Nadine Gordimer, une écrivaine sud-africaine talentueuse...

En bref Nadine Gordimer est une écrivaine sud-africaine « blanche » née en 1923 qui a combattu fortement l’apartheid en Afrique du Sud . Sans doute a-t-elle décidé de mettre sa plume au service de cette cause parce qu’elle était proche de l’ANS de Nelson Mandela( African National Congress, ce parti défend les intérêts de la majorité noire contre la domination blanche) .

Je ne connais pas beaucoup Nadine Gordimer mais je pense qu’elle mérite largement sa place ici, il est même étonnant qu’elle ne l’est pas déjà. Nadine Gordimer c’est pour moi l’auteur qu’il faut obligatoirement lire quand on s’intéresse à l’apartheid et à l’Afrique du Sud.

Voici ce qu’en dit wikipédia

Citation :

Ses romans sont d'une pénétration psychologique saisissante, d'où la bien-pensance est exclue. Après la fin de l'Apartheid, elle sut renouveler profondément sa vision et l'adapter à la nouvelle situation de l'Afrique du Sud, sans continuer à puiser son inspiration dans une période passée.

Nadine Gordimer a reçu le prix Nobel de littérature en 1991 quand l’Afrique du Sud venait tout juste de mettre fin au régime d’apartheid qui inscrivait officiellement la domination blanche dans un pays où la population comprend 84 % de noirs.
Cependant Nadine Gordimer ne s’est pas limité à combattre le racisme elle s’attache aussi à fouiller la structure des relations humaines.

« Le siècle nouveau ne sera pas nouveau du tout si nous nous contentons de faire la charité, ce palliatif qui apaise la conscience et qui maintient en place bien sagement le même vieux système de nantis et de démunis »

Pour ma part je suis en train de lire son recueil de nouvelles Beethoven avait un seizième de sang noir( 2009), un titre assez provocateur et dont on ne peut passer à côté . Ce n’est pas seulement le thème qu’elle aborde qui me plaît mais aussi son style que je trouve assez original. Voici quelques extraits pour vous donner une idée :

« Un seizième. Une formule suffisante pour être affichée hors de son contexte ? Un lointain fil de sang importe-t-il dans la genèse d’un géni ? Il y a Pouchkine, si l’on préfère ; on peut clairement le revendiquer, voyez sa tignasse authentiquement frisée- pas une fausse coiffure afro à la mode pour donner un halo à un Blanc ou une Blanche, mais venue, dit-on, d’Ethiopie. »

« Frederick sait, comme chacun dans un pays aux races mutliples, que survit la preuve de ces péripéties anciennes dans l’appropriation, ici et là, du patronyme, seul don laissé par le géniteur, adopté sans qu’il le sache ou l’accorde par- émotion, ressentiment, un dû ? Un sujet supplémentaire de brouille historique. Il n’y pense plus pendant un temps, comme la réunion oubliée avec son père autour des documents rangés dans le cartable noir »
( le cartable noir contient des documents sur la famille que le fils devait regarder avec son père, mais tous deux ont oublié ce moment et le père est décédé à présent. Frederick est un militant blanc anti-apartheid)

Merci d'avoir ouvert ce topic, Vegas. J'ai déjà pensé plusieurs fois faire un galop d'essai avec cet auteur mais l'occasion en s'est encore jamais présentée. Qui sait, peut-être que maintenant je vais passer à l'acte.

A part cela, j'aurais tendance à classer Nadine Gordimer parmi les auteurs anglo-saxons, parce qu'elle écrit en anglais, non? Ca te dérange si je déplace le sujet?

Et puisque tu parles des auteurs qu'il faut lire lorsqu'on s'intéresse à l'Afrique du Sud, je me dois tout de même de mentionner Andre Brink (qui a déjà son topic ici ), ainsi que J. M. Coetzee (je n'ai pas trop aimé le seul roman que j'ai lu de lui mais c'est un auteur couvert d'honneur, un pilier de la littérature sud-africaine).

J'hésitais justement à la classer parmi les auteurs anglo-saxons donc ça me va très bien si elle déménage

Merci de m'avoir indiqué ces auteurs, je les rajoute à ma liste d'écrivains à découvrir

Vegas merci d'avoir pris le temps d'ouvrir ce topic (et en plus, tu l'as très bien fait )

Et merci d'avoir posté un extrait de sa prose pour nous donner un avant-goût de son style

Vegas a écrit:

Nadine Gordimer c’est pour moi l’auteur qu’il faut obligatoirement lire quand on s’intéresse à l’apartheid et à l’Afrique du Sud.

Je ne peux qu'appuyer Cat : Coetzee (que je n'ai jamais lu) et Brink (que j'ai découvert grâce à ma prof de français en seconde et que j'aime beaucoup) sont également des auteurs majeurs

Je pensais trouver ce topic plus animé, et il me semblait en particulier que zoju (notre spécialiste lambtonnienne de littérature sud-africaine) avait laissé des compte-rendus de livres de Nadine Gordimer ...   .

Mais bon, je viens de lire un article consacré à la parution en français du dernier roman de Nadine Gordimer : Vivre à
présent / No time like the present, sur RFI ; le livre a l'air très intéressant, il traite de la difficulté de vivre en Afrique du Sud, de nos jours :

"Dans son nouveau roman, le drame a pour nom le désenchantement et la fin du rêve. Au cœur de l’intrigue, un couple de métisses qui se sont rencontrés pendant la lutte armée contre l’apartheid. Ils s’interrogent sur le devenir de leur pays depuis 1991. Les inégalités sociales ont remplacé la ségrégation raciale, rendant difficile la réalisation des promesses d’une vie meilleure pour la majorité de la population vivant sous le seuil de la pauvreté. Plutôt bien lotis en raison de leur appartenance à la classe moyenne montante, le duo Steve et Jabulile voient avec inquiétude la violence monter et menacer d’engloutir la société post-apartheid. Ils sont tentés par l’émigration comme beaucoup de Blancs partis refaire leur vie sous des cieux plus cléments."

Je n'ai encore jamais rien lu de Gordimer, mais le sujet du livre m'intéresse vraiment.

Petit Faucon a écrit:

Je pensais trouver ce topic plus animé, et il me semblait en particulier que zoju (notre spécialiste lambtonnienne de littérature sud-africaine) avait laissé des compte-rendus de livres de Nadine Gordimer ...   .

.

Je suis extrêmement flattée d’être qualifiée de " spécialiste lambtonnienne de littérature sud africaine", merci Petit faucon     
Et tu n'as pas rêvé, j'ai effectivement évoqué les livres de Nadine Gordimer que j'ai lu, mais pas ici ( je ne savais même pas que ce topic existait, d'ailleurs) mais dans le topic sur la littérature sud africaine.
Mais à vrai dire, je ne les ai pas tellement aimé, et je n'ai pas eu envie de poursuivre au delà ma découverte de Nadine Gordimer  

Merci zoju, d'avoir répondu   ; tu as lu beaucoup d'auteurs sud-africains, et tu en parles avec passion, c'est pourquoi je t'ai qualifiée de "spécialiste"   

Effectivement, j'ai repris le fil sur la littérature sud-africaine, et je me permets d'insérer le compte-rendu des 2 livres de Gordimer que tu as commentés :

Citation :

Un amant de fortune , de Nadine Gordimer:

Sur Nadine Gordimer:

Née en 1923, aux environ de Johannesburg, Nadine Gordimer appartient à la minorité anglo-saxonne d'Afrique du Sud. C'est à l'université qu'elle découvre l’horreur de la discrimination et sa vocation littéraire. Son premier roman : Un monde d’étrangers, publié en 1958, en Angleterre, restera interdit pendant 12 ans en Afrique du sud. Souvent frappée par la censure, son œuvre, stigmatise le drame historique de l'Afrique du sud et les contradictions de l'apartheid.
Militante active de l'ANC, non violente, elle a néanmoins approuvé la lutte armée." Africaine blanche", comme elle aime à se définir, Nadine Gordimer affirme n'avoir" ni dieu, ni dogme", rien que des doutes et une conviction: "la discrimination raciale est indéfendable". Elle a reçu le prix Nobel de littérature en 1991.



Un amant de fortune est un roman de 2001, qui traite d'un amour difficile, voire impossible, avec pour toile de fond toute la question de la nécessité d'immigration pour fuir la misère.

Citation :Elle est femme blanche , fille d'un puissant homme d'affaire sud africain. Il est immigré en situation irrégulière, ayant fui la misère de son pays.Il est chassé d'Afrique du sud, et elle le suit dans son retour au pays, où la famille musulmane doit faire une place à l'étrangère.

Spoiler:

Bref, un roman puissant qui traite de thèmes durs. et qui ne se termine pas du tout comme on pourrait s'y attendre.

* * * * *

Je viens de finir mon deuxième livre de Nadine Gordimer: l'arme domestique ou the house Gun

"Quelque chose de terrible est arrivé". Ainsi commence ce roman.

Un couple , blanc bien inséré dans la société sud africaine, apprend que son fils unique de 27 ans , architecte, vient de tuer l'amant de sa compagne.
Il a tué avec l'arme domestique, celle que l'on garde chez soi, pour se défendre face à la criminalité qui sévit dans ce pays.
Les parents sont bouleversés, ils voient toutes leurs certitudes voler en éclats, ils se rendent comptent que leur fils est une énigme pour eux.

Le fils choisit un avocat noir pour le défendre, le meilleur de sa génération.
Par le biais de l'avocat, ils en apprennent de plus en plus sur leur fils. Leur fils a tué son ex amant qu'il a surprit avec sa propre compagne.

L'histoire se situe en 1996, peu de temps après la fin de l'apartheid, à une époque où la peine de mort n'est pas encore abolie. Cette menace plane, un temps sur le fils.

La première partie dissèque les sentiments des parents, dont toutes les certitudes s’écroulent. Ils cherchent à savoir où ils ont échoué dans l’éducation de leur fils pour en arriver à un tel geste.
Ils se rapprochent de plus en plus de l'avocat noir, qui détient la vie de leur fils entre ses mains. Ils se rapprochent également des amis noirs et homosexuels de leur fils.

La deuxième partie est celle du procès du fils. Grâce à la plaidoirie de l'avocat noir, on comprends enfin les raisons du geste.

C'est un roman qui demande véritablement un gros effort de lecture. On ne peut pas dire que le style de Nadine Gordimer soit facile.
Mais, si on parvient à aller au bout, c'est un roman qui ne laisse pas indifférent. Plusieurs sujets de réflexions sont abordés, qui vont bien au delà du fonctionnement de la société sud africaine.

Et en effet, tu indiques que tu trouves son style est laborieux :

Citation :

Je précise que j'ai lu en français.

Pour te répondre, je dirais que:

- il y a peu de dialogues. Souvent les échanges entre personnages sont insérés dans le récit, et cela alourdit l'ensemble.
- on reste très en retrait des personnages principaux. L'auteur ne les situe pas de manière à ce que l'on puisse se les approprier et les apprécier. On les suit sur un roman, mais ils nous  restent étrangers.
- beaucoup de lourdeur, dues à des répétitions, et ça sur des pages entières.

J'ai vraiment éprouvé un sentiment de pénibilité à lire, malgré un thème qui peut paraitre tout à fait passionnant.

Le style est trop complexe pour que je l'apprécie, aussi, je vais arrêter là ma découverte de Nadine Gordimer, pour passer à un autre auteur.

Je ne me souvenais plus de ton ressenti sur ces deux livres. Je note cependant cet auteur sur ma liste d'auteurs à découvrir.  

je vais getter tes impressions, sur ta future lecture de Nadine Gordimer, Petit faucon.   

Merci, ce sera dans les semaines qui viennent, j'espère  

Un amant de fortune / The pickup de Nadine Gordimer.

Un livre très intéressant, qui raconte l'histoire simple de l'amour entre une homme et une femme, et qui pose plein de questions finalement assez dérangeantes. Un livre assez court, avec peu de personnages.

D'une part, il y a Julie, la petite trentaine, blanche, fille de gens très aisés, un père remarié à une jeune femme, une mère qui vit en Californie avec son mari qui a fait fortune dans les casinos.
Julie est en désaccord avec son milieu d'origine, elle vit donc à Johannesbourg dans un quartier ni riche ni pauvre, fréquente le café EL-AY (LA) où se rencontrent des gens un peu paumés comme elle, qui forme sa "vraie" famillle.
De son milieu d'origine elle fréquente son père à contrecoeur, et son oncle Archie gynécologue à succès, qu'elle aurait voulu avoir pour père.
Elle a un petit boulot, elle se cherche.

D'autre part il y a Abdou/Ibrahim, immigré clandestin venu d'un pays arabe désertique et misérable jamais nommé (Yemen ? Mauritanie ?), diplômé en économie et garagiste au noir, qui cherche désespérément à s'en sortir.
Lui ne peut se permettre le luxe d'avoir des états d'âme, il cherche un endroit du monde où se faire une place au soleil.

Ces deux-là vont se rencontrer, s'aimer, et tenter de construire une vie ensemble.
Mais en Afrique du Sud, lui n'est rien sans elle, il n'a pas d'existence légale, même son prénom de Abdou est fictif.
Quand son expulsion lui est signifiée et après avoir tenté plusieurs recours, Julie décide de partir avec lui dans son pays.
Dans cette 2e partie, on découvre son village fait de maisons en ciment et en tôle gagné sur le désert qui commence au bout de la route, sa mère qui a fait des études mais qui a du se marier jeune, sa famille qui compte sur lui pour améliorer le quotidien. Lui voit ce retour au pays comme un échec de plus, et dès lors il ne cherche qu'à trouver un pays prêt à lui octroyer un visa d'émigration, pour fuir n'importe où.
Julie, elle, après le choc de la pauvreté encaissé, se met à apprendre l'arabe, et à donner des cours d'anglais d'abord à sa belle-soeur, puis aux enfants du village, puis aux adultes hommes et femmes ; elle se trouve pour la première fois de sa vie une espèce d'utilité dans cet endroit improbable.

Il y a dans ce livre la confrontation entre 2 mondes : le nord et le sud (pour schématiser), le choix qu'a Julie de vivre avec le nécessaire puisqu'elle peut à tout moment retourner dans sa vie de "nantie", le choix que n'a pas Ibrahim d'émigrer pour s'en sortir, au prix d'une vie de misère et de sacrifices.
En arrière-plan de cette histoire, on ne peut s'empêcher de penser à ces millions d'êtres humains qui ont eu la malchance de naître du mauvais côté, et qui tentent de gagner le "bon côté" de la rue.

Je fais juste une parenthèse sur le style, qui a paru lourd à Zoju ; c'est vrai que le livre passe souvent de l'un à l'autre des 2 personnages principaux, puis à des descriptions extérieures, du coq à l'âne ; comme je l'ai lu en français, ça ne m'a pas gênée, mais j'aurais eu sûrement plus de difficulté en anglais. Le style de Nadine Gordimer n'est pas du tout émotionnel, c'est assez factuel sans empêcher la description des sentiments intimes, mais sans effet, neutre.

En résumé, c'est un très bon livre  

Petit Faucon a écrit:

. Le style de Nadine Gordimer n'est pas du tout émotionnel, c'est assez factuel sans empêcher la description des sentiments intimes, mais sans effet, neutre.

 

Et oui, effectivement cela semble être un bon résumé de ce qui me bloque chez cette auteur: une absence complète de description d’émotions, alors que les thèmes qu'elle aborde en sont plein.
Pour moi, il me semblait impossible de s'approprier les personnages , ils sont trop lointains.
Cela ne t'as pas gênée dans ta lecture, Petit faucon?

As tu l'intention d'en lire d'autres?

Non ça ne m'a pas gênée, au contraire j'ai trouvé que ça met une certaine distance entre le lecteur et les personnages, et tu peux alors te projeter dans cet espace vide.
Ça donne à son style quelque chose d'intègre et d'objectif qui (je trouve) ouvre la place à la réflexion.

Après j'apprécie aussi les histoires où l'auteur te colle contre ton siège et où tu es aspirée dans un tourbillon d'émotions ! là ce n'est clairement pas le cas ; c'est beaucoup plus intellectuel, sans empêcher la sensualité.
(je ne suis pas sûre de me faire comprendre)

Et oui, j'ai envie de poursuivre avec elle

L'arme domestique / the house gun de Nadine Gordimer - 1998


L'histoire très simple d'un couple de Sud-Africains blancs de la grande bourgeoisie, cinquantenaires, qui apprennent au début du livre que leur fils unique Duncan a tué un de ses colocataires d'une balle dans la tête, en janvier 1996.
Le livre raconte leurs réactions, leurs interrogations, jusqu'au procès minutieusement relaté et au jugement.
Le livre est raconté en grande partie de leur point de vue, mais on entend aussi la voix du fils.

Cet évenement va bouleverser profondément la vie tranquille qu'ils s'étaient construite, la violence qui était contenue à l'extérieur de leur monde y entre, ils vont devenir ami avec l'ami noir et homosexuel de leur fils, et apprendre à apprécier l'avocat brillant ... et noir qui défend leur fils.

Il y a de nombreux thèmes abordés : l'éducation que ce couple a donnée à leur enfant, la foi, les relations parents-enfants, la culpabilité envers l'enfant, les relations de couple (ils deviennent d'abord méfiants l'un envers l'autre puis l'épreuve les soude plus qu'ils ne l'étaient avant), la rupture du lien social,  le lien qui se crée entre le meurtrier et sa victime, les analogies avec la littérature (notamment l'Idiot de Dostoievski), le débat sur la légitimité de la peine de mort, ...

Ce n'est pas un livre triste ni pesant, nous sommes avec ce couple au plus près des péripéties de l'enquête puis du procès de leur fils, c'est assez souvent passionnant, et toujours intelligent.



A noter pour finir qu'un film adapté du livre est en projet depuis 2011, avec Pierce Brosnan dans le rôle du père, et Chace Crawford dans celui du fils.

Je continue en solo (mais pas trop longtemps, j'espère ) avec Nadine Gordimer, dont j'ai lu 2 livres pendant mes vacances.

Un recueil de nouvelles, d'abord : Beethoven avait un seizième de sang noir avec 14 nouvelles.
Les thèmes et le ton y sont très divers, et j'ai beaucoup aimé "Mètre ruban", "la Légataire", et les "Premier sens" Deuxième sens" et "Troisième sens" qui sont trois variations autour du thème du couple qui s'effrite, sous l'angle de la vue, de l'ouïe et de l'odorat ; pour ceux qui seraient intéressés, le journal l'Express avait publié ici Deuxième sens. J'ai moins aimé les autres histoires, mais elles sont toutes intéressantes.

Et un roman paru en 2005 : Bouge-toi / get a life
Livre très riche et très intéressant, bien que peu épais, comme toujours avec Gordimer, qui a parfois un style heurté, mais dont tous les livres laissent transparaître la grande intelligence et l'énergie.

Citation :

Paul Bannerman, un écologiste sud-africain, s'oppose à un vaste projet de réacteur nucléaire dont les radiations menacent la population environnante. Il est soudain frappé d'un cancer dont le traitement le rend pour un temps radioactif. Il ne peut plus embrasser sa femme, son enfant, ni travailler aux côtés de ses collègues. Il représente un danger pour ses parents qui l'hébergent.

A partir de cette base de départ, le livre nous parle de sujet très actuels (y compris avec certaines allusions à la politique environnementale de l'Afrique du Sud qui m'ont passé au dessus de la tête), du delta de l'Okavango, de l'urbanisation des zones protégées, de l'industrialisation comme remède à la pauvreté, d'être père, d'être époux, d'être amant(e) ; le livre est en plusieurs parties, et l'histoire est lue du point de vue de Paul, puis de sa mère, puis de son père, et de sa femme.
A la fin de la lecture, il reste plein de questions sur lesquelles on a envie de réfléchir, et l'impression que l'univers s'est élargi.

J'ai beaucoup aimé ce livre ; il me semble que zoju l'a lu, elle aussi.

Et non, Zoju l'a pas lu 
Je n'en ai lu que deux, les mêmes que toi, et ça s'arrêtera là en ce qui me concerne.
Gordimer et moi, ça ne passe pas 
Et il y a trop de romans sud africains à découvrir pour s'obstiner dans cette voie là 
Ce n'est pas moi qui t'accompagnerai dans ce topic 

Par contre, si tu veux continuer le trip Afrique du Sud, car je vois, que tu es à fond, je te recommande chaudement un auteur formidable: Mark Behr  ( cf topic: littérature sud africaine )

Désolée, zoju, c'est Nat2a qui l'a lu (je me suis mélangé les pinceaux ).
Et effectivement je me souviens très bien que tu as dit n'avoir pas d'atomes crochus avec N Gordimer.

Je note Mark Behr, donc j'avais déjà lu tes compte-rendus, et aussi Coetzee ; mais pas tout de suite, pour souffler un peu.