Le dernier jeu des conquérants - Sarn Quatrième semaine

Ce que je retiens par dessus tout de ce livre, c'est le talent poétique incomparable de Mary Webb dont on sent l'amour profond qu'elle éprouvait pour sa contrée, et combien tout ce qui l'environnait faisait partie intégrante de son être !
Pour parler si bien de la nature il faut avoir une véritable communication intuitive avec elle, charnelle, instinctive, complétée ici par le don de la transcription en mots superbes de cet amour. L'histoire des personnages, eh bien c'est un roman paysan, avec la dureté de la vie, le combat rude pour survivre, c'est un roman humain avec les passions, les vertus et les vices de l'humanité, mais lors de cette dernière lecture, j'ai senti que le décor primait sur l'action pour moi, et que la beauté des descriptions de l'étang, des champs, du ciel et de la Terre passaient au premier plan. Peut-être parce que je l'ai lu de nombreuses fois, et que j'ai maintenant un âge avancé, en tous cas je l'aime toujours autant et je te remercie Cassandre, de nous avoir donné l'occasion d'en reparler en détail !

Merci ma Clinchamps et en plus, tu résumes plus que je ne l'aurais fait ce que je pense de l'écriture de Mary Webb

Merci Roz pour les illustrations  

Je suis comme toi Aradia, je trouve le livre 4 vraiment terrible pour les Sarn. J'ai vu sur Internet que  Lucia Canovi conseille ce livre dans le sien : Marre de la vie ? Tuez la dépression avant qu'elle ne vous tue et je le comprends pour les trois premiers livres mais le quatrième, j'ai eu envie de pleurer à plusieurs reprises

Spoiler:

La pauvre Prue se retrouve bien solitaire et les villageois en profitent pour l'accuser de tous les maux. C'est affligeant de remarquer que certaines choses ne changent jamais. Dès qu'on ne comprend pas un événement ou qu'il se produit un désastre, il faut un responsable

J'ai trouvé aussi la fin un peu rapide mais j'ai toujours cette impression quand j'ai aimé une lecture, j'ai de la peine à quitter cet univers Je ne sais pas où vont s'installer Prue et Kester mais j'aime à penser qu'ils vont aller vivre à la ferme des Sarn. Rien de tel qu'un couple heureux et des bambins, pour démystifier un lieu jugé maléfique.

clinchamps a écrit:

Ce que je retiens par dessus tout de ce livre, c'est le talent poétique incomparable de Mary Webb dont on sent l'amour profond qu'elle éprouvait pour sa contrée, et combien tout ce qui l'environnait faisait partie intégrante de son être !

c'est un roman paysan, avec la dureté de la vie, le combat rude pour survivre, c'est un roman humain avec les passions, les vertus et les vices de l'humanité, mais lors de cette dernière lecture, j'ai senti que le décor primait sur l'action pour moi, et que la beauté des descriptions de l'étang, des champs, du ciel et de la Terre passaient au premier plan.

Tout à fait d'accord avec toi clinchamps

A ma première lecture quand j'étais adolescente c'est bien sûr l'histoire d'amour qui m'a le plus marquée.

Mais lors de cette dernière lecture, et connaissant déjà l'intrigue, j'ai attaché plus d'importance au style et à la poésie des descriptions, et surtout j'ai ressenti beaucoup plus profondément l'emprise de la nature sur les personnages du roman.

L'étang de Sarn lui aussi est un personnage à part entière, et possède un charme ensorcelant ou maléfique, selon qu'il s'agit de Prue ou de Gédéon. Prue est un "double" de Mary Webb, qui souffrait elle aussi d'une difformité physique, et possédait toute la bonté et l'amour de Prue pour ses semblables. Elle va au bord de l'étang pour le contempler, et observer la métamorphose des libellules.
Elle semble être la seule à percevoir la beauté autour d'elle. Tous les autres sont ou trop occupés, ou simplement indifférents.

Cassandre a écrit:

Je ne sais pas où vont s'installer Prue et Kester mais j'aime à penser qu'ils vont aller vivre à la ferme des Sarn. Rien de tel qu'un couple heureux et des bambins, pour démystifier un lieu jugé maléfique.

Je n'ai jamais pensé qu'ils pouvaient vivre à Sarn. Ce lieu est trop chargé de mauvais souvenirs, et Prue a échappé de peu à la mort, je ne l'imagine pas continuant à côtoyer ses persécuteurs.
De plus dans le premier chapitre elle parle de Sarn au passé, je pense qu'elle n'y habite plus.

Sarn est tout ce que vous avez dit, mais en plus, dans cette nature si belle, enchanteresse et parfois maléfique et mystérieuse, Marie Webb décrypte bien ce qui fait le bonheur et le malheur de notre humanité.

La vie rurale est dure, mais  la cupidité, la jalousie et l'envie hantent le coeur des hommes, comme  les superstitions et les jeux sauvages, sanguinaires. Marie Webb peint tout au long du récit des tableaux intimistes qui nous remuent, nous perturbent ou nous émeuvent.

Finalement, le rêve de Gédéon n'est pas plus immoral que de désirer son pavillon  à l'heure actuelle et d'économiser, c'est même une attitude normale. La différence c'est l'époque, Gédéon est paysan et doit le rester pour être dans l'ordre des choses. Il enfreint cette règle, et à cette époque, l'ambitieux n'a aucune sécurité, aucune assurance pour le protéger.

Ce qu'il veut, il doit se le suer, peu lui importe de s'exténuer à la tâche,  d'asservir sa douce soeur, de maltraiter sa mère, (son père l'avait fait avant lui, et je n'oublie pas les coups de ceintures que père Sarn donnait à ses deux enfants pour avoir manqué le service religieux), le but de Gedeon, c'est réussir à tout prix.  Sauf qu'autour de lui, sa réussite est mal vue,  trop d'ambition génére des inimitiés et des haines. Les gens rudes et sans éducation s'accrochent  à des supertitions, des mystères pour qu'au final Prue au bec de lièvre soit considérée comme une pestiférée.

Tout ce monde aurait pu vivre bien, il aurait suffit à Gédéon de se contenter de ce que donnait la nature, il aurait certainement trouvé le bonheur. Sa mère aurait vécu, sa fiancée n'aurait pas été poussée au désespoir et lui ne se serait pas noyé. Gédéon, s'est cru plus le fort, persuadé qu'il pouvait forcer le destin et ignorer la haine de Beguildy.  Son malheur c'est de ne pas avoir vu la bonté chez ceux qu'il utilisait... Marie, montre tout au long de son roman le frère et la soeur, et désigne le mal en Gédéon et le bien en Prue.
Gédéon  l'homme fort, révèle au fil des pages des félures qui le mènent à sa perte, tandis que Prue, défigurée, douce, cache sa souffrance  pour ne peiner personne. Elle s'instruit seule et ensuite raconte l'histoire, c'est admirable. Prue est la figure forte du roman, le pilier de la famille Sarn et Kester ne s'y trompe pas.

Hélas, la volonté de Prue, sa bonté, son instruction et son infirmité en font une proie de choix pour les autres,  doublée d'une sorcière car pour l'époque elle est plus instruite que la plupart des femmes et mêmes des hommes de son entourage.

Lorsque les humains ne comprennent pas, ils condamnent facilement et l'intelligence de Prue la distancie des villageois frustres, crédules. Marie Webb dénoncent les superstitions :  elles engendrent le mal, heureusement, Kester veille.

J'admire le talent de Mary Webb pour brosser le portrait des personnages secondaires. Que ce soit Sammy ou Dorabella, Felena ou Mrs Beguildy, ou même le meunier taciturne, tous sont bien décrits, avec en plus une touche d'humour.

En revanche les deux passages mettant en scène les villageois (au marché de Lullingford avec le combat, et la scène finale avec la description de la montée de la haine chez les villageois manipulés par Grimble et Huglet) sont terrifiants

Je vous livre les deux dernières illustrations  

Jancis et son enfant, tout pâles  



et la très belle scène finale  



Un grand merci à toi Cassandre pour cette lecture de groupe. Découverte ou relecture, je pense que nous y avons toutes trouvé notre compte, et appris beaucoup de choses 

Merci Roz et pour les illustrations et pour ton gentil commentaire

Je rejoins ton point de vue Fée Gédéon voulait changer sa condition et à l'époque, c'était mal vu et c'est son ambition qui entraîne tous ces événements négatifs C'est l'éternel bataille entre le bien et le mal. Gédéon voulait s'enrichir mais n'aime pas la terre qu'il rudoie pour qu'elle produise plus tandis que Prue, douce et généreuse, subit son ambition forcenée tout en restant elle-même.  

Comme Roz, mon seul souvenir était l'histoire d'amour et j'ai adoré replongé dans cet univers à la fois magique et poétique  

Je vous remercie toutes pour votre participation active et vos remarques enrichissantes

Pour poursuivre notre aventure et pour celles qui se sont procurées le DVD, rendez-vous ici

Cassandre merci, Rosalind, j'ai beaucoup aimé les images de ton livre, elles ont le charme d'antan.

Cassandre a écrit:

Pour poursuivre notre aventure et pour celles qui se sont procurées le DVD, rendez-vous ici

A-t-on une date pour une vision commune ? (enfin, à peu près, sur une semaine par exemple ?)

Je trouve aussi qu'une date ou période - plus ou moins large - de visionnage commun serait sympa .

Je suis un peu en retard sur vous (ma sœur s'est mariée samedi, alors j'ai eu pas mal de choses à faire).

Je suis intéressée par le visionnage du téléfilm, mais ne m'attendez pas, d'autant que je suis en vacances vendredi soir

Merci Fée

On pourrait choisir la semaine prochaine, à partir du 7 avril. Car j'imagine que nous avons toutes des projets le week-end de Pâques je n'ai pas trouvé le smiley Oeuf de Pâques

J'attends vos avis

Je ne serai pas là mais je vous rattraperai

D’ailleurs je vais prendre un peu d'avance et commencer mon visionnage

On peut commencer cette semaine ?

Pourquoi pas, moi ça me va, mais ça dépend des autres

Attendons les avis

Comme personne ne s'est manifesté, on peut visionner l'adaptation cette semaine Roz ... si tu es toujours d'accord.

Je ne suis pas sûre de pouvoir cette semaine car je serai absente à partir de vendredi, mais aucun problème je ferai une séance de rattrapage la semaine prochaine .

Je peux t'attendre Tatiana Roz tu reviens quand ?

Pour moi c'est quand vous voudrez !

Cassandre a écrit:

Roz tu reviens quand ?

Le 13. Je vous rattraperai

Et toi Tatiana tu reviens quand ?

Ludi aussi était intéressée

Ce qui serait parfait, c'est que chacun envoie ses dates de disponibilité

Quant à moi, c'est comme Clinchamps, quand vous voudrez

Pas simple l'organisation

Cassandre a écrit:

Et toi Tatiana tu reviens quand ?

Je serai disponible à partir du 8. Comme Rosalind revient le 13, on peut fixer la semaine du 13 justement, non ?

Celles qui ont des obligations s'entendent pour une date et celles qui sont libres suivent !!