Arthur CONAN DOYLE: vous avez dit Holmes? - les récits originaux et la série Granada

Clélie, je suis comme toi, je trouve cet épisode un peu dérangeant voir indécent, un Mr d'un certain âge qui s'injecte des hormones d'animaux pour combler sa jeune fiancée ... bof, bof ...
mais on peut dire que C. Doyle était en avance sur son temps; le précurseur du dopage....

J'avais trouvé ça très limite, en effet...
Etant donné que j'ai volontairement évité de lire la nouvelle dans mon recueil, j'ignore complètement si le contenu original est le même...

Bon, je viens de voir cet épisode, assez spécial effectivement. Mais il ne s'agit pas que de l'histoire, les effets de mise en scène sont assez simplistes, et avec tout le respect que j'ai pour cet immense acteur, J. Brett, n'était pas au mieux de sa forme. Je crois savoir qu'il a été malade à une époque. Rien de bien extraordinaire donc, à part ce petit mot de Holmes au début : (je cite approximativement) "Watson, venez si cela vous convient, et si cela ne vous convient pas venez quand même", et notre Watson d'arriver tout furieux, mais c'est le seul échange un peu pétillant entre les deux personnages...

Ah oui, ce petit mot qu'il lui écrit... "si cela ne vous convient pas, venez quand même..." Et à ce moment, on voit d'ailleurs la très belle écriture de Jeremy Brett (oui, je sais, je m'extasie sur tout, même sur la manière dont il tient son crayon )

Plus sérieusement, cet épisode est très étrange en général.

Et puis, il est vrai que JB était très malade. Il était maniaco-dépressif de longue date et souffrait du coeur. De plus, ses traitements étaient contradictoires... d'où le fait qu'il est parfois très mal en point dans certains épisodes. Quand on lit le bouquin "The man who became Sherlock Holmes : the tortured mind of Jeremy Brett", on se rend compte à quel point il souffrait. Il jouait une scène de quelques secondes, puis devait se reposer pendant 1/2h. Et je crois savoir que ça allait de mal en pis au fil des mois... Sachant cela, je n'ai jamais eu le courage de regarder les derniers épisodes de la saison 4. Je trouve ça pratiquement insupportable, ça me fend le coeur.

Notre Holmes du jour, "le retour" :

à 13h 35 sur TMC

LES SOUVENIRS DE SHERLOCK HOLMES : Le mystère de Glavon Manor (1/2)

Citation :

Depuis plusieurs nuits, Sherlock Holmes refait le même rêve...Dans le même temps, il est appelé par Lord Robert St Simon car sa femme a disparu leur jour de noces...

et à 14h 30 , la seconde partie

LES SOUVENIRS DE SHERLOCK HOLMES : Le mystère de Glavon Manor (2/2)

En toute objectivité, cet épisode long est sans doute le plus mauvais de la série... Du grand n'importe quoi...

Enfin, désolée pour ceux ou celles qui aimeraient...

je plussoie, Clélie, j'ai decroché à la première partie, Jeremy Brett fait vraiment de la peine à voir dans cet épisode.

En effet, lady Clare. C'est davantage de voir JB très mal en point qui m'a rendu cet épisode douloureux, que le scénario (même s'il est très vaseux)...

J'avais dans l'idée de faire quelques caps de l'épisode The dancing men de la saison 1... J'ai un très bon souvenir de celui-là...et JB, n'en parlons pas... Même si j'avoue que j'avais eu un peu la frousse au début, car la mise en scène est vraiment très réussie...

Au fait, je pense que j'aurai aussi le temps de poster quelques caps des 3 Mousquetaires avec JB sur le topic consacré... Je ne voudrais pas vous décevoir, mais la réalisation n'est franchement pas terrible. Même si mes acteurs sont très bons, il y a vraiment des aberrations de mise en scène et de positionnement de caméra, qui sont à la limite du risible...

Notre petit Holmes de demain mardi sur TMC (en deux parties)

Citation :

14h 25 : Les souvenirs de Sherlock Holmes

Le mystère de Glaven Manor

Le mariage de St Simon et de Hettie Doran fait la une de tous les journaux londoniens. La jeune Américaine, héritière d'un homme qui fit fortune en Californie lors de la ruée vers l'or, est réellement un parti très avantageux. Cependant, le jour même des noces, Hettie disparaît, au grand désespoir de son promis...

Alors, soyons clairs : c'est l'épisode à éviter ! (avec sans doute le maître-chanteur d'Appeldore)

Trèèès mauvais... Désespérant même... Un mélange malhabile de la nouvelle Le ruban moucheté et de La Pensionnaire voilée (qui fait partie des Archives de Sherlock Holmes). Et un Jeremy Brett pas vraiment au mieux de sa forme

Et tant que j'y suis, quelques petites caps de notre détective préféré dans sa période de gloire :




[le ruban moucheté]


[le ruban moucheté]


[le traité naval]

Oui, je sais, je suis horriblement atteinte...

Merci beaucoup Clelie, si tu es atteinte, je le suis aussi

Merci de me rassurer, darcy

Une autre preuve que je suis singulièrement atteinte, quand je lisais ce weekend le recueil 'Le Vampire du Sussex', je souriais béatement, toute seule, en lisant les brillantes réparties de Holmes, et son humour (très) second degré dans l'aventure des Trois Pignons ... Incurable, je vous dis... Vraiment incurable...

La lecture est une bonne maladie, je t'assure

C'est bien vrai
Mais là, je suis un peu déçue parce que je suis au dernier recueil des Archives de Sherlock Holmes... Bref, encore 4 ou 5 récits (dont le fameux 'Crinière du lion' qui m'intrigue beaucoup ) et j'aurai tout lu...
Il ne me reste plus qu'à reprendre depuis le début...

Bon, j'ai terminé les différents recueils... et devinez quoi ? je suis en train de relire le recueil "Son dernier coup d'archet"... Je suis vraiment complètement droguée à Holmes... (sans faire de mauvais jeux de mots )

Bon, pour parler plus sérieusement, j'ai enfin lu la fameuse "Crinière du lion" dont nous avions parlé avec Rosalinde voici plusieurs mois...

Cette enquête est très particulière puisqu'elle est l'une des rares du canon où Conan Doyle donne la parole à son héros, et non à Watson (il y a également le Soldat blanchi qui est écrite de cette façon). Le récit est donc raconté à la 1ere personne du point de vue de Sherlock Holmes.
Et pas à n'importe quand, puisque notre cher détective est à la retraite depuis plusieurs années. Et il est très étonnant d'imaginer SH à la retraite, lui qui est toujours perpétuellement agité, ça fait un choc de lire qu'il se prélasse à la campagne à ne rien faire, partageant son temps entre l'élevage des fleurs et des abeilles...

Evidemment au premier mort suspect dans le voisinnage, on vient le tirer immédiatement de son existence de paisible retraité ...

Cependant, j'ai été très étonnée de voir que l'enquête est menée d'une façon très paisible, par un être relativement charmant et posé. Ce qui, vous me l'accorderez, n'a plus aucun rapport avec le gentleman légèrement imbu de sa personne, sublimement cassant des autres nouvelles du canon... (A mon avis, Conan Doyle a été subitement pris de compassion pour son héros, ce qui ne devait pas arriver souvent. )
On a donc affaire à un récit particulièrement appaisé.
A moins que ce ne soit au bout du compte que son travail qui ne l'ait plongé dans ses précédents accès de dépression ou d'euphorie...

Quant au contenu de l'enquête, jugé un peu tirée par les cheveux, pour ma part, je l'ai trouvée assez cohérente et plutôt originale au vu du contexte. Quant à la résolution du mystère qui entoure cette Crinière du lion, ben... j'étais sur la même piste que SH (et là, je sui trop fière ), et j'étais arrivée à la même conclusion... (re-trop fière ). L'enquête suit une logique parfaitement doylienne. Je l'ai donc beaucoup aimée, et j'attends avec impatience vos avis pour en discuter, si vous l'avez lue.

je dois t'avouer que j'ai lu ses oeuvres il y a très très longtemps, je ne peux pas t'être d'une grande utilité pour te répondre, mais bon je voulais que tu saches, que tu n'es pas seule à t'y intéresser :doddy:

Merci pour cette gentille marque de compréhension, darcy
Parfois, j'ai l'impression que je vire monomaniaque sur certains sujets...

mais nooon, tu vas sans doute sur d'autres topics

Oui, quand même enfin, ça dépend des jours

Voilà une image vraiment amusante que j'ai trouvé sur le site wordpress.

Il s'agit d'un plan reconstituant l'intérieur de l'appartement du 221b Baker Street :



(cliquez sur l'image pour avoir en taille réelle)

J'aime bien ce dessin, Clélie, et j'aime bien ta ban également !

Je fais mes premiers pas dans ce topic ... Je n'ai jamais lu de Sherlock Holmes, mais j'ai regardé des épisodes de la série avec Jeremy Brett
Et puis, oh miracle, pour mon anniversaire, j'ai reçu l'intégrale (en anglais) des aventures de Sherlock Holmes ! Donc je vais pouvoir rattraper un peu ce trou de ma culture !
Les spécialistes, me conseillez-vous de lire dans l'ordre (je suppose que le livre suit un ordre chronologique de l'histoire), ou me conseillez-vous de commencer par certains romans spécifiques
Clelie, magnifique parure !

Clélie, je viens de découvrir ta ban c'est une merveille !

Bonjour Artemis et bienvenue sur ce beau topic !

Les ouvrages suivent un ordre chronologique en général, mais pas toujours... Personnellement, j'ai lu les nouvelles d'une façon assez anarchique, je ne suis donc pas un bon exemple. Je crois que l'on y gagne beaucoup à les lire dans l'ordre, même si l'auteur fait peu appel à des éléments d'histoires passées. Il s'agit plutôt de constater une évolution certaine du personnage de Holmes, qui s'affine beaucoup au fil des histoires. Je te conseille donc de commencer par le commencement, avec une Etude en Rouge, qui traite de la rencontre des deux héros, Holmes et Watson et de leur première enquête en commun Ce n'est pas le meilleur de la série, car les personnages sont encore au stade de l'ébauche, mais ce doit être un régal de faire une première approche de l'univers holmesien avec ce premier roman du canon.

Je te souhaite une excellente lecture et j'attends tes avis avec impatience !

@nephtis : merci l'image de la ban est issue du Ruban Moucheté

Je ne savais pas trop où placer cet avis dans le sous-forum, mais je pense que le topic général s'y prête bien. Si cela ne convient pas, je ferai appel à nos modos vénérées pour le déplacer...

Voilà, ce weekend, j'ai découvert le magnifique film The Seven-Per-Cent Solution (sous-titré en français Sherlock Holmes attaque l'Orient Express, ce qui est vraiment du grand n'importe quoi, enfin passons )
Ce film m'avait été conseillé par Rosalinde, mais aussi par un ami holmesien de la première heure. Je dois bien l'avouer, j'avais quelques réticences vis-à-vis de ce film, et je m'étais lourdement trompée.

Tout d'abord, The Seven-Per-Cent Solution est issu du roman éponyme de Nicholas Meyer, qui a écrit quelques pastiches holmesiens (SH & the phantom of the opera notamment). L'auteur est donc un adorateur du canon et du personnage et a adapté son roman pour ce film d'Herbert Ross en 1976.

Comme l'indique le titre, l'histoire est centrée sur l'addiction de Sherlock Holmes à la cocaïne, cette fameuse solution à 7% dont Conan Doyle nous parle dans Le Signe des Quatre... Le film s'ouvre sur les inquiétudes du Dr Watson au sujet de l'addiction sévère de son ami à cette drogue, qui le plonge de plus en plus dans des délires paranoïaques particulièrement troublants. L'objet de son obsession principale n'est autre que le professeur Moriarty, qu'il considère comme un génie du mal, alors que ce dernier n'est qu'un modeste professeur de mathématiques plutôt inoffensif... Ces obsessions étranges occultent totalement les capacités intellectuelles de Holmes, le plongeant quasiment dans la schizophrénie...
Watson décide donc, par un stratagème élaboré avec l'aide de Mycroft, d'emmener le détective à Vienne, consulter un médecin réputé dans le traitement des assuétudes sévères, j'ai nommé Sigmund Freud.



L'ambiance de ce film est certes teintée d'humour noir, très so british, mais est empreint d'une noirceur profonde, d'un malaise très intérieur. On assiste à la déchéance d'un esprit fort, complètement soumis à l'influence d'une drogue qui le plonge dans des délires sans mesures.
Certaines scènes sont d'un tragi-comique assez bouleversant, et j'ai été très impresionnée par Nicol Williamson, qui a su rendre son personnage attachant, en lui ôtant en quelque sorte l'image sévère et rigide imposée par les précédents interprètes. (Le travail de réhumanisation du personnage était en marche !) Certes, il se tord les mains d'une façon complusive, parle tellement vite dans ses instants de délire que cela en devient pratiquement inintelligible, marche les épaules courbées comme s'il portait un fardeau immense... son visage est crispé, tendu, peu avenant, mais il faut observer le trouble de ses yeux expressifs, tantôt appaisés, tantôt d'une tristesse immense.
Honnêtement, je croyais ne pas adhérer à son Holmes, car on ne l'attend pas forcément dans ce rôle. Mais il n'y a pas à dire : il m'a marquée énormément.





Les scènes de délires sont très bien mises en scène, sans paraître ridicules, où l'on voit apparaître les enquêtes les plus terribles que Holmes a du mener dans sa carrière (du ruban moucheté au chien des baskerville), et qui reviennent le hanter dans des cauchemars horribles.

Mais rassurez-vous, il ne s'agit que de la 1ere partie du film, ensuite, Holmes se remet au travail, et l'aspect second degré du personnage refait surface, le tout prend un ton un peu moins tragique, et on assiste à une enquête bien menée et divertissante... Cette seconde partie a l'avantage de dédramatiser ce film jusque là très noir.




(apparition brève de Regine - à droite- on se demande un peu ce qu'elle fait là ... scène irrésistible du reste...)

Revenons cependant un instant aux autres personnages.
Tout d'abord Robert Duvall, en Watson, très sérieux, honnête et loyal. Un Watson qui se rapproche de ce qui allait se faire ensuite dans les séries Granada avec l'interprétation d'Edward Hardwicke. On éprouve une sympathie immense pour ce personnage, qui est un homme généreux, courageux et fidèle en amitié, très proche du personnage original de Conan Doyle. Une interprétation toute en finesse, mais je trouvais qu'il s'exprimait un peu bizarrement au départ (sans doute pour marquer le contraste avec le débit impresionnant de Nicol Williamson).



J'ai également adoré Alan Arkin en Sigmund Freud, dont l'introduction me paraissait osée. Et il y excelle, car le tout passe formidablement bien.



Mention spéciale à mon cher Laurence Oliver dans le rôle de Moriarty, et que l'on croirait tout droit sorti d'une illustration de Sidney Paget.



J'allais également oublié la présence remarquable de Charles Gray, en Mycroft Holmes, rôle qu'il tiendra une nouvelle fois dans les séries Granada aux côtés de Jeremy Brett.

Et je ne peux pas résister à poster cette image, qui tirerait des larmes à n'importe quel fan... (la dernière hypnose de Holmes)



Maintenant, on peut adhérer ou non au principe de ce film, et sur l'explication donnée des obsessions de Holmes et de ses défauts... Cela dépend un peu du ressenti de chacun, car j'ai vraiment accepté les justifications comme elles venaient, sans m'acharner à rejeter le tout en bloc parce qu'on s'éloigne du canon puriste.

Bref, si vous ne connaissez pas, je vous conseille ce film absolument.

Encore désolée pour ce post atrocement long...