Jeu littéraire pour chasser les idées noires

Je crois que cette fois ce sera sans moi. J'ai loupé le coche !

Oh, si vraiment on en est là, je peux te laisser jusqu'à demain soir, maintenant. J'ai pesé les divers textes (et le potentiel de ma liste), un de plus ne me coûtera guère de travail supplémentaire.

Merci Ysabelle 

Ton texte fait écho en moi au livre que je viens de terminer sur la Géorgie soviétique ...

J'ai écrit quelques lignes en déjeunant, je vous les poste :

Citation :

“Nous, simples mortels.” Elle tourne et retourne, dans son petit cerveau, ces mots que disent souvent ses parents. Le front appuyé aux barreaux de la balustrade, les genoux glacés par les marches de l’escalier, elle grapille, comme chaque soir, quelques images de la télévision, plissant les paupières dans la pénombre. Et l’inquiétude l’étouffe. “Ce n’est pas grave, ce n’est qu’un petit coup de fièvre, je serai en pleine forme demain” a dit papa ce soir en se balançant dans son vieux rocking chair. Mais les mots lui reviennent sans cesse … et cet insondable mystère : sont-ils mortels eux aussi ? La télé parle de vaccins, de fièvre et de mots qu’elle ne comprend pas, elle parle de mort et l’inquiétude grandit en elle ... Et si jamais ? Elle se sent Cendrillon du petit écran, son monde de douceur se transformant en réalité effrayante après l’heure imposée du coucher ...

C'est vraiment bien fait Lily ! j'aime beaucoup la façon dont tu as mis en scène les interrogations de cette petite fille 

Bien vu Lily, Oui, tous ces jeunes enfants noyés à longueur de journée par les médias avec des sujets anxiogènes (covid, guerres, catastrophes naturelles, drogues ...) Que vont-ils en retenir ? comment vont-ils y faire face? S'adaptent-ils à cette invasion de mauvaises nouvelles ? Je ne sais pas quoi penser.

L'Ami a écrit:

Oui, tous ces jeunes enfants noyés à longueur de journée par les médias avec des sujets anxiogènes (covid, guerres, catastrophes naturelles, drogues ...)

   ils feront comme les autres générations avant eux !  ils feront le choix du courage ou pas.  Je trouve vraiment trop facile de larmoyer sur eux parce que les médias grâce aux moyens actuels diffusent à la fois vérité et fausseté. S'il fallait faire un bilan des catastrophes, guerres et épidémies, il faut tout de même se rendre compte que les siècles passent et se ressemblent furieusement, et proche de nous, les guerres du 20e siècle dans le monde ainsi que les épidémies et catastrophes ont fait beaucoup de dégâts.

Ce qui change, ce sont simplement les moyens de diffusion plus rapides avec les technologies de pointes...  aux parents d'atténuer l'impact et d'expliquer.  Mais nous étions tous bien au courant, dans les familles, de l'impact que créé les violences.

Je pense que les générations précédentes étaient toutefois moins impactées. Ma mère est de ton âge, elle avait la radio et le journal. Ma génération, c'était radio, journaux et un tout petit peu télévision (que je grapillais aussi "en scred" mais j'étais nulle à ce jeu et me faisais toujours découvrir). L'information prenait son temps pour arriver, elle avait été filtrée par des journalistes. Maintenant, des chaînes comme BFM balancent l'information en continu et non filtrée. La plupart des mômes ne sont pas encadrés par leurs parents et ont accès à internet et aux réseaux sociaux sans surveillance. Je viens d'avoir un groupe de 6e et crois-moi, ça n'a rien à voir avec nos générations. Ils ont perdu toute la candeur qui est censée être propre à leur âge. Ils avalent tout ce qu'internet leur envoie et notre parole ne fait pas le poids. C'est en ça que ça a changé. Les catastrophes sont les mêmes mais elles arrivent tout de suite dans le bol de leur petit déjeuner, dans la soupe du dîner et sur leur oreiller. Sincèrement, je les plains. Pour être en charge de l'EMI (Education aux Médias et à l'information) au collège, je peux te dire que ce qui se passe pour les gosses actuellement n'a rien à voir avec ce qui se passait autrefois, même il y a 10 ans. Certes, ils ont moins la misère et la guerre à leur porte (quoique) mais ce qu'ils savent du monde les rend aigris et déboussolés.

Lilly of the valley a écrit:

Je pense que les générations précédentes étaient toutefois moins impactées

pas quand dans tous les villages de France, il y avait des gueules cassées, de grands blessés de guerres très handicapées, des familles dévastées pour avoir donner leurs fils à la France.  Tous racontaient, et tous enseignaient une chose, le courage de vivre malgré tout.  Et surtout, nous apprenions à les regarder car en ce temps pas de chirurgie esthétique....  

Lilly of the valley a écrit:

mais ce qu'ils savent du monde les rend aigris et déboussolés.

Dommage qu'ils soient ainsi  car la vie, même avec pas mal de coups et de vicissitudes la vie est parfois bien chouette, et je sais de quoi je parle.

Comme je dis, les générations avant nous avaient la guerre à leur porte mais on leur en parlait, les enfants savaient le pourquoi du comment, mais là, ils ont LES guerres et ils ne savent rien si les parents (ou enseignants) ne leur disent rien. Souvent ils n'en savent pas long non plus d'ailleurs, ces parents. L'information nous submerge et le tri est impossible. Pendant la première guerre, on était plongé dedans, mais uniquement là-dedans. C'était épouvantable mais on était focalisé sur cette horreur là, pas sur toutes les autres à l'autre bout du monde. Maintenant, l'autre bout du monde est chez nous, avec ses guerres, ses catastrophes, ses crimes, ses massacres, ses maladies... Le cerveau d'un enfant (et souvent d'un adulte) a besoin de se focaliser, a besoin de temps pour digérer et tenter de s'endurcir pour faire face comme tu dis et trouver le courage de résister. Le flot d'informations (qui pour la plupart n'en sont pas) empêche ça. Alors certes, ils ne connaissent pas la guerre sur le pas de leur porte, mais le monde les effraie déjà.

Fée: je n'ai pas dit que c'était mieux avant (Dans notre famille: un tué par le Prussien en 1870, deux par les Allemands en 1914, un par la gestapo en 1940 et son fils déporté et mort à Bergen-Belsen par représailles etc...)Juste pour dire qu'on a rien retenu du siècle des lumières et des philosophes. Je suis simplement inquiet pour ces enfants mais sûr ils se débrouilleront comme nous l'avons fait nous même.

Je ne participerai pas à la discussion, j'aurais trop à dire. En gros je suis plutôt «team Fée Clochette», sachant que mes élèves abordent fréquemment ce genre de problématique avec moi, parce qu'ils savent que je vais m'investir pour les aider à réfléchir et s'exprimer.
Et c'est toujours plus réconfortant qu'autre chose d'avoir su réfléchir à leur âge : apprendre à relativiser ce n'est pas évident pour eux, alors quand ils y arrivent, il se sentent forts et positifs.

Passons au véritable sujet de la soirée ! D'abord je me réjouis d'avoir accordé le délai du lundi à Lily, nous y avons gagné un sacré sujet et un bel échange !

Un texte vraiment qui m'a fait balancer !
Je resterai cependant sur mon coup de foudre, la cérémonie préhistorique de Dame Petit Faucon : c'était «beau comme l'antique» et j'ai adoré (ben oui, en plus je suis fan de préhistoire et de voyage dans le temps !) Mais foin de ces justifications qui ne me servent qu'à parler de moi finalement, parmi tous ces textes de valeur celui-ci m'a paru particulièrement beau !        

À toi maintenant la conduite de cette semaine, Petit Faucon !

 L'Ami, chez moi aussi ce fut l'hécatombe, et le désespoir, mais pas qu'avec les deux grandes guerres,  il y eut le Maroc, le Viet Nam hélas, l'Algérie aussi et j'ai les traces car les soldats écrivaient.
Il y eut aussi la Grèce des colonels et ses intellectuels opposants, réfugiés sans riens, j'en ai beaucoup connu, le Kosovo....... Le 20e siècles comme les précédents  n'ont jamais été calmes nul part. Le monde flambe constamment etc...  

Jeunes, nous avons vécus avec les célébrations, les musiques et les fleurs pour honorer nos morts, nous étions dans un rappel constant avec les films des grands génocides (ceux comme dit mon mari, qui nous faisaient baisser les yeux) , tout ça pour garantir un futur heureux à nos progénitures à venir, et apparemment, c'est manqué.  

Je participe au soutien scolaire et j'avoue que des enfants apeurés j'en ai vu, ils sont peut être "inondés" d'informations et très informés sur certaine chose, plus que moi au même âge, mais effrayés et fermés par la vie.  Ces enfants  reprennent de l'enthousiasme si tu le leur insuffles.  Leur stress part s'ils prennent confiance en eux,  s'ils découvrent que la valeur travail engendre une  joie et  fait reculer l'échec. En repoussant les limites de leur ignorance, ils apprennent le courage et se surpassent et comprennent ainsi que toute une vie à apprendre n'est jamais suffisante.

Je trouve  de plus, que le milieu scolaire est violent. Pas seulement actuellement, mais à mon époque, comme à celle de mes enfants.  J'ai bien aimé étudier mais je n'ai pas aimer l'école......



Félicitations Petit Faucon, j'ai adoré moi aussi.

Bravo Petit Faucon.

J'avoue que c'est de plus en plus difficile de participer. Je me glisse sur le forum quand je reçois une notification mais écrire des textes, pfiouuu. Aujourd'hui j'ai pris 20 minutes de pause qui m'ont aussi servies à écrire ces qq lignes sans grand ambition. J'aime ce jeu et je m'en veux de bâcler mais là c'est difficile de faire autrement. Je n'ai même pas commenté vos texte. La honte.

Tu AS participé, Lily ! C'est bien plus intéressant que n'importe quel commentaire, et je ne vais pas répéter mes compliments mais c'était un bâclé bien «chiadé», ton expertise parle. Et ça te fait sans doute du bien aussi de temps en temps d'être obligée de foncer et de trancher sans trop réfléchir à ce qui paralyse : la preuve !

Pour être dans la même galère et voir aussi ma copine documentaliste au boulot, je sais ce que tu dois abattre en ce moment en plus, alors je dis «Respect !» et .

Sur ce je vous quitte, mes amis, j'ai encore des haïkus sur le feu, moi !

Merci à vous tou.te.s pour vos gentils mots, et à Selenh pour son choix, je suis très heureuse d'avoir su vous toucher.
Je vous reviens demain matin avec une liste de mots.

Bravo pour ton texte Petit Faucon.

Merci L'Ami 

Voici les mots que je vous propose : 

Noix
Sirène
Résurgence
Fauve
Irrésistible
Anguleux
Effleurer
Etoiler

Disons pour dimanche soir ? 

Je vais tenter le coup dès que les élèves et les collègues me laissent respirer... cette nuit, quoi !

Merci Selenh ! Tes mots sont toujours réconfortants !

Elle m'a bien énervée cette sirène !      Petit faucon  

Citation :

Mais quelle noix cette  Sirène de bal !  La rumeur propage qu'elle a succombé  aux  discours d'un bellâtre, adepte de la   résurgence new âge !  
Elle l'admire dans sa tunique rouge de militaire sur laquelle tombe un peu sa  chevelure  fauve irresistible !  cependant je note que son allure anguleuse est moins séduisante que la mienne. Mais  d'après les potins, ses baisers l'embrasent et  l'envoient effleurer le ciel étoilé !  

- j'affirme que  mes baisers sont supérieurs aux siens. Je suis tout aussi affriolant  avec mes  favoris, mes  bottes à la Wellington et mon splendide manteau vert.
- Ah, et si je me déguisais en rockeur ?
- Ce n'est pas le bon siècle dites-vous ?  
- Mesdames, je retourne vers ma fenêtre,   Dieu vous bénisse    

Je compatis, Fée    ton beau dandy va certainement trouver chaussure à son pied 

cela dit, la sirène peut être aussi une sonnerie 

tous les mercredi midi, les pompiers font rugir les sirènes et ce n'est pas agréable du tout.

Ysabelle je n'avais pas vu ton texte précédent, très angoissant.

Petit Faucon, j'avais adoré ton texte, et y ai repensé en visitant la grotte Chauvet  

Citation :

Papy, raconte-moi une histoire !
Le Petit Poucet sème des noix pour retrouver son chemin … Non, papy, tu te trompes, ce sont des cailloux ! bon, d’accord.
Il aperçoit un fauve qui suit le petit chaperon bleu. Rouge, papy, pas bleu ! oui, oui.
Il s’arrête pour boire à la résurgence, et … C’est quoi papy une résurgence ? c’est comme une source.
Après avoir longtemps marché il arrive au bord de la mer. Là, sous le ciel étoilé la petite baleine rêve d’avoir des jambes à la place de sa queue de poisson … mais non papy, une petite sirène, pas une baleine !
Si tu le dis.  Elle trouve le prince irrésistible mais se pique le doigt avec son fuseau et s’endort… Ah la la, Papy ! ça c’est la Belle au bois dormant !
Eh bien justement, c’est l’heure de dormir … le grand-père déplie son corps anguleux et effleure d’un baiser le front de sa petite-fille.

J'adore ces premiers textes ! Bravo !!!

Merci Rosalind  , je rêve de visiter la grotte Chauvet, il faut absolument que je me programme ça 

Il est très mignon ton texte, Rosalind !!!
J'aime bien moi aussi détourner un peu les histoires classiques pour voir si l'auditoire réagit