Une auberge pour les admirateurs de Jane Austen, et bien plus encore... |
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| Gerbrand Bakker (Pays-Bas). | |
| | Auteur | Message |
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serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12420 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Gerbrand Bakker (Pays-Bas). Dim 13 Mar 2022 - 19:28 | |
| Gerbrand Bakker est un auteur et jardinier néerlandais né en 1962. Ses romans traduits en français sont - Là-haut tout est calme (2009) -qui a remporté le prix littéraire de la ville de Dublin (International Dublin Literary Award) - Le détour (2013) - qui a remporté le prix du roman étranger décerné par le quotidien britannique The Independent (Independent foreign fiction prize) - Juin (2016) Parmi ses livres préférés, figurent, selon la page wikipedia en anglais, Winnie l'Ourson et The Wind in the Willows, un autre classique de la littérature jeunesse anglaise J'avais proposé Le Détour pour le challenge Wentworth 2022, un livre qui n'a pas été retenu mais que nous avons décidé de lire en duo avec Vavyala. En voici la quatrième de couverture (attention, je trouve qu'elle dévoile trop de choses sur l'histoire...) - Citation :
- Peut-on laisser sa vie derrière soi, couper les ponts et tout recommencer dans une maison isolée au pays de Galles ? L'héroïne du Détour, une femme entre deux âges, semble tenter l'aventure accompagnée, dans sa fuite, des livres de la poétesse américaine Emily Dickinson - le sujet de sa thèse. Une liaison avec un étudiant, un scandale à l'université, un mari d'abord courroucé puis indifférent, tout cela appartient au passé. Elle occupe ses journées seule, jardine, découvre la nature autour d'elle, les oies, la mer au loin, et ces chemins de randonnée qui traversent la propriété qu'elle loue. Sa solitude prend fin quand Bradwen, un jeune homme lui aussi en rupture de ban, fait irruption dans son jardin. Il n'est guère plus bavard qu'elle, mais une relation de plus en plus intense s'installe entre eux. Le détour excelle dans l'art de peindre des vies silencieuses. Des existences cabossées, des êtres en fuite à la recherche d'un apaisement impossible sont les héros de ce roman d'une grande profondeur qui explore la condition humaine dans toute sa complexité.
Pour l'instant, je suis encore plongée dans la lecture de ce roman très particulier, il est donc trop tôt pour donner un avis. Cette lecture ne me passionne pas complètement car je trouve cette histoire assez sèche et surtout le style me désarçonne un peu (le temps utilisé pour la narration est essentiellement le passé composé et cela ne passe pas... je suppose que le traducteur a fait ce qu'il a pu avec le texte d'origine !) J'ai appris en préparant ce topic que Gerbrand Bakker était jardinier et l'on peut pleinement apprécier cette information à travers ce roman, tant sont décrites avec minutie et précision les actions du personnage féminin dans le jardin de la maison qu'elle loue au pays de Galles (là encore, les travaux du jardin ne sont pas passionnants, ils sont décrits de manière presque mécanique). Pour autant l'ensemble n'est pas déplaisant et je poursuivrai cette lecture avec intérêt. Le roman est parsemé de vers d'Emily Dickinson (manque de bol, je suis assez hermétique à cette poétesse J'ai hâte de lire l'avis de Vavyala (que je lirai plus tard, une fois ma propre lecture terminée) |
| | | Vavyala Wood Full Of Song
Nombre de messages : 4631 Age : 40 Localisation : Entre une forêt francilienne et celle des pages des livres qui m'entourent Date d'inscription : 27/08/2018
| Sujet: Re: Gerbrand Bakker (Pays-Bas). Dim 13 Mar 2022 - 20:50 | |
| Merci pour l'ouverture du topic serendipity! Mon avis sur le roman est ambivalent, je ne l'ai ni adoré, ni détesté. Il y a des choses qui m'ont touchée, d'autres qui m'ont perdue. Déjà, tout en en disant beaucoup, la quatrième de couverture m'a induite en erreur. Je m'attendais au récit d'une reconstruction, avec le recul de cette femme pris dans la campagne galloise. Du coup, je ne m'attendais pas du tout à ce que le roman traite de - Spoiler:
la réaction à l'annonce d'une maladie grave (cancer?), à la fin de vie, jusqu'au suicide/auto-euthanasie.
- serendipity a écrit:
- Cette lecture ne me passionne pas complètement car je trouve cette histoire assez sèche et surtout le style me désarçonne un peu (le temps utilisé pour la narration est essentiellement le passé composé et cela ne passe pas... je suppose que le traducteur a fait ce qu'il a pu avec le texte d'origine !)
Je suis d'accord avec toi, le style est perturbant. Dans mon cas, j'ai été troublée que d'un côté, il y ait une extrême précision dans la description des paysages, atmosphères, bruits, odeurs, gestes et qu'à l'inverse d'en savoir peu sur la psychologie des personnages. C'était comme lire la description d'un film d'auteur: on voit l'ambiance qui entoure les personnages, ce qu'ils font, ce qu'ils disent, mais on a peu de clés sur ce qu'ils pensent et ressentent. Les dialogues m'ont parfois perdue, à certaines phrases, je me demandais qui parlait et je devais re-compter pour savoir quel personnage disait quelle réplique. Le comportement d'une grande partie des personnages était assez bizarre, que ce soit les parents d'Emily, la relation entre son mari et le policier et les différents Gallois rencontrés (Rhys Jones, le médecin, la coiffeuse,...). Les plus "normaux" étant finalement Emily et - Spoiler:
Bradwen, même si cela m'a manqué de ne pas savoir ses motivations à assister Emily/Agnes.
- serendipity a écrit:
- J'ai appris en préparant ce topic que Gerbrand Bakker était jardinier et l'on peut pleinement apprécier cette information à travers ce roman, tant sont décrites avec minutie et précision les actions du personnage féminin dans le jardin de la maison qu'elle loue au pays de Galles (là encore, les travaux du jardin ne sont pas passionnants, ils sont décrits de manière presque mécanique).
Merci pour l'info! En effet, les travaux de jardin tiennent une place importante, même si un plan m'aurait aidée à comprendre certains projets de l'héroïne. - serendipity a écrit:
- Pour autant l'ensemble n'est pas déplaisant et je poursuivrai cette lecture avec intérêt. Le roman est parsemé de vers d'Emily Dickinson (manque de bol, je suis assez hermétique à cette poétesse
Ça te fait un point commun avec - Spoiler:
l'héroïne Emily/Agnes! Si j'ai bien compris, sa thèse portait sur l'exposé du côté surrévalué de cette poétesse dans l'appréciation commune. Le personnage de Bradwen ne supporte pas son portrait non plus.
De mon côté, j'avoue ne pas connaitre les écrits d'Emily Dickinson. - Spoiler:
J'avoue aussi n'avoir compris qu'à la fin le choix du pseudonyme, Emily, choisi par l'héroïne.
De manière générale, autant j'ai beaucoup aimé l'ambiance du roman, la vie dans la campagne galloise, autant m'a manqué d'avoir des informations, plus de certitudes sur la psyché des personnages. L'ensemble reste assez énigmatique et je me questionne sur la "morale", la conclusion que je retire de cette histoire. Pour autant, je ne regrette pas ma lecture et je ne m'interdis pas de le relire à l'avenir, maintenant que mes attentes sont déjouées et que je sais de quoi traite le roman, dans quelques années, quand j'aurai acquis plus de sagesse sur la vie. |
| | | Dulcie Romancière anglaise
Nombre de messages : 1613 Date d'inscription : 19/12/2009
| Sujet: Re: Gerbrand Bakker (Pays-Bas). Lun 14 Mar 2022 - 14:00 | |
| Merci pour vos avis, les filles Je ne connaissais pas et ne suis pas sûre d'avoir très envie de lire ce roman mais vos impressions sont intéressantes. |
| | | Juliette2a Tenant of Hamley Hall
Nombre de messages : 29105 Age : 27 Localisation : Entre l'Angleterre et la Thaïlande ! Date d'inscription : 06/03/2012
| Sujet: Re: Gerbrand Bakker (Pays-Bas). Lun 14 Mar 2022 - 19:04 | |
| Comme Dulcie, je ne pense pas lire ce roman mais j'ai lu vos retours avec intérêt !! Merci les filles |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12420 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: Gerbrand Bakker (Pays-Bas). Jeu 17 Mar 2022 - 21:26 | |
| J'ai terminé le roman et mon avis rejoint complètement le tien Vavyala (sauf que je ne relirai certainement pas ce livre et je ne pense pas être suffisamment motivée par ce premier contact avec l'oeuvre de Gerbrand Bakker pour lire un autre roman) Même si je n'ai pas adoré, je suis contente de l'avoir lu car à la réflexion il y avait des choses intéressantes ! - Vavyala a écrit:
- Le comportement d'une grande partie des personnages était assez bizarre, que ce soit les parents d'Emily, la relation entre son mari et le policier et les différents Gallois rencontrés (Rhys Jones, le médecin, la coiffeuse,...). Les plus "normaux" étant finalement Emily et
- Spoiler:
Bradwen, même si cela m'a manqué de ne pas savoir ses motivations à assister Emily/Agnes.
Sur ton spoiler, j'ai compris rétrospectivement que - Spoiler:
Bradwen cherchait une figure maternelle en Emilie, un substitut à sa mère récemment décédée. Peut-être avait-il des regrets de ne pas avoir été assez présent auprès d'elle ? j'ai trouvé d'autant plus malsaine la manière dont évolue la relation entre eux, que j'ai trouvée presque incestueuse (la scène de sexe suggérée m'a un peu mise mal à l'aise).
Par contre je n'ai pas toujours compris l'intérêt de certaines scènes, comme - Spoiler:
la morsure par le blaireau et la manière dont les Gallois réagissent tous à cette information
J'ai trouvé très ironique qu'Emilie regarde "Escape to the country", un programme dans lequel des Anglais visitent des maisons à la campagne pour changer de vie - Spoiler:
alors qu'elle même a fuit à la campagne mais dans son cas le changement de vie conduit à la fin de vie. Avait-elle prémédité cette fin dès son départ des Pays-Bas ou bien prend-elle la décision une fois là-bas ? impossible de le savoir...
Et pour en revenir à Emily Dickinson, j'en ai entendu parler quand j'étais plus jeune en regardant des séries américaines (elle est souvent étudiée par les lycéens américains dans les séries et films). Le peu de poèmes que j'ai pu lire,, auxquels s'ajoute celui qui revient souvent dans le roman ne me parlent pas du coup j'étais assez soulagée de lire que - Spoiler:
pour "Emilie", les poèmes de Dickinson sont surévalués
Dulcie, Juliette, je comprends que nos retours sur ce livre puissent ne pas donner envie. Je ne connais pas tes goûts avec précision, Dulcie, mais j'ai l'impression que le côté clinique de ce roman pourrait ne pas te gêner Quant à Juliette, un autre de ses romans Là-Haut tout est calme, a été inspiré par un séjour en Corse J'ai pensé que l'anecdote pourrait t'intéresser ! - Wikipedia a écrit:
- In 2002 Bakker was hiking through mountains while on holiday in Corsica when he first thought up the book. He thought about a son who might "do something terrible to his father" but was left "frustrated" when the idea failed to progress any further until one day he began to write at random.
Voici le pitch du roman : - Citation :
- Helmer van Wonderen vit depuis trente-cinq ans dans la ferme familiale, malgré lui. C'est Henk, son frère jumeau, qui aurait dû reprendre l'affaire. Mais il a disparu dans un tragique accident, à l'âge de vingt ans. Alors Helmer travaille, accomplissant les mêmes gestes, invariablement, machinalement. Un jour, sans raison apparente, il décide d'installer son vieux père au premier étage, de changer de meubles, de refaire la décoration de la maison. Le besoin de rompre la monotonie de sa vie et l'envie de mettre fin à ce face-à-face presque silencieux avec un homme devenu grabataire le font agir, plein de colère retenue. Les choses s'accélèrent le jour où il reçoit une lettre de Riet lui demandant de l'aide : Riet était la fiancée de son frère. Elle fut aussi à l'origine de son accident mortel...
En se mettant dans les pas d'un paysan du nord de la Hollande, Gerbrand Bakker évoque avec précision et poésie le désir humain de maîtriser sa vie. Il entraîne le lecteur dans une inoubliable quête de bonheur. |
| | | Dulcie Romancière anglaise
Nombre de messages : 1613 Date d'inscription : 19/12/2009
| Sujet: Re: Gerbrand Bakker (Pays-Bas). Jeu 17 Mar 2022 - 21:59 | |
| - serendipity a écrit:
- Dulcie, Juliette, je comprends que nos retours sur ce livre puissent ne pas donner envie. Je ne connais pas tes goûts avec précision, Dulcie, mais j'ai l'impression que le côté clinique de ce roman pourrait ne pas te gêner
Merci, effectivement, l'aspect clinique d'un roman ne me dérange pas de prime abord. Je le garde dans un coin de ma tête si je tombe dessus un jour. Aussi la présence d'Emily Dickinson m'attire vu que c'est un de mes écrivains préférés (pas du tout d'accord avec le spoiler ) |
| | | Vavyala Wood Full Of Song
Nombre de messages : 4631 Age : 40 Localisation : Entre une forêt francilienne et celle des pages des livres qui m'entourent Date d'inscription : 27/08/2018
| Sujet: Re: Gerbrand Bakker (Pays-Bas). Ven 18 Mar 2022 - 8:51 | |
| Merci pour ton retour serendipity! Contente que nos avis convergent. - serendipity a écrit:
- Vavyala a écrit:
- Le comportement d'une grande partie des personnages était assez bizarre, que ce soit les parents d'Emily, la relation entre son mari et le policier et les différents Gallois rencontrés (Rhys Jones, le médecin, la coiffeuse,...). Les plus "normaux" étant finalement Emily et
- Spoiler:
Bradwen, même si cela m'a manqué de ne pas savoir ses motivations à assister Emily/Agnes.
Sur ton spoiler, j'ai compris rétrospectivement que - Spoiler:
Bradwen cherchait une figure maternelle en Emilie, un substitut à sa mère récemment décédée. Peut-être avait-il des regrets de ne pas avoir été assez présent auprès d'elle ? j'ai trouvé d'autant plus malsaine la manière dont évolue la relation entre eux, que j'ai trouvée presque incestueuse (la scène de sexe suggérée m'a un peu mise mal à l'aise).
En effet, je ressentais confusément que - Spoiler:
Bradwen souhaitait se mettre dans la posture d'une personne veillant sur Emily, mais sans savoir avec certitude pourquoi. Ton interprétation se tient. Pour la scène de sexe, comme elle allait dans le sens de l'effet trouble qu'Emily engendre chez les hommes (comme Rhys Jones et le médecin) et qu'après l'histoire suggérée avec l'étudiant, je la sentais plus attirée par la jeunesse virile, pour un côté plus insouciant qu'avec les hommes mûrs, cela ne m'avait pas choquée sur le coup et paru assez logique. Maintenant que tu le dis, elle n'est pas aussi anodine que ça du côté de Bradwen qui a vu mourir sa mère et la veuve Evans sans pouvoir les aider...
- serendipity a écrit:
- Par contre je n'ai pas toujours compris l'intérêt de certaines scènes, comme
- Spoiler:
la morsure par le blaireau et la manière dont les Gallois réagissent tous à cette information
Je n'ai pas compris non plus. J'imagine qu'il y a un symbolisme derrière, mais il échappe à mes connaissances des symboles et des avis des Gallois. Une interview en anglais de Gerbrand Bakker sur Le détour peut se lire ici Je vais essayer de la lire pour voir si certaines de nos questions trouvent réponses... - serendipity a écrit:
- Quant à Juliette, un autre de ses romans Là-Haut tout est calme, a été inspiré par un séjour en Corse
J'ai pensé que l'anecdote pourrait t'intéresser !
- Wikipedia a écrit:
- In 2002 Bakker was hiking through mountains while on holiday in Corsica when he first thought up the book. He thought about a son who might "do something terrible to his father" but was left "frustrated" when the idea failed to progress any further until one day he began to write at random.
Voici le pitch du roman :
- Citation :
- Helmer van Wonderen vit depuis trente-cinq ans dans la ferme familiale, malgré lui. C'est Henk, son frère jumeau, qui aurait dû reprendre l'affaire. Mais il a disparu dans un tragique accident, à l'âge de vingt ans. Alors Helmer travaille, accomplissant les mêmes gestes, invariablement, machinalement. Un jour, sans raison apparente, il décide d'installer son vieux père au premier étage, de changer de meubles, de refaire la décoration de la maison. Le besoin de rompre la monotonie de sa vie et l'envie de mettre fin à ce face-à-face presque silencieux avec un homme devenu grabataire le font agir, plein de colère retenue. Les choses s'accélèrent le jour où il reçoit une lettre de Riet lui demandant de l'aide : Riet était la fiancée de son frère. Elle fut aussi à l'origine de son accident mortel...
En se mettant dans les pas d'un paysan du nord de la Hollande, Gerbrand Bakker évoque avec précision et poésie le désir humain de maîtriser sa vie. Il entraîne le lecteur dans une inoubliable quête de bonheur. D'après les avis recueillis sur internet, cet autre roman a des avis plus positifs que Le détour. Mais au vu du résumé, pas des plus joyeux, je ne suis pas sûre de tenter l'aventure... Dulcie, je plussoie serendipity, je t'imagine plus ouverte que nous à entrer dans les mots de Bakker, malgré l'avis de son héroïne sur Dickinson. |
| | | Dulcie Romancière anglaise
Nombre de messages : 1613 Date d'inscription : 19/12/2009
| Sujet: Re: Gerbrand Bakker (Pays-Bas). Ven 18 Mar 2022 - 9:16 | |
| D'accord, Vavyala Je vais finir par avoir de le découvrir, ce livre On verra ! |
| | | Juliette2a Tenant of Hamley Hall
Nombre de messages : 29105 Age : 27 Localisation : Entre l'Angleterre et la Thaïlande ! Date d'inscription : 06/03/2012
| Sujet: Re: Gerbrand Bakker (Pays-Bas). Ven 18 Mar 2022 - 19:01 | |
| - serendipity a écrit:
- Quant à Juliette, un autre de ses romans Là-Haut tout est calme, a été inspiré par un séjour en Corse
J'ai pensé que l'anecdote pourrait t'intéresser ! Oh, merci pour l'anecdote !! Je vais me renseigner ! Quoique...comme l'a dit Vavyala, le roman n'a pas l'air très joyeux |
| | | Rosalind Ice and Fire Wanderer
Nombre de messages : 17037 Age : 74 Localisation : entre Rohan et Ruatha ... Date d'inscription : 17/04/2008
| Sujet: Re: Gerbrand Bakker (Pays-Bas). Ven 18 Mar 2022 - 20:01 | |
| Merci pour vos commentaires très intéressants Serendipity et Vavyala Ils ne m'incitent pas à lire le roman mais plus à lire quelques poèmes d'Emily Dickinson |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12420 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: Gerbrand Bakker (Pays-Bas). Lun 21 Mar 2022 - 18:34 | |
| Merci à toutes pour vos retours dommage que nos avis ne donnent pas plus envie de découvrir cet auteur (mais il faut bien faire des choix !!) car je serais intéressée par un avis plus enthousiaste !! - Dulcie a écrit:
- Aussi la présence d'Emily Dickinson m'attire vu que c'est un de mes écrivains préférés (pas du tout d'accord avec le spoiler )
Le poème qui revient tout au long du roman est Ample make this Bed, le voici - Spoiler:
Ample make this Bed - Make this Bed with Awe - In it wait till Judgment break Excellent and Fair.
Be its Mattress straight - Be its Pillow round - Let no Sunrise' yellow noise Interrupt this Ground -
- Vavyala a écrit:
- Une interview en anglais de Gerbrand Bakker sur Le détour peut se lire ici
Je vais essayer de la lire pour voir si certaines de nos questions trouvent réponses... As-tu lu cette interview finalement ? j'ai cliqué rapidement sur le lien mais il semble indispensable de s'inscrire au préalable su le site pour la consulter.. pour l'instant, je n'ai pas pris le temps de le faire |
| | | Dulcie Romancière anglaise
Nombre de messages : 1613 Date d'inscription : 19/12/2009
| Sujet: Re: Gerbrand Bakker (Pays-Bas). Lun 21 Mar 2022 - 20:32 | |
| Merci pour le poème Je ne le connaissais pas mais ça ne me semble pas être l'un de ses meilleurs, loin de là |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12420 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: Gerbrand Bakker (Pays-Bas). Lun 21 Mar 2022 - 21:23 | |
| Je réfléchissais récemment sur la psychologie du personnage principal de ce roman et je trouve assez étonnant qu'elle ait choisi comme sujet de thèse une poétesse qu'elle estime surévaluée, qui plus est une femme qui ne semble pas lui inspirer une grande sympathie (Emilie évoque par exemple des détails tirés d'une biographie d'Emily Dickinson -une biographie dont elle conteste d'ailleurs la pertinence). - Spoiler:
surtout qu'Emilie/Agnes emprunte à Dickinson son prénom comme dernière identité, ce qui me semble annonciateur du fait qu'elle sait qu'elle va mourir prématurément comme la poétesse
Vavyala : pourquoi à ton avis avoir choisi comme titre Le Détour ? - Spoiler:
Est-ce le "détour" que fait Emilie/Agnes entre la vie qui était la sienne aux Pays-Bas, cette parenthèse de quelques semaines au Pays de Galles, avant de se donner la mort ? et à quoi bon recréer le jardin de cette maison de location quand elle sait qu'elle ne va pas rester pour voir le résultat de son travail ?
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| | | Vavyala Wood Full Of Song
Nombre de messages : 4631 Age : 40 Localisation : Entre une forêt francilienne et celle des pages des livres qui m'entourent Date d'inscription : 27/08/2018
| Sujet: Re: Gerbrand Bakker (Pays-Bas). Mer 23 Mar 2022 - 20:33 | |
| Pour le poème retenu, j'avoue ne pas en comprendre la signification. Je comprends les mots, mais pas l'idée... - serendipity a écrit:
- Vavyala a écrit:
- Une interview en anglais de Gerbrand Bakker sur Le détour peut se lire ici
Je vais essayer de la lire pour voir si certaines de nos questions trouvent réponses... As-tu lu cette interview finalement ? j'ai cliqué rapidement sur le lien mais il semble indispensable de s'inscrire au préalable su le site pour la consulter.. pour l'instant, je n'ai pas pris le temps de le faire Oui, je l'ai lu. Mais c'est bizarre, je n'ai pas eu besoin de faire aucune opération comme celle qui t'ait demandée. Est-ce parce que j'ai un bloqueur de pub/d'applications différent du tien? Dans les grandes lignes de ce que j'ai retenu, Gerbrand Bakker a mis beaucoup de lui-même dans ce roman, à la fois d'une dépression qu'il a vécue, mais aussi de sa connaissance du Pays de Galles (il a gravi 11 fois le mont Snowdon dont il parle dans le roman) et des émissions télévisées comme Escape to the country. Il a écrit le texte du doublage de certains séries, ce qui l'a incité à écrire selon l'idée Less is more. Il s'est inspiré de l'humour pince sans rire des Néerlandais de la région dont il est originaire pour le côté décalé des personnages gallois. L'auteur de l'interview dit: - Citation :
- Jean Boase-Beier, one of my fellow-judges for the prize (with Gabriel Josipovici, Elif Shafak and Frank Wynne), writes on these pages about the entrancing qualities of The Detour.
Je vous partage l'avis ci-dessous: - Citation :
- Jean Boase-Beier on Gerbrand Bakker's 'The Detour' (Vintage)
Gerbrand Bakker tells the apparently simple tale of a young academic who leaves her Dutch home to live in an isolated cottage in Wales. As the woman adjusts to the alien landscape, a young man and his dog appear, and a relationship, wary and tender, develops between them. But this is no romantic country idyll. Odd things happen. Someone is taking the geese that live in the garden, one by one. Something is happening to the woman, too. Only gradually does the reader realise what it is.
The reader's involvement is complete. We are pulled in different directions: do we want the husband, who has set off from Holland in pursuit, to find her, or do we want her to be left in peace? Part mystery, part fable, the story takes the escapist dream in all our hearts and shows it in pragmatic terms. We are always hunted; life is a constant struggle to make our journey fit the map in our minds.
Bakker's tale is re-told by translator David Colmer with a sure touch, the Dutch prose rendered with mesmeric simplicity. Bakker's North Wales is a mysterious land of stone circles, green paths, mists and distant mountains, its inhabitants friendly but unfathomable. And it is this foreignness of vision that Colmer has conveyed: we are seeing this strange new land against the mental background of the flat landscape the woman has left behind. Though this is a sad, even tragic tale of loss and grief, of paths that might have been taken, there is comfort in the moments of humour, of tenderness, of joy. Yet we sense, all along, where the journey must end. This makes the story all the more compelling. Pour la psychologie d'Emily, elle me semble torturée, je pense qu'elle ressent vis-à-vis d'Emily Dickinson un mélange - Spoiler:
d'attraction/répulsion pour son travail littéraire. Elle dénigre la qualité générale de ses poèmes, surrévalués, mais il y a quelque chose en eux ou en la vie de Dickinson (ou telle que relatée par le biographe dont elle parle) qui l'attire quand même.
Pour le titre, je me dis - Spoiler:
qu'Emily pensait sincèrement passer une fin de vie sereine au Pays de Galles. J'ai l'impression que c'est à la fois l'arrivée de symptômes plus incapacitants de sa maladie et la démarche de son mari de la débusquer qui la motive à mettre fin à ses jours, plus tôt que ce qu'elle aurait peut-être choisi si son mari ne lui avait pas annoncé sa venue? Quoi qu'elle avait quand même bien aménagé le sous-sol pour que Bradwen ne la dérange pas... Je pense que cela fait partie des choses éludées à dessein par l'auteur. Au final, Emily avait choisi de passer ses derniers temps sur Terre à l'écart de ses proches, pour elle-même.
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| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12420 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: Gerbrand Bakker (Pays-Bas). Jeu 24 Mar 2022 - 16:17 | |
| Merci pour la synthèse de cette interview Vavyala (en effet, nous n'avons pas accès au même document, c'est bizarre ..), ainsi que pour ton retour sur - Spoiler:
l'annonce de la visite du mari, à laquelle je n'avais pas pensé en ces termes !
- Vavyala a écrit:
- Pour le poème retenu, j'avoue ne pas en comprendre la signification.
Je comprends les mots, mais pas l'idée... Je le comprends comme une métaphore du lit mortuaire. J'ai rapidement vérifié en consultant quelques analyses en ligne du poème et c'est ce double sens qui est évoqué (le lit au sens sensuel du terme -que je n'avais pas vu- et au sens mortuaire). - Spoiler:
Cela donne tout son sens au fait que ces deux vers reviennent ponctuer le roman et les pensées d'Emilie...
Ce roman est assez riche en définitive vu les échanges qu'il nous procure |
| | | Vavyala Wood Full Of Song
Nombre de messages : 4631 Age : 40 Localisation : Entre une forêt francilienne et celle des pages des livres qui m'entourent Date d'inscription : 27/08/2018
| Sujet: Re: Gerbrand Bakker (Pays-Bas). Ven 25 Mar 2022 - 17:54 | |
| Merci pour tes explications sur le poème qui éclairent grandement le choix de celui-ci comme fil conducteur!! Oui, malgré son côté atypique, c'est un roman intéressant. Comme j'aime avoir des certitudes, je suis restée sur ma faim. Mais si au contraire on accepte le côté inexpliqué de la vie, c'est un roman qui se laisse lire assez facilement. J'ai beaucoup aimé l'immersion dans la campagne galloise et la vie que s'est reconstruite Emily dans sa maison louée. Rien que pour cela, je serai capable de le relire un jour. Et avec moins d'attentes, je me laisserai sûrement plus porter par le texte. |
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