Lecture de groupe : Femmes et filles d'Elizabeth Gaskell (2ème partie)

Découpage : chapitres 16 à 30 inclus

J'avance plus vite que prévu (j'ai du mal à m'arrêter dans ma lecture) donc je poste mes impressions au chapitre 22 pour être sûre de ne pas les oublier

La rencontre entre Mrs Gibson et le Squire est amusante, confrontation entre deux mondes et deux personnalités : son attitude à elle est très impolie, une fois encore elle ne pense qu’à elle, sans une pensée pour cette pauvre Mrs Hamley qui ne demande pourtant pas grand-chose. Le Squire a bien du mal à se contenir, on le sent bouillir intérieurement.

Les passages sur le foyer Hamley sont très émouvants, où rien ne va plus. Gaskell a su, malgré la brièveté des apparitions de Mrs Hamley et grâce à sa très bonne caractérisation en quelques traits, mettre en valeur l’affection qui l’unit à Molly. L’analyse des personnages est très profonde : la dépression du Squire, le désarroi de Roger qui est le confident de son frère, etc. Osborne est tellement idéalisé par son entourage que la réalité est tout autre, même s’il reste un jeune homme droit et aimant. Roger a bien des qualités qui ne semblent intéresser personne. C’est lui qui réussit là où son aîné aurait dû triompher pour faire la fierté de ses parents.

Cynthia est enfin arrivée   j'étais presque aussi impatiente que Molly de la rencontrer   . On ne saurait être plus différente que Molly, qui est la gentillesse incarnée, toujours attentive aux autres. Elle est entourée de bien des mystères (sa relation avec Mr Preston notamment, pour qui elle affiche une froideur évidente), mais attachante en dépit de ses défauts, qu’elle reconnaît aisément. La distance de sa relation avec sa mère contraste avec celle, très forte, qui unit Molly à son père. La faute en revient à Mrs Gibson, qui a éloigné sa fille à la première occasion alors qu’elle ne demandait qu’à aimer sa mère.

Des signes de regret de Mr Gibson sur son mariage apparaissent de temps à autre, heureusement ses occupations médicales l’éloignent beaucoup de chez lui. Il faut dire qu’une belle-mère aussi brusque a de quoi déconcerter : elle impose par exemple à Molly de refaire sa chambre en se débarrassant de meubles hérités de sa mère. Quel manque de tact . Et ne pense qu’à caser sa fille avec un riche parti (ce n’est certes pas la première mère dans la littérature à avoir cet objectif   ).

Moi aussi, j'avance plus vite que prévu. Le lecture est facile et passionnante, je n'arrive pas à reposer le bouquin. A chaque fois, je me dis "allez, encore un chapitre" !

Je suis fascinée par la capacité de Gaskell à faire vivre un petit univers comme ça, où chaque personnage a son importance (des Browning à Roger en passant par Cynthia) et où les personnalités sont bien marquées, ce qui je trouve donne ce côté passionnant et vivant, aucun passage n'est ennuyeux. Elle est très douée aussi pour décrire les aspects psychologiques de Lord Cumnor par ex ou d'Osborne.

Cynthia ressemble à sa mère avec ce côté superficiel et égoïste mais elle s'en éloigne par sa lucidité sur elle-même et par sa gentillesse envers Molly. Même si Mrs Gibson n'est pas méchante, elle est toujours en train de calculer.
J'aime toujours autant Molly, mélange de douceur et de détermination.

Et j'aime aussi apprendre les us et coutumes de l'époque, notamment à l'université avec les senior wrangler ou les fellowship.

Aradia a écrit:

Et j'aime aussi apprendre les us et coutumes de l'époque, notamment à l'université avec les senior wrangler ou les fellowship.

Le mystère s'épaissit autour de Cynthia, la pauvre Molly a bien du mérite 1) de supporter les tentatives de sa belle-mère pour tenter de caser Cynthia avec Osborne, tout en connaissant (c'est un avantage pour elle) la réalité de la situation de ce dernier 2) de voir Roger faciné par Cynthia au point que leur complicité en pâtit et 3) d'évoluer auprès d'une "soeur" au comportement parfois étrange. Mrs Gibson n'a vraiment rien à envier à Mrs Bennet en terme de calculs matrimoniaux...

La scène du bal est à savourer, en particulier la fin lorsqu'apparaît enfin la duchesse... sans diamants .

Je continue à apprécier énormément la peinture de cette société provinciale. Les relations tendues chez les Hamley sont aussi magnifiquement rendues. On comprend que Roger en ait assez de jouer le rôle de médiateur entre son père et son frère. Il n'empêche que j'ai du mal à comprendre pourquoi Osborne s'entête à ne pas tout révéler à son père, car à se taire il entretient le climat tendu. Mr Gibson a raison lorsqu'il lui conseille la vérité, au risque de provoquer d'abord une colère monumentale chez le Squire.

C'est vrai qu'il est presque énervant cet Osborne à se taire ainsi et à faire durer par la même occasion le conflit avec son père. Mais je me dis qu'à l'époque, ça devait être une sacrée provocation qu'un homme bien né se marie avec une bonne d'enfants.

J'ai beaucoup aimé aussi la scène du bal, avec les grands de ce monde qui arrivent en retard et la duchesse mal habillée et sans diamants.

Et puis, notre petite Molly commence à tomber amoureuse, sans même s'en rendre compte.

Dur de poster mes impressions sachant que j'en suis déjà à la dernière partie, mais dans les événements marquants de cette deuxième partie, on a bien sûr l'arrivée de Cynthia, véritable "heroine"si on peut dire et qui est un personnage intéressant même si pas si attachant que ça. J'aime néanmoins beaucoup sa complicité immédiate avec Molly, c'est mignon.
Par contre les hommes qui tombent tous comme des mouches sous son charme, c'est un peu lassant^^ Surtout quand il s'agit de quelqu'un d'aussi intelligent que Roger
Sinon comme vous, je déplore le manque de communication d'Osborne, c'est triste tous ces moments ratés avec son père...
J'aime beaucoup la peinture de ce petit microcosme, les personnages sont bien attachants

Je me suis posé la même question sur Roger. Comment lui, simple, solide et intelligent, peut-il aussi tomber sous le charme facile et superficiel de Cynthia ? Erreur de jeunesse. Mrs Hamley en parle dans la 1ère partie, elle dit que les jeunes hommes seront d'abord attirés par la beauté facile mais que Molly plaira davantage ensuite.

Aradia a écrit:

Et j'aime aussi apprendre les us et coutumes de l'époque, notamment à l'université avec les senior wrangler ou les fellowship.

ça existe toujours

Je suis fort avancée dans la troisième partie. N'étant pas chez moi la semaine dernière j'ai pris des notes sur papier mais impossible de les retrouver.
De tête:
- on rencontre enfin Cynthia m'as nous n'en apprenons pas tellement plus à propos du mystère "Preston", au contraire le mystère s'intensifie.
- pauvre Molly qui se rend compte peu à peu qu'elle aime Roger...et le voilà fou de Cynthia! Roger me déçoit, je le pensais plus malin, comme Aradia.
-Molly et Mr Gibson s'éloigne peu à peu.
-nous avons eu note scène amusante avec le bal et la Duchesse!
-je pensais voir un peu plus Lady Hariett
- j'aime bien le petit groupe Osborne, Roger, Molly, Cynthia qui se forme mais tout est un peu "gâché " par Mrs Gibson qui joue les marieuses et Roger qui tombe amoureux de Cynthia.

Ah, comme ça fait plaisir de lire vos commentaires

Maureen, je te rejoins sur Roger : je me souviens aussi qu'il m'avait un peu déçu au cours de ma lecture (même si je l'adore, finalement ), et sur ce qu'il fait endurer, involontairement, à Molly

Aradia a écrit:

Comment lui, simple, solide et intelligent, peut-il aussi tomber sous le charme facile et superficiel de Cynthia ?

Miss Maureen a écrit:

pauvre Molly qui se rend compte peu à peu qu'elle aime Roger...et le voilà fou de Cynthia! Roger me déçoit, je le pensais plus malin, comme Aradia.

Juliette a écrit:

Maureen, je te rejoins sur Roger

C'est justement parce que Roger est ce qu'il est, qu'il est ébloui par Cynthia ! il nous joue le ver de terre amoureux d'une étoile, avant d'avoir les yeux dessillés et le coeur ouvert à Molly. Cynthia, c'est l'attrait de l'inconnu, le plaisir de se faire taquiner, la coquetterie incarnée, le flirt, alors que Molly est tout à fait le contraire, ah la la, c'est jeunes gens !  

Oh, mais je ne critiquerais jamais Roger Il est humain, après tout

Oui Roger est très humain! Contrairement aux héros que nous chérissons ici. Quant on y réfléchit, Roger a été très peu en contact avec les (jeunes) dames, pas de soeur, pas d'école mixte, les jeunes filles rencontrées étaient sans doute intimidée par le fils d'un squire... alors quand Cynthia arrive toute franche, toute prête à l'écouter, jolie comme un coeur, il n'a pas d'autre solution que d'en tomber amoureux... Je peux facilement citer des histoires de ce genre que ma grand-mère m'a racontées, et c'était il y a moins de 60 ans!
Oh pauvre Roger qui n'a pas vu les pièges féminins se refermer sur lui!

Merci Fée Clochette d'avoir "remis l'église au milieu du village!"

De cette deuxième partie, je retiendrai mon antipathie croissante envers Mrs Gibson, qui, peut-être n'a pas de méchanceté consciente, mais dont l'égoïsme, la vanité et, disons-le, la sottise, en tiennent vraiment bien lieu ! Comme j'admire la patience de Molly ! Mr. Gibson est obligé, quand il est seul, sur son cheval, de faire un travail intérieur pour constater formellement les bienfaits de son mariage, sinon il pourrait bien se laisser aller à le regretter !!
Cynthia est un être charmant, assez superficiel aussi (mais élevée comme elle l'a été, ça n'a rien d'étonnant !) mais elle n'est pas sotte, elle, et sa lucidité à mettre à jour les pauvres ruses de sa mère est assez réjouissante. J'ai hâte de savoir quelle anguille elle a laissé sous la roche de M.Preston !!
Un autre qui me porte sérieusement sur les nerfs, c'est Osborne ! Mais lui aussi, adulé, flatté, encensé, comment en serait-il autrement ? Enfin, il est malade, bien qu'on ne sache pas encore ce qu'il a, et cela explique son apathie, sans pour autant excuser son attitude ! C'est vrai que le Squire est si pétri de préjugés de caste que je comprends que son fils n'ose pas lui révéler son mariage !!
Et maintenant les deux héros : Roger et Molly, tellement bien sous tout rapport que j'en suis à espérer un petit défaut quand même ! heureusement que Molly avoue "bouillonner de colère" contre sa belle-mère, même si cela reste intérieur mais Roger, qui se met en quatre pour Osborne, l'entretenant lui et sa femme !! Et Osborne qui trouve ça si naturel !
Et toujours j'admire la finesse légèrement ironique de la plume de Mme Gaskell pour nous faire partager les évènements, la psychologie de ce petit univers. Un excellent roman, vraiment, on est loin de Ruth !!

Je n'ai pas grand chose à ajouter à ce que vous avez dit, mais je voulais juste dire que j'adore Cynthia Certes, le coté "les hommes s'évanouissent devant moi" est un peu casse-pied, mais j'aime beaucoup son ironie, sa conscience de ses défauts, et son amitié immédiate avec Molly. Cela fait au moins un avantage au mariage de Mr Gibson (on les cherche)

Ce qui se passe à Hamley Hall est tellement triste, même si au final ils deviennent tous énervants : Osborne, dont on connaît enfin le secret, à s'entêter, son père à s'enfermer, et Roger à tomber bêtement amoureux de Cynthia !

Et avec tout ça, le mystère Preston s'épaissit...

Par contre, désolée, mais je continue à trouver certains passages un peu longs... Le bal sans diamants, par exemple

J'ai avancé à l'allure d'une tortue depuis le mois de juillet, non pas que ce livre manque d'intéret, mais c'est juste que j'ai connu une période de blocage monstre où, je n'arrivais pas à lire 2 phrases à la suite. J'ai miraculeusement repris la lecture en septembre pendant une période de repos.
Là, ma lecture va plus vite et j'en suis aux derniers chapitres.
J'ai lu vos commentaires et je vous rejoins sur beaucoup de points.

Tatiana a écrit:

... j'ai du mal à comprendre pourquoi Osborne s'entête à ne pas tout révéler à son père, car à se taire il entretient le climat tendu. Mr Gibson a raison lorsqu'il lui conseille la vérité, au risque de provoquer d'abord une colère monumentale chez le Squire.

Aradia a écrit:

C'est vrai qu'il est presque énervant cet Osborne à se taire ainsi et à faire durer par la même occasion le conflit avec son père. Mais je me dis qu'à l'époque, ça devait être une sacrée provocation qu'un homme bien né se marie avec une bonne d'enfants.

clinchamps a écrit:

Un autre qui me porte sérieusement sur les nerfs, c'est Osborne ! Mais lui aussi, adulé, flatté, encensé, comment en serait-il autrement ? Enfin, il est malade, bien qu'on ne sache pas encore ce qu'il a, et cela explique son apathie, sans pour autant excuser son attitude ! C'est vrai que le Squire est si pétri de préjugés de caste que je comprends que son fils n'ose pas lui révéler son mariage !!

C'est le personnage qui remporte La Plame du manque de communication, ou dois-je dire de discernement. C'est un être aérien, qui n'a presque aucune conscience de ce qui se passe autour de lui. Décrit au début comme intelligent, brillant, fin, ...Je m'attendais à retrouver au moins un peu de discernement et de clairvoyance de sa part. Mais, il ressemble à ces intellectuels (pseudo-intellectuels) qui voient la vie depuis un petit nuage. Est-ce sa faute, cependant? Quand on a été élevé dans cet esprit de "sublimation", adulation, portés aux nues depuis sa naissance par un entourage émerveillé. Pendant que d'autres, conscients qu'ils doivent lutter pour se trouver une place, prennent connaissance des réalités de la vie. Au départ souvent, la beauté, la grâce, un peu d'esprit...font la différence.    

clinchamps a écrit:

De cette deuxième partie, je retiendrai mon antipathie croissante envers Mrs Gibson, qui, peut-être n'a pas de méchanceté consciente, mais dont l'égoïsme, la vanité et, disons-le, la sottise, en tiennent vraiment bien lieu ! Comme j'admire la patience de Molly ! Mr. Gibson est obligé, quand il est seul, sur son cheval, de faire un travail intérieur pour constater formellement les bienfaits de son mariage, sinon il pourrait bien se laisser aller à le regretter !!

Je l'ai prise en grippe dès sa première rencontre avec Molly lorsqu'elle a mangé la collation offerte à cette dernière.   Cela donne un aperçu de son égoïsme.  

Aradia a écrit:

J'ai beaucoup aimé aussi la scène du bal, avec les grands de ce monde qui arrivent en retard et la duchesse mal habillée et sans diamants

C'est la partie la plus amusante dans ces chapitres. Cela me rappelle un peu l'esprit de Cranford.    

clinchamps a écrit:

Cynthia est un être charmant, assez superficiel aussi (mais élevée comme elle l'a été, ça n'a rien d'étonnant !) mais elle n'est pas sotte, elle, et sa lucidité à mettre à jour les pauvres ruses de sa mère est assez réjouissante. J'ai hâte de savoir quelle anguille elle a laissé sous la roche de M.Preston !!

C'est clair que Cynthia est un être éblouissant. C'est un peu le sosie d'Osborne mais en plus sympathique. Belle, gracieuse, intelligente, ...elle ne laisse pas son entourage indifférent. Ces êtres que la nature a doté, dès le départ, d'un bagage qui leur taille une place de choix auprès des autres, sans aucun effort à fournir.

Roger m'a plu, dès son entrée en scène. Le talent d'Elisabeth Gaskell a faire sortir de l'ombre des personnage qui paraissent insignifiants auprès de leur entourage. Roger le mal aimé est devenu sous la plume de Gaskell un être lumineux pour le lecteur. Nous l'aurions rencontré en vrai, la réaction aurait été semblable à celle de son entourage. C'est pour cela qu'il "déçoit" avec son éblouissement devant une Cynthia lumineuse!

Je rejoins Miss Maureen. en plus de sa "mise à l'écart" par ses parents,

Citation :

Roger a été très peu en contact avec les (jeunes) dames, pas de sœur, pas d'école mixte, les jeunes filles rencontrées étaient sans doute intimidée par le fils d'un squire...

. Bien résumé.
Quant à Molly, elle est parfaite et très touchante par son intégrité, sa loyauté à ceux qu'elle aime, à porter un regard positif sur les choses. J'aime aussi sa relation avec Cynthia. J'ai l'impression qu'elles se complètent. L'une apporte à l'autre ce qui lui manque

Et Clinchamps, je te plussoie totalement; Nous sommes loin, très loin de "Ruth"

Merci pour ton avis, Ysabelle   Je te rejoins sur bien des points, sauf sur ta comparaison d'Osborne et de Cynthia :

Ysabelle a écrit:

C'est clair que Cynthia est un être éblouissant. C'est un peu le sosie d'Osborne mais en plus sympathique. Belle, gracieuse, intelligente, ...elle ne laisse pas son entourage indifférent.

Je pense que le fait qu'Osborne ait été adulé par ses parents joue beaucoup dans son caractère et son existence. Or, pour ce que nous en savons, Mrs Gibson s'est au contraire "dépêchée" de se débarrasser de sa fille en France et globalement, ne l'admire pas particulièrement.

Je n'ai pas lu Ruth, mais il semblerait que je ne râte pas grand chose, c'est ça ?

J'ignore pourquoi, je suis très attachée aux Hamley, alors qu'ils m'énervent tous autant qu'ils sont Franchement, Osborne qui utilise l'argent de son frère et trouve ça parfaitement normal Et ne parlons pas du Squire...(comment ce mot a-t-il été traduit, d'ailleurs ?)
Mais lui au moins (Osborne) ne tombe pas aux pieds de Cynthia au premier regard, et même, il tombe amoureux d'une bonne française (en français dans le texte, s'il vous plaît), c'est tellement mignon

Merci pour ton retour Ysabelle, c'est toujours aussi sympa de prolonger sa lecture en lisant d'autres échos. Par ailleurs je suis ravie que tu sois venue à bout de ton blocage de lecture   quoi de mieux que cet excellent Gaskell pour y reprendre goût ?

J'aime beaucoup ton analyse d'Osborne.

Léti a écrit:

Je n'ai pas lu Ruth, mais il semblerait que je ne râte pas grand chose, c'est ça ?

Effectivement. Tu as dû constater qu'il n'a pas remporté beaucoup de suffrages lors de notre lecture de groupe de l'an dernier   Disons que ce sont deux romans radicalement différents, ne serait-ce que par le ton, sans parler de leurs sujets. Ruth est très ancré dans une époque où la condition féminine a de quoi révolter aujourd'hui. Personnellement j'ai eu du mal à m'attacher à elle. Le propos est très sombre, moralisateur, et il manque la galerie de personnages savoureux qu'on a tellement de plaisir à suivre ici.

Citation :

Mais lui au moins (Osborne) ne tombe pas aux pieds de Cynthia au premier regard, et même, il tombe amoureux d'une bonne française (en français dans le texte, s'il vous plaît), c'est tellement mignon

Certes, mais qui sait si, célibataire, il n'aurait pas succombé aux charmes de la belle Cynthia ? Bon c'est un peu facile, mais quand même, Roger a des excuses (il n'a pas eu l'occasion de côtoyer des femmes aussi "tendance" que Cynthia, la naïveté de la jeunesse...)