Le dernier jeu des conquérants - Sarn Quatrième semaine

Pour les lapons et les inuits il s'agit aussi de suicide (bon, enfin si ça vous intéresse lisez le jour avant le lendemain, mais ça n'est vraiment pas gai, je préfère vous avertir).

Quand à Gédéon, je pense vraiment qu'il n'est pas dans son état normal après l'incendie (folie temporaire ?).

Maintenant, on appelle cet état Trouble de stress post-traumatique.

Fée clochette a écrit:

clinchamps a écrit:

la "tisane de doigtier" !!!

c'était la méthode courante dans nos montagnes, soit les vieux perdaient la tête et ne pouvaient plus servir, et le soir avec la tisane, ils avaient droit à la bonne tisane des jours heureux... La digitale.

On en apprend tous les jours j'ignorais totalement que cette pratique était en usage.

Pour le reste, je n'ai pas grand chose à ajouter à vos commentaires. La moisson - ô combien importante - m'a évoqué un épisode de Lark Rise to Candleford où tout le monde, femmes et enfants compris, participe. Personne ne devait être bien frais après un ou plusieurs jours de glanage.

La fin de Gédéon le rend un peu moins antipathique

Spoiler:

J'ai évidemment hâte de voir ce sombre et fier garçon en chair et en os si je puis dire dans le téléfilm des années 1960.

Je fais partie des un peu frustrées par la toute fin.

Spoiler:

On ne peut que s'attacher à Prue, à son attention aux autres, à son courage et à sa sensibilité.

A la fin de ma lecture, j'ai lu la présentation de Jacques de Lacretelle (que je tenais à réserver pour la fin). Il est bien triste que Mary Webb ait pu si peu profiter du succès de son roman J'ai appris aussi que Stanley Baldwin, le Premier Ministre britannique en poste lors de sa publication le considérait comme l'un des chefs d'oeuvre de la littérature anglaise.

Découverte positive donc, surtout dans le cadre d'une lecture de groupe aussi dynamique , sans que je sois tellement marquée par ce roman.

Tatiana a écrit:

La moisson - ô combien importante - m'a évoqué un épisode de Lark Rise to Candleford où tout le monde, femmes et enfants compris, participe.

Tout comme toi Tatiana, j'avais les images de cet épisode en tête en lisant   .

S'agissant de l'incendie, il m'a rappelé l'adaptation de "Loin de la foule déchaînée" de Thomas Hardy
(je ne cite que le téléfilm car je n'ai pas lu le roman )

Je viens de le finir, et la description

Spoiler:

Bien sûr que Gédéon ne pouvait pas en ressortir indemne !! Bien sûr

Spoiler:

Et que dire de l'attitude des villageois,

Spoiler:

Mais je suis toujours turlupinée par cette histoire de trouble des eaux, car il apparaît que c'est très ponctuel (le trouble s'était produit pendant la nuit) et violent (les nénuphars s'agitent sur leurs ancres) comme si il y avait là dedans quelque chose qui sortait en bouillonnant du fond de l'étang tous les ans à date fixe...... ce ne peuvent pas être des larves de libellules, aussi nombreuses soient-elles... mais je crois que je ne saurai jamais à quoi Mary Webb faisait allusion !!

C'est vrai qu'avec ce livre, les sujets abondaient, ce qui n'est pas toujours le cas.

Tatiana  la tisane n'était pas une règle générale, loin de là, mais des "Gédéon" il y en avait un peu partout sur terre et si Marie Webb en parle ce n'est pas pour "agrémenter d'une touche horrible" son récit, c'est par soucis de vérité ... , un village du 18 e ou même du 19e c'était un microcosme souvent en autarcie, aller à la ville recelait de l'exploit parfois (même aller à l'église pouvait s'avérer perilleux dans mes montagnes)  tout le monde se connaissait, l'entraide n'était pas un vain mot, il fallait de nombreux bras pour arriver à bout de certains travaux, cependant, certaines familles étaient plus boudées que d'autres, les haines persistaient pendant des générations sans que l'on sache parfois pourquoi et alors  l'entraide devait être cherchée dans un autre village ce qui à mon avis était ridicule, mais les humains sont ainsi, pas toujours raisonnables et très cruels.

Pour celles qui ne la connaissent pas :

Citation :

Jadis, la Digitale pourpre, était considérée comme une plante magique associée à la magie blanche. En vieux pays celte, les femmes badigeonnaient les interstices du dallage de leurs chaumières avec une préparation à base de gants-de-Notre-Dame. Les forces souterraines néfastes ne pouvaient plus faire irruption1.

De là vient la digitaline...

et comme tout ce qui tue, cela soigne aussi l'insuffisance cardiaque.

La digitale pourpre est une fleur magnifique, et dans mon jardin de montagne (que je n'ai plus d'ailleurs) j'avais sous les sapins ces mêmes digitales, c'est magnifique, et souvent haut de deux mêtres, les clochettes ou doigts en rang serrés donnent une fleur somptueuse, que mes enfants n'avaient pas le droit d'approcher, de toucher et de cueillir.

Après avoir retourné internet, j'ai trouvé une référence sur le trouble des eaux, dans Blessing of Toads: A Gardener's Guide to Living with Nature (Country Living Series) de Sharon Lovejoy.

On peut consulter un extrait là ().
Dans cet extrait, l'auteur fait référence au roman de Mary Sarn et évoque l'hypothèse de Fée Clochette, à savoir le bouillonnement lié à l'émergence de myriades de libellules.

Citation :

[...] I read through my portfolio of fieldnotes. One page was devoted to quotes from the 1924 classic Precious Bane, by Mary Webb. In it she describes a phenomenom called "the troubling of the waters", when the clear pond churn with the emerging bodies of the dragonflies naiads.

L'auteur parle aussi de nuées de libellules en migration décrites en 1860.

Très intéressant, merci MissA !!

J'ai fini le premier chapitre sur la moisson. Qui se finit par un pressentiment de Prue. Je me demande bien sur qui le malheur va tomber.
Bon, j'ai un petit souci avec l'histoire entre Prue et Kester, j'aime bien les deux personnages et j'aime bien leurs petites conversations mais j'ai du mal à comprendre la rapidité et l'intensité de leurs sentiments. Je ne sais pas si par la suite, ils vont se voir davantage et je sais bien qu'il s'agit d'un coup de foudre pour elle mais j'ai une petite déception à ce sujet. On reste en surface de leur histoire, si histoire il y a ensuite. Mais enfin, c'est juste un tout petit bémol.

Non, je trouve leur histoire crédible. Après tout, ils se sont vus quelques fois et chaque fois, Kester a pu admirer le caractère de Prue et il tombe amoureux d'elle peu à peu

Je n'ai pas compris la phrase de Beguildy "Les poches du châtelain craquent d'argent français" Est-ce un erreur de traduction ou l'argent français valait plus que l'argent anglais

Si quelqu'un l'a, je veux bien la recette de la "tisane de doigtier"

je n'ai pas évoqué Féléna, une femme libre qui se moque des commérages, qui a de la répartie et la seule à défendre

Spoiler:

Citation :

'You canna stop it,' says Sarn. 'No power in the 'orld can stop it now.'
'Yet stop it I will,' says the mester. 'Hanna I cursed ye by fire and by water? Hanna I told ye you were born
under the threepenny planet and canna keep money? Hanna I said you'll be poor in life and die in the water? Eh?'
'Well, it's a pity for ye, seeing you be a wise man and all, to be put in the wrong,' says Sarn, 'but harvest be in
and I be a rich man.'
'You binna a tenth nor a hundredth part as rich as young squire. His pockets be crammed ooth French money,'
shouts Beguildy. 'You shanna have my girl, Sarn.'
'I've got her, seemingly,' says Sarn, as calm as calm could be, and that drave Beguildy right out of mind. He
puck up the blunderbus as he keeps by the window ready for the fox, and he went for your brother with the butt
end.

Beguildy soupçonne que le jeune Camperdine fait de la contrebande avec les Français.

Nous sommes à l'époque du Blocus continental. Napoléon voulait mettre à genoux les Anglais en fermant les frontières de l'Europe à leurs produits manufacturés. Qui dit blocus, dit aussi trafic illicite, il y a toujours des plus malins qui forcent le passage, et c'est ce qu'insinue Béguildy qui méprise la richesse en blé de Gedeon gagnée à la sueur de son front, alors que Camperdine à les siennes pleines à craquer d'argent gagné en fraudant Napoléon, il doit se faire payer en or, cette fortune là plait d'avantage à Beguildy, qui y voit un signe d'intelligence à rouler "Boney".

Dans l'étang, il n'ya pas que des libellules qui montent à la surface, mais aussi un grand nombre d'autres petites bébêtes telles que
Punaises d’eau,
Éphémères
Libellules
Moustiques
Dytique
Phryganes et autres..... sans oublier les grenouilles qui pondent et coassent...

Tous grouillent et montent à la surface pour leur vie terrestre souvent  à la même époque, l'étang est très perturbé. Hier avec mes petits enfants, nous sommes allés voir l'étang à côté de chez moi, c'était plein de vie, entre les carpes qui viennent à la surface sautent pour attraper les mouches et moustiques, et les couples de colvert qui viennent d'avoir leurs canetons, les hérons qui pêchaient, et bien nous étions émerveillés. La surface était pleine de remous, de bulles, de tourbillons et de flocs avec les grenouilles   .

Merci à MissAcacia et pour augmenter notre érudition, je viens de trouver un super blog sur la migration des dragons flies (je connaissais la migration du papillon monarque seulement )

Citation :

http://odonatas69a.blogspot.fr/2013/10/la-migration-des-libellules.html

http://www.ted.com/talks/charles_anderson_discovers_dragonflies_that_cross_oceans

je suis bien d'accord sur le microcosme débordant de vie qu'est un étang... Mais là il est question d'un évènement ponctuel, bref et n'ayant lieu qu'une fois par an à date fixe, et c'est ça qui m'interroge. Et ça m'a toujours intriguée, parce qu'en plus cela rajoute un côté mystérieux à cet étang-là, sans compter la levée pavée qui descend dans l'eau et cette histoire de village englouti, plutôt légendaire d'ailleurs, tout cela crée une atmosphère tout à fait particulière, je trouve.

certes, le mystère est bien là, mais à cette époque, ce qui ne s'expliquait pas scientifiquement était mystérieux et c'est bien pour ça que les sorciers de tout genre faisaient recette  Beguildy en est un exemple.

Le blog signalé est super, et franchement, même si je n'ai jamais vu ce genre de migration, cela me laisse envieuse d'assister à un tel événement.

Merci ma Fée, tu es une mine d'infos Et au bord de ton étang, il n'y a pas Kester

Je suis toujours preneuse de la recette de la "tisane de doigtier

Cassandre a écrit:

Je suis toujours preneuse de la recette de la "tisane de doigtier

Tu prends des feuilles de digitales (photo ci-dessus)... et tu fais infuser !!

Cassandre ! qui veux-tu éliminer ?

j'ai tellement peur de cette plante que je l'admire mais de loin

Pas ma chère maman Mais au boulot, j'en ai tellement marre de ces petits c... qui prennent les plus de 50 ans pour des grabataires inutiles C'est mon coup de gueule du jour, marre de la biberonisation de la société

L'eau de muguet, c'est bientôt la saison et c'est plus facile à trouver que de la digitale, discret et efficace pour ce genre d'affaire (je dis ça, je ne dit rien... ).
Ou un crumble aux baies de muguet, d'arum et de morelle (pas trop cuites), de la salade de feuilles de pomme de terre, etc... on peut s'amuser un moment .

merci MissAcacia il y a eu la Brinvillier, le poison ne passera pas par Lambton, Cassandre oublie tout et fait de la verveine, c'est bon pour la digestion

Merci MissA

Je te rassure ma Fée, ma grosse colère m'a déjà passée

Je continue ma lecture et l'épisode

Spoiler:

Et comme toujours, j'ai apprécié l'écriture de Mary Webb et son pouvoir extraordinaire de décrire les situations, tel qu'on s'y croirait

serendipity a écrit:

S'agissant de l'incendie, il m'a rappelé l'adaptation de "Loin de la foule déchaînée" de Thomas Hardy
(je ne cite que le téléfilm car je n'ai pas lu le roman )

J'ai pensé aussi à cette adaptation,  pour la moisson également.

La description de l'incendie est terrifiante, et on comprend que Gedeon perde la tête après l'anéantissement de tous ses efforts.

Voici l'illustration de la fête de la moisson


Et Gédéon regardant passer le char qui emporte Mrs Beguildy et Jancis


Dans la famille des méchants j'ajoute Tivvy, pour qui je ne trouve aucune excuse. C'est une sale petite peste qui a tout fait pour envenimer les choses 

Eh bien, la dernière partie n'est pas drôle !

Spoiler:

Quant à Prue, heureusement son histoire finit bien mais comme beaucoup d'entre vous, je trouve qu'elle finit un peu trop vite. C'est quand même le seul aspect positif du livre. J'imagine Prue aller vivre dans la belle maison de Kester et être enfin (elle le mérite tellement !) heureuse.

Ce fut une lecture passionnante, vraiment j'ai adoré. Je n'oublierai pas Prue de sitôt, c'est une belle héroïne de roman.