Marcel Pagnol (1895-1974)

Je suis aussi intéressée par ton avis, Tatiana Bonne lecture

Ce fut une lecture rapide j'ai dévoré Pagnol inconnu, volumineuse biographie aussi instructive que divertissante qui se lit aussi facilement qu'un roman. J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir l'itinéraire de ce monument resté simple toute sa vie. Dans un récit vif où fourmillent les anecdotes, l'auteur dresse le portrait fouillé d'un homme attachant, bourreau de travail qui avait le culte de l'amitié. On assiste à toutes ses créations - j'ai évidemment été émue d'apprendre les circonstances de la naissance des Souvenirs d'enfance au succès fulgurent et immédiat, jamais démenti depuis. Son oeuvre est très vaste, et les descriptions de ses plateaux de tournage avec ses sacro-saints apéritifs et parties de pétanque donnent une idée de l'atmosphère qui devait y régner. En dépit des colères légendaires de Raimu (que j'ai à peu près découvert dans ce livre car je connaissais seulement quelques unes de ses scènes de cinéma les plus fameuses comme les cartes dans Marius et celle avec "Pomponette" dans La femme du boulanger) et des relations difficiles avec Fernandel. A propos des colères du premier, alsacienne de naissance moi-même j'ai été amusée d'apprendre, qu'il s'est longtemps opposé au choix de Pierre Fresnay pour jouer Marius à cause de ses origines alsaciennes, un "estranger" comme il disait   .

Une lecture recommandée à tous ceux qui veulent creuser le parcours et la personnalité de cet éternel amoureux des collines provençales .

Merci pour ton avis, Tatiana, j'adore Marcel Pagnol, grand virtuose des mots Je ne suis pas certaine qu'il sorte en poche mais je l'ai trouvé à 2 euros sur PM

Je connaissais l'anecdote sur Pierre Fresnay et j'ai toujours été admirative de son remarquable travail d'acteur Même si Raimu se moque de son accent dans Marius, dans la célèbre scène de "sa mère"

"Ah, sa mèreeeuh ! Elle a un joli chapeau"  

Blague à part merci de tes commentaires sur cette biographie, Tatiana  
A l'occasion si je la trouve ; je connais assez peu le personnage Pagnol finalement ...

Merci pour ton avis, Tatiana ! Depuis la belle découverte de la trilogie marseillaise, je suis intriguée par l'univers de Marcel Pagnol

Et merci pour l'anecdote sur Pierre Fresnay

France 3 diffuse demain soir un documentaire inédit raconté par Fabrice Luchini , "Les trésors de Marcel Pagnol".

Merci Tatiana !! La biographie me tente, moi qui n'en lit jamais, mais Pagnol, c'est comme un vieil ami, j'ai vu tous ses films, lu bien sûr les souvenirs(j'ai toujours les yeux humides quand il parle de Lili, de son frère Paul et surtout de sa mère et de son château ! ) et aussi "Manon des sources"

Ah oui merci Tatiana, je me suis noté de le regarder ce documentaire ; comme clinchamps je connais déjà pas mal, mais c'est toujours sympa à regarder après une journée de boulot où je me suis bien pris la tête

Merci Tatiana pour l'info je vais le programmer, en espérant que le doc ne sera pas amputé par le tennis à cause du tennis, je n'ai pas pu voir la fin du dernier épisode de Morse je l'avais programmé pour 21 h je suis HS là

J'ai beaucoup aimé le documentaire - bien qu'étant réservée sur la narration de Fabrice Luchini dont il m'a semblé que la voix "passe" assez mal dans cet exercice.
Il présente Marcel Pagnol sous toutes ses facettes : le garçon marqué à jamais par une enfance choyée qui a pris fin brutalement avec la mort de sa mère, le jeune homme rêvant déjà de littérature puis montant à Paris pour finir par se faire un nom dans le théâtre, le réalisateur et scénariste, mais aussi le mari et l'amant, ainsi que le père jamais remis de la perte de sa petite fille. Un portrait touchant, fouillé et richement documenté   , dont je retiens par exemple les extraits savoureux de la correspondance avec Raimu lorsque celui-ci s'est insurgé contre le choix de Pierre Fresnay pour incarner Marius   .
J'ai de plus trouvé émouvant qu'il ait toujours conservé l'harmonica de son frère cadet Paul, parti si jeune .

Merci pour ton retour, Tatiana !

J'ai aussi beaucoup aimé ce doc, approfondi et complet Raimu avait vraiment un sacré caractère et ne devait pas être facile à gérer sur un tournage.

J'ai par contre, vraiment apprécié la voix de Fabrice Lucchini

Vu aussi, et bien apprécié cette exploration dans la vie et l'oeuvre de Pagnol, que je connaissais déjà pas mal, mais c'est toujours un plaisir de revoir des extraits de ses films, même trop courts : Merlusse   et ce Prière d'étoiles dont je n'ai jamais entendu parler !

En revanche je suis de plus en plus frappée par le fait que Pagnol (comme Chaplin avant son mariage avec Oona, par exemple) a eu des enfants dont il ne s'est quasiment pas occupé ... c'est seulement avec sa dernière femme Jacqueline qu'il a exercé son métier de père. La société n'était pas libérale en ce temps-là, et la contraception n'existait pas.

Et j'aurai aimé connaitre mieux Orane Demazis, qui m'a toujours semblé pleurnicharde (c'est sa voix qui me fait cet effet je pense), et qui avait l'air d'avoir pas mal de personnalité.

La voix de Luchini m'a semblée à moi aussi un peu déplacée, mais il était sobre.

Et Tatiana, il faut absolument que tu ailles voir au théâtre la lecture des lettres Pagnol-Raimu, je suis sûre que tu adorerais ! moi je les ai vues il y a quelques années par Caubère (Pagnol) et Galabru (Raimu), et c'était formidable. Je sais que cette pièce se joue régulièrement à Paris, avec d'autres acteurs, bien sûr !

Vous avez de la chance, les Parisiennes, j'adorerais voir cette pièce

Merci pour vos avis, Cassandre et Petit Faucon

@ Petit Faucon : oui je suis sûre d'être séduite par cette lecture si l'occasion de la voir se présente un jour. Je vais scruter une reprise.

La Compagnie des Oeuvres de France Culture est consacrée à Marcel Pagnol cette semaine avec 4 épisodes d'un peu moins d'une heure  

- Vie de Pagnol

   

Citation :

Fils d’un instituteur marseillais, Marcel Pagnol (1895-1974) a connu le succès en tant que dramaturge, cinéaste et écrivain. Retour sur le parcours de celui qui a lui-même raconté sa jeunesse dans les quatre tomes de ses "Souvenirs d’enfance". Pour évoquer la vie de Marcel Pagnol, nous recevons Hélène Rivière, agrégée de lettres modernes et spécialiste de la représentation de l'école dans l’œuvre de Marcel Pagnol. Elle a consacré à l'auteur un article intitulé "Marcel Pagnol et l'école : La construction d’un ethos par le récit des souvenirs du temps de l’école" à paraître dans La part scolaire de l’écrivain. Apprendre à écrire au XIXe siècle, ouvrage collectif dirigé Martine Jey (Classiques Garnier).

- Le temps retrouvé de Pagnol

   

Citation :

Dramaturge, cinéaste, romancier, mémorialiste, mais aussi producteur de cinéma et véritable chef d'entreprise, la carrière de Marcel Pagnol a été multiple et son œuvre extrêmement variée. Parcours dans la création artistique de cette figure du XXe siècle en France. Pour évoquer l'œuvre protéiforme de Marcel Pagnol, nous recevons Karin Hann, doctorante en lettres, écrivaine et notamment autrice de l'ouvrage Marcel Pagnol, un autre regard publié aux Editions du Rocher en 2014. Karin Hann a également participé à l'édition des manuscrits de La Gloire de mon père et du Château de ma mère de Marcel Pagnol, publiés aux éditions des Saints Pères.

- Les deux Provence de Pagnol et Giono

 

Citation :

 Quatre des films de Marcel Pagnol sont tirés d’œuvres de Jean Giono : "Jofroi", "Angèle", "Regain" et "La Femme du boulanger". Retour sur les relations tumultueuses qui unissaient les deux artistes. Pour évoquer les relations entre Marcel Pagnol et Jean Giono, nous recevons Thierry Dehayes, professeur de littérature en classes préparatoires au Mans. Il est notamment l'auteur de Marcel Pagnol à l'école de Jean Giono ? (La Mirandole, 2001), et responsable avec Nicolas Pagnol de l'édition du deuxième volume des Correspondances de Marcel Pagnol, intitulé Je te souhaite beaucoup d'ennemis comme moi : correspondances intimes et littéraires (Robert Laffont, 2017).

- Pagnol classique populaire

 

Citation :

 Pagnol a rencontré et rencontre toujours un grand succès populaire, ce qui a pu le conduire à la marge du canon littéraire, cinématographique et dramatique. Retour sur les conditions de réception de l'œuvre de cet artiste, qui a su trouver une voie médiane entre culture savante et culture populaire. Pour évoquer la réception de l'œuvre de Marcel Pagnol, nous recevons Marion Brun, professeure agrégée à l’Université polytechnique des Hauts-de-France et autrice de Marcel Pagnol, classique-populaire (Classiques Garnier, 2019).

Merci pour l'info serendipity! Je suis intéressée par ces émissions, mais je ne sais pas encore à quel moment caser leur écoute sans gêner mon entourage...

J'ai choisi de relire La Gloire de mon père pour l'hommage de l'Auberge à Marcel Pagnol.
J'ai l'impression que j'avais sauté l'avant-propos à mes précédentes lectures car le contenu m'a surprise. C'est très émouvant de lire comment il justifie son passage à la prose et le point de vue choisi pour raconter son enfance...
Je connais peu sa vie (il faudrait vraiment que j'écoute ces émissions!!), la quatrième de couverture explique qu'il a écrit ses Souvenirs d'enfance au milieu des années cinquante, à un moment où il s'éloigne du cinéma, et où le théâtre "ne lui sourit plus". Si c'est vraiment le cas, je trouve beau qu'il ait rebondit artistiquement de cette façon!

Pour la relecture, toujours un plaisir de se replonger dans son texte.    J'adore son humour, je voulais poster des citations, mais en fait, il faudrait citer tout le roman tellement il est truffé de tournures intéressantes et d'anecdote savoureuses.
J'avais acheté les 4 tomes de ses Souvenirs aux Éditions de Fallois. Elles ont fait appel à un illustrateur que j'aime beaucoup, Jean-Jacques Sempé, pour les couvertures.  Donc je prends aussi beaucoup de plaisir à revoir l'illustration faite pour ce tome.

Spoiler:

J'ai beaucoup aimé cette série d'émissions, vraiment très intéressantes, avec une préférence pour la seconde (je n'aurais jamais pensé à rapprocher les deux Marcel, Proust et Pagnol, mais il est vrai que leur rapport au temps les réunit), et la troisième autour de Pagnol et Giono.

Les médias continuent de bien nous servir dans notre hommage printanier, j'ai revu cet après-midi avec plaisir Les Trésors de Marcel Pagnol sur TV5 Monde. Et en suis ressortie avec une envie croissante de voir Regain, Merlusse et d'autres films.

J'ai entamé et bien avancé dans ma relecture de La Gloire de mon Père. Pour varier un peu j'opte pour une version audio, lue par l'auteur en personne. La narration n'a pas le dynamisme des enregistrements actuels mais il est émouvant de l'entendre raconter lui-même les épisodes (pas toujours très réalistes si j'ai bien retenu les émissions de France Culture évoquées plus haut) de son enfance. J'aime beaucoup son humour, par exemple chez le brocanteur et dans les discussions qui opposent le fervent laïc et anticlérical Joseph à son beau-frère Jules . Et il est touchant de l'entendre évoquer sa mère trop tôt disparue.

Une lecture idéale en cette période volontiers anxiogène.

EDIT : je m'apprêtais à poster en même temps que toi Vavyala et suis contente que tu apprécies aussi ta relecture . Effectivement il a écrit ses Souvenirs d'enfance alors qu'il était reconnu comme dramaturge, réalisateur et scénariste, et avait obtenu la reconnaissance suprême en devenant Académicien. Ce coup d'essai lui a pleinement réussi, c'est d'ailleurs peut-être même grâce à cette oeuvre qu'il reste si populaire auprès des lecteurs de tous âges. Les deux films d'Yves Robert ont dû également contribuer à sa populaire.

Merci pour vos retours sur La Gloire de mon père, les filles Je comptais le relire cette année, mais pour l'instant, mon exemplaire n'est pas à proximité (confinement oblige)

Juliette2a a écrit:

Merci pour vos retours sur La Gloire de mon père, les filles Je comptais le relire cette année, mais pour l'instant, mon exemplaire n'est pas à proximité (confinement oblige)

Idem, mais ce n'est pas grave  
Cela me donnera l'occasion de le relire à un autre moment -car je me rends compte que j'ai envie de faire une lecture papier

Je viens de terminer ma relecture, qui m'a pris plus de temps que prévu car en temps normal j'écoute des livres audio dans mes trajets du quotidien. Je l'ai savourée jusqu'au bout avec la voix de l'auteur. Le grand objet du dernier quart du livre est la fameuse ouverture de la chasse, avec un oncle Jules promu professeur pour l'occasion auprès de Joseph, et l'escapade de Marcel qui y participe en douce. J'ai en particulier goûté le moment de gloire de Joseph, pris en photo avec ses si précieuses bartavelles, lui qui s'était moqué d'un collègue qui avait posé fièrement à côté d'une rascasse fraîchement pêchée .
Je ne sais pas encore si je poursuivrai ma relecture du cycle, je vais peut-être faire une pause pour faire durer le plaisir .

Avec de l'avance, bonne lecture à celles qui se lanceront plus tard   .

J'en ai profité aussi pour visionner - enfin - Marius réalisé par Pagnol. Je connaissais la plupart des scènes et ai apprécié de découvrir la version d'origine dans son intégralité. La distribution est un peu inégale, en particulier concernant la Fanny d'Orane Demazis, la compagne de Pagnol à l'époque du film mais que j'ai trouvée bien terne face aux autres acteurs. En particulier face à Raimu, quel acteur il fait rire bien sûr mais sait faire passer une foule d'émotions, par exemple dans la scène du petit-déjeuner entre César et Marius. J'ai bien sûr savouré le texte, entre drame et comédie. La reconstitution fait un peu sourire mais on y croit.
La suite que j'aurai vu Fanny, et César, le dernier volet que je ne connais pas du tout.

(A propos d'Orane Demazis, j'ai appris - ou ré-appris car cela a dû être mentionné dans la biographie de Pagnol que j'ai lue - qu'elle est elle aussi d'origine alsacienne. Le film compte donc non pas mais deux acteurs d'origine alsacienne dans les rôles principaux des jeunes Marseillais, Raimu aurait pu s'insurger deux fois .)

J'ignorais que Orane Demazis était d'origine alsacienne, je la croyais née en Algérie Le problème de cette actrice est qu'elle a du mal à passer au cinéma parlant et qu'elle conserve sa gestuelle du cinéma muet

Je rejoins ton avis sur Raimu quel grand acteur

J'ai hâte de lire ton avis sur la suite de la trilogie, Tatiana

Merci pour tes avis, Tatiana Je suis également ravie que tu aies apprécié Marius Dommage qu'Orane Demazis ne t'ait pas particulièrement plu, je l'avais beaucoup appréciée pour ma part

Je lirai tes impressions sur les autres films de la trilogie

Merci pour ces retours Tatiana, ainsi que sur les précisions concernant Orane Demazis (qui ne m'a -pour l'instant- jamais laissé une grande impression non plus ).

Vos remarques sur ses origines alsacienne/algérienne, m'ont fait jeter un oeil à sa fiche wikipédia et tout s'explique :

Citation :

Orane Demazis, née Henriette Marie Louise Burgart à Oran, en Algérie française, le 4 septembre 1894 et morte à Boulogne-Billancourt le 25 décembre 1991, est une actrice française d'origine alsacienne.

Orane Demazis nait à Oran dans une famille d'origine alsacienne. Elle a composé son nom de scène à partir du nom de sa ville de naissance, et de celui d'une autre localité des environs d'Oran, Mazis, près de Maghnia.