travail et s'asseyait à table, sa femme se précipitait pour le servir et rester debout à ses côtés. Dès qu'il avait soif, il tapait sur son verre et elle le servait. A part ça, ils s'entendaient très bien.

Très très joli poème, Rosalind, excellent choix, cadrant tout à fait avec Sarn, et Prue et ce qu'elle éprouve pour Kester...

Eh bien Cassandre, je te remercie d'avoir eu cette idée de lecture de groupe de Sarn parce qu'il y avait un bon moment que je n'avais pas pris autant de plaisir à lire un livre. C'est bien simple, j'aime tout: la description et l'importance de la nature, l'humour, tous les personnages même plutôt désagréables comme Gédéon ou Beguildy, tous les personnages secondaires et Prue, touchante et intelligente. J'aime son histoire de grenier et le cahier dans lequel elle écrit tout. Elle me touche parce que malgré son bec-de-lièvre, elle croit profondément en l'amour. Et à ce stade de ma lecture, je croise les doigts pour elle et Kester.

Cassandre a écrit:

Imaginez le désarroi d'une veuve, se retrouvant sans mari et sans un sou, vu qu'elle n'avait pas la signature

Si la veuve en question était une godiche, oui, riche, elle se mariait aussitôt, son pécule attirant tous les hommes avides . Je t'accorde que à la campagne, pour faire marcher une propriété, il fallait des hommes pour les gros travaux, mais avec les journaliers qu'elle pouvait embaucher à la tâche, cette femme était plus libre veuve que célibataire ou mariée , elle pouvait gérer ses biens, (enfin nombre de femmes, justement ne se mariaient plus et tenaient à leur liberté de veuve).

Je trouve également Prue touchante. J'aime ce jardin secret qu'elle s'est créé dans le grenier. C'est quelqu'un qui a une grande sensibilité face au monde qui l'entoure.

Pour moi, Gédéon n'est pas vraiment un méchant (ou pas encore, peut être), il est surtout obnubilé par sa réussite. Il travaille beaucoup pour réussir, et emmené sa sœur et sa mère. Du coup, Jancis, même si elle l'attire beaucoup, risque d'être un frein, parce qu'elle ne semble pas vraiment dure au mal comme Prue.

Leur mère me parait simple d'esprit. Prue précise plusieurs fois qu'elle se comporte comme une petite fille cherchant l'approbation de sa fille, ou qu'elle la rassure dans telle ou telle situation.

L’apparition de Kester montre à quel point Prue a été marqué par cette rencontre.

Je continue

Je suis contente que la lecture vous plaise Aradia et Ludi

C'est vrai Aradia qu'elle est touchante notre Prue. Elle m'émeut car elle a cette disgrâce physique mais elle reste bonne et généreuse

Fée j'ai parlé d'une veuve qui se trouvait démunie car elle n'avait plus accès à son argent, son mari détenant la signature sur leur compte bancaire et comme il est décédé, il faut attendre la succession pour avoir de l'argent. Et tout ça prend du temps et en attendant, il faut becter

Ludi enfin quelqu'un qui partage ma compréhension de Gédéon. C'est vrai qu'il est ambitieux mais le traiter d'esclavagiste est vraiment injuste. Car il travaille plus que les autres, premier levé et dernier couché et Prue dit que même quand il doit s'occuper des agneaux, il est quand même à pied d’œuvre pour labourer le matin. Et il souhaite faire partager sa réussite à sa famille et à sa fiancée. De plus, Prue a accepté de le suivre, sous le prétexte fallacieux d'un onguent miracle. Elle est trop intelligente pour croire à ça, non elle veut suivre son frère car elle l'aime et croit en ses rêves.

Je vais me faire lyncher, mais je trouve son personnage assez ressemblant du père Ralph des oiseaux se cachent pour mourir, qui a sacrifié son amour pour de l'argent et ce qu'il apporte.

Cassandre a écrit:

Ludi enfin quelqu'un qui partage ma compréhension de Gédéon. C'est vrai qu'il est ambitieux mais le traiter d'esclavagiste est vraiment injuste. Car il travaille plus que les autres, premier levé et dernier couché et Prue dit que même quand il doit s'occuper des agneaux, il est quand même à pied d’œuvre pour labourer le matin. Et il souhaite faire partager sa réussite à sa famille et à sa fiancée. De plus, Prue a accepté de le suivre, sous le prétexte fallacieux d'un onguent miracle. Elle est trop intelligente pour croire à ça, non elle veut suivre son frère car elle l'aime et croit en ses rêves.

Je vais me faire lyncher, mais je trouve son personnage assez ressemblant du père Ralph des oiseaux se cachent pour mourir, qui a sacrifié son amour pour de l'argent et ce qu'il apporte.

Personne ne lynche personne ici !!
Tout ce que tu dis de Gédéon est juste, Cassandre, mais la même chose avec un zest de chaleur humaine, de compréhension de l'autre ne serait pas mal ! Il n'a que l'ambition, et rein d'autre ! La fin de l'histoire ne fera que le confirmer, hélas !

A propos de Gédéon, Prue a des mots d'une grande justesse et qui je trouve prêtent à réfléchir en dehors même de l'histoire: "Quand on me parle de tel grand homme ou de tel autre, je me dis: "S'il a trouvé le temps de monter si haut, qui a été privé de joie pour sa gloire ? Sur combien de vieillards et d'enfants les roues de son coche ont-elle passé ? A quelles noces sa chanson a-t-elle manqué, et ses larmes, à quels affligés ?" "

Aradia tu cites une phrase que je voulais poster, parce qu'elle est d'une grande justesse. Je me suis même demandée en la lisant, à qui Mary Webb faisait référence

Clinchamps c'est vrai qu'il n'est pas très chaleureux, mais c'est son caractère. Il travaille tout le temps, acharné à son projet alors le reste ... A l'époque en plus, les hommes étaient encore moins à l'aise avec leurs sentiments

clinchamps a écrit:

La fin de l'histoire ne fera que le confirmer, hélas !

On se retrouve en quatrième semaine pour en parler, parce qu'en y réfléchissant, j'ai une interprétation un peu différente .

Et j'ai oublié de dire pour la défense de Gédéon, qu'il a défendu sa sœur quand elle s'est faite insultée

C'est vrai, mais je ne suis pas sûre qu'il l'ait fait uniquement par amour fraternel. Je pense qu'il a été touché dans son orgueil de Sarn. Prue est à lui et il la défend comme il défendrait sa terre ou sa récolte.

Je ne suis pas d'accord, je crois qu'il l'aime, pour elle même et non comme une possession